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Parties de Germanie, après avoir traversé la Gaule et l'Espagne, les tribus vandales ont atteint les rivages du Maghreb en 429, après avoir traversé le détroit de Gibraltar. Passant par le trouée de Taza, puis longeant la côte d'Ouest en Est les troupes vandales évaluées à 15 000 hommes suivies d'une population nomade de 50 000 personnes environ ont occupé successivement les cités de Maurétanie Tingitane, puis Césarienne, la Numidie, et se sont fixés le 19 octobre 439 à Carthage.
Leur marche vers l'Est fut assez rapide. Cependant, par un traité de 439 confirmé en 442, les provinces de Maurétanie Césarienne et Tingitane furent rendues à l'empereur Valentinien. Le pape Léon Le Grand envoya alors un évêque nommé Potentius en Maurétanie Césarienne pour enquêter sur certaines irrégularités commises dans des élections épiscopales. Or, un certain Potentius est cité dans une mosaïque de la basilique Sainte Salsa. Serait-ce la même personne qui offrit le décor de la mosaïque de cette église ? Nous ne pouvons l'affirmer.
En 455, à la mort de Valentinien, Genséric repris sous son autorité les deux Maurétanies. Toujours est-il qu'en 430, les Vandales occupèrent la ville de Tipaza. Les remparts semblent alors avoir été détruits systématiquement pour faire de Tipaza une ville ouverte. Cette opération a pu être ordonnée sous le règne de Genséric à partir de 455. Mais on sait peu de choses sur l'administration des territoires de Maurétanie par les Vandales. Il semble que Genséric y ait installé quelques garnisons.
C'est surtout sur le plan religieux que la population de Tipaza semble avoir souffert de la présence vandale.Les Vandales étaient ariens et ils ont cherchés à convertir les populations africaines à l'arianisme, en utilisant des méthodes brutales.
A Tipaza sous le règne d'Hunéric, la persécution vandale fut particulièrement ressentie. On sait qu'en 484 un concile fut réuni à Carthage pour débattre du problème de l'arianisme et du catholicisme. L'évêque de Tipaza qui s'appelait Reparatus s'y rendit, mais comme la plupart de ses collègues il fut banni et périt en exil. A sa place, un secrétaire de Cyrila, patriarche des ariens à Carthage fut nommé comme évêque arien de Tipaza.
Les fouilles entreprises entre 1956 et 1962 dans la villa des Fresques avaient permis de mettre au jour trois dépôts monétaires dont les pièces identifièes qu'elles ont été frappées entre la fin du IVe siècle et le début du VIe. L'importance de cette monnaie dans la circulation monétaire africaine mérite d'être soulignée, car faute de texte postérieurs à l'époque vandale, il ne reste que les témoignages archéologiques. L'économie monétaire existait donc de façon concrète au début du VIe siècle dans cette région, ce qui montre bien sa vitalité.
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Pour l'époque Byzantine qui a commencé en 533 avec l'expédition du général Bélissaire, envoyé par l'empereur Constantinople, nous n'avons pas de documents sur l'histoire locale de Tipaza. La ville de Caesara (Cherchell) fut prise par les Bysantins en 53, elle reprit alors son rang de capitale provinciale et siège du commandement militaire, mais à titre tout à fait théorique.
En fait, l'autorité byzantine resta limitée à l'actuelle Tunisie et à une partie de l'Algérie orientale. Les ports comme Tipaza et Cherchell, n'ont dû connaitre qu'une occupation très temporaire.
Certains remaniements dans les basiliques Sainte Salsa et de Pierre et Paul peuvent être attribuées à l'époque bysantine. Mais que reste t-il de l'organisation urbaine et de l'ordre social ancien ? Pourquoi Tipaza tombe t-elle dans l'oubli à cette période là ?
Il est impossible de dire aujourd'hui si la vie s'est poursuivie à Tipaza au VIIe et VIIIe siècle, faute de fouilles minutieuses et de découverte de documents nouveaux.
Il convient cependant de noter, qu'à l'époque médiévale il n'y a pas eu de destruction systématique de la ville antique. Ce n'est que beaucoup plus tard, à l'époque ottomane et durant la première phase de l'occupation française que le site fut touché par la recherche de matériaux de constructions et que l'on vint y chercher, même par bateau, la pierre de taille.
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