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MOHAMED CHÉRIF OULD EL HOCINE DÉDICACE SON OUVRAGE
Mémoires d’un combattant authentique
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A ce titre, le livre est une contribution précieuse à l’écriture de l’histoire de la guerre de Libération nationale.
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La cinquième journée du Salon du livre, a vu les éditions Casbah organiser, hier après-midi, une rencontre pour la vente-dédicace avec l’auteur et ancien officier de l’ALN, M.Mohamed Chérif Ould El Hocine, de son ouvrage Au Coeur du combat. La période de la Révolution algérienne marque une étape importante dans la structuration du champ intellectuel, tout particulièrement dans un domaine en cours de constitution, celui des sciences humaines.
Ce domaine de recherche, qui se structure à l’échelle nationale, porte également très fortement la marque de son temps dans une attention nouvelle accordée au poids des déterminations sociales, au rapport à l’histoire et à la contemporanéité, à la recherche de nouvelles formes épistémologiques. Ces tâtonnements autour des sciences humaines se sont aussi faits à une autre échelle. Plus provinciale, moins scientifiquement revendiquée et moins distanciée par rapport à des contextes sociaux et politiques proches.
La personnalité et l’itinéraire de Mohamed Chérif Ould El Hocine illustrent un tel cheminement, à travers cette oeuvre intitulée Au Coeur du combat. (Récits authentiques de batailles menées par le commando Si Zoubir et de la Katiba El Hamdania ALN-Wilaya IV). L’auteur et moudjahid, Mohamed Chérif Ould El Hocine, aujourd’hui à la retraite, se consacre à la rédaction de témoignages sur la Révolution du 1er Novembre 1954. Il est né à Hadjout (ex- Marengo), le 11 août 1933. Ancien officier de l’Armée de libération nationale, il est issu d’une famille originaire du village d’Aït Boutchour, à Aïn El Hammam dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Après des études primaires à Marengo, au terme desquelles il obtient le certificat d’études primaires, il entre dans la vie active en prêtant main forte à son père qui exploite un café. Ayant très tôt pris conscience de l’injustice de l’ordre colonial, il rejoint les rangs de l’ALN en 1956, dans la wilaya IV historique. D’abord, moussebel, puis fidaï, il est intégré au sein du commando Si Zoubir (zone2) au lendemain de l’attentat du 13 janvier 1957 dans la ville de Marengo. Il fait ensuite partie de la valeureuse Katiba El Hamdania (zone2, region3), qui inflige de cuisants revers à l’ennemi. Membre du conseil sectoriel de Cherchell (commissaire politique), responsable des renseignements et liaisons. Il est nommé par la suite chef de secteur politico-militaire dans l’Ouarsenis (zone3), puis membre du conseil régional de Theniet El Had (zone3). En 1958, il est blessé au cours de la bataille de Douar Siouf. Il est évacué vers le Maroc pour y subir des soins. Après la période de convalescence, il est envoyé à Budapest (Hongrie), pour effectuer un stage professionnel (1960), à l’issue duquel il rejoint Tunis, siège du Gpra, en mai 1961. En septembre de la même année, il fait partie d’un groupe d’Algériens envoyés par l’Ugta à Genève pour y suivre un séminaire syndical, après quoi, il crée l’association des réfugiés algériens en Suisse. A la proclamation du cessez-le-feu, le 19 mars 1962, il est à Alger au moment où la folie meurtrière des desperados de l’OAS, sème le deuil et la désolation dans un pays ravagé par huit années de guerre. Il met également en exergue la bravoure, le courage et l’intégrité de ses frères au maquis face aux campagnes militaires successives des forces coloniales.
Pendant presque huit ans, il a mobilisé bien des idées et des actions géniales, en plus héroïques pour un résultat qui n’est pas à la mesure de l’enjeu. Mais, compte tenu de tout cela, l’ouvrage de Mohamed Chérif Ould El Hocine, se veut un témoignage sous forme de récits authentiques. A ce titre, le livre est une contribution précieuse à l’écriture de l’histoire de la guerre de Libération nationale.
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Idir AMMOUR
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Entré dans la lutte armée dès le début de 1956, Mohamed Chérif Oud El Hocine a vécu le premier anniversaire, le 20 août 1957, du congrès de la Soummam et le deuxième anniversaire de l’offensive générale lancée le 20 août 1955 dans le nord constantinois par Zighout Youcef. Cette commémoration devait être marquée dans toute l’Algérie par une attaque générale contre les intérêts du colonialisme français. Cette action unifiée s’est étendue de la frontière tunisienne à la frontière marocaine. « Par cette action générale, nous avons prouvé au colonialisme français, à ses soldats que nous étions là, que nous nous battions pour la liberté et l’indépendance de ce pays qui était le notre, l’Algérie» explique Mohamed Chérif Ould El Hocine.
Ce jour là dans la wilaya IV à laquelle il appartient devaient être attaquées les villes de Cherchell, Novi, Fontaine du Génie, Damous, Marceau, Francis Garnier. Il a reçu pour mission d’attaquer l’école des officiers de la ville de Cherchell. Il raconte, « le 19 août, veille du jour J nous nous sommes empressés de nous mettre en marche, dès la nuit tombée afin d’arriver selon l’horaire fixé à proximité de nos objectifs. Nous avons traversé le Douar Sidi Yahia. Je n’ai pu retenir mes larmes devant les braves gens de ce Douar qui nous ont réservé un accueil chaleureux.
A 20 heures précises, nous avons commencé à tirer comme un seul homme sur les soldats de l’école. C’était la panique dans la caserne. Après la vingtaine de minutes qu’a duré l’attaque nous nous sommes rapidement repliés en repassant par les mêmes douars que nous avons traversés à notre arrivée. Les habitants s’étaient mis à nous applaudir. Ce fut un spectacle grandiose et inoubliable avec les youyous des femmes et les enfants qui sautaient à nos cous pour nous embrasser. Ces populations avaient une seule consigne après notre passage,’’ nous n’avons rien vu’’ et cela malgré les exactions qu’elles ont subies » et Mohamed Chérif Ould El Hocine de préciser « le lendemain 21 août, aucun camion militaire français n’avait quitté les villes ou les casernes, de même qu’aucun avion n’avait traversé la région.
Les soldats de l’invincible armée française avaient peur de sortir pensant que nous les attendions à la sortie des villes ou des postes militaires pour leur tendre des embuscades ». L’auteur des récits authentiques de bataille qui a échappé par la volonté de Dieu à tous les dangers, a été ainsi marqué à jamais par cette grande opération d ‘envergure qui a été lancée pour commémorer d’une manière explosive, les deux dates historiques mémorables du 20 août 1955 et 1956.
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