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Lorsque les circonstances conduisirent Albert Camus à s'éloigner de sa terre natale, il en garda le souvenir et la nostalgie -certains diront : la nostalgéria- de sa terre natale. C'est ce qu'il reconnut lorsqu'il avoua : " Quand je suis quelque temps loin de' ce pays, j'imagine ses crépuscules comme des promesses de bonheur " (II, 70).
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A Pragues en 1936 lors d'un voyage, au cours duquel il demeura seul et ne rencontrant que des inconnus dont il ne parlait pas la langue, il écrit : " Alors, je pensais désepéremment à ma ville, au bord de la Méditerranée, aux soirs d'été que j'aime tant [...]. J'aurais pleuré comme un enfant si quelqu'un m'avait ouvert ses bras " (II, 36).
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En 1951, Camus publia à Paris, L'Homme révolté. A sa sortie ce livre fut l'objet de violentes attaques dans la presse. Camus tenta de se défendre. Il s'en suivi une polémique qui le plongea dans un profond désarroi. C'est vers l'Algérie qu'il revint dans l'espoir d'y trouver réconfort. C'est ainsi que durant l'hiver 1952-1953, il décida de retourner à Tipaza.
" Certes, écrit-il, c'est une grande folie [...] de revenir sur les lieux de sa jeunesse et de vouloir revivre à quarante ans ce qu'on a aimé ou dont on a fortement joui à vingt " (II, 869). Et cependant il ne fut pas déçu.
Il écrit : " Je retrouvai exactement ce que j'étais venu chercher [...]. Je regardais la mer qui, à cette heure, se soulevait à peine [...] et je rassasiais les deux soifs qu'on ne peut tromper longtemps sans que l'être se dessèche, je veux dire aimer et admirer [...]. Je redécouvrais à Tipasa qu'il fallait garder intactes en soi une fraîcheur, une source de joie [...]. j'ai quitté de nouveau Tipaza, j'ai retrouvé l'Europe et ses luttes. Mais le souvenir de cette journée me soutient encore et m'aide à acceuillir du même coeur ce qui transporte et ce qui accable " (II, 872s).
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A Tipaza, comme en d'autres lieux de l'Algérie ou proches de la Méditerranée, Camus retrouvait la joie et l'énergie de surmonter les obstacles qu'il rencontrait. Il disait de l'Algérie qu'elle était sa vraie patrie, dont la lumière le nourissait jusque dans Paris, cette ville d'ombre ou le sort le retenait (II, 850 et 865 note l). Oui, l'Algérie a été pour lui, comme il l'a dit en 1956, " la terre du bonheur, de l'énergie et de la création " (II, 998).
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