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Le site archéologique de Tipasa (Commune de Tipasa, classement 1900, classé patrimoine mondial depuis 1982).
Tipaza est située sur la côte, au pied du mont Chenoua, à l'extrémité des collines du Sahel.
Bien abritée par le Chenoua, cette ville-port fut un site idéal, choisi par les Phéniciens sur la route des Colonnes d'Hercule (Gibraltar) pour établir un de leurs fameux comptoirs.
Les vestiges de l'époque démontrent l'importance de Tipaza qui connut un essor remarquable sous le règne du souverain numide Juba ll. Tipaza devint le prolongement de Césarée (actuelle Cherchell) et il y fut créé un véritable foyer d'art et de culture gréco-latine, où fleurirent aussi des éléments de la culture numide.
Au Ier siècle de notre ère, sous le principat de Claudius, Tipaza devint colonie latine, pour se transformer, au IIème siècle, en colonie romaine et s’agrandir vers l’ouest au dépend d’une ancienne nécropole. La muraille qui entourait la ville était longue de plus de 2 km.
Tipaza fut aussi un des grands foyers du christianisme africain, religion nouvelle qui aura d’importantes répercussions sur la vie politique de l’époque. Les monuments religieux, les basiliques et les inscriptions attestent de l’ampleur prise par le christianisme à Tipaza.
La partie la plus importante du site archéologique de Tipasa est constituée par les ruines et monuments romains, mais il recèle aussi des vestiges de la période punique, qui datent des Vème et VIème siècles avant J.C. La localisation de la nécropole punique en dehors de l'enceinte de la ville laisse supposer que les dimensions de la ville, à cette époque, étaient importantes et que les Numides y trouvèrent des assises pour l'implantation d'un centre urbain, complémentaire de sol, devenu Césarée, capitale de la Maurétanie césarienne. La porte monumentale de l'Ouest, appelée la Porte Césarée nous montre l'intérêt porté par Juba Il à cette ville qui connut, sous son règne, une véritable splendeur. Comme toutes les villes romaines, Tipaza a deux rues principales, le Decumanus Maximus et le Cardo.
Le Decumanus Maximus part de la porte monumentale de l'Ouest et constitue un tronçon de la route qui reliait Césarée à lcoum. Le Cardo est la voie perpendiculaire qui lait angle avec le Decumanus au centre de la ville; il se prolonge vers la mer. Cette voie, pavée de dallages, donne un aperçu souterrain des remarquables égouts et des canalisations. Du Cardo qui surplombe la mer, la vue est d'une extraordinaire beauté. L'entrée du parc archéologique se trouve à l'est des ruines, dans une rue parallèle à la route nationale.
On accède au site archéologique de Tipaza à la hauteur des restes d'un imposant amphithéâtre d'époque tardive. En contournant l'amphithéâtre par la gauche on arrive à proximité de deux temples: le temple anonyme plus ancien, dont l'architecture et les matériaux se distinguent des autres édifices, et le nouveau temple, sur lequel fut érigée, par la suite, une basilique chrétienne; ces deux temples étaient entourés de portiques et séparés par le Decumanus Maximus, qui d'après les chroniques ouvrait un arc monumental.
En partant vers l'Ouest, le Décumanus conduit au Nymphée, fontaine imposante, d'où l'eau ruisselait en cascades, sur les marches, entre les colonnes de marbre. Le Nymphée de Tipaza est considéré comme le plus beau de l'Afrique du Nord.
Plus loin, à la limite de l'enceinte et près de la Porte Monumentale de l'Ouest, se trouve le théâtre construit sur une élévation. Si la scène et les voûtes extérieures sont bien conservées, il ne reste que quatre rangées de gradins. Près de la porte de l'Ouest, érigée en demi-lune, le Decumanus était protégé par deux tours d'enceinte; des fouilles récentes ont mis à jour les restes des dispositifs de défense intégrés aux remparts, ainsi qu'une nécropole avec columbarium. Ces champs funéraires se trouvent être parmi les mieux conservés des premier et second siècles de l'ère chrétienne. A 200 m plus au nord ont été découvertes la nécropole punique et d'autres tombes préromanes dont le riche mobilier est exposé au musée.
A partir du théâtre, le chemin en direction de la mer passe entre un puits romain et une piscine et aboutit à la Grande Basilique Chrétienne, qui surplombe une colline, Ras Knissia.
Probablement construite au IVème siècle, longue de 52 m et large de 42 m, elle comptait neuf nefs, séparées par des colonnes surmontées d'arcades; les nefs centrales étaient pavées de mosaïques. Au nord de la basilique se trouvent les restes de diverses dépendances, une chapelle, un baptistère avec sa piscine entourés de degrés et de petits thermes.
Au-delà de cet ensemble, les restes d'une tour cylindrique marquent la limite nord-ouest. De l'enceinte, l'on pénètre dans un vaste cimetière chrétien, qui comprend un grand nombre de sarcophages en pierre et de tombeaux creusés dans le roc, et sans doute utilisés bien avant la conquête romaine.
Un grand mausolée rond, une chapelle à trois vaisseaux dont la nef centrale était pavée de mosaïques exposées actuellement au musée des Antiquités d'Alger, des tombeaux, une crypte composent les principaux éléments de cette nécropole.
De la grande basilique Chrétienne, le chemin, à gauche, descend jusqu'au Cardo, en passant par un édifice à l'escalier monumental, une manufacture, les petites thermes et une villa romaine qui garde encore des traces de mosaïques. Non loin, le Cardo plonge vers la mer. A l'angle du Cardo et de la vie Decumanus, une riche propriété en bordure de mer possédait des thermes privés, un solarium; la maison était petite, d'où son nom "la villa de fresque".
En suivant la voie Decumanus vers l'Est, toujours à proximité de la mer, un petit sentier en escalier s'engage dans le secteur le plus ancien de Tipaza, couvert de maquis. Ici, on trouve basilique judiciaire datant du IIIème siècle de notre ère, où fut découverte la magnifique mosaïque des esclaves, exposée au musée de Tipaza. Le forum, au-dessus de la basilique judiciaire, a très bien conservé toutes ses dalles, ses dépendances, son écurie, sa tribune et un temple. Non loin se trouve une petite basilique, située en directe du phare. Le nouveau temple et l'amphithéâtre donnent accès au jardin-musée où sont exposés des fragments architecturaux: chapiteaux, sarcophage, jarres et d'autres objets provenant des fouilles.
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La nécropole de l'Est, dite promontoire de Sainte-salsa, fut érigée sur le tombeau de la martyre. Autour de la basilique se trouvait un cimetière renfermant des sarcophages bien conservée. Une chapelle, dédiée aux Saints Pierre et Paul, s'adosse au rempart à l'Ouest de la nécropole.
Ce site classé patrimoine universel depuis 1982 continu de subir les effets néfastes d’une urbanisation sauvage qui se fait au détriment de la préservation de la ressource archéologique.
Mais cette situation est combattue aussi bien par les associations locales telle "Les amis de Tipasa" qu’internationales, telles l‘ICOMOS et l’ICOM, mais aussi par l’UNESCO qui, tous efforts conjugués, a permis la promulgation de l’Arrêté interministériel du 22-06-1994 portant approbation du Plan de sauvegarde du patrimoine de la ville de Tipasa qui, en réalité, n’a fait que limiter, tant soit peu, les dégâts. Les cas de dépassements sont quotidiens malgré le dévouement et la ténacité de la directrion de la circonscription archéologique de Tipaza.
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Mausolée royal de Maurétanie
Ce mausolée, appelé à tort "Tombeau de la Chrétienne" ou "Kbour-Er-Roumia", est situé entre Bou Ismail et Tipasa, sur une des côtes du Sahel à 261 m d’altitude et fait face à la mer. Cet imposant édifice de forme cylindrique, mesure 185,50 m de circonférence, 60,90 m de diamètre et 32,40 m de hauteur. Il a été construit, selon certains historiens, par le roi Juba II qui régna sur la Maurétanie de 25 avant
J.C à 23 après J.C, en hommage à sa femme Cléopatre de Séléné, fille de la célèbre Cléopatre, reine d’Egypte.
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