P1 : ici Personne... Personne appelle quelqu'un... est-ce que vous m'entendez ?
P2 : ici quelqu'un... je ne sais pas si je suis la bonne personne, parce que j'ai l'impression que vous interpellez quelqu'un d'autre.
P1 : Pourquoi voulez-vous que j'interpelle quelqu'un d'autre ? Je me répète: je suis Personne... je ne suis nulle part et je m'adresse à quelqu'un situé quelque part et qui dispose de quelque temps pour répondre à mes questions.
P2 : Je vois de qui vous voulez parler... mais il est absent pour le moment... il est parti voir quelqu'un de haut placé pour qu'on puisse avoir accès au cœur de l'évènement.... Mais si je peux faire quelque chose pour vous ?
P1 : C'est toujours pareil avec vous, reporters sans frontières, y a jamais Personne, quelque part, pour vous dire quelque chose... mais toujours quelqu'un d'autre pour vous dire autre chose... c'est peut être ça... la liberté ... de la presse ?
P2 : Si je peux faire quelque chose pour Personne... vous m'en verrez aux anges...
P1: Dites-moi déjà si vous êtes sur place ?
P2 : Vous voulez savoir si je suis la bonne personne au bon endroit et au bon moment, c'est ça ?
P1 : juste savoir si vous avez quelque chose à me dire.
P2 : Personnellement non. Sauf si vous avez quelque chose à me demander.
P1 : Je ne sais pas si on parle de la même chose, mais moi je veux parler de cette prise d'otages.
P2 : prise surprise... que voulez-vous savoir que vous ne sachez déjà? Pour la presse, c'est comme on dit ici, le désert en plein désert... autrement dit : on n'a rien à se mettre sous la dent... motus et bouche cousue.
P1 : Est-ce que vous croyez que l'Algérie va pouvoir tirer son épingle du jeu?
P2 : Écoutez... Pour l'Algérie je crois que l'enjeu est ailleurs... ce n'est pas son épingle rouillée qui lui tient à cœur, c'est d'être contrainte et forcée de jouer à ce petit jeu de l'arroseur-arrosé et névrosé!
P1 : Est-ce que vous croyez que la France va pouvoir tirer son épingle du jeu ?
P2 : Je crois surtout que la France va DEVOIR tirer son épingle du jeu, puisque c'est elle qui l'a initié, mais je ne crois pas qu'elle puisse le faire : se retirer sur la pointe des pieds en disant : désolée, je n'ai rien fait.
P1 : Est-ce que vous croyez que les otages...
P2 (la coupe) : Non... Les otages ne pourront pas tirer leur épingle du jeu... pour la simple raison que ce sont eux les épingles... enfin... ceux qu'on a épinglé pour jouer à ce petit jeu à la con. Et il n'y aura personne autour de moi, pour verser la plus petite larme... parce que ce sont des faire-valoir, des figures d'abus de pouvoir, le mal occidental.
P1 : Est-ce que vous croyez que les ravisseurs vont pouvoir retirer leurs épingles du jeu ?
P2 : Vous avez le mot pour rire, Personne. Parce que les ravisseurs comme vous dîtes, veulent vous les enfoncer ces épingles, dans la moelle épinière, pour vous paralyser et vous dissuader de remettre un pied dans la région... C'est leur aire de jeu, leur terrain d'entrainement et leur lieu de recrutement. A la vie... A la mort.... ils ne vont pas lâcher prise...
P1 : Il paraît qu'il y a des musulmans, parmi les otages...
P2 : Pour les islamistes, ce sont des collabos qu'ils n'hésiteront pas à brûler en premier. Parce que si Satan est dedans, c'est bien parce qu'on lui a ouvert la porte... et prié d'entrer... Que voulez-vous que je vous dise ce qu'on dit par ici : c'est qu'il y a du gaz dans l'air.
P1: Et que dit l'homme de la rue ?
P2: Il ne dit rien... il vous maudit... vous autres français parce que vous êtes à l'origine de cette orgie : vous avez supprimé Kadhafi en libérant le bras armé des extrémistes religieux et aujourd'hui vous vous attaquez au Mali en prétextant faire la guerre au terrorisme... alors que vous ne faîtes que défendre vos intérêts et vos visées impérialistes!
P1 : Est-ce qu'il y a encore un moyen d'éviter le bain de sang ?
P2 : Oui, en évitant de se baigner dans le même fleuve... mais c'est trop tard pour les petits baigneurs... ils ont plongé dedans.
P1 : Mais l'Algérie a autant à perdre que la France.
P2 : Je vais vous dire une connerie considérable : pour que la France perde, l'Algérie est bien disposée à perdre. Nous n'aimons pas la France... Toujours en retard d'une guerre... mais qui se croit toujours en avance!
P1: Pourquoi vous dîtes: Nous ?... Qui êtes-vous ?
P2 : Je suis une citoyenne algérienne... j'ai vidé votre correspondant parce que votre presse fait vraiment de la peine... One, two, three... viva l'Algérie!
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