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Le comte Damrémont n’était pas un homme nouveau pour l’Algérie; il avait fait avec éclat la campagne de 1830; et, depuis, il avait été appelé au commandement de la huitième division militaire, limitrophe, pour ainsi dire, des nouvelles possessions. Dans ce poste que l’esprit d’anarchie et de contre-révolution rendit quelquefois difficile, il parvint toujours à maîtriser les événements. Ainsi, par ses services antérieurs et le long séjour qu’il avait fait dans cette partie de la France où l’on peut le mieux se renseigner sur les besoins et la situation de l’Algérie, le comte Damrémont était un des officiers généraux le plus naturellement appelés à y prendre le commandement suprême. Il ne crut pas la tâche au-dessus de ses forces ou du moins de son courage, et se prépara à venger l’échec de Constantine.
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Le comte Denis de Damrémont naquit à Chaumont en 1783. Admis à l’école militaire de Fontainebleau le 16 mai 1803, il entra, en 1804, avec le grade de sous-lieutenant dans le 12e chasseurs à cheval. Après avoir été successivement aide de camp du général Defrance et du maréchal Marmont, il fut fait colonel en 1813. Sous la restauration il commanda la légion de la Côte D’Or, et en 1821 fut nommé maréchal de camp. Il fit la campagne d’Espagne de 1823; et en 1830 il commandait dans l’expédition d’Algérie la 1ère brigade de la division Loverdo. Promu au grade de lieutenant général le 13 décembre de la même année, il reçut le commandement de la 8e division militaire. la résidence de Marseille).
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La fatalité, qui dans les affaires d’Algérie a si souvent entraîné le gouvernement dans des voies funestes, lui inspira encore dans cette circonstance la malheureuse idée de confier les destinées de la conquête à deux gouverneurs, système précédemment essayé, et dont les déplorables résultats auraient dû le mettre en garde contre une telle détermination. Dans le même temps (3 avril 1837) que M. Damrémont arrivait à Alger, le général Bugeaud se rendait à Oran, avec une autorité assez vaguement définie, mais qui par le fait devait être indépendante de celle du gouverneur général. Sa mission spéciale était de recommencer la guerre contre Abd-el-Kader, s’il ne pouvait l’amener à conclure une paix convenable et définitive.
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