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Le prince de Cendrillon en sait quelque chose, lui qui, une
chaussure à la main frappait aux portes, scrutait les pieds, faisait
des prières, s’informait... et qui tenait le soulier comme on tient la
seule, l’unique, la dernière chance d’arriver là où il faut aller.
Lorsque Khrouchtchev eut recours à sa chaussure, plus personne n’osa
lui porter la contradiction. Comme quoi, tant qu’il avait cette
chaussure, Khrouchtchev avait encore de quoi convaincre.
Montadar
Ezzaydi, pour sa part, a dû se sentir étouffer de ne pas pouvoir
exprimer à Bush sa haine, sa répulsion, son dégoût, son écoeurement et
il y a lieu de croire que, en pareille situation, le sentiment
d’impuissance doit être autant grand qu’exténuant. Ezzaydi a dû se
mordre quelques instants les doigts de ne pas avoir de quoi manifester
ses sentiments à l’égard de celui que l’histoire retiendra comme étant
le responsable de la destruction de l’Irak, mais, comme le disait Ammi
Moussa, tant que Ezzaydi avait ses chaussures, il avait encore quelque
chose. La preuve, il les balança, toutes les deux, à la figure de Bush
et dans une rapidité et d’une précision si grandes que personne n’a
rien vu venir. Pas même les gardes corps du président sortant américain
ou ceux du Premier ministre irakien.
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La cordonnierre d’Aïn M’lila : Aïssa Hirèche:)
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Merci au combattant à la chaussure Muntadar al Zaidi
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Comme
des millions de gens dans le monde, j’ai souvent serré les poings de
rage en voyant les crimes impunis de Bush. J’aurais tant aimé l’avoir
en face de moi... Lui faire ressentir ne serait-ce que la millième
partie de la peur et des souffrances infligées à tant d’innocents !
Vous
l’avez fait. Quel courage, en sachant qu’un gouvernement de
marionnettes vous le ferait payer. Mais vous avez choisi d’incarner
notre révolte à tous face aux guerres du pétrole, guerres du dollar,
guerres du mensonge.
S'il
y avait une Justice, vous seriez décoré, Bush jugé pour crimes contre
l'humanité et les Etats-Unis devraient payer des dommages à l'Irak -
martyr.
Choukran (merci), Muntadar !
MICHEL COLLON
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Le lancer de chaussures sur Bush :
l’adieu qui convient à un criminel de guerre
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Un geste qui résume l'opinion de tout un peuple Au bout de six années d’occupation de l’Irak, la visite d’adieu du président US, le « libérateur » était censée être publique, au milieu d’un concours gigantesque de peuple « libéré ». Il aurait été encore mieux que tous ces gens s’alignent le long de la route allant de l’aéroport au Square Ferdaous, au centre de Bagdad., en brandissant des drapeaux US et en dansant au son de la musique pour exprimer leur gratitude pour ce brave héros américain qui a « libéré » leur pays. |
Hélas ! Rien de tout cela ne s’est produit. Le président US est arrivé
discrètement à Bagdad, au milieu d’un dispositif de sécurité
verrouillé, sans pouvoir quitter la Zone Verte. Et nous doutons que MM.
Al Maliki, le Premier ministre, et Jalal Talabani, le président aient
été prévenus à l’avance de la visite. Au contraire, ils ont été pris
par surprise, comme lors des visites précédentes.
Les Irakiens n’ont pas accueilli le président Bush avec des roses et des danses dans les rues, mais avec…des chaussures, comme l’a fait un journaliste couvrant (à sa façon) la visite, venu assister à la conférence de presse de Bush et Al Maliki. Ce dernier a décrit d’abondance toutes les « nobles actions » réalisées par Bush depuis l’occupation du pays. Utiliser ses « chaussures » pour exprimer une opinion est un acte étrange et pas du tout professionnel, de l’avis de nombreuses personnes, surtout de la part d’un journaliste, mais le geste est en soi compréhensible si l’on sait que ce journaliste ressent les frustrations et l’oppression créées par la dégradation de la situation du pays et le martyre de plus d’un million d’enfants et de proches, provoqués par ce « libérateur » US. L’Irak nouveau chanté par le président Bush s’est transformé en fosse commune et en champ de tueries, de pillage, de spoliation. 5 millions d’Irakiens ont fui sa démocratie prospère et son brillant inventaire des droits humains. Ce même inventaire que M. Talabani a glorifié de manière boursouflée dans le discours prononcé en présence de son hôte US. M. Talabani, le leader gaucho-socialiste qui a vécu deux époques historiques, a décrit ainsi le président Bush : « C’est un grand ami du peuple irakien. Il nous a aidés à libérer notre pays…Il a fait un usage courageux de sa position dirigeante…On a une démocratie et des droits humains…La prospérité se réalise peu à peu… » Et si c’est ce grand et brave ami-là qui a ravagé le pays, tué des milliers de gens de son peuple, fait fuir un quart des Irakiens à l’intérieur et à l’extérieur du pays, ramené la guerre civile dans le pays, instauré un confessionnalisme abominable, fait de l’Irak le pays le plus ruiné du monde, alors que pourrait faire de pire un ennemi ? Avec un ami pareil, on n’a pas besoin d’ennemis, comme dit le proverbe anglais. Mais où est donc la bravoure quand on envahit le pays le plus anciennement civilisé du monde, après l’avoir assiégé pendant plus de 13 ans, lui interdisant d’importer jusqu’à des crayons, sans parler d’armes et de munitions, et tout cela sans base légale, en violation flagrante du droit international ? C’est vrai que M. Bush est un ami de MM. Talabani et Al Maliki. Il est un ami de tous les complices qui ont facilité l’invasion de leur pays par la manipulation et le mensonge envers le peuple irakien. Ils ont été récompensés par le maître US qui les a mis au pouvoir, mais il n’est absolument pas un ami du peuple irakien, de la majorité de ses fils et filles honorables. Cette majorité a une histoire glorieuse de résistance aux envahisseurs et elle a toujours soutenu la cause de l’Oumma arabo-musulmane. Le journaliste irakien qui a jeté ses chaussures sur le président irakien, même si on n’est pas d’accord avec sa méthode, n’a fait qu’exprimer la conviction de la majorité silencieuse, broyée et brûlée par le chaos qui menace sa vie et sa sécurité : il n’y a ni eau ni électricité ni travail dans un pays considéré comme l’un des plus riches du monde en ressources naturelles et en cerveaux créatifs. Ce journaliste est avant tout un citoyen empli de zèle envers son peuple et il n’a fait que ce que font ses semblables tous les jours en Occident, quand ils protestent contre les responsables de leur pays, quand ils jettent de oeufs pourris et des tomates. Le président Bush n’est pas mieux que Blair et son vice-Premier ministre John Prescott ou autres (la liste est longue). Ce qui est regrettable, c’est que ce président, rejeté par ses propres citoyens qui ont refusé avec mépris d’élire le candidat de son parti à la dernière l’élection présidentielle, ne trouve un bon accueil que chez les dirigeants arabes, alors que partout ailleurs il est accueilli par des manifestations hostiles. Si on donnait aux Irakiens ordinaires la possibilité d’exprimer leurs sentiments à l’égard de Bush comme les autres peuples, ils jetteraient leurs chaussures, car il mérite d’être humilié bien pire que par des jets de chaussures. La punition méritée par le président Bush et tous ses complices dans le génocide irakien - responsables US et irakiens -, c’est d’être jugés comme criminels de guerre par un tribunal équitable, en présence de toutes les victimes irakiennes et de leurs familles, que ce soit ceux qui ont subi toutes formes de tortures et d’abus sexuels à Abou Ghraïb ou les martyrs des bombes à fragmentation, des bombes à l’uranium appauvri et autres armes prohibées, à Falloujah, à Bassorah ou Al Qaïm, ou des balles US des forces occupantes dans tout l’Irak. Nous ne nous associons pas aux excuses présentées par certains journalistes irakiens au président US pour ce qu’a fait leur collègue. S’il y a quelqu’un qui doit s’excuser auprès du peuple irakien, c’est le président US, pour le sang qu’il a fait couler. Au lieu de cela, il est venu en Irak pour demander reconnaissance et récompense. Ce collègue irakien n’a fait que pratiquer la liberté d’expression, et avec les moyens qui lui semblaient convenir à ce président assassin et criminel. Il y a six ans, les télévisions arabes et autres ont diffusé avec extase les scènes de la « libération américaine du grand peuple irakien ». Elles ont montré en boucle une image d’un Irakien frappant un portrait du président Saddam Hussein avec sa chaussure, au milieu de la jubilation des bernés et des manipulés. L’histoire se répète : beaucoup d’Irakiens rendent hommage à leur président martyr Saddam Hussein en frappant le président Bush en chair et en os et non son portrait. Ce journaliste, qui représente le vrai visage de l’Irak, a donné à voir au monde entier ce que pense son peuple des « libérateurs » et de leurs complices. |
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Abdelbari Atwan
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Chanson de circonstance
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Il a osé il a fait ça
Ce garçon là est comme ça
C’est un héros national
Il est dans le papier journal
C’est fou quand on y voit bien
Un petit geste, un presque rien
Dans une salle bourrée de médias
L’effet a été immédiat
Le Président a reçu en pleine face
La vérité d’une vieille godasse
On s’attend à tout en politique
Mais pas à une godasse historique
Le héros a fait de la prison
On a fêté c’était bon
Ça faisait une éternité
Qu’on n’avait pas tant rigolé
Tout le monde se salue et se dresse
Même le maire et la mairesse
C’est même elle qui a en premier
Levé bien haut ses souliers
Le Président a reçu en pleine face
La vérité d’une vieille godasse
On s’attend à tout en politique
Mais pas à une godasse historique
Mais ce qui n’a pas été dit
Ce qui est maintenant dramatique
Les godasses, c’est interdit
Les godasses, c’est politique
Alors on s’arrange comme on peu
De toute façon on a l’habitude
On fait avec, dès fois c’est mieux
C’est plus vraiment une inquiétude
Le Président a reçu en pleine face
La vérité d’une vieille godasse
On s’attend à tout en politique
Mais pas à une godasse historique
Attendez c’est pas fini
On dit qu’aux États-Unis
Dans les états les plus têtus
On a érigé des statues
Et c’est comme ça qu’on trouve ça et là
Près d’une fontaine ou d’un sous bois
Une godasse en marbre ou en bois
Qui traîne et c’est très bien comme ça
Le Président a reçu en pleine face
La vérité d’une vieille godasse
On s’attend à tout en politique
Mais pas à une godasse historique
Il en faut pas des tas toujours
Pour rappeler à nos présidents
Qu’une bonne fessée c’est comme l’amour
Ça fait mal mais on est vivant
Ça fait mal mais on est vivant
Ça fait mal mais on est vivant
Le Président a reçu en pleine face
La vérité d’une vieille godasse
On s’attend à tout en politique
Mais pas à une godasse historique
Sofia Benyahia
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Visez Bush
Jeu Bush
http://www.sockandawe.com/
Désormais, le geste du journaliste irakien entre dans les annales de la politique, dans les grands événements historiques que beaucoup d’étudiants libanais avaient symbolisés par ce jet de chaussures sur une effigie de Bush. Demain, certains petits génies des jeux vidéo s’amuseront peut-être à leur tour de créer un jeu où la gueule de Bush serait la cible de jets de chaussures, et qui serait l’heureux gagnant. Comme on s’en souvient des fameux jeux vidéos créés par les américains concernant l’ex-ministre de l’Information irakien Essahaf. Donc, le nouveau feuilleton, qui probablement détiendrait la palme d’or de la «liberté d’expression», pourrait être intitulé «l’adieu à un criminel de guerre».
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Liberez Muntadar al Zaidi !
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Qui sont les vrais terroristes ?
La réponse appartient à chacun
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