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Jean sais-tu que dans mon pays
Tu réponds au prénom de Yahia
le vivant le survivant
Nuit et brouillard
Toi l’enfant caché qui répugne aux cachotteries
Jean qui pouvait penser qu’en semant les prénoms
le destin s’essayait à ta destinée
Le sang irrigue les abattoirs l’histoire
l’enfant se fracasse au tain du miroir
Merci de nous avoir appris à ne pas chanter
Pour passer le temps
Même si le monde s’offre
Aux fenêtres des bien-fondés
Il reste combien de peines dérobées
De vies anonymes escamotées
Avons-nous vu passer le temps avec toi
Ton chant comme le ruisseau traversé notre jeunesse
A l’ombre des figuiers et de palmiers
Aux espèces indéfinies
Tu savais délivrer la joie en refrains réguliers
Mais j’ai mieux aimé la douleur de tes blasphèmes
Jamais à la bouche à la haine
M^me si diable tentait le cœur
jamais devenu gros
Leste agile pareille à une plante agreste de l’Ardèche
Sonnant dans tes poches de vers désespérés de Desnos
Talonnant les lamentas de Lorca
Tu n’es pas mort là-bas Dieu merci
sur les champs barbares des siècles
D’ailleurs à vrai ton Apollinaire trépané
est plutôt mort de la grippe asiatique en dix-huit
Qui chante chez toi le poète et sa possible folie
Ou un solide artisan qui se remet sans hâte à son atelier
La maille après la maille l’arpège et la double croche
La blanche la noire l’accroche
Et puis le punch contre le déshonneur et le dollar
Maintenant il a un cousin l’euro prodigue
Boris mis en musique de chambre ou en réclame
La terre tremble de temps à autre il faut bien aller de sa larme
L’enfer est pourtant un locataire envahissant
Et on n’a jamais fini de guérir de son enfance
Et partant au cœur du gai Paris
A l’heure des croissants et du passage du spectre du laitier
Juste après des véloces Vel’d’Hiver et de gauloises ratonnades
Entre le Pont Neuf et le Pont Mirabeau
La liberté ,criais-tu aux nonchalants, est en voyage
Nuit et brouillard la grande balafre de la conscience française
Et je sais un ami qui t’adorait qui osait se demander
pourquoi tu omettais le nom de Mohamed
parmi les chair tendres aux chiens policiers
Il n’avait rien compris à Potemkine le cuirassé fantôme
Qui hante la sieste des prépondérants dans leurs yachts
Dans la baie des mensonges
Oh je sais cela fait maintenant cliché
au mieux kitch comme on susurre
On prie toujours Jéhovah Jésus Allah etVishnou
Et on a m^me avec les heures supplémentaires
Des adorations complémentaires
des adorations complémentaires
et le malheur d’aimer pourtant aux instants volés
Comme ces révolutions ravies par des camarades
plus gourmands de sales mascarade
que de fruits des mai du monde
Merci d’avoir lancé depuis les des Juke-box
Machado Verlaine Marlowe le jaloux
et le djazel et ses gazelles andalouses
Merci d’avoir donné un peu plus d’éternité à Aragon
Relevant le gant du chant et du poème
Une belle bête agile et fragile qui résonne
dans une chevauchée d’indiens
Oural Ouralou
Comme la rumeur lourde d’une moisson
d’un Oural mythique
Où tu rejoindras après une belle partie de boules en Ardèche
Tes frères de haute mystique terrienne et d’humble absolu
Ah, Jean tu as bien travaillé
Bien saigné et c’est pourquoi
Je me permets de t’offrir cette grenade
Au bout de ton âge où tu as bien rêvé
Et pardon les gens de ta sorte il n’en est pas beaucoup
Dans mon pays il était un autre Jean
d’origine andalouse bâtard solaire
dont la poitrine chantait parfois en arabe
il est mort sous le couteau mort d’avoir aimé
une tragique chimère mais où est le blâme
que celui qui n’a jamais cédé au feu du baiser
jette le premier l’anathème
Bonnes gens
Sortez de vos sornettes de vos maisonnettes
De vos trottinettes de vos dînettes
sortez sur les petits chemins vicinaux
De grandes foules d’hommes étranges
Poudroient au soleil aux côtés des ânes
Et c’est le vénérable Francis James
Qui ouvre le ban suivi de près par de splendides bêtes
Elles se nomment Brassens Brel le bien nommé
Le furieux Ferré et toi Jean
Jean Ferrat au son de féria
De braves bêtes qui ont donné
de solides fers aux poèmes
Si bien qu’on ne sait plus que Rutebeuf
Hanté par un monégasque était français
Alors qui est l’Autre qui est nôtre
Jean Abraham Alioucha Guillén N’Guyen
Yahia Sankara
Les hommes nomment les étoiles
Et les étoiles témoignent de leur destin
Jean paix sur toi
Jean sais-tu que dans mon pays
Tu réponds au prénom de Yahia
le vivant le survivant
Nuit et brouillard
Toi l’enfant caché qui répugne aux cachotteries
Jean qui pouvait penser qu’en semant les prénoms
le destin s’essayait à ta destinée
Le sang irrigue les abattoirs l’histoire
l’enfant se fracasse au tain du miroir
Merci de nous avoir appris à ne pas chanter
Pour passer le temps
Même si le monde s’offre
Aux fenêtres des bien-fondés
Il reste combien de peines dérobées
De vies anonymes escamotées
Avons-nous vu passer le temps avec toi
Ton chant comme le ruisseau traversé notre jeunesse
A l’ombre des figuiers et de palmiers
Aux espèces indéfinies
Tu savais délivrer la joie en refrains réguliers
Mais j’ai mieux aimé la douleur de tes blasphèmes
Jamais à la bouche à la haine
M^me si diable tentait le cœur
jamais devenu gros
Leste agile pareille à une plante agreste de l’Ardèche
Sonnant dans tes poches de vers désespérés de Desnos
Talonnant les lamentas de Lorca
Tu n’es pas mort là-bas Dieu merci
sur les champs barbares des siècles
D’ailleurs à vrai ton Apollinaire trépané
est plutôt mort de la grippe asiatique en dix-huit
Qui chante chez toi le poète et sa possible folie
Ou un solide artisan qui se remet sans hâte à son atelier
La maille après la maille l’arpège et la double croche
La blanche la noire l’accroche
Et puis le punch contre le déshonneur et le dollar
Maintenant il a un cousin l’euro prodigue
Boris mis en musique de chambre ou en réclame
La terre tremble de temps à autre il faut bien aller de sa larme
L’enfer est pourtant un locataire envahissant
Et on n’a jamais fini de guérir de son enfance
Et partant au cœur du gai Paris
A l’heure des croissants et du passage du spectre du laitier
Juste après des véloces Vel’d’Hiver et de gauloises ratonnades
Entre le Pont Neuf et le Pont Mirabeau
La liberté ,criais-tu aux nonchalants, est en voyage
Nuit et brouillard la grande balafre de la conscience française
Et je sais un ami qui t’adorait qui osait se demander
pourquoi tu omettais le nom de Mohamed
parmi les chair tendres aux chiens policiers
Il n’avait rien compris à Potemkine le cuirassé fantôme
Qui hante la sieste des prépondérants dans leurs yachts
Dans la baie des mensonges
Oh je sais cela fait maintenant cliché
au mieux kitch comme on susurre
On prie toujours Jéhovah Jésus Allah etVishnou
Et on a m^me avec les heures supplémentaires
Des adorations complémentaires
des adorations complémentaires
et le malheur d’aimer pourtant aux instants volés
Comme ces révolutions ravies par des camarades
plus gourmands de sales mascarade
que de fruits des mai du monde
Merci d’avoir lancé depuis les des Juke-box
Machado Verlaine Marlowe le jaloux
et le djazel et ses gazelles andalouses
Merci d’avoir donné un peu plus d’éternité à Aragon
Relevant le gant du chant et du poème
Une belle bête agile et fragile qui résonne
dans une chevauchée d’indiens
Oural Ouralou
Comme la rumeur lourde d’une moisson
d’un Oural mythique
Où tu rejoindras après une belle partie de boules en Ardèche
Tes frères de haute mystique terrienne et d’humble absolu
Ah, Jean tu as bien travaillé
Bien saigné et c’est pourquoi
Je me permets de t’offrir cette grenade
Au bout de ton âge où tu as bien rêvé
Et pardon les gens de ta sorte il n’en est pas beaucoup
Dans mon pays il était un autre Jean
d’origine andalouse bâtard solaire
dont la poitrine chantait parfois en arabe
il est mort sous le couteau mort d’avoir aimé
une tragique chimère mais où est le blâme
que celui qui n’a jamais cédé au feu du baiser
jette le premier l’anathème
Bonnes gens
Sortez de vos sornettes de vos maisonnettes
De vos trottinettes de vos dînettes
sortez sur les petits chemins vicinaux
De grandes foules d’hommes étranges
Poudroient au soleil aux côtés des ânes
Et c’est le vénérable Francis James
Qui ouvre le ban suivi de près par de splendides bêtes
Elles se nomment Brassens Brel le bien nommé
Le furieux Ferré et toi Jean
Jean Ferrat au son de féria
De braves bêtes qui ont donné
de solides fers aux poèmes
Si bien qu’on ne sait plus que Rutebeuf
Hanté par un monégasque était français
Alors qui est l’Autre qui est nôtre
Jean Abraham Alioucha Guillén N’Guyen
Yahia Sankara
Les hommes nomment les étoiles
Et les étoiles témoignent de leur destin
Jean paix sur toi
Salam
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Abdelmadjid Kaouah
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