Les cultures se diversifient
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Rien de bien remarquable pour l’année 1853, sinon, comme toujours un état sanitaire préoccupant : 76 décès encore, y compris ceux des déportés de Bourkika soignés à Marengo.
De tous côtés les travaux se poursuivent. Des tranchées de drainage sont creusées dans les parties marécageuses notamment vers la forêt de Sidi-Slimane ainsi que la dérivation de l’Oued Bourkika. Les premiers travaux du barrage ont débuté avec les déportés. 8 km de canalisation à ciel ouvert amèneront l’eau Marengo.
La population compte 564 habitants parmi lesquels un quart environ d’ouvriers parisiens de 1848.
Les cultures se diversifient : après les céréales et les cultures vivrières, c’est le tabac, la vigne.
L’ancien marché des Hadjoutes s’est déplacé et se tient maintenant aux portes est du village. Il est très fréquenté : Hadjoutes Beni-Menad, Beni-Menacer, Chenoui viennent y échanger produits et nouvelles. Dans « Mémoires d’un voyage en Algérie » Chanony le décrit ainsi :"1000 ou 1200 Arabes y sont réunis ; il y a quantité de bestiaux, chevaux, bœufs, bourricots, chameaux.. Outre les bestiaux il y a quantité de marchandises, grains, fruits, volailles et puis, sous les tentes de nombreux étalages de bimbeloteries, étoffes, parfums, teintures pour tatouages, verroteries, bracelets d’étain au d’argent pour bras ou jambes chapelets, amulettes, pendants d’oreilles, tout ce qui peut piquer la convoitise des femmes".
En 1925 encore, il avait conservé son caractère primitif avec ses bêtes entravées de la veille, ses tentes, ses éventaires, son abattoir en plein air où l’on débitait les moutons et les chèvres par demis au par quarts, ses marchands de drogues et d’épices, ses thaumaturges, ses conteurs, ses acrobates ou danseurs marocains, sans oublier ses rixes à coups de matraques, qui tournaient parfois en batailles rangées.
Le marché qui se tenait chez les Hadjoutes le mercredi (souk el arba = marché du mercredi), avança peu à peu au mardi, puis insensiblement il eut tendance à commencer le lundi, surtout pour le bétail. Cela tient sans doute au fait que chacun veut être le premier à présenter sa marchandise.
Mais revenons à 1853. Un mouvement de la population s’est produit vers le lieu d’attraction que constitue le village. Des mechtas, agglomérations familiales, se sont établies dans les environs. Les contacts se font plus fréquents entre la population européenne et les indigènes Ces derniers sont fréquemment employés dans les travaux agricoles, surtout saisonniers.
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