(Abu Ali Al-Hussein Ibn-Abdullah Ibn-Sina) 980-1037
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Médecin, savant et homme politique de l'ancienne Perse
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«Le
temps fait oublier les douleurs, éteint les vengeances, apaise la
colère et étouffe la haine ; alors le passé est comme s'il n'eut jamais
existé» Avicenne.
Les nouveaux maîtres de Perse, d'Egypte, du Maghreb et d'Espagne
rivalisaient dans le domaine du faste et de l'esprit. C'est en 929 que
fut fondée Cordoue - le joyau du monde dans laquelle fut constituée une
bibliothèque comparable à celle qui jadis avait fait la réputation
d'Alexandrie (plusieurs centaines de milliers de volumes).
La médecine arabe est représentée à cette époque par les grandes écoles de Médecine Arabe ou de langue arabe :
- L'école de Baghdad avec les Bakhtishu et Yuhanna Ibn-Masawayh.
- L'école d'Ispahan avec Ibn Sina.
- L'école de Shiraz avec Ibn Abbas Al Majusi.
- L'école de Damas avec Al Baghdadi et Ibn Al Mutran.
- L'école au Caire illustrée par Ibn an Nafis et Ibn Abi Usaybia.
- L'école de Kairouan : avec le célèbre Ishaq Ibn Imran et Ibn Al Jazza.
- Les écoles de Cordoue, de Tolède, Séville, et de Saragosse connurent
de grands médecins tels les fameux Abulcassis, Avenzoar, Averroès.
La biographie d'Avicenne est connue grâce au récit que laissa son élève Al-Djourdjani
Abu Ali al-Hussein ibn-Abdullah Ibn-Sina connu par les Occidentaux sous
le nom d'Avicenne, est probablement né en l'année 980, près de Boukhara
en Perse, aujourd'hui en Ouzbékistan. Son père est collecteur d'impôts
de l'administration samanide. Sa langue maternelle est le persan.Toute
sa vie va se dérouler en Perse.
A dix ans, il connaît le Coran, et les belles-lettres : l'arabe littéraire, la philosophie, les lettres grecques.
Pluridisciplinaire, Avicenne se préoccupe de tous les domaines de la pensée et du savoir.
A seize ans, il achève ses études de droit.
- Scientifique, il s'intéresse à l'arithmétique, l'algèbre, la géométrie, aux sciences de la nature et de la médecine. Il a pour professeurs : Abu Mansur al-Hasan ibn Nuh al-Qumri, médecin à la cour du prince Mansur, qui lui dédia son traité Kitab al-Ghina wa-al-muna (Livre de la Santé et des Vœux) ; et Abu Sahl Isa ibn Yahya al-Masihi al-Jurjani, auteur d'un traité encyclopédique de médecine.
- Artiste, il s'intéresse à la musique, la littérature et la poésie.
- Théologien éclairé, il croit en Dieu créateur, selon l'Islam. Pour les musulmans, comme pour les juifs et les chrétiens, la source du savoir est la Révélation faite par Dieu aux hommes par l'intermédiaire des prophètes. Avicenne tente de réintégrer le dogme dans son élaboration philosophique. Pour lui, la métaphysique doit apporter la preuve de l'existence du Dieu créateur.
Philosophe écouté, il commente l'œuvre d'Aristote. Ayant rencontré des difficultés dans la compréhension de la Métaphysique d'Aristote, il parvient à la comprendre grâce à un traité d'al-Farabi (mort en 950), philosphe de l'Islam. La logique d'Aristote lui paraît insuffisante parce qu'elle n'entre pas assez dans une application proche de la vie. C'est un scientifique qui s'efforce d'amener les théories grecques au niveau de ce que son étude du concret lui a apporté pour lui, la logique est la science instrumentale des philosophes
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Ecrivain de talent, orateur, politicien actif, il léguera essentiellement à la médecine son «Canon» (Al Qanun Fi-Tibb).
A 18 ans, Avicenne avait achevé l'étude de la médecine, c'est cette discipline qui lui vaut tout d'abord sa célébrité, puis qui l'aide à vivre. Il s'était appliqué avec zèle à l'étude de la médecine, sous la direction d'un médecin chrétien, Issa Ib Yahya, que le prince samanide Nub Ibn Mansur (mort en 997) n'hésita pas à confier au jeune homme le soin de le guérir d'une grave maladie.
A vingt et un ans, il écrit son premier livre de philosophie. Il entame la traduction et le résumé des œuvres d'Hippocrate et de Galien, qu'il annote scrupuleusement. A vingt-deux ans, contraint par la mort de son père de gagner sa vie, il intègre l'administration, il est admis à la Cour de Boukhara, devient Premier ministre (vizir) et médecin du prince Nub-Ibn-Mansur, le souverain de Samanid à Boukhara. Avicenne est autorisé à fréquenter la très riche bibliothèque du palais royal.
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Peu après, il devient le vizir d'Ali ibn Maimun, le souverain de Khawarazm ou de Khiva.
Plusieurs fois ministre, les affaires juridiques de l'Etat le passionnent, il acquiert une solide réputation. Mais sa vie politique proche des princes est une succession de désignations, de destitutions, d'emprisonnements et d'évasions. Mêlé alors à de nombreuses intrigues, il jouit d'une telle influence qu'il devient l'objet de pressions, sollicitations, jalousies, tantôt poursuivi par ses ennemis, tantôt convoité par des princes adversaires de ceux auxquels il veut rester fidèle.
Obligé de fuir Boukhara, afin d'éviter d'être enlevé par le sultan Mohammed El-Ghazin, il se cache à maintes reprises, vivant alors de ses seules consultations médicales. Il mène une vie itinérante et mouvementée, il parcourt le Turkestan, l'Iran, la Mésopotamie.
En 1015, au sud de la Perse, il est amené à soigner avec succès le dirigeant de Hamadan appelé Chams al-Dawla qui souffrait de colique néphrétique, qui le nomme aussitôt son mdecin de cour et son vizir. Avicenne suscitant des jalousies, les chefs militaires obtiennent son renvoi et son emprisonnement. Mais souffrant de nouveau, il se résolut à faire appel à Avicenne qui le guérit. Avicenne retrouva ses fonctions
En 1023, il se réfugie auprès d'Alaa-Ud Dawla, l'émir d'Ispahan, en
Perse. C'est alors l'époque la plus clémente et la plus fertile de son
existence. Revenu à Hamadan (ville au nord de la Perse), où il
accompagne son prince en expédition, après de nombreuses vicissitudes
et un travail acharné, Avicenne tenta de se soigner lui-même, sans
succès, ce qui fit dire à ses détracteurs que «sa médecine ne pouvait
pas sauver son corps et que sa métaphysique ne pourrait pas sauver son
âme» (Browne 1962).
«Ayant distribué ses biens aux pauvres, libéré ses esclaves, fait ses
ablutions et écouté le Coran, il meurt brutalement en 1037 à Hamadan
d'une affection gastrique, son tombeau se trouve toujours dans la ville
d'Hamadan.
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Contributions scientifiques
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Médecine
Ibn Sina s'est particulièrement distingué en médecine où il fit de
nouvelles découvertes. Il est le premier à parler, en détail, d'un ver
circulaire, connu aujourd'hu comme le Ancylostoma. Il a étudié les
troubles nerveux et débouché sur certaines réalités psychologiques et
pathologiques par le biais de la psychanalyse. Il estimait que les
facteurs psychiques et cérébraux influent énormément sur les organes du
corps et leurs fonctions. Il a décrit, en outre, l'apoplexie, causée
par l’hypertension sanguine.
Son apport en médecine est immense, fondé sur ses propres observations.
Car c'est grâce à l'expérimentation, à laquelle il accordait une place
de premier ordre, qu'il parvint à des observations fiables. Citons, à
titre d'exemple, sa perception de la nature contagieuse de la
tuberculose, la propagation des maladies à travers l'eau et le sol, sa
description minutieuse des maladies de la peau, ainsi que les maladies
vénériennes. Sans oublier sa description pharmaceutique pour la
préparation d'un certain nombre de remèdes.
Ibn Sina fut aussi le premier à découvrir les infections contagieuses
de la membrane cérébrale, qu'il distingua des autres infections
chroniques. Il établit le premier diagnostic explicite de la sclérose
du cou et de la méningite. Il traita également la paralysie faciale et
ses causes.
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Physique
Dans le domaine de la physique, Ibn Sina a contribué à l'étude d'un certain nombre de phénomènes naturels tels que le mouvement, la force, le vide, l'infini, la lumière et la chaleur. Il a constaté, en outre, que si la perception de la lumière provenait de la projection d'un certain type de corpuscules par une source lumineuse, la vitesse de la lumière devrait être obligatoirement.
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Géologie
Ibn Sina a contribué, d'autre part, à la géologie par sa thèse sur la constitution des montagnes, des pierres précieuses et des minéraux. Dans cette thèse, il a discuté de l'influence des séismes, de l'eau, de la température, des sédiments, de la fossilisation et du déboisement.
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Mathématiques et astronomie
Il est passé également maître en mathématiques et en astronomie,
traitant religieusement, physiquement, et mathématiquement, de
questions portant sur les corps infinitésimaux, ce qui permit à Newton
et à Leibniz, au XVIIe siècle, de mettre au point le calcul infini.
Ainsi, au moment où les chrétiens d'Europe traversent la Méditerranée
pour partir en croisade contre les infidèles et brûlent les hérétiques
sur la place publique en Europe, les médecins chrétiens tirent
quotidiennement parti, pour soigner les maux du corps, de la sagesse
des médecins arabo-musulmans.
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R. H.
22-07-2008
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