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Ne
pleurez pas. Non, non, ne pleurez pas ! Vous voyez bien que c’est le
jour de la justification. Quelque chose s’élève à cette heure qui est
notre témoignage à nous autres révoltés : Yanek n’est plus un
meurtrier. Un bruit terrible ! Il a suffit d’un bruit terrible et le
voilà retourné à la joie de l’enfance. »
La Russie sera belle.
Voilà une des phrases qui résume bien la volonté des cinq révolutionnaires terroristes russes dont il est question dans cette pièce de théâtre.
Je ne sais pas encore bien comment je vais vous parler de ce petit livre. Je n’ai pas l’habitude de lire des pièces de théâtre et si je l’ai aimé, je ne sais vraiment, vraiment pas quoi en dire …
Ce livre m’a été offert par Karine :) dans le cadre de notre remède anti-jalousie. C’était un des livres qui ne comptent pas… enfin, c’est vite dit. Il ne compte pas pace qu’il est tout petit, mais du point de vue des idées qu’il contient, c’est un livre assez puissant !!
Basée sur des faits réels, cette courte pièce de théâtre d’un des grands auteurs français met en scène un groupe de terroristes russes, qui prévoient d’assassiner un grand-duc. Il y a Dora Doulebov, Ivan Kaliayev, Stepan Fedorov, Boris Annenkov et Alexis Voinov. Ces cinq révolutionnaires veulent libérer le peuple russe du joug qui l’oppresse. Cette pièce met en scène leurs débats, avant l’assassinat, mais aussi après l’assassinat. Elle met en mot les idées qui motivent les terroristes dans leurs actes, exprime leurs espoirs, leurs désirs pour leur peuple. Leurs mots sont forts, leurs discours lourds de sens. Ils expriment leurs pensées les plus profondes, expliquent leurs différentes motivations. À travers leurs discours, le lecteur peut toucher du doigt ce qui motive un terroriste. Pourquoi et comment un homme peut être prêt à donner sa vie pour une cause, pour l’espoir de libérer son peuple. Quelles pensées lui traversent l’esprit quand il s’apprête à jeter sa bombe, que se passe-t-il dans sa tête quand la cible de son attentat arrive devant lui. Et une fois le geste accompli, que se passe-t-il dans sa tête ? Regarde-t-il la mort en face, fier de lui ?
Un sujet difficile, puissant, sensible, et toujours d’actualité. Camus a toujours été bon pour traiter de sujets difficiles comme cela. Il faudrait presque faire une analyse complète de la pièce de théâtre pour y voir tout le sens qu’on ne retire par forcément de la première lecture. Or, pardonnez-moi, chers lecteurs, mais mes derniers cours d’analyse littéraire remontent à plus de 10 ans alors je suis un peu rouillée. Je ne m’aventurerais pas à faire un exercice que je ne maîtrise pas, aussi beau soit le texte… je laisse la plume à ceux qui savent. Et plutôt que de continuer à massacrer l’œuvre en essayant de trouver autre chose à dire que des banalités, je vais me contenter de m’excuser de cette panne d’écriture et vous recommander bien chaudement de le lire, chers lecteurs…
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Les justes
Albert Camus
Folio
150 pages
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