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Résumé de l'éditeur
Qu'il suive le fil d'Ariane sur les trace du
Minotaure pour évoquer Oran et ses alentours, qu'il revisite le mythe de
Prométhée à la lumière de la violence du monde moderne, ou qu'il rêve de la
beauté d'Hélène et de la Grèce, Albert Camus nous entraîne tout autour de la
Méditérranée et de ses légendes. Un court recueil de textes lyriques et
passionnés pour voyager de l'Algérie à la Grèce en passant par la Provence.
Mon avis :
Albert Camus dépeint l'Algérie, Alger, Constantine mais plus particulièrement la ville d'Oran. Il rapproche sa description des mythes du minotaure et de Prométhée qu'il incarne. Cet essai lyrique a été publié pour la première fois en 1954 mais a été écrit à différents moments de sa vie, entre 1939 et 1953. C'est une invitation au voyage dans son Algérie natale. D'Oran, il décrit la rue, vouée à la poussière, aux cailloux et à la chaleur, avec ses boutiques de mauvais goût, ses cireurs de chaussures, sa jeunesse inspirée des vedettes américaines empruntant les boulevard le soir, ses constructions, ses monuments, ses champs de cailloux et le désert qui entoure la ville, séduisante par la solitude qu'elle reflète. Il décrit aussi l'animation de la ville ; le ring et les combats attirent de nombreuses personnes, une foule hurlante et exaltée. Il évoque ses monuments ; la maison du colon et ses pierres multicolores, placée au milieu d'un carrefour, les deux lions de Caïen sur la place d'Armes et leur légende. Il décrit les grands travaux qui transforment la corniche oranaise, la montagne Santa Cruz et les plages d'Oran. Il décrit aussi les similitudes italiennes et espagnoles d'Oran mais la différencie des grandes villes européennes. C'est une ville sans passé, "sans attendrissement". Les gens y sont beaux. Puis il raconte son retour après 15 ans d'absence, sur le site des ruines romaines de Tipasa, près d'Alger. Il y redécouvre un merveilleux paysage, une ambiance totalement méditérranéenne. Enfin, dans son journal de bord de sa traversée de l'Océan, il évoque la haute mer, qui aide à tenir debout et à mourir sans haine. . Editeur : Gallimard, 1959, 130 p..
http://pragmatisme.over-blog.fr/article-l-ete-albert-camus-47737912.html
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Albert Camus: "L'été"
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Dramaturge inaccompli – avec quelques beaux moments – et romancier inégal, parfois sirupeux, parfois d'un sobre lyrisme, Albert Camus a sans doute été, tant il fut aussi, et à bon droit, un philosophe contesté, voire nié, un journaliste de grande valeur, avec des tropismes moralisateurs parfaitement appropriés au registre éditorialisant, et un superbe adepte des formes brèves. Je crois qu'on a fait le tour, là. Nouvelliste doué – et le meilleur de ses romans n'est-il pas une longue nouvelle ? -, il aura sans doute donné le meilleur de lui-même dans le genre incertain et souple des brèves proses. Dans ce registre, « L'été » (1953), avec son titre camusien en diable, est sans doute sa plus belle réussite. Je conseillerai volontiers à quelque lecteur intimidé par la réputation stratosphérique – à laquelle de plus fortes personnalités n'eussent pas résisté – de s'initier par ce bref livre, lyrique et précis, dense et probe.
Dans ce recueil disparate et cohérent de textes courts, Camus explore et déplie des thèmes de toujours : la mer, la nature, la travail, la pauvreté. A beau mentir qui dispose d'un brin de plume : les romanciers, dont le métier est de donner le change, peuvent être de tristes sires et enchanter cependant nos lectures : le talent n'est point un certificat de vertu, et c'est l'un des plus déplorables signes de l'intimidation du littéraire par le non-littéraire que la confusion de ces deux registres distincts. Camus, être probe et droit, a sans doute été littérairement surestimé pour ces raisons même, honorables mais hors de propos. Dans « L'été », cependant, cette distance est amenuisée au maximum, ainsi qu'il est d'usage, dans des textes mêlant à l'autobiographie l'observation. Enfin, ce texte s'achève par la plus belle phrase jamais issue de la plume du Nobel 1957 : « J'ai toujours eu l'impression d'habiter en haute mer, menacé, au coeur d'un bonheur royal. »
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Albert CAMUS, « L'été », Gallimard, 1953.
Document réalisé par L. LE TOUZO, le 24 mars 2010
http://mediathequefrejus.over-blog.com/article-classique-classiques-notice-4-mars-2010-albert-camus-l-ete-47748671.html
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