"Chroniques algériennes. 1939-1958" Folio Essais
On trouvera dans ce recueil un choix d'articles et de textes qui tous concernent l'Algérie.
Ils s'échelonnent sur une période de vingt ans, depuis l'année 1939, où presque personne en France ne s'intéressait à ce pays, jusqu'à 1958, où tout le monde en parle. [...] Tels quels, ces textes résument la position d'un homme qui, placé très jeune devant la misère algérienne, a multiplié vainement les avertissements et qui, conscient depuis longtemps des responsabilités de son pays, ne peut approuver une politique de conservation ou d'oppression en Algérie.
Mais, averti depuis longtemps des réalités algériennes, je ne puis non plus approuver une politique de démission qui abandonnerait le peuple arabe à une plus grande misère, arracherait de ses racines séculaires le peuple français d'Algérie et favoriserait seulement, sans profit pour personne, le nouvel impérialisme qui menace la liberté de la France et de l'Occident. Une telle position ne satisfait personne, aujourd'hui, et je sais d'avance l'accueil qui lui sera fait des deux côtés.
Du blog :
Albert
Camus est victime d'un accident de voiture conduite à 180 km/heure par
Michel Gallimard, le neveu de l'éditeur Gaston (Gallimard, pas Lagaffe,
suivez un peu), décède sur le coup et est enterré dans un petit village
du Lubéron où il avait acheté une propriété. 50 ans plus tard, Nicolas
Ier, roi des cons (rappelez-vous, un con, ça ose tout, c'est même à ça
qu'on le reconnaît), propose de transférer les restes d'Albert Camus au
Panthéon. Quand j'ai entendu ça, il m'a semblé que le ciel s'ouvrait
sur toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu. Tout mon être s'est
tendu et j'ai crispé ma mains sur le revolver. La gâchette a cédé, j'ai
touché le ventre poli de la crosse et c'est là, dans le bruit à la fois
sec et assourdissant que tout a commencé. J'ai secoué la sueur et le
soleil. J'ai compris que j'avais détruit l'équilibre du jour, le
silence exceptionnel d'une plage où j'avais été heureux. Alors, j'ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les balles s'enfonçaient sans qu'il y parût.
Et c'était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur.
http://nathanaeljohunt.blogspot.com/2010/0...bert-camus.html
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