Par Georgia Makhlouf
2018 - 03
http://www.lorientlitteraire.com/article_details.php?cid=33&nid=7166
La jeune femme a pu être évacuée pour des soins en Espagne et son état se serait stabilisé.
Le drame a choqué toute l’Algérie. Le 26 septembre, en Kabylie, Ryma Anane, 28 ans, enseignante de français, a été attaquée par son voisin alors qu’elle s’apprêtait à prendre le bus pour aller à son travail. Il l’a aspergée d’essence et brûlée vive à l’aide d’un briquet.
La nouvelle s’est répandue très vite sur les réseaux sociaux. Selon des sources locales, l’agresseur a fini par se rendre à la police quelques heures après l’attaque. D’après ses aveux, il aurait agi ainsi parce que la jeune femme avait refusé de se marier avec lui et choisi un autre futur époux.
« Son dos et son cou en flammes, Ryma s’empresse d’aller chercher de l’aide. Arrivée chez elle, elle s’effondre, et bredouille quelques mots : ‘’Il a brûlé mon avenir !’’ », rapporte le site d’information TSA.
Après son transfert à l’hôpital de Tizi Ouzou (Kabylie), les médecins ont jugé que son état nécessitait une prise en charge rapide à l’étranger au regard de la gravité des brûlures (60 % de son corps).
Rapidement, la solidarité s’est organisée à travers les réseaux sociaux et une cagnotte a été lancée pour payer les frais d’un transfert en Europe.
« La famille s’est d’abord tournée vers l’hôpital Saint-Louis à Paris, connu pour son expertise des grands brûlés. D’après le devis consulté par France 24, l’hôpital demandait plus de 316 000 euros pour 70 jours d’hospitalisation en réanimation », relate France 24.
Mais l’établissement n’a pas accepté l’échelonnement de la facture. « Qui peut faire ça ? Cela a retardé la prise en charge de Ryma à l’étranger. Et pendant ces quelques jours, elle aurait pu y passer », témoigne toujours sur France 24 un ami de la victime.
Faute d’avoir pu obtenir un visa pour la France, l’entourage de Ryma s’est tourné vers l’Espagne, qui a accepté de lui en délivrer un. Et grâce à une société d’assistance médicale, ADM international, la famille a pu trouver un hôpital à Madrid qui proposait un devis moins onéreux, avec par ailleurs la possibilité de payer par tranches.
Ryma a donc été transférée en Espagne par avion médicalisé grâce aux efforts de ses proches et des nombreux donateurs en Algérie et à l’étranger. Selon les dernières informations, son état se serait stabilisé.
La cellule de veille indépendante Féminicides Algérie relève qu’une jeune femme, mère de quatre enfants, a été assassinée, brûlée vive, par son époux le 16 avril 2022. Depuis le début de l’année, 32 cas de féminicides ont été recensés par les militantes.
Rédigé le 16/10/2022 à 14:38 dans Divers, Féminicides | Lien permanent | Commentaires (0)
Par Georgia Makhlouf
2018 - 03
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Rédigé le 23/03/2018 à 20:37 dans Divers, Poésie/Littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé le 23/03/2018 à 11:00 dans Divers | Lien permanent | Commentaires (0)
P1 : ici Personne... Personne appelle quelqu'un... est-ce que vous m'entendez ?
P2 : ici quelqu'un... je ne sais pas si je suis la bonne personne, parce que j'ai l'impression que vous interpellez quelqu'un d'autre.
P1 : Pourquoi voulez-vous que j'interpelle quelqu'un d'autre ? Je me répète: je suis Personne... je ne suis nulle part et je m'adresse à quelqu'un situé quelque part et qui dispose de quelque temps pour répondre à mes questions.
P2 : Je vois de qui vous voulez parler... mais il est absent pour le moment... il est parti voir quelqu'un de haut placé pour qu'on puisse avoir accès au cœur de l'évènement.... Mais si je peux faire quelque chose pour vous ?
P1 : C'est toujours pareil avec vous, reporters sans frontières, y a jamais Personne, quelque part, pour vous dire quelque chose... mais toujours quelqu'un d'autre pour vous dire autre chose... c'est peut être ça... la liberté ... de la presse ?
P2 : Si je peux faire quelque chose pour Personne... vous m'en verrez aux anges...
P1: Dites-moi déjà si vous êtes sur place ?
P2 : Vous voulez savoir si je suis la bonne personne au bon endroit et au bon moment, c'est ça ?
P1 : juste savoir si vous avez quelque chose à me dire.
P2 : Personnellement non. Sauf si vous avez quelque chose à me demander.
P1 : Je ne sais pas si on parle de la même chose, mais moi je veux parler de cette prise d'otages.
P2 : prise surprise... que voulez-vous savoir que vous ne sachez déjà? Pour la presse, c'est comme on dit ici, le désert en plein désert... autrement dit : on n'a rien à se mettre sous la dent... motus et bouche cousue.
P1 : Est-ce que vous croyez que l'Algérie va pouvoir tirer son épingle du jeu?
P2 : Écoutez... Pour l'Algérie je crois que l'enjeu est ailleurs... ce n'est pas son épingle rouillée qui lui tient à cœur, c'est d'être contrainte et forcée de jouer à ce petit jeu de l'arroseur-arrosé et névrosé!
P1 : Est-ce que vous croyez que la France va pouvoir tirer son épingle du jeu ?
P2 : Je crois surtout que la France va DEVOIR tirer son épingle du jeu, puisque c'est elle qui l'a initié, mais je ne crois pas qu'elle puisse le faire : se retirer sur la pointe des pieds en disant : désolée, je n'ai rien fait.
P1 : Est-ce que vous croyez que les otages...
P2 (la coupe) : Non... Les otages ne pourront pas tirer leur épingle du jeu... pour la simple raison que ce sont eux les épingles... enfin... ceux qu'on a épinglé pour jouer à ce petit jeu à la con. Et il n'y aura personne autour de moi, pour verser la plus petite larme... parce que ce sont des faire-valoir, des figures d'abus de pouvoir, le mal occidental.
P1 : Est-ce que vous croyez que les ravisseurs vont pouvoir retirer leurs épingles du jeu ?
P2 : Vous avez le mot pour rire, Personne. Parce que les ravisseurs comme vous dîtes, veulent vous les enfoncer ces épingles, dans la moelle épinière, pour vous paralyser et vous dissuader de remettre un pied dans la région... C'est leur aire de jeu, leur terrain d'entrainement et leur lieu de recrutement. A la vie... A la mort.... ils ne vont pas lâcher prise...
P1 : Il paraît qu'il y a des musulmans, parmi les otages...
P2 : Pour les islamistes, ce sont des collabos qu'ils n'hésiteront pas à brûler en premier. Parce que si Satan est dedans, c'est bien parce qu'on lui a ouvert la porte... et prié d'entrer... Que voulez-vous que je vous dise ce qu'on dit par ici : c'est qu'il y a du gaz dans l'air.
P1: Et que dit l'homme de la rue ?
P2: Il ne dit rien... il vous maudit... vous autres français parce que vous êtes à l'origine de cette orgie : vous avez supprimé Kadhafi en libérant le bras armé des extrémistes religieux et aujourd'hui vous vous attaquez au Mali en prétextant faire la guerre au terrorisme... alors que vous ne faîtes que défendre vos intérêts et vos visées impérialistes!
P1 : Est-ce qu'il y a encore un moyen d'éviter le bain de sang ?
P2 : Oui, en évitant de se baigner dans le même fleuve... mais c'est trop tard pour les petits baigneurs... ils ont plongé dedans.
P1 : Mais l'Algérie a autant à perdre que la France.
P2 : Je vais vous dire une connerie considérable : pour que la France perde, l'Algérie est bien disposée à perdre. Nous n'aimons pas la France... Toujours en retard d'une guerre... mais qui se croit toujours en avance!
P1: Pourquoi vous dîtes: Nous ?... Qui êtes-vous ?
P2 : Je suis une citoyenne algérienne... j'ai vidé votre correspondant parce que votre presse fait vraiment de la peine... One, two, three... viva l'Algérie!
Rédigé le 03/06/2015 à 22:33 dans Divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Jean-Louis Gérôme, « Le marché d’esclaves » (1867).
Malek Chebel, anthropologue des religions et philosophe algérien, auteur de l'ouvrage « L'esclavage en terre d'islam », revient sur un phénomène qui n'a jamais cessé d'exister.
Vers une abolition déguisée ? La Tunisie fut le premier pays du monde arabo-musulman à mettre fin aux pratiques esclavagistes en 1846 et la Mauritanie se classera bonne dernière de la liste, ne franchissant le pas qu'il y a tout juste 35 ans. Entre-temps, les Britanniques présents dans la péninsule arabique ont « déconseillé l'esclavage aux pays arabes alors même qu'ils continuaient d'avoir des coolies indiens (jusqu'en 1941). Ce qu'ils demandaient d'abolir aux autres, ils ne l'appliquaient pas pour eux-mêmes », constate M. Chebel.
L'esclavage contemporain « déguisé » est-il pour autant une exception arabe ? Pour le philosophe, il s'agit plutôt d'une « exception des États en déliquescence », l'asservissement d'êtres humains étant l'apanage de pays « corrompus ou défaillants ». En outre, le Moyen-Orient étant la région la plus mouvementée, elle est davantage susceptible de tomber dans un cercle vicieux où les droits fondamentaux sont aisément bafoués. Selon Malek Chebel, plus de deux millions et demi de personnes dans le monde musulman seraient des esclaves, avec pas moins de 100 000 personnes rien qu'en Mauritanie.
« Au Liban comme au Maroc, les « bonnes » sont désormais les esclaves des temps modernes » et dans les pays du Golfe « ce sont les personnels de palaces » qui vivent dans un assujettissement des plus rudes. La servitude « pour dette » constitue la forme la plus contemporaine de cette pratique. Les enfants continuent de faire les frais de cet immonde trafic, servant tantôt de jockeys lors de courses de chameaux ou de chair à canon lors des derniers jihads de Boko Haram ou du groupe État islamique.
Bien loin des plantations de canne à sucre qui coûtèrent la vie à des centaines de milliers d'esclaves issus d'Afrique noire, l'esclavage moderne, décrié par les ONG, n'a pas fini de sceller la vie des pauvres du monde entier, renonçant ainsi au plus précieux des droits, la liberté. Et l'euphémisme de « travailleur forcé » que les lèvres occidentales murmurent tout bas ne cachera pas la triste vérité sous le tapis.
L'esclavage à travers les siècles
Le port de Délos, dans les Cyclades.
IIe siècle av. J.-C. 166 : Rome installe à Délos un port franc et un marché aux esclaves.
Ier siècle ap. J.-C. 4 : À Rome, la loi Lex Aelia Sentia régit l'acte privé de libération des esclaves, tandis qu'une autre loi permet de châtier les esclaves par la torture et de leur marquer le visage au fer rouge. 64 : Sénèque proclame l'égalité de tous les hommes, esclaves compris.
IIe siècle ap. J.-C. 170 : Marc Aurèle ordonne de traiter humainement chrétiens et esclaves dans l'Empire romain.
IVe siècle 316 : Édit de Constantin en faveur des esclaves : il devient interdit de les punir par la crucifixion et de les marquer au fer rouge au visage (ils peuvent être marqués ailleurs ou porter un collier inamovible).
VIIe siècle 608-631 : Le prophète Mohammad établit un statut aux esclaves. Ainsi, il est interdit de les battre sous peine de leur émancipation obligatoire. Si on les tue ou les mutile, le talion est appliqué. Il faut les vêtir et nourrir comme soi-même. Si on les charge lourdement, il faut les aider. L'Afrique et l'Europe deviennent des bassins alimentant la traite arabe d'esclaves non musulmans.
626-680 : Bathilde, ancienne esclave, devenue reine des Francs, rachète des captifs puis interdit l'esclavage.
IXe siècle 869-883 : révolte des esclaves noirs Zandj en Perse à Bassorah.
Xe siècle 956-958 : Liutprand de Crémone, dans son ouvrage Antapodosis, rapporte les profits scandaleux des marchands d'esclaves de Verdun, et notamment le commerce d'eunuques entre Verdun et l'Espagne musulmane.
XIIIe siècle 1206 : Qutb el-Din Aibak, alors esclave de Mohammad Ghuri et gouverneur, à son service, de l'Inde du Nord, se rend indépendant et fonde la dynastie des Esclaves.
1222 : La charte du Manden est proclamée par Sundjata Keïta, premier empereur du Mali.
Une statue érigée sur l’île de Gorée, au large de Dakar, point de départ de très nombreux esclaves vers les Amériques. Archives AFP
À partir de XIIIe siècle, une activité méconnue et pourtant lucrative des ordres militaires (templiers et hospitaliers principalement) était le commerce des esclaves blancs : des prisonniers de guerre, des enfants enlevés, voire achetés à leurs parents, étaient transportés en grand nombre de l'Orient vers l'Occident. Ils participaient au fonctionnement des Maisons du Temple, principalement en Italie et en Aragon. À la fin du siècle, la plaque tournante de ce commerce florissant était le port d'Ayas du royaume arménien de Cilicie. Les Templiers y ouvrirent un comptoir vers 1270 et y firent le commerce d'esclaves turcs, grecs, russes et circassiens.
XVe siècle 1453 : la prise de Constantinople et la fermeture des détroits aux marchands chrétiens met fin à la traite d'esclaves tatares et russes de la mer Noire vers l'Italie, l'Espagne et l'Égypte mamelouke.
1462 : le pape Pie II qualifie l'esclavage de « crime énorme » (magnum scelus).
1492 : premier voyage transatlantique de Christophe Colomb. Des Noirs sont embarqués dans les caravelles dès le troisième voyage (1498).
XVIe siècle 1537 : le pape Paul III condamne à son tour toute forme d'esclavage présente et à venir, toute mise en doute de la pleine humanité des Amérindiens et toute atteinte à leurs droits à la liberté et à la propriété (2 juin 1537 (Veritas ipsa) et le 9 juin 1537 (Sublimis Deus).
XVIIe siècle Les Hollandais marginalisent les Portugais dans l'océan Indien et les Espagnols dans l'océan Atlantique. Les Anglais plantent massivement du sucre à la Barbade puis en Jamaïque. La flambée des prix du sucre lors du blocus de la Barbade des années 1650 incite au défrichage des Antilles françaises. Alléchés, les rois de France et d'Angleterre développent la traite négrière dans les années 1670.
XVIIIe siècle 1789 : le 4 mars voit l'entrée en vigueur de la Constitution américaine, dont l'une des dispositions permet aux propriétaires d'esclaves de calculer le nombre de suffrages à partir de l'équation : 1 Noir = 3/5 d'un Blanc.
XIXe siècle 1863-1865 : abolition de l'esclavage dans l'ensemble des États-Unis (plusieurs États, dont la Pennsylvanie, l'ayant largement devancée).
XXe siècle 1948 : article 4 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, confirmée par la convention de 1956. On transfère les cendres de Victor Schoelcher, père de l'abolition de l'esclavage en France, au Panthéon en même temps que celle de l'abbé Raynal et de Félix Éboué.
1962 : abolition officielle de l'esclavage en Arabie saoudite.
1980 : abolition officielle de l'esclavage en Mauritanie.
XXIe siècle 2001 : loi Taubira instituant en France l'esclavage comme un crime contre l'humanité.
2006 : choix du 10 mai comme date de commémoration de l'abolition de l'esclavage. (Source : Wikipédia)
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Rédigé le 20/05/2015 à 20:00 dans Divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Jour 1 : Après près de 16 heures de vol avec escale, me voici à Bali, aéroport de Denpasar. L’airport pick-up de l’hôtel fonctionne bien, un gars avec une pancarte à mon nom m’attend à la sortie des vols internationaux. J’avais choisi un hôtel à Kuta, une vieille guest house, peu cher, installée dans une maison traditionnelle indonésienne, tranquille au milieu du quartier touristique et foisonnant de poppies 1 et 2 et à quelques dizaines de mètres de la plage la plus connue de l’île. Les rues sont étroites et ne s’y trouvent que des bars, des pubs, des night-clubs, des restaurants, des instituts de massages et des vendeurs de souvenirs. Le quartier touristique par excellence. A la sortie des ruelles tortueuses, on tombe sur Jalan Legian (Legian street), où se trouve le Ground Zero, qui commémore le traumatisme indonésien d’un acte terroriste en 2002. Le nigh-club le plus en vogue est le 61 Legian, sur plusieurs étages, qui gueule une musique plus forte que celle des autres. Bref, je tombe de sommeil, ne sachant plus depuis quand je suis debout.
Jour 2 : Vers 10h, je fais un tour à la plage des surfeurs, celle de Kuta, pour comprendre ce sport de la vague.Malheureusement, j’arrive trop tard, la mer est basse et les vagues ne sont guère importantes. Qu’à cela ne tienne, je me dirige vers Jimbaran à la pointe extrême sud de l’île, où, paraît-il, on mange du très bon poisson. On me propose bien un véhicule à l’hôtel ou un taxi dans la rue, mais j’opte pour un bus, il faut bien que je rencontre des Indonésiens. Pour l’instant, je me trouve à Tourist Land et je n’ai pas encore rencontré de vrais Indonésiens. Le bus me dépose à Jimbaran sur l’autoroute, là je prends encore un véhicule et arrive à la plage des restaurants les pieds dans le sable. Le garçon du restaurant qui sert du très bon poisson m’explique qu’il est originaire de Java.
Cependant, il préfère vivre à Bali parce qu’il y gagne mieux sa vie. Mais surtout parce que Bali est plus calme. Je lui demande pourquoi est-ce bruyant à Java, il repond que les appels à la prière des musulmans cinq fois par jour c’est trop. Bali est la seule île à majorité hindouiste dans tout l’archipel indonésien et mon serveur en fait partie. Sinon l’archipel indonésien compte quelque 17 508 îles de différentes tailles et importances et sont à majorité musulmane. Sans oublier que majorité ne signifie pas absence de minorités représentées un peu partout : hindouistes, bouddhistes, chrétiens, juifs et autres minorités dont je n’ai pas connaissance. Le jour déclinant au bord de l’eau, la plage se rempli peu à peu de promeneurs, de pêcheurs, des dîneurs et autres personnes venus se faire photographier sur le littoral. Toute l’Asie est là : Indiens, Malaysiens, Coréens, Chinois, Arabes du Golfe, Japonais et Indonésiens. Je remarque un Indonésien avec un tee-shirt où est inscrit : «Fuck the terrorists.» Je saurais plus tard qu’il y a eu également un attentat à Jimbaran en 2012.
Jour 3 : Je décide de sortir de Kuta et de retrouver un peu de dignité touristique : la culture. Cette fois, le taxi vient me chercher à 8h pour aller à Ubud, capitale culturelle de l’île, avec ses musées privés et publics et son palais royal — le descendant du roi de Bali y a encore son palais. La ville est superbe, perchée sur une colline et entourée de belles rizières. Le Neka Art Museum, qui est un bijou, est ouvert depuis 1982 grâce à un mécène du nom de Neka. Le lieu m’introduit dans l’art pictural indonésien autant qu’aux liens que celui-ci entretient avec la modernité occidentale (hollandaise, française et italienne). Je mémorise quelques noms, dont Affendi, faciles à retenir. Et surtout, je commence à m’interroger sur le batik.
Pour moi, ce mot et cette histoire sont essentiellement javanais, aussi ai-je décidé de prendre l’avion pour Java pour en savoir plus. Comme quoi la culture ouvre à d’autres horizons. Je rencontre à Ubud une Australienne activant pour la culture avec un festival littéraire, des rencontres cinématographiques et picturales. Le seul festival de l’île. Janet me reçoit dans son merveilleux café-restaurant Casa Luna, connecté avec toutes les beautés de l’île et des arts, inclus ceux de la table. Finalement, le raffinement balino-australien est en marche. Cela me réconcilie avec l’île dont les charmes humains ne m’avaient pas encore touchée.
Jour 4 : Direction Yogyakata, à Java, et je me rends compte tout d’un coup de la grandeur du pays, je ne verrai ni Bornéo, ni Sumatra, ni Jakajarta, il y a trop d’îles et je manque de temps. Je rends alors visite à une autre Australienne, tout comme Janet, mariée à un Indonésien. En réalité, les Australiens sont les touristes les plus présents sur l’île et sont de différentes catégories : les jeunes surfeurs athlétiques, qui vivent de passion du surf et d’eau fraîche, et les retraités qui n’ont pas suffisamment de retraite pour bien vivre chez eux et qui font des locations au mois dans les hôtels. Parmi eux, il y a ceux que détestent les Indonésiens parce qu’ils les traitent en esclaves alors qu’ils sont des Australiens pauvres. Ce qui, selon les dires de certains, aurait tué la gentillesse et le désintéressement des Balinais.
Ensuite, il y a les Australiennes, seules, en couple, touristes, ayant une affaire sur place ou mariées à des Indonésiens, elles sont l’élément structurant de la Touristic Attitude. Elles apportent du liant, du savoir, de la stabilité et un brin de culture. J’ai rencontré l’une d’entre elles dans l’avion de Bangkok à Densapar et c’est elle que je vais voir cet après-midi dans sa boutique showroom à Ganggu. Une fois arrivée, elle m’accueille à bras ouverts et nous passons l’après-midi ensemble. Son mari, musicien indonésien, donne un concert le soir, mais je ne peux pas rester car je dois aller me préparer pour l’excursion de demain.
Jour 5 : 6 h, pick-up à l’hôtel pour une journée sur une petite île. Au programme : la découverte de Lembogan à quelques kilomètres de traversée de Bali. Les vagues sont hautes et le bateau tangue énormément. Nous sommes une dizaine de personnes. J’entre en vacances, entre snorkelling (observation du fond marin peu profond), déjeuner au bord de l’eau, découverte des backwaters et visite de lieux historiques locaux. La curiosité de l’île étant une maison construite sous terre, des pièces se succèdent et l’architecte qui serait l’équivalent du Facteur Cheval a en plus attribué à sa maison des qualités cosmologiques : 12 pièces pour les signes zodiacaux, 8 entrées pour les astres, etc. Une complexité théorique difficilement visible dans le noir, car il a bien fallu descendre une dizaine de mètres. Au ressortir, je me rends compte que l’activité en plein air est un privilège dont nous ne jouissons pas suffisamment et j’ai décidé de travailler là-dessus dorénavant.
Jour 6 : Tous les restaurants en Indonésie s’appellent warang quelque chose. Donc ce jour-là je décide de rompre avec le warang simple pour aller dans un restaurant chic : poppies, restaurant historique de mon quartier de Kuta. Personnel formidable, cuisine raffinée. Je commande du Nasi Goreng, plat national à base de riz, fruits de mer et poulet, juste pour savoir s’il peut être meilleur que celui des warang. Tandis que je mangeais le poulet avec les mains et que j’ai demandé du piment, les serveurs ont savoir d’où je viens. L’addition est salée.
Jour 7 : Je quitte Bali sans avoir compris l’Indonésie et les Indonésiens. Kuta ressemble à quelques variantes près à tous les endroits touristiques dans le monde. L’industrie du tourisme nécessaire absorbe toute la vie des habitants, car elle est bien trop puissante, alors j’espère mieux de Java. Mon avion sur Lions Airline est en retard. Je traîne dans l’aéroport. Dans l’une des salles fumeurs, je croise Brice de Nice, version plus vieux. Oui, il existe et il habite l’île de Samba, en pleine expansion pour devenir Bali 2. A Yogyakarta, m’attend le airport pick-up pour mon hôtel, un homme d’âge mûr surpris de me voir seule, sans mari. On sent les problématiques bien musulmanes. Ce n’est pas méchant, mais c’est déjà intrusif et c’est sûrement dû à mon nom. L’hôtel assez cher est aussi une guest house historique au centre de Yogya, prononcer Jogja. Piscine, personnel en hidjab et sans, mixte quoi et sans complexes.
La ville par contre n’a aucun charme à partir de l’aéroport, de la circulation et des commerces à tout-va et dans tous les sens. La rue dans laquelle se trouve mon hôtel est imprononçable mais elle est connue : Prawirotaman. Après une douche, je sors armée d’une carte. Les conducteurs de calèches attelées à des vélos ou à des mobylettes qui guettent le touriste me préviennent : «Si tu vas sur Malioboro, t’en auras pour une heure, c’est à 4 km.» Ce n’est pas grave, je dis que «j’ai besoin de marcher». En fait j’ai surtout besoin d’aller à l’office du tourisme à Malioboro (Les Champs Elysées de la ville), seul endroit où je peux trouver des informations fiables sur les activités culturelles locales et prendre des billets pour des spectacles et des excursions. Jogja est pleine de promesses culturelles indonésiennes, certes traditionnelles, mais il faut bien commencer par quelque chose. Je marche à vive allure et trouve l’office du tourisme. Chemin faisant, je regarde les passants et ils me le rendent bien, la ville n’est pas si touristique et les gens établissent un vrai contact. Je prends des billets et m’informe sur tout. La femme qui m’accueille est patiente et de bon conseil. Elle me demande d’où je viens, je dis : «I am from Algeria but i live in France.» Elle réfléchit puis me dit : «Ici on dit Al Djazair !» J’entre dans une nouvelle dimension, Bandung n’est pas loin.
Jour 8 : Aujourd’hui, visite du palais du roi de Yogya : le Kraton. Un palais avec une succession de cours à thème dans la décoration (car orné de cadeaux anglais, français, chinois et hollandais) et à usages divers : publics, privés, enfants, femmes, serviteurs, etc. Quelque 2000 personnes y travaillaient et vivaient autour, alors cela donne une idée de la dimension. Le dernier descendant des rois de Yogyakarta, Rama 12 — je crois, en fait, que tous les descendants de la lignée s’appelaient Rama et dans mon souvenir on en est au 12e du nom — est très respecté, autant que l’ont été ses aïeux. Sans avoir de pouvoir politique, il est très écouté sur de nombreux sujets.
Lui et ses aïeux ont toujours fait des choix judicieux en matière de politique, l’entraînement avec tous les envahisseurs et les Hollandais en particulier semble avoir été profitable. Il est donc respecté pour ce qu’il est : un tenant de l’histoire et d’une diplomatie fine faite de compromis mais aussi de sauvetages culturels immenses. Dire que le Kraton s’ouvre au monde indonésien et à la culture javanaise est une expression sans grande signification dans le langage, mais dans les faits, c’est là que j’ai compris la subtilité de la culture indonésienne du pile ou face et du pile et face, du faux et du vrai, de l’illusion et sa fabrique, de l’effet de miroir. Là, le touriste, le voyageur attentif, le cultureux, l’adepte de l’immersion commencent à saisir l’architecture, l’art et le mode de vie. Il faut tout de même prendre un peu de recul pour comprendre.
C’est là que je repense à un temple hindouiste visité à Bali, sans y faire trop attention. Les édifices des plus simples aux prestigieux tels que les temples, les salons de réception, les palais, sont constitués d’une succession de petites bâtisses sans murs, juste un toit et des piliers, ainsi on est dedans et dehors en même temps. J’avais, en visitant le temple à Bali, sur la route d’Ubud, demandé au guide : «Pourquoi il n’y a pas de mur, n’y a-t-il rien à protéger ?» Il m’a répondu que c’est ainsi que les gens construisent en Indonésie, des petits toits sur des piliers qui abritent leurs maisons, leurs réceptions, leurs cérémonies et toute la vie publique et privée. Quand on vient de nos régions où les portes et les fenêtres sont les seules ouvertures sur le monde, on met un certain temps pour comprendre.
Après le Kraton, je visite la mosquée du roi et le palais des femmes par la suite. La mosquée n’a pas de visiteurs, les touristes non musulmans ne s’y intéressent pas, j’arrive à l’heure du dhohr, le muezzin se précipite devant moi, ouvre la mosquée puis appelle à la prière. Des hommes affluent par-ci par-là pour accomplir leur devoir dans cette petite mosquée. Un homme me propose de faire la prière et me montre les burkas intégrales à l’usage des musulmanes. Je décline, je n’ai pas vraiment prié depuis longtemps. Mais l’ambiance est sympathique et je suis contente d’être là. Comme j’avais demandé mon chemin à l’aller à une jeune femme en hidjab qui faisait de la cuisine en plein air, elle m’attend au retour pour me demander si j’ai bien trouvé ce que je cherchais, curieuse !
Elle me dit que je suis tellement belle (en me montrant son nez épaté). Nous avons une petite conversation en arabe et elle ne cesse de rire d’étonnement à chaque phrase prononcée ou comprise. Oui, nous venons de continents différents et nous nous comprenons. Elle prend des cours d’arabe à une école affiliée à la Muhammadia, un grand parti ou mouvement islamique local. Je comprendrais par la suite que ce parti est très puissant et contribue à faire porter le hidjabs aux petites filles. Cela me choque, car l’enfance n’a pas de sexe. Et s’il y a une joie de l’enfance, c’est justement de pouvoir faire l’expérience du monde en dehors des problèmes d’adultes conscients de leur appartenance.
Le soir, j’assiste à un spectacle au musée de Bonobudoyo, qui présente durant deux heures le Ramayana en quatre épisodes. Le Ramayana étant l’un des récits traditionnels et ancestraux de la geste des dieux (ou le récits des mythes anciens sujets à croyance dans l’hindouisme, comme le seraient l’épopée de Gilgamesh ou les récits de l’Iliade ou l’Odyssée, etc.). Bref, un spectacle en VO, destiné aux touristes, car l’île à majorité musulmane ne s’y intéresse pas. Le spectacle, bien évidemment retrace l’histoire de Rama et son combat pour le bien contre le mal, mais ce qui se joue devant les yeux des touristes c’est le savoir-faire des artisans du batik pour la création des poupées d’ombre, c’est l’art de la narration (malheureusement obscur quand on ne comprend pas l’indonésien, d’autant que celui qui interprète les textes des personnages, fait toutes les voix, alors on a du mal à savoir qui parle).
Car là, tout a l’air d’une chose et son contraire en même temps, c’est l’art du négatif et du positif, c’est l’art du point de vue mais aussi celui de la contradiction. Je le résume maintenant, mais à la visite, c’est juste le côté troublant des choses qui m’a sauté aux yeux. Ce qui est fabuleux, c’est que l’on peut voir le spectacle devant ou derrière, on peut le voir du côté de l’ombre, en noir et blanc, et on peut le voir du côté de la lumière en couleurs. On peut choisir de s’asseoir face à l’écran et voir des figures élaborées, entendre les chants et les dialogues, suivre l’action et on peut se mettre côté lumière pour voir l’homme manipuler les poupées, parler à leur place, voir qui chante, les musiciens jouer et les poupées peintes.
Jour 9 : La journée commence à 6h et sera longue. je dois visiter de Borobudur, le plus vieux temple bouddhiste de l’île. Visiter le Prananbanan, un temple historique hindouiste, restauré partiellement grâce aux aides de l’Unesco après un terrible tremblement de terre. Déjeuner dans un restaurant entouré de rizières en pleine ville. Visiter le musée Affendi puis retourner au Prananbanan le soir pour voir un Ramayana version live, avec comédiens, danseurs et musique (150 danseurs et comédiens). Une journée d’activités culturelles et d’émotions sans fin, mais je n’ai plus que cette journée pour tout voir. Borobudur est conforme à sa réputation : historique et à voir comme on visite un musée, pour sa valeur historique. J’en retiendrai d’extraordinaires paysages et vues mais comme tout musée, rien n’y vit au présent à part le visiteur. On espère que Bouddha regarde toujours le paysage et c’est ce que j’ai essayé de capter dans mes photos.
Le restaurant au bord des rivières est une arnaque, j’ai lu l’info dans mon guide, je m’en sors avec un poisson de culture dit grillé alors qu’il est frit et un restaurant désert pas du tout entouré de rivières. Cela m’apprendra à vouloir trop en faire en une seule journée. Le musée Affendi est un endroit extraordinaire, rendu moche aujourd’hui par une autoroute qui passe pile en face de son nid d’aigle. Le lieu était la maison du plus grand artiste contemporain indonésien et elle est devenue à sa mort un musée, exposant ses œuvres, accueillant des ateliers pour enfants et diverses manifestations.
La dernière est une exposition consacrée à l’élection présidentielle de juillet et où des artistes ont fait des œuvres picturales spécialement pour dire leur soutien au second mandat du président. Certaines œuvres sont juste de circonstance et d’autres sont assez intéressantes. Malheureusement, je n’ai pas été autorisée à prendre des photographies, bref c’est connu en matière de message politique. Place à présent au Ramayana. Je rencontre avant le spectacle un architecte et une designer, venus tous deux de Jakarta pour des rendez-vous professionnels. Ils me reprochent de ne pas aller à Jakarta, promis j’y reviendrai. Ils m’apprennent que Bandung est une ville universitaire de haut niveau et je comprends qu’en dehors de rater nombres d’îles, je raterai aussi des villes.
Jour 10 : Ce matin, j’ai juste le temps de rejoindre mes amis de Jakarta qui veulent m’expliquer le batik au marché Beringharjo, je dois ensuite prendre un vol pour Denpasar puis retour. Ces amis me confirment que le batik est originaire de Java et que son implantation en Afrique est le fruit d’une longue histoire de commerce et d’échanges commerciaux entre l’Asie et l’Afrique via le Moyen-Orient ou l’Europe. La technique ancienne consiste à peindre des motifs à la main (avec des instruments de différentes grosseurs) en recouvrant les parties en réserve avec de la cire, et cela recommence pour chaque couleur. Cette technique donne des tissus de grande valeur et très chers à partir de quatre couleurs. Puis, il y a des techniques moins coûteuses au pochoir et les impressions industrielles actuelles. Les motifs, les formes, les couleurs sont initialement de Java et sont très exubérants.
De nos jours, les batiks sont portées par les Indonésiens en sarong ou en chemise et par les Africains en pagne ou en robe alors qu’en Europe, tout cela passe pour du tissu d’ameublement ou linge de maison. La vie des formes et des couleurs est bien surprenante. Je reprends l’avion et fais escale à Denpasar (Bali). Je revois l’aéroport autrement : les sculptures, comme j’en ai vu des dizaines souvent effrayantes devant chaque édifice, ornent là aussi l’entrée côté piste de l’aéroport. Alors, je pense aux voyageurs d’antan, accueillis par ces figurines en tous lieux, c’était sûrement une façon d’exorciser le mal qu’apporte celui qui vient d’ailleurs (car il en est venu des étrangers sur ces îles, les Indiens, les Chinois, les Arabes, les Anglais, les Hollandais, des Papous, etc.).
Du coup, certaines îles ont acquis la réputation de renfermer des démons, certainement pour décourager la concupiscence des conquérants, d’autres avaient pour démons des volcans, des ouragans, des vents terribles et des marées engloutissantes et elles ont toutes survécu. Etonnantes îles ! A Denpasar, je rencontre un monsieur qui me fait volontiers la conversation, il parle anglais alors que son supérieur ne le parle pas. Il est député ou sénateur et l’homme en face de lui est chef de parti qu’ils représentent tous deux. Ils sont venus de Flores, une île que je ne connais pas et ils représentent le troisième parti du pays.
Un peu le parti «pêche et agriculture sous l’égide de la mère nation». Ils œuvrent pour le développement des régions rurales et des pêcheurs, et il y en a. Ils se rendent à Jakarta pour un meeting du parti. L’homme m’explique que l’Indonésie aura un grand challenge politique dans cinq ans. A ce moment-là, le système de vote sera grands votants et vote populaire en même temps et pour départager le parti et le candidat gagnants, il faudra annoncer les deux résultats en même temps. Un challenge dans un pays qui compte une population de 252 millions d’habitants, répartis sur une superficie énorme et fragmentée et avec de grandes disparités sociales et religieuses.
Dans l’avion je lis The International New York Times et j’y trouve un compte rendu de la visite du Premier ministre chinois au Premier nouveau ministre indien qui le reçoit chez lui autour d’un banquet de 150 plats végétariens. Et il lui dit : «The world is divided in two camps : one camp believes in expansionist policies while the other believes in development» (le monde est divisé en deux camps : celui qui croit aux politiques expansionnistes, pendant que l’autre croit au développement). Cela résonne pas mal comme idée pour mon séjour indonésien.
Le voyage a bien tenu ses promesses.
Est née en 1967 à Bordj-Ménaiel. Après l’Ecole des Beaux-Arts à Alger, elle poursuit des études en histoire de l’art et en cinéma à Paris 1 Sorbonne. Elle réalise ses premiers court-métrages autoproduits à partir de 1996, écrit des scénarios et des romans, dont A tous ceux qui partent (éd. L’Harmattan, 1999) et Comment j’ai fumé tous mes livres (éd. La chambre d’échos, 2006). Le court-métrage La pelote de laine (2005), reçoit de nombreuses distinctions, dont le Tanit d’argent à Carthage et des prix spéciaux au Fespaco. Elle a réalisé depuis cette date Z’har or (Un)Lucky, long-métrage expérimental, 2009, Le Docker noir, Sembène Ousmane, documentaire, 2009, puis Kedach Ethabni (ou How Big Is Your Love), long-métrage de fiction, 2011, qui vient de sortir en DVD à l’Harmattan vidéo. Son dernier film, est un documentaire fiction historique intitulé Azib Zamoum, une histoire de terres, 2014. Elle travaille depuis deux ans sur un long-métrage de fiction intitulé Rajasthani Rai et sur des sujets documentaires fictions historiques. Fatma Zohra Zamoum a été Lectrice au CNC (France) et enseignante en histoire de l’art et en cinéma aux universités de Marne-La-Vallée et Paris 7 Diderot (France) entre 2002 et 2010. Elle est productrice et associée dans Z et Compagnie Productions (Algérie).
Rédigé le 05/12/2014 à 20:28 dans Divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Voici la retranscription en français de l’interview récente du spécialiste en guerre biologique, Francis Boyle(*), auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet des armes biologiques américaines, dont celui paru en français aux Editions Demi Lune "Guerre biologique et terrorisme".
L’enregistrement audio de cette émission se trouve ici : http://prn.fm/cant-happening-102214/
T R A N S C R I P T I O N
David Lindorff (du site ThisCantBeHappening) : Nous avons l’honneur d’accueillir sur notre antenne le juriste (lawyer) Francis Boyle, qui s’est distingué en portant plainte auprès d’un tribunal de Malaysie contre George W. Bush et Dick Cheney pour Crime contre l’humanité. Il va nous parler de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Il a une opinion assez sinistre sur cette affaire. Francis, vous êtes là ?
Francis Boyle : Merci beaucoup David de m’avoir invité. Pour contextualiser cette conversation, je suis celui qui a écrit le brouillon de la loi anti-terroriste contre les armes biologiques (Biological weapons anti-terrorism act) en 1989. Les États-Unis ont mis en place cette loi au titre de la Convention sur les armes biologiques, qui a été votée à l’unanimité par les deux chambres du Congrès US et mise en application par George W. Bush, et vous pouvez lire tous les détails dans mon livre « Guerre biologique et terrorisme », tout y est documenté…
DL : D’accord. C’est évidemment un sujet que vous connaissez très bien, et j’ai lu une interview de vous par une chaine grecque, qui était assez surprenante, où vous dites que cette épidémie n’est pas ce qu’on dit, avec cette histoire de chauves-souris qui sont venues par les airs depuis le Zaïre, et qu’il s’agirait ici d’une variante de l’ « Ébola du Zaïre » ce qui est curieux, car le Zaïre est à plus de 3500 km de là. De quoi s’agit-il à votre avis ?
FB : Oui. Entre nous, toute cette histoire ne tient pas debout. Le gouvernement américain possède trois laboratoires BSL-4 (Bio Safety Lab niveau 4). Un en Guinée, un au Libéria, un en Sierra Leone, au coeur de l’épidémie en Afrique de l’Ouest. Et ces laboratoires BSL-4 font toutes sortes de recherches plus effrayantes les unes que les autres sur les armes biologiques.
DL : Pourquoi sont-ils situés dans ces pays ?
FB : Parce que la Guinée n’a pas signé la Convention sur les Armes biologiques, le Libéria non plus. La Sierra Leone l’a signée, mais c’est une colonie britannique. J’avais d’ailleurs contesté dès 1988 le programme du Pentagone de recherche sur la Defense biologique (Biological Defense program) – et vous pouvez le lire dans mon livre, et leur avais demandé pourquoi ils conduisaient cette « double recherche », offensive et défensive, sur les armes biologiques au Libéria – qui à l’époque était une dictature militaire sous le joug du Capitaine Doe soutenu par la CIA – en contournant ainsi la Convention sur les armes biologiques. J’ai tout ici, dans un document du gouvernement US intitulé « Biological Defense program », et vous trouverez tout ça dans mon livre : le Center for Desease Control (CDC) menait des recherches dans le domaine biologique pour le Pentagone, en Sierra Leone, déjà en 1988, et probablement même avant ça, car il a fallu construire le laboratoire. De plus, la Columbia University menait aussi des travaux dans le domaine des armes biologiques (Bio warfare) pour le Pentagone, au Libéria, dès 1988. C’est celui que j’avais contesté en parlant de contournement des termes de la BWC (Bio-Weapons Convention, ou Convention sur les armes biologiques). Voyez-vous David, tout ceci n’est qu’une vaste opération de camouflage par le CDC. Ils sont plongés jusqu’au cou dans ces horribles travaux de recherche sur les armes biologiques depuis au moins 1988.
DL : Vous avez parlé de « double recherche », pouvez-vous préciser ?
FB : Bien, voilà ce qui se passe : pour pouvoir justifier ces travaux effrayants, si vous lisez les contrats, et j’ai pu en lire un avant que tout ne soit classifié, vous y lisez : "Il pourrait y avoir cette terrible forme de maladie émergente, et nous devons développer un vaccin pour cela. Et donc, nous allons commencer à travailler sur ce virus, il est possible que nous ayons à le modifier génétiquement et…"
DL : – (l’interviewer a un rire nerveux)
FB : Non David, ne riez pas, j’ai lu ces documents…
DL : C’est un rire nerveux, c’est que je suis horrifié !
FB : …au début des années 1980, sous l’administration Reagan, au moment où j’ai pris connaissance de tout ça, « et par conséquent, nous devons le modifier génétiquement, ou faire une chose de ce genre, pour créer un vaccin et protéger tout le monde. » C’est ce qui était écrit, et ils font ça pour tous les virus : L’ébola, la fièvre hémorragique, etc… Si vous ne me croyez pas, lisez l’édition du New York Times de vendredi dernier, où l’administration Obama a essayé d’enterrer tout ça au beau milieu du brouhaha des autres informations. Obama y dit : « Notre politique officielle est désormais d’arrêter ce type de recherche ». Ce qui revient à admettre qu’ils en faisaient.
DL : C’était vendredi dernier ?
FB : Oui, le New York Times de vendredi dernier. Cela revenait donc à admettre qu’ils en faisaient ce genre de recherches jusqu’à vendredi dernier au moins. Et si vous jetez un oeil sur la liste de ces recherches, le virus Evola n’y figure pas. Pourquoi ? Cela ne signifie pas qu’ils ne faisaient pas de « double recherche » sur l’Ebola. Toutes ces informations sont publiques. Si Ebola avait été sur la liste vendredi, les gens auraient demandé : mais que faisiez-vous avec ce virus Ebola ? Okay ? Cet article de vendredi dans le New York Times, c’est un peu le « Smoking Gun » [la preuve irréfutable - NdT], puisqu’Obama admet que les USA ont mené ce genre de recherches. Et en consultant la documentation, j’ai pu remonter jusqu’à l’administration Reagan, avec ces néoconservateurs qui sont arrivés au pouvoir et qui voulaient des armes biologiques. Et vous pouvez aussi lire le document du PNAC [Project for the New American Century, traduit en français ici] en 2000, ces mêmes néoconservateurs de l’ère Reagan qui écrivaient clairement vouloir développer des armes biologiques. Ils sont revenus au pouvoir avec Bush Junior, et ils ont poursuivi dans cette voie. Les néocons voulaient ces armes biologiques, et je pense que ça a vraiment commencé sous Reagan et ça a continué depuis. La deuxième administration Reagan l’a fait aussi, pas la première, mais 2e très certainement, sous l’influence de ce Richard J. Danzig qui est maintenant aux Conseils d’administration de ces sociétés "Big Pharma", et qui a établi des accords (bundle) en violation du Foreign Exchange (FX) and Governement Act.
DL : A-t-on la preuve que la souche du virus Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest a été génétiquement modifiée ?
FB : Laissez-moi vous dire ceci : toutes les précédentes épidémies d’Ebola en Afrique avaient été circonscrites, avec un taux de mortalité de 50%. Celle-ci n’est pas « contenue » et a un taux de mortalité de 70%. Cela me fait dire que nous avons affaire à un organisme génétiquement modifié, ou OGM. Nous savons que ce type de travaux était conduit à Fort Detrick. Il y a aussi ce Docteur Kawaoka à l’University du Wisconsin de Madison, il a admis sur sa page Web avoir modifié génétiquement le virus Eola pour le rendre plus violent. Il a aussi ressuscité le virus de la grippe espagnole, pour le Pentagone.
DL : Doux Jésus…
FB : Il a aussi fait des recherches très poussées sur la grippe, y compris en modifiant génétiquement le virus H5N1, ce virus de la grippe si dangereux qui a sévi lors de l’épidémie du SRAS [SRAS -Syndrome respiratoire aigu sévère – NdT]. Et le tout était financé par le Pentagone ou bien le National Institute of Health (NIH), ou par le CDC. Ces travaux étaient si dangereux qu’il avait dû transférer son laboratoire du Wisconsin vers le Winnipeg au Canada. Mais peut-être que les Canadiens ont dit « allez-vous-en d’ici, on ne veut pas de vous ici, c’est trop dangereux pour nous », je ne sais pas. Ce que l’on sait, c’est que le laboratoire BSL-4 Kanema de l’Université de Tulane était impliqué. Nous savons qu’ils font ce type de recherches sur les armes biologiques depuis longtemps. [Le laboratoire US de] Fort Detrick était impliqué aussi. Ils sont connus également depuis longtemps pour conduire ce genre de recherches, y compris sur le virus Ebola. Les trois laboratoires que j’ai cités ont tous été mis en place par l’USAID, qui n’est rien d’autre qu’une organisation servant de couverture pour la CIA. Je suis juste en train d’essayer de relier tous ces points entre eux, sur la base des informations que j’ai pu récolter sur ces armes biologiques, depuis si longtemps, depuis mes études à l’université de droit à Harward, et je me suis intéressé professionnellement à la question, puisque j’ai été appelé à défendre le Council for Responsible Genetics au début des années 1980, dans leur Comité sur les armes biologiques, etc…
DL : Êtes-vous en train de suggérer que cette épidémie a été déclenchée délibérément, ou bien s’agit-il selon vous d’un accident, le virus leur aurait échappé sans qu’ils le veuillent ?
FB : Vous savez David, si vous allez sur le site Web du Ministère de la Santé de la Sierra Leone – c’est une information publique – ils ont fermé le BSL-4 de Kanema cet été et ont affirmé que c’était la source de l’épidémie Ebola, car Tulane et d’autres laboratoires administraient des vaccins aux gens.
DL : Vous voulez dire, au personnel des laboratoires ?
FB : Non, aux gens, aux Africains de l’Ouest. Sur une large échelle.
DL : Mais alors il y a un vaccin ?
FB : Ils disent que c’est un vaccin, mais ce dont il s’agit, c’est un virus Ebola vivant. Ils ont affaire à un virus Ebola vivant pour ce soi-disant vaccin.
DL : (rire nerveux du journaliste)
FB : De plus, nous savons que le NIH, a travaillé avec le CDC, depuis un certain temps pour combiner le virus vivant d’Ebola avec celui du « rhume commun ».
DL : Mon Dieu. Mais pourquoi font-ils ça ? Comment justifient-ils cela ?
FB : Mais pour développer un vaccin, David.
DL : C’est comme ça qu’ils l’expliquent ?
FB : Eh oui, c’est tout ce qu’ils peuvent dire. Et donc, si vous mettez ensemble le virus vivant d’Ebola avec celui du rhume, vous obtenez quelque chose qui est aussi contagieux que le rhume commun, mais pas autant que la grippe. Et ça pourrait bien être ce à quoi nous avons affaire ici. Ce vaccin, ou appelez-le comme vous voulez, avec l’Ebola vivant et le rhume commun, a été injecté à une vaste population en Sierra Leone, et peut-être au Libéria, et c’est cela l’origine de l’épidémie, mais ne me croyez pas sur parole et allez voir le site Web du Ministère de la Santé de la Sierra Leone, et vous verrez que c’est leur conclusion sur ce qui arrive aujourd’hui, et c’est pour cela qu’ils ont ordonné la fermeture du laboratoire américain BSL-4 cet été.
DL : Est-ce pour cela qu’ils sont contents que les Cubains soient venus, plutôt que de voir les Américains arriver ?
FB : Le problème c’est qu’aucun Américain ne veut y aller, parce qu’ils savent que les USA sont derrière tout ça. Si vous regardez ce qu’ils appellent le « projet d’aide », c’est le vide total. C’est simplement une vaste mise en scène pour faire croire qu’ils font quelque chose, alors qu’en réalité ils ne font pratiquement rien.
DL : Les USA n’ont d’ailleurs envoyé aucun médecin là-bas, seulement des soldats, n’est-ce pas ?
FB : Exact. Et la raison est claire. La semaine dernière il y avait une réunion à Kanema, en Sierra Leone, avec des représentants de toutes ces organisations gouvernementales internationales, et la décision a été prise d’abandonner ces gens à leur sort. Pas de traitement…
DL : Oui j’ai lu ça, il faut juste les laisser se soigner eux-mêmes.
FB : Ils les renvoient à la maison avec du simple Tylénol (Doliprane). Ils sont désormais livrés à eux-mêmes, et ce à quoi nous assistons est seulement une mise en scène pour faire croire que les USA font quelque chose, alors qu’ils ne font rien. Les Cubains se sont montrés très héroïques vu la situation. L’organisation Médecins sans frontières est là aussi, et certaines ONG privées également. Mais toutes les organisations gouvernementales sont absentes, en fait elles n’ont jamais voulu s’en mêler, car elles ont réalisé que derrière l’épidémie, il y avait la recherche US sur les armes biologiques, et qu’il n’y avait pas grand-chose à faire, et que tout ce qui restait à faire c’était de laisser tout cela se consumer tout seul.
DL : Ce que vous dites est vraiment convaincant et me suggère deux choses. La première est la suivante : bien que le milieu de la médecine inclut beaucoup de gens très motivés sur le plan de l’aide humanitaire, pourquoi n’avons-nous eu aucun "whistle blower" (lanceur d’alerte) sur ce sujet ? Cela semble si scandaleux et dégoutant que quelqu’un aurait dû lancer l’alerte, non ?
FB : David, si vous regardez au cours de toutes ces années, et ces informations sont du domaine public, il y a environ 27 ou 28 microbiologistes qui sont morts.[1]
DL : Oui j’ai lu ça.
FB : 27 ou 28 microbiologistes morts. Je pense que ces chercheurs ont menacé de sonner l’alarme sur ces programmes aussi dangereux qu’illégaux de recherches américaines sur les armes biologiques, et on les a tués. Et c’est pour cela que nous n’avons pas de lanceurs d’alerte ici, parce qu’ils seraient tués eux aussi. Je crois que c’est clair.
DL : Oui j’ai lu à ce sujet, la liste est impressionnante. Et il y a des histoires bizarres de personnes qui arrêtent leur voiture au-dessus d’un pont et qui sautent.
FB : Des histoires souvent ridicules. Et je crois que tous ces microbiologistes, plutôt que de sonner l’alarme, ils sont allés voir leur supérieur, au CDC ou ailleurs. Cette information a suivi son chemin et on les a éliminés. C’est pour cela que nous n’avons pas de whistle blowers. En fait nous en avions, mais ils sont tous morts, avant qu’ils n’aient pu lancer l’alerte.
DL : Avez-vous publié vous-même sur ce sujet et sur les documents dont vous me parlez ? Ou bien comptez-vous le faire ?
FB : J’ai donné des interviews. Nous avons envoyé des communiqués de presse, à l’Institute for Public Accuracy, et j’ai donné aussi des interviews. J’ai travaillé sur d’autres sujets depuis le début de cette crise, mais si vous allez sur Internet, vous verrez que je suis un peu partout…
DL : Oui, j’ai vu ça. Mais pas dans les grands médias, évidemment.
FB : Évidemment, quelqu’un a donné l’ordre de ne pas m’interviewer, et d’ailleurs, après les attaques à l’anthrax d’octobre 2001, j’ai été le premier à dire qu’il s’agissait d’anthrax militarisé (weaponized anthrax) provenant d’un laboratoire gouvernemental américain. Ce qui fut confirmé plus tard. Mais personne ne m’a interrogé. Je crois que j’ai donné en tout et pour tout trois interviews. Une à Fox News, à Boston, j’ai donné une conférence à Harvard, et une interview à la BBC, et à une chaine de la Pacific à Washington. Je parle de tout ça dans mon livre. Cela s’est passé dans les tout premiers jours après les attaques, et après plus rien. Le grand silence. Plus personne n’a parlé avec moi. Plus personne parmi les grands médias. Ces communiqués de presse sont envoyés à plus de 8000 organes de presse tout autour du globe, tous l’ont vu. Tous savent qui je suis. Mais il est clair qu’un ordre a été donné de ne pas avoir affaire avec moi. Et donc, non, rien dans les grands médias.
DL : Et les médias grands publics dans d’autres pays ? En Russie, en Chine, ou ailleurs ?
FB : Très peu. En Grèce, j’ai donné une interview[2], mais c’est la seule. Le gouvernement US a probablement dit à ces médias de se tenir éloignés de Francis Boyle. Mais vous savez, je ne suis pas payé pour les interviews, je ne suis pas en train de perdre de l’argent, je fais ça pour informer le public, pour essayer de faire sortir la vérité. Les seuls à m’interviewer ont été des médias alternatifs comme le vôtre.
DL : Ce qui est étrange dans cette histoire d’armes biologiques génétiquement modifiées, c’est qu’il est difficile de prévoir là où elle va frapper. En supposant que ce que vous dites est exact, comment peuvent-ils penser tenir ce virus éloigné des USA ?
FB : Vous savez, M. Duncan est ici, aux USA. Il est le cas « zéro » [le premier en dehors des USA – NdT]. L’information est déjà parue, selon laquelle le Département de la Défense et le NIH ont un programme informatique qui simule tout ça, ils savent exactement ce qui va se passer, en Afrique de l’Ouest, et maintenant en Espagne, à cause de l’infirmière là-bas [apparemment guérie depuis – NdT], et ici aux USA à cause de M. Duncan, puisque c’est le cas « zéro », et donc la liste de ses contacts. Ils peuvent insérer tout cela dans l’ordinateur et voir ce qui va se passer. Dans le New York Times hier, il y avait un diagramme avec M. Duncan et tous ses contacts et leurs enfants, et chacun d’entre eux est surveillé. Sauf pour les 4000 personnes sur le bateau de croisière. Ce qui pose la question : pourquoi n’ont-ils pas mis tous les gens du bateau en quarantaine ? Au Nigéria, où ils disent avoir stoppé l’épidémie…
DL : J’allais vous poser la question…
FB : …ils ont contacté tout le monde et les ont mis sous surveillance. Mais pas les 4000 personnes sur le paquebot de croisière, et ils ont tous été relâchés sur recommandation du CDC, qui a d’ailleurs dit « il suffit d’une période de quarantaine de 21 jours », et donc tous les gens sur le paquebot ont été libérés. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) a critiqué cette décision et dit qu’il faudrait une période de 42 jours de quarantaine. Et si vous regardez les chiffres qui sont derrière les calculs de l’OMS et qui ont abouti à cette période de 42 jours, c’est toujours avec un taux d’efficacité de seulement 98% et un taux de mortalité de 50%, et non de 70%, ce dernier taux indiquant qu’il semble bien s’agir d’un virus manipulé génétiquement et qui est bien plus dangereux que l’Ebola d’origine. Je ne suis pas sûr, mais il me semble que par sécurité, il faudrait parler de période de quarantaine de 50 jours, et d’ailleurs tous ces chiffres du CDC ou de l’OMS sont simplement basés sur le rapport risque/coût, c’est tout. Ils disent simplement que c’est moins couteux de laisser les gens partir après 21 jours, ou 42 jours, plutôt que de les garder en quarantaine. C’est une analyse risque/coût (Cross-Benefit Analysis) au détriment de nos vies. Peut-être que nous serons comme le Nigéria, mais la différence entre le Nigéria et nous [aux USA] est que le Nigéria a retrouvé tous les contacts, alors que nous avons laissé partir dans la nature 4000 personnes de ce paquebot, et avec ces 4000 personnes, ils ont simplement appliqué les protocoles du CDC qui n’ont aucune valeur et sont très dangereux .
DL : Et bien sûr vous ne pouvez pas mettre en quarantaine toutes ces 4000 personnes ensemble, il faut les maintenir séparées les unes des autres, pour ne pas qu’ils se contaminent les uns les autres.
FB : Absolument. Ils auraient très bien pu les garder sur le bateau pendant 42 jours en leur expliquant les raisons, avant de les relâcher.
DL : Vous faites le lien entre l’OMS et le CDC en disant qu’ils sont tous deux coupables dans cette affaire, mais l’OMS comprend de nombreux pays, il y a du personnel venant de pays qui ne sont pas alignés avec les USA. Comment est-ce que ça marche ?
FB : David, je ne me rappelle pas exactement les chiffres, mais l’OMS est financée sur la même base que l’ONU, puisque c’est une organisation spécialisée.
DL : Oui, environ 25% par les USA
FB : En effet, environ 25%, plus le fait que nous devons des milliards de dollars à l’ONU. Et celui qui paie les musiciens choisit la musique. Je ne sais pas à quel point nous devons de l’argent à l’OMS, mais ils font ce qu’on leur demande de faire. Ils peuvent à l’occasion essayer de révéler quelque chose, mais ils ne vont pas se dresser contre nous. Toujours est-il que le CDC est trempé jusqu’au cou dans cette affaire, et ils font du camouflage, nous ne pouvez pas croire un mot de ce qu’ils disent.
DL : Ouah. Mais alors que devons-nous faire face à cette situation ? Vu que nous ne pouvons pas faire confiance au gouvernement sur ce sujet ?
FB : Mon conseil est le suivant : heureusement, selon la Constitution des États-Unis, la Santé publique ne relève pas du gouvernement fédéral. Elle dépend des États, des comtés, des villes, des communautés, des villages, des autorités sanitaires [locales]. Et donc ces autorités sanitaires locales doivent s’unir, et faire appel à des experts indépendants qui n’ont jamais participé à aucune recherche dans le domaine des armes biologiques pour le gouvernement américain, et partir de là, élaborer une stratégie pour leurs communautés. Si vous lisez les médias grands publics, ils contactent tous ces experts qui ont trempé dans des recherches en guerre biologique pour les USA.
DL : Oui, c’est un peu comme demander à des généraux de nous parler des guerres.
FB : Exactement. C’est la même chose. Vous ne pouvez accorder aucune confiance à ce qu’ils disent. Et donc, je pense qu’il y a vraiment quelque chose à faire, mais que cela doit se passer au niveau local, dans les communautés et avec les autorités sanitaires. Par exemple nous avons eu une crise ici à l’université de Droit. Les abrutis en charge de l’Université ont envoyé un juriste gouvernemental taiwanais. Et ils savaient que nous avions affaire à la tuberculose. J’ai découvert cela, et ai demandé que tout le monde passe des tests, ils ont refusé, alors j’ai lancé l’alerte. Et avec les autorités sanitaires et tous ici, nous avons finalement obtenu que tout le monde passe les tests et nous avons découvert que cinq personnes étaient infectées par la tuberculose. Heureusement on a pu les traiter et elles s’en sont sorties. Sans cela, elles auraient développé la tuberculose, qui est une maladie extrêmement contagieuse. Ce qui est sûr, c’est qui faut travailler avec les autorités sanitaires locales et des spécialistes qui n’ont jamais été impliqués dans des travaux de guerre biologique pour le gouvernement des USA. Malheureusement nous avons 14 000 scientifiques qui participent à ces affreuses recherches en armements biologiques pour le compte du gouvernement des USA, je les appelle les « scientifiques de la Mort », et plus de 1500 laboratoires aux États-Unis qui font ce type de recherche. Vous ne pouvez pas leur faire confiance.
DL : Combien de laboratoires ?
FB : 1500
DL : Mon Dieu. Alors que nous ne sommes pas censés en faire.
FB : C’est exact. Ce genre de travaux de recherche constitue un crime selon les termes de la loi antiterroriste contre les armes biologiques que j’ai écrite, et nous avons dépensé 79 milliards de dollars depuis le 11 septembre 2001 dans ce domaine de recherche, ce qui en dollar constant, représente le double de ce qui a été dépensé pour le projet Manhattan pendant la Seconde Guerre mondiale pour développer la bombe atomique.
DL : Mais ils disaient que c’est défensif.
FB : Oui, ils disaient que c’est pour protéger le peuple américain de virus émergents comme l’Ebola. Mais regardez autour de vous. Vous pouvez voir qu’ils n’ont rien fait pour protéger qui que ce soit.
DL : S’ils travaillaient sur un vaccin depuis les années 80, ils devraient l’avoir maintenant, non ?
FB : Soit ils devraient l’avoir, soit ils l’ont, et c’est dans les tiroirs au fin fond du laboratoire de Fort Detrick, mais ils ne nous le disent pas, et ils ne l’ont donné qu’aux plus hauts dirigeants de notre gouvernement. C’est très similaire aux attaques à l’anthrax d’octobre 2001, et le fait que tout le monde à la Maison-Blanche prenait du Cipro [antibiotique prévenant les effets de l’anthrax – NdT]. Mais bon, je ne sais pas s’ils l’ont. Soit nous avons le vaccin, soit tout cet argent a été dépensé en pure perte, soit (et ce n’est pas incompatible) ils l’utilisent pour développer des armes biologiques. Faites votre choix. Je dois vous laisser. Merci de l’invitation.
DL : Merci Francis d’être venu si rapidement à notre antenne.
(*) Francis A. BOYLE est un professeur états-unien de renommée mondiale dans sa spécialité, le droit international, qu’il pratique et dont il est un ardent défenseur. Il rédigea la loi anti-terrorisme de 1989 sur les armes biochimiques, la législation américaine mettant en application la Convention sur les armes biologiques de 1972. Titulaire par l’université de Harvard de deux doctorats, un de Droit (Magna cum laude) et un en Sciences politiques, il enseigne à l’université de l’Illinois, à Champaigne. (Source Editions Demi Lune)
Rédigé le 16/11/2014 à 16:35 dans Divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Ton visage s'affiche sur l'écran, le visage rude d'un montagnard qui se sentait chez lui dans toutes les montagnes du monde, pardessus les frontières. Je ne te connais pas mais je crois que nous aurions pu être amis, parce que, par nature, par goût, nous sommes portés vers l'universel sans cesser d'être enracinés dans nos terroirs respectifs. Je ressens de la douleur, face à ta mort, d'abord, mais aussi parce que c'est dans mon pays que tu as été assassiné. Dans mon pays, on apprenait dès l'enfance que l'étranger (le berrani), dès lors qu'il ne vient pas avec des intentions hostiles, est précieux et qu'il faut faire en sorte qu'il soit en sécurité, qu'il en allait de notre honneur. Pas en tant que musulman, ni en tant qu'arabe ou berbère ou algérien, je te demande pardon, Hervé, en tant que frère en humanité, et demande à tous les Hervé du monde de ne pas mêler dans leur juste colère coupables et innocents. Je leur demande de ne pas s'arrêter aux idées simples, telles celles qui feraient de l'AUTRE un coupable ontologique, attaché à détruire les sociétés vertueuses dans lesquelles ils croient vivre. Qu'ils interrogent l'Histoire, qu'ils interrogent le présent, qu'ils interrogent le champ de ruines qu'est en train de devenir le monde, qu'ils interrogent la fin des idéaux de démocratie, de justice et de liberté, pervertis par l'utilisation mercantile, cynique de leurs dirigeants. Qu'ils recherchent plus loin que dans le confort d'évidences factices les raisons profondes de la montée de la haine...
Il est des évidences bien réelles
La dernière guerre du Golfe a fait, selon un institut étasunien, 500.000 morts. Cette guerre, on s'en souvient, a été déclenchée par le duo Blair-Bush sur la base d'un mensonge avéré, celui de la présence d'armes de destruction massive. Souvenons-nous de la pitoyable comédie de cette fiole, censée contenir une arme dévastatrice aux mains de Saddam Hussein, brandie à l'ONU par Colin Powell. Souvenons-nous de Blair annonçant devant les Communes que Saddam disposait de la bombe atomique et qu'il pouvait l'utiliser dans « les trois-quarts d'heure qui suivent ». L'Onu leur a refusé la résolution que le duo infernal réclamait mais cela ne les a pas empêchés de monter leur expédition qui a débouché, 500.000 morts plus tard, au démantèlement de l'Irak et sa transformation en incubateur de candidats au meurtre et au suicide.
Qu'est-il advenu de ces brillants stratèges, de ces remarquables produits de l'«intelligence» et de la «morale» de l'Occident ? Bush joue au golf et mène une retraite paisible. Quant à Blair, il a été, cela ne s'invente pas, représentant du Quartette (Etats-Unis, Russie, Union Européenne, ONU) pour le Proche-Orient. A ce titre, il est en particulier chargé de suivre et de promouvoir le « processus de paix » censé réunir négociateurs Palestiniens et Israéliens. Quelqu'un s'est-il posé la question de savoir comment cela a été reçu par la « rue » arabe (quelle détestable expression et comme elle en dit long sur le mépris qui habite ceux qui l'ont imposée dans le langage courant !) ?
Le printemps arabe s'est manifesté dans différents pays. Il a épargné, ô surprise, l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Qatar. Notons que, dans cette région, il a touché, entre autres, le Bahreïn. Ce pays a la particularité d'être le seul dans le monde arabe à abriter une population à majorité chiite. Il était et il reste gouverné par la minorité sunnite. Des manifestations y ont éclaté pour exiger l'instauration de la démocratie et la fin du déni de droit pour les chiites. Ces manifestations ont été écrasées dans le sang. Le petit Bahreïn n'ayant pas de forces de répression suffisantes, il a demandé et obtenu le soutien des Emirats, du Qatar et de l'Arabie Saoudite qui ont participé à la mise au pas des manifestants.
Le printemps arabe s'est manifesté également en Libye. Les professionnels de l'émotion ont donné de la voix pour que les pays occidentaux aident le peuple libyen à se débarrasser de son dictateur. L'appel est entendu. Une coalition est montée. Elle comprend la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, qui dépêchent leurs avions et leurs drones. Ils le font au nom de la démocratie, bien sûr. En fait, les bonnes volontés se manifestent de plus en plus et la coalition s'élargit à l'Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis et au Qatar. Il a été question de ces trois pays au paragraphe précédent. Ce sont ceux qui ont aidé l'oligarchie du Bahreïn à écraser dans le sang la contestation populaire. Les voici donc, peu de temps après, engagés dans une opération « vertueuse » de défense de la démocratie ! Pour l'anecdote, notons que le brillant résultat de l'expédition est le spectacle d'un pays éclaté, livré à des milices incontrôlées. Apparemment, les sauveurs, qui ont plié bagages aussitôt après le lynchage infâme du dictateur, n'ont pas l'air de s'en émouvoir. Est-ce que quelqu'un s'est posé la question de savoir comment la « rue » arabe avait reçu une telle manifestation de désinvolture et de mépris meurtrier ?
Plus récemment, Israël a perpétré un massacre dans la bande de Gaza, sous le nom de « Bordure protectrice ». Des crimes de guerre y ont été commis. L'organisation HumanRights Watch cite ainsi le bombardement de trois écoles qui se sont soldés par la mort de 47 personnes dont 17 enfants. Au cours de l'opération qui a duré 50 jours, 2131 Palestiniens, dont 501 enfants, ont perdu la vie. Il y a eu 10918 blessés dont 3 312 enfants et 2 120 femmes. 244 écoles ont été bombardées. Plus de 10.000 maisons ont été endommagées ou détruites. 98 écoles, 161 mosquées, 8 hôpitaux, 46 bureaux d'organisations non gouvernementales (ONG), 50 bateaux de pêche et 244 véhicules ont été détruits. Selon John Dugard, professeur de droit international et ancien Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés : « dans le bombardement de maisons et d'appartements qu'ils pensaient être occupés par des militants du Hamas, l'armée israélienne a fait preuve de mépris flagrant pour ce qu'elle appelle des dommages collatéraux, mais ces dommages collatéraux ont souvent pris la forme de civils tués ou blessés ou de destruction de leur propriété. L'absence de distinction entre cibles militaires et cibles civiles constitue indubitablement un crime de guerre ». Citons enfin le témoignage d'Ivan Karakashian, de l'ONG Defence for Children International-Palestine, sur l'utilisation d'enfants comme boucliers humains par l'armée israélienne, sur les attaques contre les infrastructures et équipes médicales, et contre les zones industrielles et les usines.De plus, Israël maintient la population sous embargo depuis 8 ans. Beaucoup de jeunes Gazaouis ne connaissent ainsi rien d'autre du monde que les murs de leur prison. Ce blocus est illégal. Des militants qui ont tenté de le forcer ont payé leur audace de leur vie.
Pour couronner cette indignité, il faut rappeler que, pratiquement dans son ensemble, le monde occidental a soutenu Israël dans cette agression. Hollande, Obama, Cameron et d'autres ont ainsi donné raison à Israël, au nom de son « droit à la sécurité ». Ils n'ont même pas eu de mots de compassion pour les victimes. 501 enfants, pas une larme, pas une protestation. Evidemment, les médias n'en ont guère parlé. Ils n'ont pas montré ces centaines de petits corps déchiquetés.
Parce qu'ils étaient arabes ?
En tout cas, s'ils avaient été Européens ou étasuniens, on n'ose imaginer le déferlement des diatribes et les bruits de bottes. Peut-on penser raisonnablement que cela n'a rien à voir avec le climat de violence et de haine qui est en train de nous submerger ? Est-ce que ces leaders qui rivalisent de servilité pour complaire à Israël croient vraiment que leur conduite n'est pour rien dans l'émergence de ces monstres nouveaux ? Est-ce qu'ils pensent sérieusement qu'ils ne sont pas les comptables ignominieux de la situation actuelle du monde et du danger mortel qu'ils font courir à l'humanité ?
De fait, il y a un processus de simplification, voire de schématisation du monde. Les vieilles lunes du discours occidental sur la démocratie et des droits de l'homme sont totalement désincarnés, irréels. S'ils avaient encore quelque substance, l'opinion publique pourrait à bon droit exiger qu'ils s'appliquent, ici et ailleurs, notamment en Palestine. Ce mouvement existe d'ailleurs. Des citoyens européens se battent pour que prenne fin le déni de justice dont souffrent les Palestiniens. Les dirigeants occidentaux restent sourds à ces demandes. Ils ne peuvent y opposer le droit, la morale ou la justice. Alors, ils utilisent l'arme fatale, celle de l'essentialisme, celle du « eux » et « nous », du « eux » contre « nous ». Malheureusement, force est de constater que cette stratégie donne des résultats. Le racisme se développe dans toute l'Europe. Il transcende les différences politiques. La prophétie de Huntington n'est plus une vue de l'esprit depuis qu'elle est devenue auto réalisatrice.
Voici le monde tel qu'il sera si les apprentis sorciers qui le dirigent persistent dans cette voie. Il faut qu'ils abandonnent leur prétention à faire de la Terre leur propriété exclusive. Il faut que les citoyens du monde occidental comprennent que la démarche de leurs gouvernants mène à des tragédies dont personne ne sortira indemne. Il faut peser sur ces gouvernements pour les contraindre à travailler à la promotion du droit, en tout lieu, à tout moment. Il faut priver de munitions les porteurs de haine et nourrir celles et ceux qui portent l'espoir, celui d'une humanité réconciliée avec elle-même, consciente de ne former qu'un SEUL monde.
Alors, ton sacrifice, Hervé, n'aura pas été vain, pas plus que celui de ces dizaines de soldats libanais, ces dizaines de milliers de civils algériens, irakiens, syriens,
torturés, assassinés, décapités, dans l'indifférence environnante.
par Brahim Senouci
P l u s j a m a i s ç a !
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Fragments :
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« Il est un silence de la paix quand les tribus sont conciliées, quand le soir ramène sa fraîcheur et qu’il semble que l’on fasse halte, voiles repliées, dans un port tranquille. Il est un silence de midi quand le soleil suspend les pensées et les mouvements. Il est un faux silence, quand le vent du nord a fléchi et que l’apparition d’insectes, arrachés comme du pollen aux oasis de l’intérieur, annonce la tempête d’est porteuse de sable. Il est un silence de complot, quand on connaît, d’une tribu lointaine, qu’elle fermente. Il est un silence du mystère, quand se nouent entre les Arabes leurs indéchiffrables conciliabules. Il est un silence tendu quand le messager tarde à revenir. Un silence aigu quand, la nuit, on retient son souffle pour entendre. Un silence mélancolique, si l’on se souvient de qui l’on aime. ».
« L’essentiel, le plus souvent, n’a point de poids. L’essentiel ici, en apparence, n’a été qu’un sourire. Un sourire est souvent l’essentiel. On est payé par un sourire. On est récompensé par un sourire. On est animé par un sourire. Et la qualité d’un sourire peut faire que l’on meure. ».
« Je suis si las des polémiques, des exclusives, des fanatismes ! je puis entrer chez toi sans m’habiller d’un uniforme, sans me soumettre à la récitation d’un Coran, sans renoncer à quoi que ce soit de ma partie intérieure. Auprès de toi je n’ai pas à me disculper, je n’ai pas à plaider, je n’ai pas à prouver...».
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En cherchant une nouvelle raison de vivre, je me suis rendu à l’évidence que la seule raison de vivre qui sera toujours nouvelle, c’est la plus ancienne : l’amour…
L’ancienne bonne nouvelle…
le seul mode d’être qui ne se démode pas. Pour les plus jeunes comme pour les plus vieux, ce sera toujours nouveau… la seule façon de faire peau neuve, de se renouveler et de vivre quelque chose de nouveau.
On ne se fait pas, on se refait… une âme. On change. On devient plus beau, plus fort, plus profond.
C’est peut-être une impression; mais on ne l’échangerait pour rien au monde parce que c’est la seule impression qui nous rapproche… de l’Absolu.
C’est en ce sens que l’amour est sacré, parce que son objet mérite qu’on lui sacrifie sa vie.
Tout ce qui se fait de grand se fait par amour. Quand on aime, plus rien ne nous résiste, on existe en faisant exister un monde nouveau.
Une autre façon de mesurer le temps et de parcourir l’espace puisque c’est au cœur de l’âme que tout se passe.
J’insiste : il n’y a pas d’amour à l’extérieur. L’amour est à l’intérieur.
Au cœur de l’âme qui ne s’arrête jamais de battre quand on lui donne une raison de se battre, de combattre, de débattre.
Une raison, une bonne raison… autrement dit un objet, un bel objet, un divin objet d’amour.
Pour les uns ce sera toujours concret : un chien ou une chienne, un homme ou une femme, un feu ou une flamme.
Pour les autres, c’est beaucoup plus abstrait : une idée, un idéal ou un Dieu.
Aimez et faites tout ce que vous voulez nous disait celui qui sait, c’est à dire que l’amour est tout : énigme et solution de l’énigme.
Ce n’est pas nouveau de dire que c’est nouveau… que c’est la seule bonne nouvelle… il n’y en aura pas d’autres.
Personne
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Décharnées les crêtes hérissées de la terre ossue et montueuse et pourtant
De part et d'autre trois mers les parent de leurs douces voiles de brumes
Elles retiennent le souffle des vents, la marée des nuages en volutes
Et la lumière altière inlassablement recompose le jour, borde la nuit.
Je livre mon âme à l'errance, à l'esseulement de la roche lisse et nue ;
Là-haut la terre criblée de la lune et ses lointains de planète morte !
L'aurore et le soleil couchant jouent avec les créatures fantasques
D'un imaginaire qui n'aurait d'autre compagne que la solitude des pas.
L'automne parsème çà et là ses baies et ses ors... Les passereaux butinent
La source chuinte la brise chantonne la prairie étincelle sous la rosée
Vers les bois mordorés les arbres flamboyants et vénérables versent
Sur la vallée l'ombre de la légende tutélaire des puissants torrents .
Ainsi le choeur de la montagne de blocs en chaos assène en silence
L'hymne de l'univers ... la distance garde jalousement le trésor des heures
passées entre vallons et combes, en sautant d'une barrière rocheuse à l'autre
Quand un long moment la raison hésite et doute au seuil du vide minéral
Que déchire le cri stridulant du milan ou du faucon.
La montagne se révèle.
Que se lève le brouillard que gronde l'orage et c'est le dédale labyrinthique
Sans appel auquel l'homme est convié dans toute l' infinité de l'être
Où il se réfugie sans raison vers la foi qui l'eût préservé ou absout
De toute témérité et de vaine allégeance à l'expérience, à la science...
J'allais le pas jeune et novice sur les traces de mon passé, d'une histoire
Que les transhumances auraient gravés entre les troncs des hautes futaies
Et les vieux murs de pierres sèches dessinant l'échiquier où luttes ancestrales
Et destinées se seront partagées les privautés de l'estive et des étoiles.
Il n'est qu'un chant là-haut, un peu plus près du ciel que la brise susurre
Comme la source et le ruisseau participent de la sérénité généreuse du laquet .
Une demoiselle, une belette, le papillon sur l'aconit, la profonde pozzine
Et ses secrets et c'est toute la terre curieuse qui s'émerveille et sourit
Aux étoiles, depuis la mer.
Aux horizons perpétuels des vérités cachées
Les joyaux des plus simples choses à goûter comme l'attente sapide du désir.
Et de béer tel l'enfant au bord du monde, au seuil d'un comte, de Révélation
Peut-être, si près de Frère Soleil et de ses ineffables cantiques.
Alors je me recueille et ne comprends pas ce que mes yeux embrassent
Las tout près la mémoire tranchée l'acte odieux la Terre noire martyrisée
L'Être sauvagement passé par les armes blanches de toutes les barbaries
L'Homme épris de beauté et de liberté livré à l'indifférence insoutenable
Des justes et de leurs bourreaux inexorablement intronisés et patentés
Une pensée de Là-Haut à Hervé Gourdel, au Montagnard qu'il fut
Aux Innocents, une pensée pour le choeur orphelin de la montagne
Vers les confins d'une Île qu'ils auraient tant aimé parcourir et découvrir
Un peu plus près du Ciel de la Terre des Hommes que le même soleil réchauffe
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CRISTIAN-GEORGES CAMPAGNAC
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Hervé Gourdel assassiné en Algérie le 24 Septembre 2014
Rédigé le 27/09/2014 à 22:05 dans Divers | Lien permanent | Commentaires (2)
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L’automne 2014 est l’automne de tous les dangers. Les guerres simultanées, qui ont lieu présentement dans plusieurs contrées et qui menacent de se poursuivre, perdent leur caractère localisé et daté pour entrer dans une dimension géostratégique où s’affrontent, par pays ou groupes armés interposés, les grandes et les petites puissances.
Quoique les coûts humains et sociaux soient exorbitants pour les territoires en guerre tant le nombre de victimes civiles et l’ampleur des destructions sont grands, leurs bénéfices effectifs ou potentiels le sont tout autant… pour les instigateurs de conflits. Il existe cependant un danger que ceux-ci semblent minimiser : le danger d’une Troisième guerre mondiale. Il est symptomatique que ce soit en Europe orientale que ce danger se manifeste avec le plus d’acuité en ce début d’automne, avec l’exacerbation de la tension entre les pays de l’OTAN et la Russie au sujet du conflit ukrainien, et que les événements prennent cette tournure géostratégique justement en 2014, année du centenaire du déclenchement de la Première guerre mondiale.
Dans la présente contribution, je m’efforcerai de présenter le plus synthétiquement possible les mobiles économiques des guerres modernes qui, alimentées depuis cent ans par des idéologies nationalistes aux relents militaristes, obéissent néanmoins davantage à des considérations d’intérêts qu’à des considérations de prestige des nations en conflit, la notion même de puissance étant à connotation économique tout autant que militaire.
L’hypothèse à la base de l’analyse est que la deuxième révolution industrielle, que l’on peut caractériser de façon lapidaire par la prédominance d’un mode de mise en valeur du capital technique (dont le moteur à explosion est le cœur), nécessitant de fortes consommations de ressources énergétiques non renouvelables, structure encore et toujours les économies de tous les pays, malgré l’émergence de processus technologiques fondés sur l’automation et le numérique (que l’on désigne parfois par révolution informatique ou informationnelle) et la timide apparition d’un mode de valorisation à base de ressources renouvelables. Aussi, le principal enjeu économique des guerres modernes depuis cent ans est-il la mainmise sur la ressource énergétique par excellence : le pétrole.
1. Première guerre mondiale : L’espace vital du Capital change de nature
Déclenchée par un événement des plus anodins au regard de ses conséquences planétaires désastreuses (l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand, héritier de la Maison des Habsbourg qui présidait aux destinées de l’empire austro-hongrois), la Grande Guerre, comme l’appellent les Français, clôturait dans l’horreur absolue «le long dix-neuvième siècle»(1) que Karl Polanyi(2) caractérisait comme le siècle de la paix en dépit des guerres coloniales et de leurs terribles effets sur les peuples indigènes réduits à l’état d’infrahumains.
La paix de cent ans (comme l’auteur de La Grande Transformation l’avait qualifiée) était en réalité pour l’Europe le résultat de l’exportation de la guerre vers les colonies dans la course effrénée que se livraient les grandes puissances (les Etats-Unis d’Amérique et le Japon n’en faisaient pas encore partie) pour le partage du monde. Aussi, et mise à part la guerre de Crimée (1853-1856) qui resta très localisée, et la guerre franco-allemande de 1870 dont les coûts sociaux et les bénéfices économiques n’ont concerné que les deux belligérants, le long dix-neuvième siècle fut en effet pour l’Europe dans son ensemble un siècle de paix, de croissance économique, de développement industriel et de créativité technologique.
Le dernier tiers du dix-neuvième siècle et la première décennie du vingtième constituèrent ce qu’Eric J. Hobsbawm a appelé «l’ère du Capital» tant l’expansion de ce dernier fut grande. Mais, en vertu de sa propre loi qui veut qu’à la phase de croissance succède une phase de repli (récession), voire de dépression (crise), le tout formant un cycle courant sur cinquante ans environ (cycle de Juglar), la deuxième décennie du vingtième siècle débuta par de très fortes tensions entre les grandes puissances de l’époque, confrontées qu’elles étaient à l’essoufflement du mode extensif de mise en valeur du Capital consécutif à la première révolution industrielle. Quoique les mobiles apparents du déclenchement du premier conflit mondial aient donc été les fortes tensions entre les nationalités au sein de l’empire austro-hongrois déclinant — tensions conclues par l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand — les mobiles cachés étaient d’une tout autre nature : il s’agissait de procéder à un re-partage du monde dans la perspective de l’ouverture d’un nouveau cycle du capital porté par le mode intensif de mise en valeur que préfiguraient les inventions à la base de ce qu’il est convenu d’appeler la seconde révolution industrielle. Le nouveau cycle de croissance reposait désormais davantage sur la ressource énergétique du «futur» (pour l’époque) — le pétrole — que sur les ressources minières (minerais de fer notamment).
Sur le plan politique, les puissances qu’incarnaient les grandes nations anciennement (Royaume-Uni, France) ou nouvellement (Allemagne) constituées, au sein desquelles s’était développée la seconde révolution industrielle, se heurtaient aux empires séculaires (empire austro-hongrois, empire russe, empire ottoman) qui continuaient de se développer sur le mode extensif de valorisation du capital alors même que leur sol regorgeait de cette ressource nouvelle (du moins pour les deux derniers empires cités). Si la Première Guerre mondiale avait opposé les grandes nations entre elles plutôt que ces nations aux empires séculaires, c’est parce que chacune avait des visées sur les possessions territoriales de ces derniers et c’est par une sorte de logique implacable que ceux-ci se trouvèrent naturellement emportés par la tourmente. Nouvelle venue dans le concert des puissances, l’Allemagne n’en était pas moins le fer de lance de la seconde révolution industrielle alors même qu’elle se trouvait dépourvue de colonies pour répondre ne serait-ce que médiocrement à ses besoins en ressources minérales (minerai de fer exclu dont le bassin de la Ruhr était bien pourvu) et énergétiques.
L’affaiblissement progressif des empires austro-hongrois, russe et ottoman par les crises politiques et institutionnelles qui émaillèrent la fin du dix-neuvième et le début du vingtième siècles(3) offrait à l’Allemagne l’opportunité d’une remise en cause du partage du monde version dix-neuvième siècle et elle s’est donc trouvée d’emblée aux prises avec les deux autres grandes puissances qui formèrent, avec l’empire russe en déclin, la Triple Entente.
On sait ce qu’il en a coûté de morts et de destructions à l’Europe d’être sortie du cadre du Traité de Westphalie, paraphé en 1648, par lequel les Etats-nations du vieux continent ont jeté les bases du droit international moderne et prospéré de siècle en siècle, en dépit des guerres napoléoniennes qui ont failli remettre en cause leur existence même au début du dix-neuvième. Mais, à la différence de tous les conflits armés du passé, la Première Guerre mondiale, qui se caractérise d’emblée par le nombre de victimes civiles et par l’ampleur des destructions matérielles pour chacun des belligérants, semble bien avoir été dictée par des nécessités économiques impérieuses qui se manifestent dans le changement du mode de mise en valeur du capital. La guerre elle-même était une des modalités de ce changement : l’entrée en production d’engins mécaniques étant trop coûteuse pour trouver dans la demande sociale un marché suffisant (comme ce fut le cas après la Première guerre mondiale avec le système fordien de fabrication et de vente de l’automobile), c’est pour les armées que le gros de ces engins a été destiné en prévision de la guerre qui s’annonçait. Aussi, la guerre avait-elle dans l’économie ses causes auto-réalisatrices :
- en amont, les besoins en matières premières industrielles (minerais de toutes sortes) et énergétiques (pétrole) poussaient les pays à étendre l’espace vital du Capital à des contrées riches en ressources ;
- en aval, les difficultés d’écoulement de la production mécanique les poussaient à développer le marché public de l’armement.
Alors même que les tensions nationalistes paraissaient être les causes profondes de la guerre (entretenues il est vrai par de vieilles querelles religieuses et culturelles), les mobiles économiques n’étaient pas en reste même s’ils ne prédominaient pas. Toujours est-il que la première guerre mondiale avait levé le voile sur le potentiel destructeur de l’homme face à une crise virtuelle du Capital et sur le caractère illusoire et factice des arguments prétendument patriotiques et moraux des classes dirigeantes, qui justifiaient dans chaque camp le recours à la guerre dans les mêmes termes belliqueux. Mais le pire allait advenir avec la seconde guerre mondiale.
2. Deuxième guerre mondiale et guerre froide : Une remise à zéro des compteurs pour le Capital
D’une certaine manière, il est plus facile d’étudier les causes de la deuxième guerre mondiale que celles de la première. Celle-ci a débouché, comme l’on sait, sur la défaite cinglante de l’Allemagne (consignée dans le Traité de Versailles) dès lors que les Etats-Unis entrèrent dans le conflit (1916), à l’instigation des banquiers juifs des places de New York et de Londres qui se virent promettre le retour de leurs coreligionnaires en Palestine(4) s’ils arrivaient à convaincre l’Administration américaine de se porter au secours des Alliés. La défaite de l’Allemagne ne laissa pas seulement un goût amer au peuple de cette nouvelle grande puissance, mais le contraignit à s’acquitter d’une dette écrasante au titre des réparations de guerre dues aux Alliés, et plus particulièrement à son ennemi séculaire : la France. En dépit des avertissements de Keynes(5), qui vit tout de suite les effets désastreux de ces exigences sur l’économie allemande, et par ricochet sur les économies de tous les pays européens, l’Allemagne fut saignée à blanc par les paiements successifs des annuités de la dette dont elle ne s’est totalement acquittée qu’en 2010 !
Comme l’avait prévu Keynes, l’Allemagne, dépourvue de réserves d’or et de devises qui avaient pris le chemin des Etats-Unis durant la guerre, n’eut d’autre moyen à sa disposition pour s’acquitter de sa dette que de pressurer au maximum sa population en faisant fonctionner la planche à billets, ce qui réduisit à néant le pouvoir d’achat de sa monnaie et des revenus libellés en marks. Passons sur la question de savoir si la crise économique mondiale des années 1929-1933 avait un lien direct avec la dette allemande. Toujours est-il que dès 1923, le sentiment nationaliste s’exacerba dans ce pays qui vit un illuminé, caporal de l’armée de son état, devenir un homme politique de premier plan et, dix ans plus tard, Chancelier du Reich.
Le pays entra dans une économie de guerre tant en raison des difficultés nées de l’application du Traité de Versailles et des décisions de la Conférence de Paris dans l’entre-deux-guerres, que de l’orientation militariste du régime hitlérien, dopé par les sentiments nationalistes exacerbés de la population. Mais l’économie de guerre s’avéra d’une efficacité redoutable pour le redressement de l’industrie du pays qui fut alimentée par les commandes militaires de l’Etat hitlérien. Sous toutes les formes possibles et imaginables pour l’époque, le moteur à explosion et tous les autres procédés technologiques de la deuxième révolution industrielle ont trouvé dans l’industrie allemande militarisée leurs applications.
Durant la guerre, les mêmes commandes militaires constituèrent l’épine dorsale des secteurs industriels de tous les autres pays en conflit : non seulement l’Allemagne et le Japon, son allié, mais le Royaume-Uni, mais les Etats-Unis d’Amérique, mais la Russie soviétique. Partout la guerre donna l’occasion de la mise au point d’armes aussi nouvelles que variées, plus destructrices les unes que les autres ; lesquelles armes allaient déterminer forcément l’orientation ultérieure de l’industrie de tous les pays vers la constitution d’un complexe militaro-industriel que ne pouvait entretenir que la guerre. Jusqu’à aujourd’hui, ces complexes jouent un double rôle dans l’économie : ils contribuent par leurs exportations de matériels militaires, d’armes lourdes et légères, de munitions de toutes sortes et par divers services et conseils militaires à l’équilibre de la balance commerciale de tel pays et, dans le même mouvement, ils contribuent à la résorption du chômage, notamment depuis que les process industriels dans les secteurs civils ont commencé à s’automatiser et que les entreprises se sont mises à remplacer le facteur humain par des robots et autres machines à commandes numériques.
Aussi, et quoique, après-guerre, l’ensemble des pays industrialisés aient eu dans la reconstruction un puissant motif de développement (aidés, pour ce qui est des pays d’Europe occidentale par le plan Marshall), le climat délétère créé par la confrontation larvée entre les deux blocs en forme de guerre froide, se trouva d’autant plus propice au développement des complexes militaro-industriels que l’économie mixte (associant entreprises d’Etat et entreprises privées), qui fut instaurée dans la plupart des pays occidentaux, fut largement alimentée par les commandes publiques d’armement de toutes natures quand l’économie de la Russie soviétique se trouva tout autant orientée vers l’industrie militaire.
Il est peu de dire que ces commandes ont fortement contribué à la recherche scientifique et à la mise au point de nouveaux procédés technologiques, de telle sorte que les mobiles économiques des tensions Est-Ouest se trouvèrent combinés avec la volonté de suprématie militaire dans chaque camp jusqu’à la chute du Mur de Berlin. Durant tout le court vingtième siècle néanmoins, la deuxième révolution industrielle ne fut pas dépassée dans son principe actif (tel qu’énoncé ci-dessus). Aussi, et en dépit de la mise au point d’applications technologiques nécessitant l’usage de ressources alternatives, c’est le pétrole (rejoint dans les années 1970 par le gaz) qui resta la ressource énergétique stratégique pour tous les complexes industriels de par le monde. C’est aussi le pétrole (et le gaz !) qui a alimenté tous les projets de guerre localisée ainsi que cela apparaîtra dans la suite de cette contribution.
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Rédigé le 08/09/2014 à 07:58 dans Divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Le bilan de plus en plus lourd des mineurs tués à Gaza dans les hostilités entre Israël et le mouvement Hamas alarme la communauté internationale qui réclame une protection pour ces enfants pris dans les violences.
Il n'est pas de journée ni de nuit qui n'apporte les terribles nouvelles d'enfants tués lors de bombardements israéliens dans la bande de Gaza.
Les mêmes scènes se répètent de petits cadavres déchiquetés apportés à la morgue des hôpitaux et de parents - quand ils sont vivants - désespérés.
"Jusqu'à présent, il y a eu plus d'enfants qui ont péri sous le feu israélien que de combattants palestiniens", affirme samedi les ONG War Child et Defence for Children International (Défense Internationale des Enfants) dans un communiqué.
Selon un bilan publié samedi par l'Unicef, plus de 70 mineurs ont péri - sur un total d'environ 340 morts décomptés par les services de secours de Gaza - depuis le début de l'opération militaire israélienne le 8 juillet. Dans le même temps, 637 mineurs ont été blessés à Gaza, et 4 en Israël par des tirs de roquettes palestiniennes, a précisé l'Unicef.
"Du 8 juillet jusqu'au 19 juillet à 04H00 du matin, au moins 73 enfants palestiniens ont été recensés comme décédés à la suite de frappes aériennes et de bombardements aériens, par mer et par des forces terrestres", a déclaré à l'AFP Catherine Weibel, porte-parole de l'Unicef pour la Palestine.
Parmi eux, 53 garçons et 20 filles de moins de 18 ans. Plus de la moitié n'avaient pas 12 ans.
"La plus jeune victime était âgée de trois mois", a précisé Mme Weibel.
"Nous avons déjà vu trop de morts de civils, dont beaucoup d'enfants comme ceux tués sur une plage de Gaza", a déploré la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton qui a appelé à une enquête rapide sur les décès de mineurs.
Mercredi après-midi, quatre garçons âgés de 9 à 11 ans se sont fait tuer par une frappe israélienne sur une plage, près du port de la ville de Gaza, sous les yeux de journalistes. Au moins cinq autres ont été blessés.
Les journalistes ont vu les gamins survivants terrifiés, certains ensanglantés, remonter la plage en hurlant pour se réfugier dans un hôtel.
"Ils étaient en train de jouer sur la plage. Ils étaient allés au port pour sortir du camp (de réfugiés) de Chati (plus au nord, près de la frontière avec Israël, NDLR) parce qu'il y a beaucoup de bombardements là-bas", a raconté à l'AFP un parent d'une victime lors des funérailles. "Ils ont couru droit à la mort".
- 'Marqués à vie' -
L'armée israélienne, qui assure avoir ciblé des "terroristes du Hamas", le mouvement islamiste qui contrôle l'enclave palestinienne, a promis d'enquêter "consciencieusement" sur ce drame.
"Les morts annoncées de civils sont un résultat tragique", a répondu l'armée, soulignant qu'Israël n'avait pas "l'intention de faire du mal à des civils entraînés par le Hamas dans la réalité d'un conflit urbain".
"Quand on se bat, il y a des erreurs", a reconnu samedi un officier israélien sous couvert de l'anonymat.
Face au nombre de mineurs tués, l'Unicef a fait part de sa "profonde inquiétude".
"Les enfants doivent être protégés de la violence. Ils ne doivent pas être les victimes d'un conflit dont ils ne sont aucunement responsables", a plaidé Catherine Weibel.
La responsable de l'Unicef s'inquiète aussi des effets à long terme des violences sur des enfants qui, pour certains, en sont à leur troisième guerre depuis l'Opération israélienne "Plomb Durçi" en décembre 2008-janvier 2009.
"Vous avez des enfants qui vont être marqués à vie à cause de ce qu'ils voient", souligne Catherine Weibel.
Avant même le dernier cycle de violence, quelque 60.000 enfants de Gaza nécessitaient un soutien psychologique, selon l'Unicef. Evidemment, ce nombre va s'amplifier sitôt cette guerre terminée.
Samedi, une coalition d'associations palestiniennes de défense des droits de l'Homme et d'agences humanitaires a appelé à un "cessez-le-feu immédiat", et à la levée du blocus israélien, pour sauver la vie des enfants de Gaza.
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Rédigé le 19/07/2014 à 13:14 dans Divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Rabéa Neddjar est native de Tipasa. Depuis des années elle fait la promotion de l’art culinaire bio à base de plantes et des traditions culinaires du Chenoua et de la Méditerranée. Elle effectue des recherches sur les plantes comestibles et médicinales, et a entamé plusieurs formations sur l’art culinaire qui l’ont conduite en France et en Italie. En Algérie, Rabéa fait plusieurs formations sur le pain (pains spéciaux et traditionnels) avec la minoterie de Sidi Bendhiba, à Mostaganem, et en collaboration avec deux professionnels français du pain. La spécialiste en cuisine du Chenoua a, depuis une trentaine d’années, œuvré, dans les concours qu’elle a remportés ou les salons auxquels elle a participé, pour représenter dignement et faire sortir de l’anonymat la gastronomie du Chenoua et rendre hommage aux femmes de cette région. Rabéa collabore avec deux émissions sur Radio Tipasa ainsi que plusieurs chaînes de télévision et radio des autres wilayas.
-Vous êtes spécialiste d’une cuisine ancienne, quelles sont ses spécificités ?
D’abord, il faut savoir que l’art culinaire méditerranéen s’est développé depuis la nuit des temps à travers un brassage culturel sans précédent, véhiculé par le mouvement des flux intra-méditerranéens. En Algérie, il incarne la fierté de nombreuses régions du littoral, auquel s’est joint la cuisine bédouine et saharienne, faisant de notre pays un berceau du culinaire ancien extrêmement varié. Ce que je trouve regrettable, c’est qu’il soit réduit à sa simple expression en l’absence de filières porteuses, comme le tourisme. La particularité de la cuisine méditerranéenne traditionnelle, c’est la variété d’herbes sauvages comestibles qui la composent. Son autre caractéristique est en rapport avec une certaine recherche de l’originalité dans le produit du terroir.
-La cuisine méditerranéenne se base beaucoup sur les plantes...
La plante c’est la raison d’être de cette cuisine, c’est sa diversité qui lui permet de dégager plusieurs opportunités dégustatrices. Il y a aussi les alicaments (des aliments thérapeutiques) comme l’orge, l’ail, les herbes médicinales comestibles, etc., qui pèsent dans son élaboration. C’est pourquoi j’utilise beaucoup de plantes. Mais la dégradation de l’environnement ne laisse pas beaucoup d’espaces à ces plantes pour qu’elles survivent.
-Aujourd’hui, on voit qu’avec l’ouverture du champ audiovisuel, cette gastronomie est mise en valeur. Qu’en pensez-vous ?
Tout à fait, je crois que les médias reprennent une dynamique de valorisation de cette cuisine. Des chaînes comme Samira, Al Djazaria TV, TV4 et d’autres proposent quotidiennement des émissions sur l’art culinaire, ou uniquement dédiée à la cuisine algérienne et mondiale, comme Samira.
-La sardine : Comme tous les poissons gras, la sardine présente une teneur élevée en acides gras instaurés oméga 3 qui lui confèrent des effets protecteurs sur la santé. Source de protéines de qualité, elle apporte d’importantes quantités de vitamine B12, vitamine D, mais aussi du calcium, du sélénium et du phosphore.
-Graines de fenouil : Avec une saveur proche de l’anis, les graines de fenouil accompagnent parfaitement le poisson, les fruits de mer ainsi que les viandes blanches. Elles sont également parfaites pour rehausser les sauces d’apéritif ou les sauces pour les viandes.
-Thym : Consommez-le frais, il est alors très puissant en arômes surtout si vous en pressez les feuilles avant de les incorporer au plat. Pensez à les émietter si vous souhaitez qu’elles restent dans la préparation. Sinon, utilisez le thym en branche : vous pourrez ainsi le retirez à la fin de la cuisson.
-Semoule moyenne : Obtenue par mouture grossière de grains humidifiés de blé dur, suivie d’un séchage et d’un tamisage. La semoule moyenne ou fine est en quelque sorte le produit intermédiaire entre le grain et la farine.
-Menthe : C’est la menthe verte qui est la plus couramment utilisée en cuisine et c’est donc surtout elle qu’on trouve dans le commerce. Ses feuilles devraient être bien fraîches, vertes, sans taches ni jaunissement.
-Courgette : Composée à 95% d’eau, la courgette est un légume peu énergétique. L’essentiel de son apport calorique est dû à ses glucides, les protéines et les lipides étant présents en très faibles quantités.
Rédigé le 11/07/2014 à 08:49 dans Culture, Divers, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
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