Published date: Dimanche 16 octobre 2022 - 11:26 | Last update:5 hours 29 secs ago
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Le drame a choqué toute l’Algérie. Le 26 septembre, en Kabylie, Ryma Anane, 28 ans, enseignante de français, a été attaquée par son voisin alors qu’elle s’apprêtait à prendre le bus pour aller à son travail. Il l’a aspergée d’essence et brûlée vive à l’aide d’un briquet.
La nouvelle s’est répandue très vite sur les réseaux sociaux. Selon des sources locales, l’agresseur a fini par se rendre à la police quelques heures après l’attaque. D’après ses aveux, il aurait agi ainsi parce que la jeune femme avait refusé de se marier avec lui et choisi un autre futur époux.
« Son dos et son cou en flammes, Ryma s’empresse d’aller chercher de l’aide. Arrivée chez elle, elle s’effondre, et bredouille quelques mots : ‘’Il a brûlé mon avenir !’’ », rapporte le site d’information TSA.
Après son transfert à l’hôpital de Tizi Ouzou (Kabylie), les médecins ont jugé que son état nécessitait une prise en charge rapide à l’étranger au regard de la gravité des brûlures (60 % de son corps).
Rapidement, la solidarité s’est organisée à travers les réseaux sociaux et une cagnotte a été lancée pour payer les frais d’un transfert en Europe.
« La famille s’est d’abord tournée vers l’hôpital Saint-Louis à Paris, connu pour son expertise des grands brûlés. D’après le devis consulté par France 24, l’hôpital demandait plus de 316 000 euros pour 70 jours d’hospitalisation en réanimation », relate France 24.
Mais l’établissement n’a pas accepté l’échelonnement de la facture. « Qui peut faire ça ? Cela a retardé la prise en charge de Ryma à l’étranger. Et pendant ces quelques jours, elle aurait pu y passer », témoigne toujours sur France 24 un ami de la victime.
Faute d’avoir pu obtenir un visa pour la France, l’entourage de Ryma s’est tourné vers l’Espagne, qui a accepté de lui en délivrer un. Et grâce à une société d’assistance médicale, ADM international, la famille a pu trouver un hôpital à Madrid qui proposait un devis moins onéreux, avec par ailleurs la possibilité de payer par tranches.
Ryma a donc été transférée en Espagne par avion médicalisé grâce aux efforts de ses proches et des nombreux donateurs en Algérie et à l’étranger. Selon les dernières informations, son état se serait stabilisé.
La cellule de veille indépendante Féminicides Algérie relève qu’une jeune femme, mère de quatre enfants, a été assassinée, brûlée vive, par son époux le 16 avril 2022. Depuis le début de l’année, 32 cas de féminicides ont été recensés par les militantes.
Par
MEE
Published date: Dimanche 16 octobre 2022 - 11:26 | Last update:5 hours 29 secs ago
Sur les réseaux sociaux, une vidéo du sauvetage d’un mouton sur le point de tomber du dernier étage d’un immeuble fait le buzz depuis lundi soir en Algérie.
Dans la séquence publiée par la chaîne El Hayat, on constate que l’opération de sauvetage du mouton est très délicate. On voit une personne retenir un mouton pour empêcher sa chute qui lui aurait certainement été fatale. La bête suspendue dans le vide semble inerte.
La vidéo fait le tour des groupes et des pages Facebook. Des milliers d’internautes l’ont déjà visionnée.
🤔
Le mouton fait le buzz. Pour le sauver, il a fallu l’intervention de plusieurs personnes. D’après les images visiblement filmées par des voisins, le mouton a bondi de la fenêtre de l’appartement et a été retenu in extremis par son propriétaire.
Ce dernier tenait difficilement le mouton mais était sur le point de lâcher prise. Une deuxième personne est intervenue depuis le même appartement pour tenter de faire remonter la bête. Les deux sauveteurs ont pris des risques pour ne pas perdre le mouton. L’un d’eux avait carrément un pied suspendu dans le vide.
Suspendu dans le vide, le mouton semble très lourd et difficile à manipuler. Même le voisin du dessous est venu épauler les sauveteurs en essayant de pousser le pauvre mouton vers le haut pour permettre à ses propriétaires de le récupérer.
Les images sont impressionnantes. Un certain suspense s’installe au fur et à mesure qu’on avance dans la vidéo. On a peur que le mouton tombe à tout moment. Depuis l’appartement, une troisième personne a apporté son aide.
Le mouton a finalement été sauvé grâce à un travail d’équipe qui a nécessité bien des efforts. L’opération était très difficile. La situation aurait pu mal tourner.
L’incident assez insolite pose la problématique de l’aménagement dans les cités en Algérie. Les habitants des cités sont contraints de garder les moutons destinés au sacrifice le jour de l’Aïd Al Adha à l’intérieur des appartements qui ne sont pas adaptés à accueillir des bêtes.
Pendant quelques jours, ils sont obligés de faire avec les déchets et les odeurs. Les appartements font office d’écurie durant la période d’avant l’Aïd. « Il n’y a pas d’espace prévu pour garder les moutons. On les mets soit dans les balcons. Les laisser dehors revient à les surveiller toute la nuit », explique un habitant d’une cité AADL à Alger.
Mis en cause par la justice dans l’affaire du fonds Marianne, Mohamed Sifaoui était entendu le 15 juin 2023 par une commission d’enquête du Sénat. Le journaliste et éditeur Thomas Deltombe, qui avait démasqué les méthodes de Sifaoui dès 2005 dans L’Islam imaginaire, analyse la complaisance médiatique dont l’« expert » franco-algérien a bénéficié pendant deux décennies.
À la faveur de l’affaire du fonds Marianne1, les portraits de Mohamed Sifaoui fleurissent dans les médias français. Mais ces papiers, ravageurs pour la plupart, esquivent généralement les premiers pas du journaliste sur la scène médiatique française, au début des années 2000. C’est pourtant à cette époque que se situe l’une des clés du scandale qui éclate aujourd’hui au grand jour. Car la mission que Mohamed Sifaoui s’est vu confier par les services de Marlène Schiappa au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty correspond peu ou prou à la tâche que lui avaient assignée les grands médias audiovisuels français deux décennies plus tôt : combattre un « islamisme » aux contours flous et traquer jusqu’au dernier ses supposés complices.
PROFITEUR DE DÉSASTRES
Les attentats du 11 septembre 2001 apparurent comme une aubaine pour Mohamed Sifaoui, journaliste algérien réfugié en France au terme de la guerre civile qui avait ravagé son pays au cours des années 1990. La sidération mondiale provoquée par l’attaque du World Trade Center et du Pentagone lui permit de vendre aux médias et aux éditeurs hexagonaux une analyse susceptible de lui ouvrir bien des portes : ce que l’Algérie a vécu pendant une décennie, et dont il fut, dit-il, un témoin privilégié, allait désormais s’étendre au monde entier (et à la France en particulier). Tel est le sous-texte de ses interventions télévisées qui se multiplient dans les mois suivant la parution en 2002 de son livre La France, malade de l’islamisme. Menaces terroristes sur l’Hexagone (Le Cherche-Midi éditeur, 2002).
Exploitant à fond son expérience de la « sale guerre » algérienne des années 1990, qui fait d’ailleurs l’objet de vives polémiques, Mohamed Sifaoui signe son premier coup d’éclat, sur France 2, le 27 janvier 2003 avec une « enquête » dans laquelle il affirme avoir filmé de l’intérieur, en caméra cachée, une « cellule d’Al-Qaida » en plein Paris. Diffusé dans l’émission « Complément d’enquête » et décliné dans un livre intitulé Mes « frères » assassins : comment j’ai infiltré une cellule d’Al-Qaïda (Le Cherche-Midi éditeur, 2003), ce « reportage » à sensation suscite l’admiration de bien des commentateurs. « Un coup de génie ! » s’extasie par exemple Thierry Ardisson, qui invite immédiatement le téméraire journaliste dans son émission « Tout le monde en parle ».
Mais l’« enquête » provoque également quelques remous. La journaliste Florence Bouquillat qui l’avait assisté dans cette curieuse « infiltration » souligne à demi-mot, dans l’émission « Arrêt sur images », sur France 5, les méthodes douteuses de son confrère algérien (9 février 2003). Cette infiltration à la barbe des services de renseignement paraît, pour de nombreuses raisons, totalement invraisemblable, comme nous le documentions dans L’Islam imaginaire2. Interrogé par « Complément d’enquête », Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, se montre lui-même incrédule. « Vous savez, des menaces, j’en reçois tous les jours », balaie-t-il d’un revers de main.
Qu’à cela ne tienne : M6, en quête d’audimat, diffuse deux mois plus tard… la même « enquête », en version longue. Cette version remaniée vaut de nouveaux éloges à ce « journaliste dont le courage inspire le respect » (Le Parisien, 23 mars 2003). Mieux : il est récompensé quelques mois plus tard par le Grand Prix Jean-Louis Calderon au festival du scoop d’Angers. « Je trouve que le travail qu’il a fait, c’est vachement gonflé, applaudit alors le créateur du festival. C’est du bon journalisme d’investigation » (Ouest-France, 1er décembre 2003).
ENQUÊTES RACOLEUSES
Mohamed Sifaoui, adoubé, se lance alors dans une nouvelle enquête, plus ambitieuse encore : il décolle avec un compère vers le Pakistan et l’Afghanistan afin d’y débusquer Oussama Ben Laden ! « Vous êtes convaincu que les Américains savent où se trouve Ben Laden… Vous, vous l’avez pratiquement retrouvé en trois semaines ! » s’extasie le présentateur de l’émission « Zone interdite » sur M6, qui accueille le reporter sur son plateau. [C’est une] « enquête remarquable et qui vraiment montre ce qu’on peut faire avec la télévision aujourd’hui, surtout quand c’est fait avec autant de talent et de courage », abonde l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine dans la même émission, le 9 novembre 2003.
Si la thèse défendue par le reportage n’a rien d’original, reconnaît pour sa part Le Monde, puisque nul n’ignore en réalité dans quelle région se terre le patron d’Al-Qaida, « le document, d’une grande qualité » mérite tout de même quelque éloge en raison« des risques énormes [pris] par ses auteurs — qui y ont bel et bien failli y laisser leur vie » (Le Monde, 1er novembre 2003). Le Club de l’audiovisuel du Sénat a décerné au documentaire le prix Patrick-Bourrat du grand reportage.
Malgré les mises en garde et le scepticisme grandissant qu’inspirent ses reportages aux téléspectateurs attentifs3, Mohamed Sifaoui, consacré expert en « islam » et en « terrorisme », a désormais micros ouverts et reçoit le soutien d’une bonne partie de la profession. Il sera même sollicité en février 2005 par le Centre de formation des journalistes (CFJ) afin de partager avec la future élite du journalisme français ses bons tuyaux pour enquêter « sur le terrain de l’islam de France ».
Plus rien ne semble dès lors devoir arrêter Mohamed Sifaoui, qui enchaîne les reportages à sensation, pour diverses chaînes de télévision, et les ouvrages racoleurs : Lettre aux islamistes de France et de Navarre (Cherche-Midi, 2004), L’affaire des caricatures : dessins et manipulations (Privé, 2006) , Combattre le terrorisme islamiste (Grasset, 2007), etc. En 2007, Arte lui consacre même un portrait onctueux, intitulé « Un homme en colère ».
Chaque nouvel attentat — et ils sont nombreux — sonne pour le journaliste comme une divine surprise : ces attaques confirment son statut de « spécialiste » doté d’une prescience quasi prophétique et l’autorisent à fustiger ses détracteurs, dont il souligne avec morgue la « naïveté » et la « lâcheté »4. Ceux qui critiquent ses méthodes sensationnalistes et ses grotesques mises en scène refusent de regarder la réalité en face, argumente-t-il, et se font complices du « terrorisme » et du « nazisme islamiste »5. Rhétorique habituelle des profiteurs de désastres.
« AUX RACINES DU MAL »
L’ambition de Mohamed Sifaoui n’est pas tant de traquer les poseurs de bombes que de débusquer les « islamistes » et leurs « idiots utiles ». C’est ce qu’il explique clairement dans La France malade de l’islamisme : « Il ne s’agit pas uniquement de parer à des attaques terroristes, mais de faire barrage à cette idéologie intégriste, source de tous les dangers ». Il faut donc, ajoute-t-il, s’attaquer « aux racines du mal ».
Mohamed Sifaoui se met ainsi au diapason de tous ceux qui, profitant de la lutte indispensable contre les violences commises au nom de la religion musulmane, cherchent à engager la société tout entière dans un « combat idéologique ».
La polémiste Caroline Fourest, qui partage les mêmes motivations et dont la carrière médiatique démarre sensiblement à la même période, devient au milieu des années 2000 l’indéfectible alliée de Sifaoui6. Avec une habile répartition des rôles : tandis que la première s’impose comme l’égérie « féministe » de la grande croisade des élites françaises contre l’« islamisme », le second sert de caution musulmane. Exploitant à fond son statut de « native informant », il se propose de dépister l’islam de l’intérieur et de révéler le double discours des islamistes prétendument tapis dans l’ombre.
Cette notion d’islamisme devient ainsi l’arme fatale du courant islamophobe qui prolifère dans les années 2000-2010. Jamais définie précisément, cette notion d’apparence scientifique permet d’amalgamer toutes sortes de personnes ou d’organisations qui n’ont la plupart du temps rien en commun, sinon la détestation de ceux qui veulent les réduire au silence.
C’est cette confusion qui fait toute l’efficacité de cette bombe à fragmentation idéologique : on peut, en collant partout l’étiquette « islamiste », associer subrepticement n’importe quel musulman aux pires djihadistes. « Le voile n’est pas islamique : le voile est islamiste », affirmait ainsi Mohamed Sifaoui sur RTL lors de la promotion médiatique de son énième opus, (Taqiyya ! Comment les Frères musulmans veulent infiltrer la France, L’Observatoire, 2019).
Comme le notent les sociologues Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed dans Islamophobie (La Découverte, 2013), le soupçon se répand ainsi par capillarité.
SOUS LE TERRORISME, LA GAUCHE
Car Mohamed Sifaoui et ses amis ne se contentent pas de coller des étiquettes infamantes sur les musulmans qui leur déplaisent. Pour éradiquer « le mal », il convient de chasser tous ceux qui contestent cette stigmatisation : de la Ligue de l’enseignement à l’Observatoire de la laïcité, de la Ligue des droits de l’homme (LDH) au Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) à l’Union nationale des étudiants de France (Unef), on ne compte plus les associations — et les personnalités — que Mohamed Sifaoui a placées dans son viseur au cours des années.
Par capillarité donc, tous ceux qui ne partagent pas ses vues deviennent une « menace pour notre démocratie », ainsi qu’il l’affirme dans son avant-dernier livre Les Fossoyeurs de la République, paru en mars 2021, tout entier consacré à l’« islamo-gauchisme », c’est-à-dire à peu près toute la gauche. La gauche française et européenne, en adoptant un discours « victimaire », est devenue l’instrument de l’« islamisme », ressasse-t-il sur quatre cents pages. « Il faut à la fois casser cette gauche et la forcer à reconfigurer son logiciel idéologique », plaide-t-il dans Le Point7, lors de la promotion du livre, que son éditeur présente comme un outil indispensable de « réarmement idéologique ».
Dès lors, ce n’est guère surprenant que Mohamed Sifaoui, infiltré au sein l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (Useppm), ait utilisé le fameux « fonds Marianne » pour lancer une opération de cyberharcèlement contre des personnalités et des associations qui n’ont strictement rien à voir avec la mort de Samuel Paty. Dans sa vision complotiste du monde, Rokhaya Diallo ou Edwy Plenel sont, in fine, un peu responsables de cette barbarie. « Ils peuvent sauter au plafond s’ils le souhaitent, mais je le répète : le discours victimaire des milieux indigénistes et islamistes, souvent relayé, de bonne ou de mauvaise foi, par des gauchistes, arme la main de criminels », assène-t-il encore dans Le Point en avril 2021 (loc. cit.).
L’ART DE SE POSITIONNER
S’il a fallu vingt ans et un scandale d’État pour que Mohamed Sifaoui perde enfin son rond de serviette sur les plateaux télé (temporairement ?), c’est évidemment parce qu’une bonne partie de l’intelligentsia française, des journalistes vedettes et des responsables politiques partagent ses obsessions. L’argumentaire de Sifaoui n’a d’ailleurs rien d’original ni de nouveau : il était déjà omniprésent dans les années 1990 et n’a cessé de prospérer depuis lors.
C’est sans doute pour cette raison que le journaliste est sorti presque sans dommages de la sordide affaire Estelle Mouzin, en 2008 : cette année-là, il avait fourni un « tuyau » bidon à la police judiciaire de Versailles, qui avait fait démolir un restaurant chinois en croyant, sur la foi de ce « renseignement », retrouver le corps d’Estelle Mouzin. Elle n’a retrouvé que des ossements d’animaux et l’État a dû verser plusieurs centaines de milliers d’euros de dédommagement au restaurateur lésé. Malgré ses affabulations, le fantassin de la lutte contre l’« islam politique » navigue, insubmersible, sur la vague conservatrice qui inonde la France depuis plusieurs années.
Notre homme, il faut le dire, a le don de se positionner. Se présentant comme un éternel insoumis, il ne rechigne pas à faire des appels du pied au pouvoir. « Emmanuel Macron a été le président qui a fait le plus, notamment depuis 2020, dans la lutte contre l’islam politique »,expliquait-il par exemple le 26 avril 2022, en saluant le vote de la loi contre le séparatisme. Flirtant avec les discours les plus réactionnaires, il prend soin en parallèle de revendiquer son appartenance à la gauche et de critiquer les figures de proue de la fachosphère. Un « en même temps » qui ne manque pas d’intéresser ceux qui, du côté de Manuel Valls ou d’Emmanuel Macron notamment, entendent séduire l’électeur d’extrême droite avec la conscience tranquille.
Le livre qu’il a consacré à Éric Zemmour en 2010, alors que son étoile commençait à pâlir, participe de cette stratégie d’équilibriste. Ce portrait lui valut en tout cas les hommages en ombre chinoise de Laurent Joffrin dans Libération : « Dans le petit monde de Zemmour, tout en catégories sommaires, Sifaoui n’existe pas : il est musulman et républicain. C’est un journaliste lui aussi controversé, attaqué, parfois imprudent, Algérien d’origine, vétéran du combat anti-islamiste, réfugié politique, devenu français, à la fois musulman, laïque, démocrate, intégré, critique des siens et admirateur de la culture française » (11 septembre 2010). En d’autres termes : le musulman idéal susceptible de séduire n’importe quel idéologue d’extrême droite…
« D’UN BOUT À L’AUTRE, LA PROBITÉ » : SIFAOUI BÉATIFIÉ PAR BHL
De fait, l’identité musulmane de Mohamed Sifaoui est fréquemment convoquée par ses défenseurs, qui y voient manifestement l’authentique certificat de leur propre antiracisme et un passe-droit pour briser quelques prétendus tabous. On le constate une nouvelle fois dans l’ahurissant éloge que lui dresse Bernard-Henri Lévy, dans son bloc-notes du Point, le 5 octobre 2017, à l’occasion de la publication par Mohamed Sifaoui de son autobiographie (Une seule voie : l’insoumission). Ce dernier, en plus d’être « l’un de nos meilleurs journalistes d’investigation », est « un musulman qui habite avec bonheur un prénom — Mohamed — dont le poids symbolique n’échappera à personne ». Ce qui rend bien sûr d’autant plus méritoires — héroïques même — ses audacieuses prises de positions sur l’islam, la gauche ou la politique israélienne.
Au terme de cette béatification éditoriale, BHL presse ses lecteurs de se procurer les « mémoires » (sic) de son ami journaliste qui marie avec bonheur « la rigueur déontologique exigée par le métier et les partis-pris idéologiques qu’impose l’engagement ». « Au total, conclut-il, c’est un bel autoportrait qui se dessine au fil de ce livre tour à tour lassé, attristé, désemparé, puis, de nouveau, combatif, enragé, plein d’alacrité et respirant, d’un bout à l’autre, la probité ».
C’est cette probité qu’interroge aujourd’hui la commission sénatoriale sur le fonds Marianne qui a auditionné Mohamed Sifaoui le 15 juin. Mais si l’on voulait s’attaquer aux racines du « mal », peut-être faudrait-il également entendre ceux qui pendant vingt ans l’ont soutenu, encouragé, défendu et financé — malgré les alertes qui se sont multipliées durant tout ce temps
Le berger belge malinois de six ans s’est égaré dans la jungle amazonienne où il avait participé à retrouver les quatre rescapés. L’armée colombienne a insisté sur le fait que l’opération ne s’arrêtera pas tant que Wilson ne se présentera pas.
Le Le chien Wilson, berger belge malinois de l’armée colombienne (capture d’écran). (COMPTE TWITTER DE L’ARMÉE COLOMBIENNE)
Un miracle n’arrivant jamais seul… Après le prodigieux sauvetage de quatre enfants rescapés d’un crash d’avion, qui ont erré pendant 40 jours dans la jungle amazonienne du sud-est de la Colombie, l’armée a annoncé samedi 10 juin qu’elle continue de chercher le chien Wilson égaré en cherchant la fratrie.
« La recherche n’est pas terminée. Notre principe : on ne laisse personne derrière », a assuré sur son compte Twitter l’armée colombienne.
« Les soldats poursuivent l’opération pour retrouver Wilson », ajoute ce communiqué, photo à l’appui de ce magnifique berger belge malinois de six ans.
Le chien désorienté par le terrain et la météo
Le chien s’est égaré ces derniers jours dans la jungle amazonienne hostile et à l’épaisse végétation, alors qu’il participait aux recherches de quatre enfants indigènes de 13, 9, 4 et un an, survivants d’un accident d’avion. Retrouvés vendredi après-midi, les enfants, affaiblis mais vivants, ont été rapatriés dans la nuit sur Bogota où ils ont été hospitalisés.
L’une des hypothèses qui explique la disparition du chien est qu’il a été désorienté en raison du terrain difficile, de l’humidité et des conditions météorologiques défavorables dans la région, indique le quotidien « El País ».
L’armée colombienne a insisté sur le fait que l’opération Hope, nom de la recherche dans la jungle, ne s’arrêtera pas tant que Wilson ne se présentera pas. Le quotidien espagnol précise que le général Pedro Sánchez, qui commande l’opération, a assuré samedi que les militaires ont pris contact avec le chien à deux reprises, sans jamais le trouver.
Des dizaines de nourrissons nés de parents inconnus sont abandonnés devant des mosquées, des hôpitaux, ou en pleine rue, un phénomène qui s'est accentué avec la guerre dans ce pays.
Par une soirée d'hiver glaciale il y a trois ans, Ibrahim Osman a recueilli un nouveau-né tremblant de froid devant la mosquée de son village en Syrie : une petite fille qu'il a appelée "Don de Dieu".
"C'était le 11 février 2020. J'étais venu à la mosquée pour la prière du soir et l'imam m'a dit : regarde ce que j'ai trouvé, se souvient M. Osman, 59 ans, un habitant du village de Hazano, dans le nord-ouest de la Syrie. Je l'ai emmenée chez moi et j'ai dit à ma femme : "Je t'ai apporté un cadeau"", ajoute-t-il. Il a appelé un médecin qui a certifié que le bébé venait de naître, et estimé que c'était probablement un prématuré. "J'ai décidé de recueillir cette enfant innocente et de l'élever avec mes propres enfants et mes petits-enfants", ajoute Ibrahim Osman, qui a appelé la petite orpheline Hibatullah (Don de Dieu en arabe).
L'adoption étant interdite dans l'islam, il a présenté une demande pour pouvoir élever le bébé aux autorités locales de sa région, sous contrôle des formations rebelles combattant le régime de Damas.
La petite a aujourd'hui trois ans, et appelle Ibrahim "grand-papa". "J'ai prévenu mes enfants que si je venais à mourir, elle devra hériter tout comme eux", même si elle ne figure pas sur le livret de famille, assure-t-il, la voix nouée par l'émotion
"Les conditions difficiles de la guerre ont poussé des gens à abandonner leurs propres enfants"
EN IMAGESQUE RESTE-T-IL DU PATRIMOINE EN SYRIE ?
Selon des responsables locaux et des experts, le phénomène des enfants abandonnés a pris de l'ampleur avec le conflit déclenché il y a plus de 12 ans. Le soulèvement pacifique qui a dégénéré en guerre civile a fait environ un demi-million de morts, et près de la moitié des Syriens sont désormais des réfugiés ou des déplacés.
"Les conditions difficiles de la guerre ont poussé des gens à abandonner leurs propres enfants", reconnaît Abdallah Abdallah, un responsable des affaires civiles des autorités rebelles de la province d'Idleb. Depuis sa création en 2019, la "Maison de l'enfant", le principal orphelinat d'Idleb, a accueilli 26 nouveau-nés, neuf d'entre eux depuis le début de l'année 2023.
Pour le directeur des programmes de ce centre, Fayçal al-Hamoud, le moment le plus dur a été lorsqu'une petite fille qui venait de naître a été retrouvée sous un olivier en 2021, alors qu'"un chat la griffait. Le sang coulait sur son visage", se souvient-il. Son établissement a traité le nourrisson qui a ensuite été recueilli par une famille d'accueil.
Mais même dans de tels cas, la "Maison de l'enfant" suit la situation du bébé pour s'assurer qu'il est bien traité et "qu'il n'y a pas de cas de trafic d'enfants", affirme M. al-Hamoud. "Ce sont des victimes de la guerre", souligne-t-il.
L'abandon de nourrissons en augmentation
Selon le Centre syrien de justice et de responsabilité (SJAC), basé à Washington, qui compile les atteintes aux droits humains en Syrie, plus de 100 nouveau-nés ont été retrouvés dans les différentes régions de Syrie en 2021 et 2022.
Mais le nombre réel est beaucoup plus élevé, estime le centre, et l'abandon de nourrissons a "augmenté de façon effroyable" depuis le début de la guerre. Les causes ? La pauvreté, les déplacements forcés ou encore les mariages précoces, énumère notamment le centre.
Une responsable du domaine de la protection de l'enfance à Idleb, citée dans le rapport, estime que 20% des cas des bébés abandonnés sont nés de "femmes ayant été soumises à un chantage sexuel ou ayant eu des relations extramaritales" dans une société très conservatrice.
Dans les régions contrôlées par le régime syrien, 53 nouveau-nés - 28 garçons et 25 filles - abandonnés au cours des dix premiers mois de 2022 ont été enregistrés, selon un responsable du département de la Santé à Damas, Zaher Hejjo. Ces enfants ont été retrouvés dans des parcs, des champs ou même dans un puits, selon le ministère de l'Intérieur.
Le président syrien, Bachar al-Assad, a promulgué début 2023 un décret régulant l'enregistrement des enfants nés de parents inconnus et créant des structures d'accueil qui leur sont dédiées, les "Maisons du chant de la vie". Selon ce décret, ces enfants abandonnés sont automatiquement enregistrés comme "Syriens" et "musulmans", et le lieu de naissance est l'endroit où ils ont été retrouvés.
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L’islamologue Tariq Ramadan a été acquitté mercredi 24 mai de l’accusation de viol et contrainte sexuelle par un tribunal suisse, qui a jugé qu’il n’y avait pas de preuve contre lui. La partie plaignante a immédiatement annoncé faire appel.
Première victoire pour l’islamologue Tariq Ramadan. La justice suisse a acquitté l’islamologue Tariq Ramadan, jugeant qu’il n’y avait pas de preuve contre lui. Il recevra par ailleurs environ 151 000 francs suisses (environ 154 400 euros) d’indemnités de l’État de Genève.
À l’énoncé du verdict, prononcé dans une salle remplie de journalistes, le prédicateur suisse, 60 ans, a souri et été enlacé par l’une de ses filles. Sur le banc des parties civiles, la plaignante, 57 ans, a quitté la salle avant la fin de la lecture du verdict.
La partie plaignante a immédiatement annoncé faire appel. Trois ans de prison, dont la moitié ferme, avaient été requis la semaine dernière par le procureur genevois.
Deux versions opposées
Tariq Ramadan était pour la première fois jugé pour viol, mais il est menacé d’un procès en France pour des faits similaires.
Son procès avait mis au jour deux versions opposées des faits. La figure charismatique et contestée de l’islam européen nie tout acte sexuel et se dit victime d’un « piège ».
Convertie à l’islam, la plaignante, « Brigitte », qui a choisi ce pseudonyme pour se protéger des menaces, assure en revanche que l’islamologue l’a soumise à des actes sexuels brutaux accompagnés de coups et d’insultes dans la chambre de l’hôtel genevois où il séjournait la nuit du 28 octobre 2008.
Lors des trois jours d’audience, la semaine dernière à Genève, un paravent les séparait afin qu’elle n’ait pas à le voir.
« Brigitte », aujourd’hui âgée de 57 ans, a porté plainte dix ans après les faits, en 2018. Elle a expliqué avoir été encouragée par le fait que d’autres femmes aient fait de même contre Tariq Ramadan en France.
Les deux s’accordent à dire qu’ils ont passé la nuit ensemble dans la chambre de l’hôtel, qu’elle a quitté tôt le matin pour rentrer à son domicile.
Tariq Ramadan assure que c’est elle qui s’est invitée dans sa chambre. Il dit s’être laissé embrasser avant de mettre rapidement fin à l’échange. Une version que dément « Brigitte », qui a raconté pendant l’audience avoir eu « peur de mourir » sous les coups de l’islamologue.
Le procureur genevois a lui accusé Tariq Ramadan de s’être rendu coupable de « viol à trois reprises » dans la même nuit et de « contrainte sexuelle ». La plaignante a demandé le remboursement des frais d’avocats et une indemnisation à hauteur de 50 000 francs suisses (51 300 euros).
Pendant l’audience, la défense a tenté de démontrer l’innocence de Tariq Ramadan en assurant qu’il n’y avait pas de preuves scientifiques. Ses avocats ont également accusé « Brigitte » et les femmes ayant porté plainte en France d’avoir tissé des liens avec pour objectif de faire tomber l’islamologue.
Les avocats de la plaignante ont eux fait valoir qu’elle avait bien consulté dans les jours suivants la nuit du 28 octobre 2008 deux psychiatres pour leur relater les faits et leur parler de son état de stress.
Elle a indiqué durant l’enquête avoir fait la connaissance de l’islamologue lors d’une séance de dédicaces quelques mois avant les faits, avant de le revoir lors d’une conférence, puis de correspondre sur un ton de plus en plus intime sur des réseaux sociaux.
Soupçonné de viols en France
Docteur de l’université de Genève, où il a écrit une thèse sur le fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans qui était son grand-père, Tariq Ramadan a été professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford, au Royaume-Uni, et invité de nombreuses universités au Maroc, en Malaisie, au Japon ou au Qatar.
En France, il est soupçonné de viols commis entre 2009 et 2016 sur quatre femmes, une affaire qui a déclenché sa chute en 2017. Le parquet de Paris a requis en juillet son renvoi devant une cour d’assises et il appartient aux juges d’instruction d’ordonner un procès ou pas. Le dossier français lui a valu plus de neuf mois de détention provisoire en 2018.
« Pour construire la démocratie, il faut que l’État restitue la parole confisquée depuis l’indépendance et que les intellectuels arrachent la liberté d’être soi-même ».
Et je te réponds :
« Pour construire la démocratie il faut savoir que la démocratie signifie la protection de l’intégrité de l’individu contre le nombre. Il faut se rappeler qu’aucun État n’a jamais accordé totale liberté d’expression aux gens. Qu’aucune armée n’a jamais protégé un peuple. Que la seule parole qui peut être prise se situe sur la place publique et dans l’espace intime des personnes. La parole indépendante ne surgit que du palais de ta bouche où elle est reine si tu lui fais entendre ton propre cœur. Maintenant, pour être toi-même, tu aimeras ta compagnie dans les moments de solitude. Alors, après avoir fait ce tour du monde tel qu’il est toujours et que tu ne peux changer, tu feras le tour de toi-même. Puis, prenant la liberté d’être libre, et recherchant l’amitié dans l’égalité entre les amis, tu parleras avec les personnes qui osent parler d’elles-mêmes avec leur langue personnelle, tu leur feras tes dons et exprimeras ta curiosité. Car, fraternels nous sommes avec le vivant lorsque nous laissons aller notre chant pour chanter, lorsque nous aimons pour aimer. Il n’existe dans la nature nulle obligation de posséder une autorisation pour pouvoir dire ce qui est propre aux humains.
Pierre Marcel MONTMORY
KATEB YACINE
- poète -
« Ce qui tue certains écrivains, chez nous, c’est qu’ils se font une idée aristocratique de ce qu’ils sont. Ils croient être des gens à part, qui vivent dans une tour d’ivoire ou en solitaires incompris, ou qui sont faits pour vivre dans une société qui les comprend, protégés par des mécènes et entourés d’une cour.
Ce n’est pas possible, surtout à notre époque.
Le monde entier est en révolution. Même un sourd ou un aveugle est obligé de le comprendre.
Ce n’est pas possible d’en rester là. Beaucoup ici l’ont compris, je crois, depuis notre révolution. Ce peuple qui passe devant eux tous les jours et qu’ils ne remarquent même pas, c’est ce peuple qui l’a faite, la révolution. Ils ont tendance à l’oublier en permanence.
Or ce peuple parle, ce peuple lit, ce peuple fait des trouvailles chaque jour et c’est lui qui fait la langue. Il faut revenir à une conception vivante de la culture. Le peuple est une force.
Venir au peuple, ce n’est pas descendre, c’est monter. »
Kateb Yacine
Il y a trente ans disparaissait celui qui a révélé le potentiel littéraire algérien au monde et renouvelé le théâtre populaire, s’adressant aux Algériens sans distinction d’âge ni de niveau d`instruction. Le romancier, dramaturge et metteur en scène Kateb Yacine s’est éteint un 28 octobre 1989 à l’âge de soixante ans.
Né en 1929 à Constantine, Kateb Yacine aura laissé une œuvre littéraire universelle, « Nedjma », publié en 1956 aux éditions françaises « Le seuil ». Ce roman qui va se propager en fragments sur toute l’œuvre théâtrale de son auteur, a fait l’objet de nombreuses thèses universitaires en Algérie et en France, jusqu’aux États-Unis et le Japon, entre autres.
C’est à la prison de Sétif, où il s’est retrouvé après les manifestations du 8 mai 1945, que le jeune Kateb Yacine a découvert l`oppression, la mort, le vrai visage de la colonisation et surtout son peuple, comme il le confiera lui-même.
Suite à cette expérience, traumatisante pour un adolescent de 16 ans, Kateb entame en 1946 l’écriture de son premier recueil de poésie « Soliloques ». « J’ai commencé à comprendre les gens qui étaient avec moi, les gens du peuple (…). Devant la mort, on se comprend, on se parle plus et mieux », écrira-t-il en préface.
Au lendemain de l’indépendance, Kateb Yacine se tourne vers le théâtre populaire, soucieux de s’adresser au peuple dans sa langue. « L`homme aux sandales de caoutchouc » est jouée, pour la première en 1971, au Théâtre national d`Alger. La pièce est le fruit d’une collaboration entre l’auteur, l’homme de théâtre Mustapha Kateb, et la troupe du « Théâtre de la mer » dirigée par Kaddour Naïmi.
Cette expérience donnera ensuite naissance à l’Action culturelle des travailleurs (Act).
Sous la direction de Kateb Yacine, la troupe sillonnera pendant près de dix ans villages et places publiques dans la région de Bel Abbas où elle a élu domicile pour faire découvrir le théâtre à ceux qui n`y ont pas accès: « On ne choisit pas son arme. La nôtre, c’est le théâtre », disait-il pour souligner son engagement politique et social.
Durant toute cette période, Kateb Yacine n’aura de cesse de modifier ses œuvres, jouant avec les personnages, pour mieux coller à l`actualité et aux préoccupations populaires.
Définitivement focalisé sur l’écriture dramaturgique, traduite vers l’arabe dialectal, ainsi que la mise en scène, Kateb Yacine produira « La guerre de deux mille ans », une œuvre universelle, inspirée du théâtre grec et qui a valu à la troupe une tournée de trois ans en France.
« A cette époque, Kateb était la coqueluche à Paris, ses pièces se jouant à guichet fermé tous les soirs », se souvient encore un des comédiens de l’Act, Ahcen Assous.
Selon le comédien, cette pièce évolutive « pouvait se jouer plusieurs jours de suite (…) et s’arrêter sur différentes stations importantes de l’histoire de l’humanité ».
En 1986, Kateb Yacine approche son idéal d’œuvre historique universelle en écrivant un extrait de pièce sur Nelson Mandela, puis « Le bourgeois sans culotte ou le spectre du parc Manceau ». Cette dernière était une commande française pour marquer la célébration du bicentenaire de la révolution française.
Se réapproprier Kateb Yacine
Au théâtre comme dans la littérature et la poésie, l’œuvre de Kateb Yacine est « faite pour que la jeune génération se l’approprie, la revisite et la retravaille », estime l’historien de l’art et romancier Benamar Mediene, auteur de « Kateb Yacine, le cœur entre les dents ».
En fait, le dramaturge est « réfractaire » à la sacralisation de son œuvre, appuie ce compagnon de langue date de l’écrivain.
Depuis la disparition de Kateb Yacine, son œuvre dramaturgique n’a jamais cessé d’alimenter les planches algériennes. Des pièces ont été traduites vers Tamazight et l’Arabe littéraire, d’autres ont été montées en fragments, alors que sa touche en matière de mise en scène garde toute sa fraîcheur.
Cependant, en dehors de « Le cadavre encerclé » ou de « Les ancêtres redoublent de férocité », de nombreuses autres œuvres restent encore méconnues du public et rares encore sont les troupes qui consentent à s’attaquer à un texte de Kateb Yacine.
Au-delà de la recherche universitaire, le roman « Nedjma » a été adapté au théâtre par le metteur en scène et comédien Ahmed Benaïssa qui souhaitait « désacralisé ce roman, réputé inaccessible », alors qu’un collectif d’artistes, étudiants et universitaire ont entamé la traduction du roman vers l’arabe dialectal et son enregistrement en livre audio.
L’auteur de « Nedjma » a également laissé des interviews et des écrits où il expose sa vision de l’Algérie. Une Algérie progressiste qu’il a toujours souhaitée « défendre contre toutes les formes d’intégrisme », ainsi qu’il le soulignait dans sa dernière apparition dans les média à l’été 1989.
Une foule immense d’hommes et de femmes de tous âges a accompagné la dépouille de Kateb Yacine au cimetière d’El Alia d’Alger où il repose.
Scène de la pièce la Kahena aux Bouffes du Nord à Paris en 1974. Photo : Youcef Ait Mouloud
Témoignage par Youcef Aït Mouloud en hommage à Kateb Yacine, alias Si Amar.
La rencontre avec Kateb Yacine
J’ai rencontré Kateb Yacine par l’intermédiaire d’Abdela Bouzida en 1970, il venait de débarquer d’exil. Il avait conçu le projet de faire pénétrer le théâtre chez les travailleurs et les paysans. Il voulait un vrai théâtre qui s’adressait aux Algériens, avec la langue de tous les jours, de nos mères et de l’Algérie profonde, l’arabe dialectal et le tamazight. Grâce au concours d’Ali Zamoum, qui l’a mis en contact avec la jeune troupe de théâtre de la Mer, qui activait au sein de la formation professionnelle.
C’est ainsi qu’il m’a proposé de rejoindre l’équipe, afin de suivre le travail de création et traduire le texte en kabyle, celui qui allait devenir plus tard la célèbre pièce « Mohamed prends ta valise », ainsi que la version kabyle montée avec un groupe d’étudiants à Ben Aknoun pour la première fois dans l’histoire du théâtre amazigh ayant reçu le premier prix au festival universitaire de Carthage.
Mon premier contact a eu lieu à Kouba, au local du théâtre de la Mer. Au début, j’étais intimidé avant de le rencontrer, je m’attendais à voir un écrivain genre académique tel que représenté par les médias français.
A mon étonnement, je n’ai pas reconnu Kateb Yacine devant le groupe tellement il était effacé : ça aurait pu être, un maçon, un plombier ou un éboueur, avec sa tenue de bleu de Chine et ses sandales ; mais pas un personnage de renommée universelle.
Kateb Yacine et le problème identitaire
Ma première question fut la suivante et la dernière : L’Algérie est-elle arabe, son peuple alors ? On fait comme si l’histoire de l’Algérie s’arrêtait à l’arrivée des arabes. On fait comme si l’Algérie était à perpétuité arabe et musulmane. Or, cela est très grave, car avant de dire l’Algérie arabe, on a dit l’Algérie française aussi : or, il faut voir l’Algérie tout court.
Cette Algérie ne peut renoncer ni à sa langue, ni à son histoire. Elle ne peut s’accommoder du scandale qu’on connait beaucoup plus dans notre pays Jeanne d’arc que la Kahina. Il est temps que ceci cesse.
La Kahina pose donc beaucoup de problèmes, celui de la langue, de l’histoire, de la nation, de la femme…Nous avons posé ces problèmes et les hostilités ont commencé sous forme d’émissions radio, d’ailleurs lamentables.
Des émissions de théâtre qui essayaient de prendre à contre-pied ce que nous faisions et qui tentaient de présenter la Kahina sous la forme d’une espèce de sorcière, de meurtrière, d’ignorante, de monstre… Les choses ne sont pas claires, il ne faut pas que les Algériens soient séparés par de faux problèmes. Certains pensent que nous sommes anti-arabes. C’est un mythe. Ce terme lui-même a été tellement galvaudé qu’il recouvre des conceptions devenues douteuses.
Pendant trois heures, j’ai eu droit à un cours magistral sur l’histoire du Maghreb des peuples, et sur Ibn Khaldoum qu’il regrette qu’il ne soit pas étudié à l’école et à l’université, une façon à lui de tirer la sonnette d’alarme, pour que l’Algérie retrouve son algérianité, et éviter aux générations futures de ne pas avoir de repères de leur identité.
Je dirais revisiter Kateb Yacine est une urgence, et en particulier ses œuvres, et serait un salut pour l’avenir du théâtre, de la littérature et de la culture algérienne en général.
Ce n’est pas les textes de Kateb Yacine qui sont complexes, c’est l’Algérie elle-même qui l’est, depuis l’antiquité à nos jours. C’est cet amalgame de civilisations, qui a fécondé cette lucidité insaisissable qu’on retrouve dans le génie du peuple.
Il y a quelque chose de sacré, un lien ombilical, qui lie et divise le peuple algérien, sans vraiment le diviser. C’est cette équation qui fait que cette diversité pose un problème, alors qu’en réalité, ce n’est qu’un écran de fumé qui faut franchir pour être soit même, un Algérien tout simplement. C’est dans la simplicité de la vie et la limpidité de la nature que navigue Kateb
La fameuse équation on la trouve dans « Nedjma » dont la structure est basée sur la notion de temps-espace. Un aller-retour continuel : midi c’est minuit, minuit c’est midi. Le problème à résoudre pour Kateb Yacine est : comment classer les différents chapitres ? Où est le début et où est la fin ?
La solution était finalement dans le cadran de la montre. Voyager dans le temps et revenir à la même heure, l’éternel ressac de la mer.
Tout Algérien peut comprendre « Nedjma », s’il parle la langue de sa mère.
Ce sont les Français qui ont mystifié l’œuvre à travers des symboles car ils n’ont rien compris à l’Algérie : un tabou à casser pour les générations à venir.
Il nous parlait souvent de Faulkner, d’Ibn Khaldoum, de Joyce, d’Hemingway, de Si Mohand Ou Mhand qu’il comparait à Rimbaud ; de Jean Marie Serrault qui lui a fait découvrir le théâtre ; de ses compagnons d’exil : Issiakhem, Mohamed Zinet et Moh Saïd Ziad qui étaient d’ailleurs nos amis ; de Taous Amrouche ; de Jacqueline Arnaud, amie sincère qui le vénérait et venait souvent de Paris lui rendre visite.
Il nous parlait aussi de ses déboires sous le régime de Ben Bella et de la nomenklatura du pouvoir.
Son génie et sa force de caractère, il les puisait des contacts permanents avec l’Algérie profonde. Il aimait sentir l’odeur de la sueur de l’ouvrier et du paysan. Cette odeur le maintenait proche de la vérité et de la misère des gens.
Il détestait les mondanités, les salons feutrés, les intellectuels de salons, les faux douctours de la télévision. Il n’avait pas de temps à perdre avec la racaille éparpillée dans le système.
Il détestait également l’égocentrisme et le narcissisme ; le monde de la bourgeoisie lui donnait la nausée.
Dans la rue, il rasait les trottoirs ; il se faisait tout petit et s’abaissait au niveau du peuple dont il avait un profond respect. Il préférait l’écouter et lui poser des questions afin de comprendre ses souffrances et épouser sa douleur.
Le véritable écrivain est le peuple, il suffit de l’écouter et lui prêter sa plume.
Il disait que pour construire la démocratie, il fallait que l’Etat restitue la parole confisquée depuis l’indépendance et que les intellectuels arrachent la liberté d’être soi-même.
La révolution, il en a fait un devoir et une religion. La douleur des opprimés le hante et le ronge à chaque instant de sa vie. Sa vraie famille, sa tribu, était sa troupe dont les membres sont venus des quatre coins d’Algérie. C’était sa raison de vivre depuis son retour d’exil.
Décès et enterrement
Une année avant sa mort, on s’est revu au théâtre de Bel Abbès, on venait de commencer les répétitions de « La poudre d’intelligence », tout en lui expliquant, les raisons et le choix du décor, ainsi que les différentes phases de la mise en scène.
La seule intervention qu’il a faite, c’est d’intégrer une scène de 20mn qui ne figurait pas dans le texte officiel « La démystification des idoles ou la mise à nu du pouvoir ». Scène qui a été censurée dans la version filmée et diffusée par l’ENTV, seule pièce filmée du répertoire de la troupe, grâce aux évènements du 5 octobre 1988. Rien ne présageait qu’il était atteint d’une maladie incurable, et condamné à une mort certaine ; aucun signe ne trahissait sa force de caractère et sa douleur qu’il assumait avec dignité.
Le 29 octobre dans l’après-midi, ma femme m’a informé qu’Ali Zamoum a téléphoné pour nous informer du décès de Yacine à l’hôpital de Grenoble et il devait être rapatrié le lendemain, ainsi que la dépouille de son cousin Mustapha, le frère de Nedjma.
Deux jours avant son enterrement, des milliers de gens sont venus lui rendre un dernier hommage au centre familial de Ben Aknoun, sa dépouille est exposée au restaurant du centre, puis dans son humble bicoque d’une pièce-cuisine, pour sa famille, ses amis et ses compagnons de lutte.
Le 31 octobre, l’imam El Ghazali, sortit une fatwa de son génie enturbanné, que cette « lucidité » ne pouvait être enterrée en Algérie, terre d’Islam, sans que le pouvoir ne réagisse à ce dépassement inqualifiable. Le comble de l’ironie a atteint son paroxysme : au lieu d’un message de condoléances de la présidence de la république, ce fut une invitation du président Chadli Ben Djedid sollicitant la présence de Yacine aux festivités du 1er Novembre.
Kateb a préféré commémorer le 1er Novembre à sa manière au cimetière d’El Alia, avec les martyrs de la Révolution trahie.
Les Frères monuments, étaient présents, protocole oblige, se tenant à l’écart du peuple pour s’assurer que le spécimen algérien est bel et bien sous terre.
Des chants berbères et l’Internationale, entonnés par la foule à la gueule des barbes flen et cacique du pouvoir qui ont préféré par sécurité se placer à l’entrée du cimetière. Pour la première fois, le 1er Novembre a été fêté à sa juste valeur, les martyrs étaient de la fête grâce à l’un des leurs.
Plusieurs années après sa mort, sa tombe est restée un amas de terre anonyme. Il a fallu que les compagnons de Nedjma, chômeurs en majorité, se mobilisent pour ériger enfin une tombe plus ou moins décente, que les autorités ont voulu effacer de la mémoire collective. Hélas pour elles! Les étoiles ne s’éteignent jamais.
Après l'exposition inaugurale de Luc et Sophie Bernad, le vernissage de ce mardi soir a présenté les artistes des deux prochaines semaines, mis pour la première fois à l'honneur à la Halle Ronde de Givry.
Vingt-cinq ans les séparent, leurs styles sont bien différents, et pourtant leurs histoires les rassemblent. Jean Schuck a des origines du côté de Metz et se consacre sans relâche à ses créations depuis son retour de la guerre d'Algérie en 1960. La même année naissait Jean-Pierre Orrù à Farébersviller, non loin de Metz. Même si l'un n'est resté à Constantine que quelques mois et l'autre que quelques années en Moselle, ces tranches de vie ont contribué à leur art.
Les parents de Jean-Pierre Orrù ont quitté leur Sardaigne natale pour venir travailler dans la noirceur du charbon avant de repartir pour Milan après un « accident du fond du trou », comme chantait Pierre Bachelet. Trop jeune pour en garder un souvenir vif, Jean-Pierre se rappelle une enfance sombre à travers la France des mines que lui racontait son père.
D'où le besoin pour l'artiste, accompagné de son épouse Graziella et de cousins établis durablement dans la région, de faire jaillir la couleur et l'énergie de la nature, à la manière de ce cadre qui évoquera pour les passionnés d'astronomie les impressionnantes images de galaxies au milieu d'un cosmos froid et éteint. Est-ce une coïncidence, mais Farébersviller ressemble à « die Farbe », la couleur en allemand.
La Méditerranée, de Cassis à la Kabylie en passant par les nuraghe Jean-Pierre se dit ainsi honoré de s'exprimer en France, qu'il considère un peu comme sa seconde maison : « La mia storia è nata quà » (Mon histoire est née ici). Quand on lui demande s'il en a gardé la mentalité française, « il tempo dirà ». Mais il n'oublie pas ses racines pour autant : s'adonnant également à la sculpture sur bois, il présente un symbole de la mystérieuse culture nuragique, dont l'essor sur l'île sarde remonte à l'âge du bronze.
Les dépictions anciennes, Jean Schuck en a fait lui aussi l'un de ses thèmes. Dans nombre de ses peintures rupestres, on retrouve certaines silhouettes humaines dignes du solutréen de Lascaux ou du Sahara… dont justement en Algérie (Tassili N'jer) et qu'on retrouve presque dans le drapeau du peuple Amazigh. Un fort contraste avec la toile qui accueille le visiteur, lequel y reconnaîtra un Chalon urbain et très 20e siècle, entre Espace des Arts et arches du Pont de Bourgogne.
Celui dont la famille dut quitter sa Lorraine natale après la défaite de 1870 a passé sa carrière à exprimer ses interrogations philosophiques au travers de ses « méandres » de couleur et des plis en trois dimensions de sa peinture, toile de lin et résine de polyester à l'appui. À l'instar de la jeune femme soucieuse, il est dubitatif quant à l'avenir et à la direction que prend un monde qui se cherche.
Ce sont tantôt dans des visages, tantôt dans des paysages de neige ou de calanques que l'on retrouve des volumes saillants et des crevasses dont les mystères échappent à la compréhension humaine, un peu comme la politique spectacle permet de détourner l'attention du citoyen des desseins cachés. Et parmi ces calanques, celles de Cassis, dont il paraît qu'on ne prononce pas le s, contrairement au cassis des kirs que les participants au vernissage ont pu partager.
La compagnie nationale aérienne va acquérir 15 appareils en toute propriété et 10 autres en Leasing.
Air Algérie renforce sa flotte. La compagnie publique de transport aérien est sur le point d'acquérir huit Boeing B 737-9 max, cinq Airbus A 330-900 et deux autres de type A 350-1000. C'est ce qui ressort de l'Avis d'attribution provisoire, datant de jeudi dernier. Air Algérie a en effet annoncé l'attribution provisoire du marché relatif à l'acquisition de 15 aéronefs neufs, aux constructeurs aéronautiques Boeing et Airbus. Il faut dire que ce déploiement repose notamment sur les avions moyens et gros porteurs. Le marché moyens porteurs les concernant «a été attribué à l'américain, Boeing, tandis que celui des gros porteurs l'a été à l'européen Airbus», affirme la même source. «Ainsi, Boeing devra fournir à Air Algérie huit aéronefs de type B 737-9 max (module 170-210 sièges)», précise-t-on. Airbus fournira, de son côté, à la compagnie nationale cinq aéronefs de type A 330-900 (module 280-320 sièges) et deux autres de type A 350-1000 (module 350-450 sièges), précise-t-on davantage, de même source. Ces résultats apparaissent «conformément à la procédure de passation des marchés de l'entreprise EPE/SPA Air Algérie», suite à la consultation n°01/AH-DG/2022, relative à l'acquisition de 15 aéronefs neufs. En plus de l'acquisition de 15 nouveaux avions, dont le marché vient d'être attribué provisoirement aux constructeurs aéronautiques, l'européen Airbus et l'américain Boeing, la compagnie aérienne nationale, Air Algérie, a annoncé «le lancement d'une consultation internationale pour louer des avions par le moyen du leasing opérationnel», rapporte le communiqué. Air Algérie a, en effet, annoncé le lancement d'un Avis d'appel d'offres international ayant pour objet «le leasing opérationnel d'une flotte pouvant concerner 10 avions». Il s'agit de six avions gros porteurs (quatre aéronefs A330-200/300 GE et deux A330-900), ainsi que quatre autres avions moyens porteurs (deux aéronefs B737-800 et deux B737-9 max). Cet avis s'adresse «exclusivement aux sociétés de Leasing, compagnies aériennes et constructeurs disposant des autorisations (agréments, certificats ou autres documents) régissant l'activité leasing opérationnelle des aéronefs utilisés dans le transport civil commercial». La date limite de réception des offres est fixée au 22 mai prochain, selon l'avis de consultation publié dans le même site Web. Cet apport en aéronefs va permettre à Air Algérie de consolider sa présence dans le monde et surtout en Afrique. Les intentions claires exprimées par le chef de l'État doivent trouver leur mise en oeuvre sur le terrain, concernant l'urgence pour l'Algérie de reconquérir le ciel africain. Même si, objectivement, les 25 avions ne suffiront peut-être pas à concrétiser toute l'ambition d'Air Algérie, ils constitueront, néanmoins, une base de déploiement intéressante en direction des principales capitales africaines, en sus de quelques grandes lignes stratégiques, à l'image d'Ottawa, New York ou encore Moscou. Ces nouvelles acquisitions ne sont donc pas une simple affaire commerciale, mais bien un épisode important de la stratégie du pays de renforcer ses liens avec l'Afrique, afin, au final, de faire de la capitale algérienne un hub aérien entre l'Afrique et le reste du monde. Pour cela, il est essentiel, pour l'État, de compter sur une solide compagnie aérienne qui peut faire voyager partout en Afrique. Cela nécessite de gros moyens et Air Algérie vient de composter son billet afin de figurer parmi les géants africains du transport aérien. Le redéploiement de l'Algérie sur cet axe précisément, après l'ouverture de lignes maritimes, vers la Mauritanie et le Sénégal, en plus de la réalisation prochaine du port-centre, est un facteur incontournable de son influence future sur les voies commerciales euro-africaines par mer et dans le ciel. À travers le renforcement en moyens de transport et de fret aérien, l'Algérie s'imposera comme la puissance maritime et aérienne sur les plans continental et méditerranéen. Un attribut plus que nécessaire pour lui conférer le statut de puissance économique régionale, sur laquelle les Européens et la pays des Brics comptent pour investir, économiquement, le continent africain.
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