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Albert Camus a reconnu le bien fondé de la plupart des revendications du Mouvement national algérien. C'est pourquoi, il peut comme il l'affirma en 1957, " comprendre et admirer le combat de libération " (II, 1843). Toutefois, il n'accepte pas l'idée de l'indépendance de l'Algérie.
Dans Algérie 1958, il écrit :
" Si bien disposé qu'on soit envers la revendication arabe, on doit cependant reconnaître qu'en ce qui concerne l'Algérie, l'indépendance nationale est une formule purement passionnelle. Il n'y a jamais eu encore de nation algérienne " (II, 1012).
Cette déclaration fait écho, semble t-il, à celle de Ferhat Abbas disant, en 1936, qu'il avait interrogé l'histoire et qu'il n'y avait pas trouvé de nation algérienne (cité par A. Horne, Histoire de la guerre d'Algérie, Albin Michel, 1977, p. 41).
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En juin 1957, Mouloud Feraoun notait, à l'inverse, dans son Journal : " L'idée d'indépendance est devenue pour tous la seule raison de vivre " et il avait écrit un an plutôt : " Une fois de plus, la preuve éclatante est faite que la rébellion est unanime, que la population obeit au doigt et à l'oeil -aux mots d'ordre du FLN-, elle est heureuse d'obeir ainsi " ( Mouloud Feraoun, Journal. Seuil, 1962, p. 136 et 137 ). A l'heure ou la communauté musulmane se regroupait autour du FLN dans le désir de se constituer une nation indépendante, Camus -comme plusieurs des siens- s'accrochait à cette idée ancienne que la nation algérienne n'avait jusqu'alors jamais existé :
il ne percevait pas le tournant historique entrain de s'accomplir, et que la nation algérienne était en train de naître autour du FLN.
Un de ses amis, André Belamich, dira plus tard : " Albert Camus n'y voyait plus clair dans l'affaire algérienne ". ( Cité par Jean Grenier, Carnets 1944 - 1971, Seghers, Paris, 1991, p. 396).
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Desert algerien, coucher de coleil
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Taghit l'enchanteresse, Bechar
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