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EDITO
DÉJÀ, VERS LA FIN DE L'ANNÉE 2016...
Chers Amis, Nous voici déjà au dernier N° de la Seybouse de l'année 2016. Le temps passe si vite que depuis quelques temps je me demande si j'arriverai à boucler le numéro à l'heure. Et puis tant bien que mal, j'y arrive plus difficilement, au point que certains d'entre vous m'ont suggéré de ne faire que six numéros par an. C'est vrai que se serait une solution. Mais est-ce vraiment la solution car ne serais-je pas tenter d'en faire plus à chaque numéro tant il y a, à dire, à montrer sur notre mémoire et sur l'actualité qui se rattache aussi à notre mémoire car elle nous transporte, malgré nous, à quelques dizaines d'années en arrière sur notre vécu. Il faut que cette mémoire et cette actualité aident nos jeunes à anticiper sur le devenir de leur futur dans un monde qui devient de plus en plus fou et où l'oubli du passé, le pardon et la repentance sont devenus la règle chez les " caciques de la politique " en nous conduisant vers la guerre civile que nous avons déjà connue en Algérie. La paix malheureusement n'est pas à ce prix-là. Pour notre mémoire qui pour moi, n'est pas à vendre, et pour cette actualité, la Seybouse continuera à faire paraître onze numéros à l'année, tant que j'en aurai la force, la fougue, et le plaisir qui ne peut se départir de cette tâche que je me suis imposé depuis plus de quinze ans. Dans ce numéro, vous verrez entre autres la suite du cimetière de Bône et vous constaterez que la tâche n'est pas si facile lorsque l'on défend une bonne cause car même dans notre communauté, il se trouve que des " tordus " oeuvrent pour ainsi dire dans le " mauvais genre ", puisque c'est à la mode. En tous cas, je tiens à remercier et féliciter tous ceux qui m'aident, dans cette tâche, avec l'envoi de photos, documents ou récits. La porte est toujours ouverte à ceux qui voudraient nous rejoindre dans notre " esprit Seybouse ". Je profite de l'instant pour déjà vous souhaiter de bonnes et joyeuses fêtes de fin d'année pour vous, vos familles et vos amis.
BONS REVEILLONS ET BON NOËL A TOUS
Bonne lecture, JPB
Diobône, A tchao.
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Cimetières de BÔNE (suite) Par M. J.P. Bartolini
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LE MUTILE N° 39, 18 novembre 1917 (Gallica)
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LE LEOPARD, LE COQ ET LES LAPINS
I
Le Léopard étoit en guerre Contre une tribu de Lapins. Le Coq l'aida dans cette affaire, Tous deux étant fort bon compaings Et le terrain de guerre étant de ses lopins. Ils firent d'ennemis telles déconfitures Que nos lascars furent battus, Mais battus à plates coutures Et capturés pour la plupart. A son ami le Coq dit : - Rendez-moi service. Vous savez nos Lapins trop prompts à s'égailler. Prêtez-moi votre poulailler Jusqu'à ce que la Paix succède à l'armistice. Il est vaste, il est propre et, tout juste à propos, De barbelés il est enclos. J'y mettrai mes Lapins qui sont un peu les vôtres. Ainsi fut fait. Le Coq s'en mordit les ergots. Voilà bientôt chez lui les Lapins qui se vautrent, Mangent son mil et son maïs, Salissent le plancher, jouent aux petites-boules, Font la basse cour à ses poules, Bref, se montrent aussi hardis Que s'ils étoient en leur pays. Le comble est qu'un beau jour ils s'assemblent en foule Pour se plaindre de leur état. Voici comme l'un d'eux commença le débat : - Passe encor, dit-il, qu'on nous parque, Nous, Lapins et Lapins de marque, Dans un vulgaire poulailler ! L'on doit au moins nous habiller. Nous en avons assez de montrer nos derrières. Ils sont connus du monde entier. Nous voulons des tenues et des tenues guerrières, Ou j'irai patauger dans quelque fondrière Et je veux être, pour ma part, Moucheté comme un Léopard ! Lapins et Léopards, cela sonne à l'oreille De manière à peu près pareille. Un autre s'écria : - Pardi ! N'avions-nous pas un grand poète Qui s'appeloit Leopardi ? Le Coq en sait assez. Il va, l'âme inquiète, Trouver son compère et lui dit : - Il est dans la Mer Pacifique Une grande Ile où les Lapins Par leur nature prolifique A vos pareils jadis donnèrent maints pépins. Que firent vos pareils ? Ils les exterminèrent. Je réprouve ces manières. Mais pourquoi Deux mesures et deux poids ? Est-il juste, je vous prie, Que l'on traite ainsi chez moi Ce qu'on tue en Australie ?
Edmond Brua
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Bulletin - Oeuvre de saint Augustin et de sainte Monique, patronne des mères chrétiennes N° 11 - octobre 1874 - Brochure trouvée à la BNF
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VOYAGE DANS LE SAHARA ET LE MZAB. VOYAGE A TUGGURTH ET A OUARGLA (Suite 3)
J'arrivais donc dans la capitale de l'Oued R'ir le 14 novembre, brûlé par le soleil et bien fatigué. Mais le bon accueil que l'on me fit ne contribua pas peu à me dédommager des difficultés d'une semblable course. L'es souffrances humaines perdent beaucoup de leur amertume, quand l'âme des autres y compatit. Pour plaire aux arabes, il faut les imiter, du moins en ce qui n'est pas mauvais. Je voulus donc faire une entrée de cavalier consommé. Mon jeune bai brun sentit mes éperons et j'arrivai en caracolant sur la place de Tuggurth. Puis, je franchis paisiblement la porte du quartier militaire et mis pied à terre. On me conduisit aussitôt au bureau arabe, c'est-à-dire à l'ancienne demeure d'Ali-bey; j'y fus reçu bien cordialement par le capitaine, le lieutenant et l'interprète indigène. Je me sentais chez moi, tant ces Messieurs étaient prévenants. La chambre du commandant supérieur me fut indiquée comme logement; je m'y reposai un peu et rejoignis ensuite Messieurs les officiers du bureau et ceux du 3ème bataillon d'Afrique, de la 4me compagnie, tous également charmants. Le reste de la soirée se passa sans incident, sauf la visite à l'hôpital que je tins à faire immédiatement. On savait mon arrivée, et déjà on avait improvisé une chapelle, l'ancienne salle de réception du Caïd, et un; modeste autel. Je pus par conséquent, dès le lendemain matin, inaugurer, le saint sacrifice de la messe à Tuggurth. Ce fut réellement une bien grande jouissance pour moi. Ah! De tout mon cœur, au nom de Jésus-Christ-, je prenais bien possession de cette terre désolée. - Il me fut facile, grâce au cheikh qui avait voyagé avec moi, de faire connaissance avec quelques autres arabes; c'est ce à quoi je m'appliquai dans la journée. Je ne négligeai pas non plus de voir les deux Européens civils qui se sont fixés à Tuggurth, ni surtout de me mêler le plus possible aux pauvres malades de l'hôpital et aux soldats de la garnison. Tous me connaissaient auparavant, et tous parurent enchantés de me voir au milieu d'eux. Je dus sacrifier ma soirée en promenade avec Messieurs les officiers; et ce fut un sacrifice bien agréable, que cette pérégrination à pied dans la ville et l'oasis. Toutes les rues de la première sont voûtées et à l'abri des rayons du soleil; les palmiers de la seconde, d'une vigueur merveilleuse, surgissent tous d'un sol marécageux et inondé d'eau. La Messe militaire fut fixée pour le lendemain matin, dimanche, 16 novembre, à huit heures. Personne ne manqua à l'appel. Messieurs les officiers et les soldats, En grande tenue et sous les armes, y assistèrent dans le plus parfait recueillement. Je ne crois pas me tromper en disant que, pour ce qui les concernait, il y avait là autre chose qu'une affaire de convenance et de service, qu'il y avait une confession de foi bien sincère, tant était frappant le religieux silence de cette cérémonie de notre divin culte. J'étais heureux et je crus devoir traduire mon bonheur par quelques mots bien sentis et bien émus. Voici, ce que je crus devoir dire Messieurs,
" Je n'ai point la prétention de vous faire un discours étudié. J'éprouve seulement le besoin de vous avouer hautement la joie que je ressens de me trouver au milieu de vous. Depuis plusieurs années que des soldats catholiques français occupent ce poste avancé, aucun prêtre catholique n'est encore venu leur apporter les consolations de la religion, remplacer par des paroles d'encouragement les bons avis d'un père et d'une mère absents, soulager par une sympathie bien franche et bien avouée, les misères, les souffrances inévitables d'un si, grand isolement, apporter enfin une dernière bénédiction à ceux que la mort couche dans le tombeau; cet honneur, mes amis, m'a été réservé, et j'en suis fier. Je ne puis encore, il est vrai, me fixer au milieu de vous mais, je ne tarderai guère. Dès ce moment, comptez sur de fréquentes visites, sur ma plus grande sollicitude à vous faciliter la pratique de votre religion. J'estime trop mon caractère et mes convictions, j'aime trop la France et ses soldats pour me ménager quand il s'agit d'un service semblable à celui qui m'amène auprès de vous. " Messieurs, vous avez ici du dévouement; je veux en avoir comme vous, pour bien mériter, comme vous, de Dieu et de la patrie. Amen. "
Sur le désir que j'en manifestai, les officiers me conduisirent, dans la soirée, au cimetière (j'étais aussi venu pour ceux qui n'étaient plus). Et nous convînmes ensemble de le bénir le lendemain matin. On voulut encore donner à cette cérémonie pieuse toute la pompe possible. Dès que j'eus célébré le Saint Sacrifice de la Messe, le lundi matin, je descendis de ma chambre dans la cour du quartier. J'y trouvai, en grande tenue et sous les armes, toute la garnison et nous nous mîmes aussitôt en marche vers le cimetière, situé à 500 mètres, à l'Ouest, dans les sables-. Ce champ de mort forme un carré parfait, entouré de murs et fermé par un portail en troncs de palmiers et surmonté d'une croix. Là dorment déjà bon nombre de soldats français leurs tombes ont toutes une modeste croix de bois; Mais aucune n'avait reçu la bénédiction de l'Église. Je la leur donnai. Cette humble cérémonie et quelques paroles à l'appui ne furent pas sans faire quelque bonne impression; en passant dans les rangs, je vis des larmes tomber des yeux de plus d'un soldat; je les vis et elles me réjouirent, car elles me disaient assez que la foi vivait toujours dans ces cœurs délaissés. Puis nous rentrâmes en ordre et silencieusement. " Vous nous avez fait grand plaisir aujourd'hui, en bénissant le cimetière, me disaient plus tard quelques soldats; nous ne sommes pas des chiens, après tout, pour dormir dans une terre qui n'a pas reçu d'eau bénite. "
Le soir, au souper, après avoir parlé de choses et d'autres, Monsieur le capitaine Vidal, chef de l'annexe, à qui j'avais cru pouvoir parler en particulier de notre œuvre assez longuement, me dit tout à coup " Si vous aviez dix jours à sacrifier, j'aurais un conseil d'ami à vous donner. " " Parlez, mon capitaine. "- " Ce serait d'aller jusqu'à Ouargla! " -" Je le voudrais bien, mais, ce n'est pas ici" " Craignez-vous la route ? " " Non, du tout; mais mon cheval n'ira jamais jusque-là. " " Laissez-moi faire; vous aurez un bon cheval frais et une escorte. " " Pour l'escorte, je vous remercie, mon capitaine un cavalier suffit et alors c'est entendu, je pars demain." Et en effet, à midi, le lendemain, sous une petite pluie fine et pénétrante, j'étais à cheval; je serrais la main à messieurs les officiers et je partais pour Ouargla, ravi d'une si bonne fortune. J'avais plus de 45 lieues à faire, 45 lieues d'une route bien difficile.
L'oasis de Tuggurth reste derrière nous, dans la brume puis, à gauche, le lac salé de la Merdjadja et nous forçons le pas sur Temacin, Temacin la marécageuse et la fiévreuse, Temacin la résidence du grand marabout du désert. La pluie redouble nous traversons rapidement l'oasis, mes deux cavaliers et moi, sans rien voir, sans nous arrêter, remettant la visite au retour; et nous atteignons, sur les six heures du soir, à travers des mamelons de sable et la boue glissante de deux chotts, Bledet-Amar (petit pays habité), lieu préfixé de notre première étape. Une lettre du capitaine nous a devancés aussi le cheikh, un bon vieux nègre, ne sait à quel saint s'adresser pour nous obtenir plus de bénédictions. Son fils est content de voir des Français, de leur prouver même qu'il sait leur langue, car il dit sans bégayer oui et non. Il prétend même m'avoir connu à Alger, ce qui est plus qu'improbable. Pour moi, après quelques minutes, j'en viens à quelque chose de plus pratique, je m'informe du pays,- des habitants, des malades, etc. On me dit que, pendant l'été, tout le monde quitte Bledet-Amar, trop malsain, et bat en retraite devant le Tem (accès pernicieux). Je distribuai un peu d'ammoniaque, et les fourmis et les scorpions me révélèrent, sans me piquer, pendant la nuit, que mon antidote pourrait fonctionner avantageusement. Le koûskouss fut copieux et j'eus tout lieu d'être satisfait de mes hôtes.
La journée suivante devant être de 60 à 70 kilomètres, je crus raisonnable de faire une provision de repos et je me couchai d'assez bonne heure. A trois heures et demie du matin, nous étions en route. Longtemps nous voyageâmes dans d'immenses mamelons de sable, où nos chevaux s'enfonçaient jusqu'aux genoux. Quand le jour parut, nous avions quitté enfin ces dunes fatigantes et nous pûmes accélérer un' peu notre marche. Il le fallait pour arriver avant la nuit et par conséquent ne pas courir les chances de nous égarer. Depuis cinq heures nous marchions ainsi, quand nous arrivâmes au seul puits qui se trouve entre Bledet-Amar et El-Hadjira. L'eau de ce puits (El-mouïla) est tellement corrompue et mauvaise que je ne pus en boire. Il suffit, m'a-t-on dit depuis, de la laisser quelque temps s'évaporer, prendre l'air en dehors du puits, pour qu'elle devienne potable; mais, je n'avais pas deviné ce facile expédient. Nous ne fîmes plus halte qu'à El-Hadjira. Ce petit village est bâti sur un monticule assez élevé, au fond d'une vaste plaine. Les maisons sont en pierres et assez solidement construites. L'eau y est très-bonne et très-abondante, amplement suffisante pour l'arrosage des jardins et des palmiers. On n'y compte pas moins de 70 puits. Aussi la végétation y est extrêmement vigoureuse légumes, arbres et palmiers, tout y est dans un état de prospérité frappante. La population s'y porte aussi à merveille c'est un des endroits les plus sains que l'on puisse trouver dans le sud c'est dire qu'il est fréquenté par beaucoup de tribus nomades, par toutes les caravanes qui, venant du Mzab, d'Ouargla, ou du Tell, se font un devoir d'aller s'y restaurer, pendant quelques jours. Ce point serait donc, sous tous rapports, éminemment propre à la fondation d'un poste dans le Sahara. Mais néanmoins, disais-je au capitaine Vidal, à mon retour, ce sont des familles de marabouts qui peuplent ce village, et toutes relèvent par parenté et par hiérarchie du marabout de Temacin. Ne serions-nous pas gênés sous ce rapport et sujets à une opposition acharnée? " " Non, me répondit-il. Ces gens désirent beaucoup voir s'améliorer leurs relations avec nous ils comprendraient facilement, par conséquent, qu'un bon moyen de satisfaire leurs désirs serait de procurer à leurs enfants la connaissance de la langue française et ils n'hésiteraient pas à sacrifier leurs répugnances, s'ils en devaient avoir, à leur intérêts commerciaux, et à vous bien recevoir."
Le cheikh, averti de mon arrivée, vint au-devant de moi jusqu'à l'entrée du village. Je trouvai en entrant chez lui des nattes déjà préparées, des dattes, du lait, en un mot, tout le confortable désirable. Il n'y eut pas jusqu'au plus vieux marabout de l'endroit qui ne voulut aussi me souhaiter la bienvenue il me fit présent de deux pastèques que je dus accepter, et de maintes bénédictions. La diffa suivit, puis enfin le sommeil. El-Hadjira n'est pas un. Village complètement isolé. A quelques heures de là, Taïbin apparaît avec ses palmiers dans les mamelons de sable du sud-ouest, et El-Alia se dessine avec son tapis de verdure au pied des arides collines du nord-ouest. Ces deux oasis sont d'un plus difficile accès que leur voisine, et, pour cette raison, peu fréquentées par les nomades et les caravanes. Quand le jour parut, nous avions déjà laissé loin derrière nous El-Hadjira et ses palmiers verdoyants plus rien que le sable et de chétives broussailles, où, de loin en loin, quelques rares gazelles, surprises à leur gîte de la nuit, fuyaient précipitamment à notre approche. Nous traversons quelques mamelons pierreux, puis nous entrons dans une vaste plaine, que le mirage semblait agrandir encore à l'infini. A une grande distance sûr notre droite, au nord-ouest, une oasis nous apparaît. " C'est l'Oued-Niça, me dit mon guide, le dernier village des Mzabites; plus au nord, dans ces montagnes, est Guerrara, etc. Tous ces villages viennent souvent à El-Hadjira, soit pour aller au Souf, soit pour s'enfoncer plus au sud vers R'dainès. " - Enfin, après sept heures consécutives de marche, nous faisons halte au puits d'El-harifedgi. Eau détestable. Je suis bien heureux de posséder les deux pastèques du vieux marabout d'El-Hadjira je me rafraîchis agréablement et, immédiatement en selle. Cinq heures après, nous arrivions sous les murs de N'gouça.
Je dis bien Sous les murs de N'gouça. Cette ancienne capitale du sud, cette antique résidence royale, est en effet entourée d'un rempart assez élevé, bien entretenu, flanqué de tours à chaque angle. Les maisons y sont très-solidement et infiniment mieux construites que toutes celles des villages précédents. La demeure du cheikh Sidi-Saïd, ex-palais du roi de N'gouça, peut être citée comme modèle entre toutes les autres. On voit bien toutefois que la main intelligente de Ben-Driss y a passé. N'gouça n'est point aussi privilégié qu'El-Hadjira, sous le rapport de la salubrité. Les accès pernicieux s'y rencontrent fréquemment. Aussi les nomades, tels que les Chambas, dont une tribu campait alors tout près, s'empressent d'abandonner ces parages dès que l'hiver touche à sa fin. Le cheikh, nous accueillit fort bien. Ni le café, ni les dattes, ni la diffa ne se firent attendre. Le voyant si bien disposé, j'en profitai pour me faire connaître un peu à lui. Ni lui, ni son entourage nombreux ne pouvaient comprendre que je voulusse bien leur procurer des remèdes gratuitement et l'instruction française à leurs enfants, instruction qu'ils désirent vivement, me dirent-ils. Je dus réciter en leur présence à peu. près tous les mots arabes Que je connaissais. C'était question sur question pour savoir comment je nommais en français ceci, puis cela, etc. Tous répétaient après moi et puis je complétais en ajoutant le mot de leur langue. J'ai vivement regretté, en cette circonstance, d'avoir un répertoire assez peu garni, car je les aurais vivement intéressés. Après le langage vinrent l'écriture et la lecture. Ils admiraient beaucoup la première mais ne durent pas s'enthousiasmer beaucoup de la dernière. Il me semble que je profiterais beaucoup de voir se renouveler de pareilles séances.
J'emportai donc le meilleur souvenir de cette première visite à N'gouça; et, en partant le lendemain matin, je fus tout heureux de dire au brave cheikh que j'acceptais encore volontiers son hospitalité pour mon retour de Ouargla. Il était huit heures quand nous quittâmes le village. Deux heures après, ayant franchi des montagnes de sable que nous ne pouvions escalader de front à cause de leur élévation et de la roideur de leurs flancs, nous apercevions les palmiers de Ouargla, loin bien loin, à l'horizon, comme au milieu d'une immense mer. J'éprouvai du plaisir à cette vue; mais je ne pus me défendre d'une certaine préoccupation. Quel accueil me ferait l'Agha? Que lui dirais-je pour servir ma cause? Comment me ménagerais-je ses sympathies? Toutes ces pensées me donnaient quelques soucis. Tout à coup, au tournant d'une colline, à 300 mètres, mes yeux s'arrêtent sur une troupe d'arabes faisant halte montures et cavaliers m'apparaissaient distinctement. "Qu'est-ce que cela? demandai-je à mon guide?" " C'est probablement Ben-Driss et son goum, me répondit-il."
L. Richard, Missionnaire d'Afrique.
VOYAGE A TUGGURTH ET A OUARGLA (Suite 4 et fin)
Les cavaliers ne nous ont pas plus tôt aperçus qu'ils se remettent en selle. Je m'élance alors au galop, et en quelques secondes, je suis au milieu d'eux. C'était bien l'excellent M. Ben-Driss et son goum qui étaient venus à près de 12 kilomètres au-devant de moi. Ayant eu avis de mon voyage à onze heures du soir, il s'était immédiatement préoccupé de recevoir avec honneur ce visiteur d'un nouveau genre. Les rues avaient été balayées, le drapeau français arboré sur la porte de la ville et les mosquées, la garde à pied et à cheval convoquée, et l'on était parti dès le matin à ma rencontre.
- Sans descendre de cheval, je saluai l'Agha et tout son entourage. Les cavaliers se rangèrent immédiatement sur deux lignes derrière Ben-Driss et moi et nous nous remîmes en route. Je puis dire que dès ce moment l'intimité commença entre le brave commandant de l'extrême sud de nos possessions et moi. Je me sentais à l'aise à côté de cet aimable chef et notre conversation ne tarit pas jusqu'à Ouargla. " Monsieur le curé, me dit-il, au bout de quelques instants, voulez-vous permettre à mes cavaliers de fêter votre arrivée au milieu de nous; tous désirent vous prouver à leur manière que vous êtes le bienvenu dans ce lointain pays. " " Je ne mérite point d'honneurs, répondis-je. Je me sens déjà trop bien reçu; mais je ne veux pas contrarier ces messieurs. " - Monsieur le curé, répliqua-t-il, ce n'est pas d'aujourd'hui que je connais les prêtres français; je les estime assez pour désespérer de faire ce qui convient en en recevant un. " Les cavaliers alors commencèrent à se détacher soit isolément, soit par petits groupes de deux ou de trois. Successivement ils s'éloignaient devant nous de 150 à 200 mètres, quelquefois davantage puis revenant à toute bride directement sur Ben-Driss et moi, ils déchargeaient leurs armes presque à la tête de nos chevaux. Il fallait voir leur souplesse et leur fermeté sur leurs rapides coursiers; leur dextérité à lancer, après la décharge, leur fusil sur leurs épaules, à saisir leurs sabres et à exécuter en un mot tous les mouvements d'un cavalier en charge. L'immense plaine de Ouargla se prêtait admirablement à leurs évolutions et je pus jouir de cet intéressant spectacle pendant plus d'une heure. Mais, nous approchons. Les trois campements des trois grandes tribus nomades qui séjournent en ce moment à Ouargla Chambas Bou-Rouba, Saïd-Siba et une autre dont le Nom m'échappe nous apparaissent distinctement. Nous traversons les deux premiers, dont les chefs, qui n'ont pas pu faire partie de l'escorte accourent à cheval pour saluer le marabout des français. Je serre là main à tous sans m'arrêter.
Femmes et enfants par leurs cris bizarres saluent aussi mon arrivée à leur manière, et, au milieu de ce concert d'un genre nouveau, j'arrive à la porte de Ouargla. Ben-Driss refusa de me précéder, il me fallut entrer le premier. Il me semblait que je n'entrais pas dans une ville arabe; toutes les rues étaient dans un état de propreté parfaite. Je remarquai aussi avec étonnement et satisfaction que chacune de ces rues portait un nom écrit sur une plaque de métal: la porte Ben-Driss, les rues de Lacroix, du duc de Chartres, la place Rogerol, la porte de Gallifet, à la kasba, etc., tout autant d'indices de l'intelligencede Ben-Driss et de son identification avec les idées françaises. Je le prouverais bien autrement, s'il m'était permis de révéler la manière honnête et sage avec laquelle il administre ce pénible poste et tient les registres destinés à rendre compte de toute chose. Je ne serai pas assez indiscret pour reproduire ce qu'il m'a communiqué, comme il l'eût fait à un frère, et trahir ainsi la confiance inouïe qu'il m'a témoignée. Ce n'est pas un Arabe qui commande en sa personne, c'est un Français et un Français des' plus intègres et des plus dévoués à notre pays, ce me semble. Caïds et cheiks de sa dépendance le savent bien et ne lui en ont qu'une médiocre reconnaissance, ne pouvant piller leurs administrés à leur aise.
Les relations de l'Agha sont immenses. Je mets pied à terre à la porte du fort à double enceinte, construit par Ben-Driss et qu'il habite. Son petit enfant Si-Bou-Ali, entre les bras d'un Français à son service, vient me saluer du nom de monsieur le curé; je l'embrasse et j'entre dans les appartements de l'Agha. Il était midi, et je dois ajouter qu'en compagnie de Ben-Driss, du maréchal des logis de spahis français, qui lui sert de secrétaire, et du caïd des nomades, Sidi-Baâge, et du.brigadier qui m'accompagnait, je fis honneur immédiatement à une table, du reste copieusement servie.
Dans la soirée, Ben-Driss me fît voir les quelques essais de coton qu'il avait faits à Ouargla même. II avait lieu comme moi d'en être bien satisfait. Un regret toutefois lui restait, et il m'en fit part. " Je voudrais, me dit-il, qu'on prît en considération les démarches que j'ai faites à plusieurs reprises pour obtenir un atelier de sondages que je me charge de diriger. Je creuserais des puits, et toute la plaine de Ouargla se couvrirait de cette plante. C'est l'espèce du Soudan; elle réussirait, comme vous le voyez, à merveille et serait une source de grands avantages pour la France. " Je pus encore me convaincre bien davantage de la justesse de ses vues en visitant, le dimanche suivant, ses autres essais de Bla-Mendil, où je vis des capsules de coton ouvertes en quantité et dépassant en grosseur les plus belles roses de France. Le fil en est soyeux, très fin et extrêmement blanc. Au retour, je reçus des nouvelles de Biskra. Je m'empressai de répondre et je retournai près de Ben-Driss. Ce ne fut que bien tard, que nous nous quittâmes. Notre conversation pleine de franchise et de cordialité était interminable.
Le lendemain devait encore amener d'autres aventures. " Monsieur le curé, me dit Ben-Driss, il faut que vous ayez une idée complète du désert. Je vous propose donc après déjeuner, une promenade à Djebel-Krima, à seize kilomètres au sud de l'oasis." " J'accepte avec plaisir, répondis-je. " Djebel-Krima (Montagne-Généreuse) est un mamelon pierreux en forme de cône tronqué, que l'on aperçoit très-bien de Ouargla.. Bou-Choucha, le chérif insurgé, l'avait d'abord choisi pour lieu de refuge, après sa retraite forcée de Tuggurth mais ses conseillers l'en dissuadèrent facilement, en lui rappelant que fusils et canons français viendraient trop vite à bout de ces 100 à 150 mètres d'élévation. Un puits à sec en ce moment, creusé dans le rocher, quelques pans de gourbis en pierre, indiquent qu'une tribu a néanmoins campé, il y a plus ou moins longtemps, dans ce lieu escarpé. Je profitai des moments qui me séparaient encore du déjeuner pour réciter mon office. J'e n'employai aussi une partie à un autre devoir de mon ministère. A l'époque de la colonne de 1872, un capitaine du 3ème chasseurs d'Afrique, M. Rogerol, était mort de la petite vérole à Ouargla. A plusieurs reprises, il avait réclamé un prêtre; mais on s'était peu préoccupé d'en munir la colonne, et il expira, privé des secours et des consolations de la religion. Son tombeau, placé près de la Casbah et que surmonte une pierre de marbre noir indiquant Son nom, l'époque de sa mort et le souvenir compatissant des officiers de son régiment, n'était par conséquent pas encore bénit. J'allai donc m'agenouiller seul près de cette tombe isolée; je la bénis et priai pendant quelques instants pour ce pauvre exilé.
Nous sortions du déjeuner, quand Ben-Driss me dit " Monsieur le curé, tous les chefs de la ville et des nomades sont ici, désirant vous souhaiter la bienvenue je vous demande la permission de vous les présenter. " Je ne pouvais qu'être enchanté de cette délicate manière d'agir. J'entrai donc dans la cour du fort, où l'on m'attendait. Non-seulement les caïds et les cheiks, mais tous les grands (kebar) des environs étaient là réunis. Je pénétrai dans cette foule, donnai la main à tout autant que je pus, et reçus les salutations et félicitations de tous. On était heureux, disait-on, de voir jusqu'à Ouargla un marabout des Français, etc. " Ecoutez un peu de ce côté, me dit Ben-Driss ils savent que vous aimez la paix, que vous avez connaissance de leur récente révolte et que vous les désapprouvez, sans doute. Eux-mêmes reconnaissent bien qu'ils ont fait une faute. Ils en ont regret et vous prient de demander pardon à Dieu pour eux, résolus qu'ils sont à ne plus recommencer et à faire oublier aux Français leur acte d'insubordination." " En arrivant ici, leur répondis-je, j'ai vu sur le chemin les tombes de vos frères insurgés. Les Français n'aiment pas à en venir à ces extrémités pour vous gouverner. Ils désirent vous apporter la prospérité et tous les biens que vous désirez, autrement que par le sabre et les balles. Ils vous traiteront comme des frères, si vous êtes pour eux des frères et non pas des ennemis. Moi, ministre de la paix, je ne puis donc que vous encourager à rester en paix, et je vous promets de demander à Dieu qu'il vous bénisse et vous soit miséricordieux ! " " Merci, sidi-marabout, crièrent-ils tous. Tu es notre ami, notre père. " Je les laissai ensuite, leur serrant de nouveau la main, et nous montâmes à cheval pour Djebel-Krima. Tout le goum accompagnait, comme la veille.
Le million de palmiers, grands et petits, qui constituent l'oasis d'Ouargla forment une vaste ceinture autour de la ville, laissant entre eux et celle-ci une zone de sable occupée par les campements des nomades. Nous traversons une des trois grandes tribus, celle des Chambas Bou-Rouba. Tout le monde y est sur pied, depuis les chefs qui sortent de leurs tentes pour venir saluer Ben-Driss et le marabout, jusqu'aux femmes et aux enfants qui, par groupes; de distance en distance, poussent des cris à fausser les oreilles les mieux organisées. Le soleil avait une vigueur qui nous obligea à accélérer notre marche; nous eûmes recours au galop de nos chevaux pour tempérer par un peu d'air l'ardeur de ses rayons brûlants. Nous franchissons du même pas les dunes de sables qui nous séparent du mamelon en question, et nous arrivons au pied rocailleux du Djebel-Krima. Nous essayâmes de l'escalader, sans mettre pied à terre; mais nos montures ne purent grimper qu'à moitié. En nous aidant des pieds et des mains, nous vînmes à bout du reste.
Je ne regrettai pas la fatigue. Le point de vue était magnifique. Au sud et à l'Est, le désert sans fin, tourmenté par quelques petites collines pierreuses et sans aucune végétation. Au Nord, l'immense oasis de Ouargla, laissant poindre loin, à l'horizon, les dernières montagnes des Beni-Mzab, et, à l'Ouest, d'autres élévations arides et sombres, sur le chemin de Goléah. Après une pose d'un quart d'heure, les vingt-huit cavaliers galopaient de nouveau dans la direction de Ouargla. C'était la clôture du Ramadan. Nous ne pûmes nous dispenser de faire halte au milieu des Chambas Bou-Rouha, qui Nous rendirent témoins d'une furibonde fantasia, à pied et à cheval. La poudre parla bruyamment c'était une nuit de fumée. On m'offrit des œufs que je refusai, du lait que j'acceptai, pour faire plaisir, et nous rentrâmes.
J'allais mettre pied à terre quand trois Chambas, s'approchent de moi, me supplièrent de leur faire tomber de la pluie. Je fus un peu émerveillé par une semblable requête. " (Ce n'est pas moi qui donne la pluie) répondis-je." " Nous le savons, répliquèrent-ils, mais Dieu ne peut rien te refuser, demande, cela suffit, les marabouts sont tout-puissants." Je ne trouvai pas la proposition très-orthodoxe mais, sans la discuter, je promis de prier Dieu, sans assurer le succès et l'efficacité de mes prières. Mes solliciteurs parurent entièrement satisfaits et se retirèrent en me comblant de bénédictions.
Après le dîner, Ben-Driss me ménagea encore d'autres distractions. Depuis quelques instants, j'entendais une musique étrange, je dirais presque un tintamarre infernal. " Qu'est-ce que cela, demandai-je ? " " Venez, vous allez voir, me dit l'Agha. " Nous sortons de la salle à manger et nous entrons dans la cour de la Casbah. Nous nous asseyons près d'une petite table, placée exprès, et notre patience dut supporter, en cette position, quatre heures de comédie. Les scènes ne manquèrent pas danses arabes, enterrements arabes, exercices militaires français, service des postes, courses de méharas, chasse aux lions, que sais-je encore? Tout cela, passa devant nos yeux, non pas sans un cachet de grotesque mais, à coup sûr, avec preuve d'intelligence dans les personnages en scène. Un grand feu, sans cesse alimenté par des djérides sèches, éclairait ces représentations et ne contribuait pas peu à donner à ce théâtre d'un genre nouveau un caractère fantastique et d'un certain intérêt. Les cris presque continuels que poussaient quelques personnages, désignés probablement d'avance, m'apprenaient suffisamment que toute cette fête était en l'honneur du " Marabout venu de France. " Je priai donc Ben-Driss de dire ma satisfaction et ma reconnaissance et nous nous retirâmes.
Le lendemain matin, dimanche, j'étais dans le cabinet de travail de Ben-Driss, attendant l'heure que j'avais fixée pour mon départ, quand plusieurs arabes, des plus riches, me dit-on, se présentèrent, demandant à voir le marabout français. J'eus certainement beaucoup de plaisir à leur donner cette satisfaction; mais mon étonnement fut grand, quand je vis chacun d'eux me présenter, en même temps que le salut, des pièces d'or, et je le manifestai aussitôt à Ben-Driss. " Ils croient, me dit celui-ci, que vous êtes comme nos marabouts, que vous ne vous déplacez que pour aller quêter; et ils vous apportent leurs offrandes pour que vous ne maudissiez pas le pays. " " Loin de vouloir accepter votre argent, leur répondis-je alors, je vous en donnerais, si je le pouvais. Les marabouts français, qui craignent Dieu, ne cherchent point à s'enrichir et quand ils ont de la fortune, il la dépensent en aumônes, pour venir en aide à toutes les misères. Je vous sais gré de votre bonne volonté; mais je n'accepterai rien. "
Ils furent étonnés, me prièrent de les excuser et s'en retournèrent. Immédiatement après, j'eus la satisfaction de voir et de causer un peu avec trois Touaregs, venant de Tombouctou. Ils étaient d'In Salah, tous les trois, et apportaient des dépouilles d'autruches et des dents d'éléphants. Mais, il faut partir et nous montons à cheval, suivis du goum nous allions, avant de nous séparer, déjeuner à 6 kilomètres, à Bla-Mendil, à l'Ouest de Ouargla. Bla-Mendil est un fort de construction récente, que Ben-Driss a fait bâtir pour passer la saison d'été et s'en servir en cas d'insurrection. Il est situé sur un rocher élevé, dont il couronne toute la tête, et domine le pays sur une grande étendue. Au pied se trouvent les jardins de coton de l'Agha. L'espèce du Soudan y réussit à merveille et donne en abondance. La longue soie y vient aussi très-bien et de très-bonne qualité. Pendant le déjeuner, je crus utile de rappeler à Ben-Driss les idées que je lui avais exposées déjà, relativement aux services que nous pourrions rendre à son pays. "Je vous approuve beaucoup, dit-il, et je ferai mon possible, en toute circonstance, pour vous aider auprès des Arabes, comme auprès des autorités françaises, si l'occasion s'en présentait. " II a déjà prouvé depuis qu'il parlait sérieusement, dans un voyage qu'il vient de faire à Constantine. J'ai appris qu'il avait rendu le meilleur témoignage de mon excursion. Après le déjeuner, Ben-Driss voulut encore me faire la conduite, se montrant charmant jusqu'au dernier moment. Oh c'est bien sincèrement aussi que je le remerciai, en le quittant, et bien cordialement que j'acceptai, sans mettre pied à terre, le baiser d'adieu qu'il voulut me donner.
Partout sur mon passage, au retour, je retrouvai le même accueil qu'en me rendant à Ouargla à N'gouça, à El-Hadjira, à Bledet-Amar. Cette fois je m'arrêtai à Temacin pour y faire visite au check et au grand marabout. Celui-ci ne me parut pas enthousiasmé de mon excursion, mais néanmoins il me traita avec beaucoup d'égards. Un officier de Tuggurth était venu au-devant de moi, jusque-là. Nous déjeunâmes ensemble et visitâmes ensuite la grande et belle mosquée de cette célèbre Zaouïa. Je n'avais rien vu d'aussi beau en pays arabe. Je ne suis pas connaisseur du tout mais d'après les hommes autorisés, les mosaïques et les décors en relief de cette mosquée ont vraiment beaucoup de mérite. A six heures du soir, je rentrais à Tuggurth, enchanté de ce voyage de neuf jours. Je continuai, les jours suivants, les exercices de mon ministère, comme aussi mes conversations avec le capitaine Vidal, et ne négligeai rien, ce me semble, pour faire tourner mon séjour au profit de notre sainte mission. Ce fut à ce moment que survint l'assassinat du caïd l'Arbi, du Souf. Cette nouvelle bien inattendue ne fut pas sans jeter un peu d'inquiétude tant parmi les indigènes que parmi la garnison. Mais tout s'est borné, comme on le sait, à ce malheureux accident. Le dimanche eut encore lieu la messe militaire, à laquelle tout le monde assista avec la plus grande bonne volonté. Le capitaine Vidal me ménagea ensuite l'avantage de faire connaissance avec les principaux chefs indigènes que je n'avais pas pu voir. Il les invita seuls à déjeuner avec nous. " Parlez-leur un peu de vos projets, me dit-il, pendant le repas. Loin de s'en offusquer, je suis sûr qu'ils les approuveront, car après tout, il n'y a en eux, rien d'offensant pour leurs croyances. " Tous me dirent alors qu'ils désireraient bien faire instruire leurs enfants dans la langue française et qu'ils seraient enchantés d'avoir une école à Tuggurth.
Après avoir pris congé de messieurs les officiers, dont je n'eus qu'à me louer, jusqu'au dernier moment, je repartis pour Biskra à midi. Les chefs indigènes demandèrent à m'accompagner un peu, ce qui ne leur fut point refusé par le capitaine et nous nous mîmes en route. Une heure après, je remerciai ces aimables cavaliers, et mon spahis et moi nous continuâmes seuls notre marche. Nous atteignîmes Tamerna, sur les six heures du soir. Le lendemain nous couchions à Meraïr, après avoir supporté une longue journée de sable plus de traces, les yeux, la bouche et les oreilles remplies de poussière. Mais pour la cause que nous défendons, on est heureux d'avoir quelque chose à souffrir. Le jour suivant ne fut pas plus heureux nous arrivâmes néanmoins à Chegga. De Chegga à Tahir-Rassou, pluie continuelle pour varier la situation. Le cinquième jour, le temps était redevenu plus clément, et nous rentrions à Biskra par un soleil splendide, heureux, après les fatigues du voyage de nous retrouver au milieu de nos confrères.
L. Richard, Missionnaire d'Afrique.
A SUIVRE
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Les Noëls de chez nous
ECHO D'ORANIE - N°301
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Je n'ai qu'à fermer les yeux pour retrouver ces souvenirs lointains et doux des Noëls de chez nous, Images pleines de tendresse de ma jeunesse. Je me souviens de ces marchands venus d'Espagne, d'Alicante " qui, à la mi-décembre, installaient leurs stands pour vendre ce turron aux amandes, Que l'on dégustait traditionnellement pour le réveillon. Le soir de Noël quand sonnait les douze coups Et que carillonnaient les cloches des églises, On se rendait en famille pour assister A la messe de minuit. L'office terminé on se hâtait joyeusement Vers la maison où l'on retrouvait Cette atmosphère de fête Chère à mon cœur d'enfant. Sur la table, au préalablement garnie D'une nappe blanche décorée de houx, Le couvert étincelant des jours de fête était mis. Dans un coin de la pièce le sapin illuminé Brillait de mille feux et Dans la crèche où l'enfant Jésus dormait, L'âne et le bœuf veillaient. La dinde farcie attendait d'être servie et dégustée, Dans cette chaude ambiance de foi, De ces Noëls d'autrefois. Dès le lever du jour, mes frères et moi, Très impatients, allions découvrir émerveillés Les jouets que le père Noël avait déposés Tout près de nos petits souliers remplis De chocolats, de bonbons et fruits confits. Souvenirs pleins de tendresse, Lointains, si doux, des Noëls de chez nous.
Annette BRANCHE née RICO
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Emouvant hommage de Bône à deux de ses enfants Journaux envoyés par M. Marc Donato
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André Krief et Gilbert Méloni Lâchement assassinés
BÔNE en deuil a fait cortège, hier, à deux de ses enfants, deux jeunes gens partis il y a quelques mois pour participer à la défense de l'Algérie française et qui n'en sont pas revenus: André Krief, Gilbert Méloni, avaient été incorporés dans ce 47ème B.T.A. auquel est confiée la mission de garder le Nord-Constantinois. Ils avaient l'ardeur que suscitent les grandes et dignes causes ; ils étaient prêts à faire le sacrifice de leur vie, mais ce sacrifice, librement consenti, Ils voulaient qu'il soit fait face à l'ennemi, les armes à la Main. Leur intention était de se défendre homme contre homme, face à face.
Sournoisement, lâchement. Ils ont été abattus par ceux qu'ils considéraient, le matin encore; comme des amis, comme des frères, avec lesquels ils avaient coutume de boire le thé : deux Marocains, froidement, ont fait de ces deux beaux et jeunes gars pleins de vie, de dynamisme et d'espérance deux corps meurtris, deux misérables dépouilles, enfermées pour l'éternité dans le chêne du cercueil. Mais, avant que la terre n'engloutisse leurs restes, Bône, douloureusement atteinte dans sa chair, est allée s'incliner sur les deux chères dépouilles, pour leur faire l'ultime et définitif adieu.
Gilbert Méloni, André Krief, étaient l'un et l'autre deux Français d'Algérie, l'un d'origine italienne, l'autre de confession juive. Dans ce creuset de races qu'est l'Algérie, leurs ascendances différentes s'étaient amalgamées pour en faire des Français, des Français au même titre que ceux de Lille et ceux de Perpignan, des Français conscients des devoirs qu'ils avaient à remplir et fiers de leur patrie commune Gilbert MELONI avait été rappelé comme caporal réserviste au 47ème B.T.A. et a été assassiné au domaine Chandon près d'Aïn-Mokra le 5 janvier 1956 avec un autre Bônois, André KRIEF, par deux Marocains, gardiens du domaine passés ensuite à la rébellion.
Gilbert travaillait â l'E.G.A. et il avait fait construire une petite villa au quartier de Montplaisant, près de la Ménadia, dans ce lotissement qui regroupait 36 agents de la société. Sa famille était très connue à la Colonne où elle résidait rue Tirman et son père, Gavino MELONI, était cordonnier place de l'église Sainte?Anne. Il laissait une veuve et un jeune garçon de 3 ans.
André KRIEF tenait un cabinet d'assurances rue Lemercier, à Bône Il avait été rappelé dans le 47ème B.T.A., bataillon de protection mis sur pied dans cette ville. Tous deux ont été tués dans la première semaine de janvier 1956 Extrait de la Dépêche de Constantine du vendredi 4 janvier 1956.
LES ÉMOUVANTES OBSEQUES du caporal Gilbert MELONI et du soldat André KRIEF
Jeudi soir, 4 janvier, au domaine Chandon, deux jeunes réservistes bônois, le caporal Gilbert Méloni et le soldat André Krief, du 47ème B.T.A. étaient lâchement assassinés par deux marocains, gardiens du domaine qui ont, depuis, rejoint les rebelles. Les corps des deux malheureux furent transportés à Bône et la douleur vint une fois de plus bouleverser deux des plus estimées familles de notre ville. Le deuil apporte ses crêpes et ses larmes dans des foyers écrasés par la tragique nouvelle. Cette immense peine était partagée par tous ceux qui furent les amis des deux réservistes, par tous les employés d'E.G.A. où travaillait Gilbert Méloni avant d'être mobilisé, par les agents d'assurances de Bône qui, unanimement déploraient la disparition d'un confrère actif et loyal. Et hier, une foule profondément émue a apporté aux jeunes bônois, le suprême hommage.
Les obsèques des réservistes ont été marquées par des cérémonies bouleversantes auxquelles tout un Inonde assista le cœur serré. Rue Bugeaud d'abord, rue Tirman ensuite, de longs cortèges se formèrent derrière des cercueils couverts des trois couleurs et disparaissant dans des brassées de fleurs.
Aux premiers rangs de ces cortèges, se trouvaient les plus éminentes personnalités civiles et militaires de la ville et notamment MM. Dou, administrateur des services civils, représentant M. le Préfet de Bône, Dumoulin, chef de Cabinet du Préfet, André Fadda, conseiller de l'Union française, faisant fonctions de maire, le Général Simon, commandant le secteur Nord, Charles Munck, Henri Aloï, Robert Beghain, délégués à l'Assemblée algérienne, Louis Lavie, conseiller général, Agelou, Procureur de la République, le Colonel Delerue, commandant le groupe de subdivision de Bône, Pellerin, maire de Duzerville, Albert Apap, membre secrétaire de la Chambre de Commerce, représentant le président de la Compagnie consulaire, le chef de bataillon Allard, commandant le 47ème B.T.A., Hélie. Dr Renault. Argaut, Onesta-Tavolta.
Les obsèques du soldat André Krief
Les obsèques d'André Krief ont eu lieu le 8 janvier. C'est devant le domicile de la famille Krief, 11, rue Bugeaud, que se forma le premier cortège. A sa tête se trouvait une délégation de l'étendard, avec le drapeau de la société. Et aux personnalités civiles et militaires, s'étaient ajoutés MM. le grand rabbin Naouri et les membres du corps rabbinique : MM. Raoul Naouri, président et les membres de la Cultuelle israélite. Ensuite, le convoi funèbre s'est acheminé jusqu'à l'entrée de l'avenue de la Marne où Ies amis ont offert aux parents affligés l'expression de leur douloureuse compassion. Après les honneurs militaires, des soldats du 47ème B.T.A. en armes encadrèrent le cercueil et le cortège s'ébranla. Le deuil était conduit par tous les membres de la famille Krief. Rue Lemercier, le cortège s'arrêta une minute devant le bureau d'André Krief puis reprit lentement sa marche.
Au cimetière israélite quelques instants plus tard, devant la foule recueillie, M. le grand Rabbin Naouri après avoir dit les dernières Prières prononça une allocution d'une haute élévation de pensées. - Avec l'Ecriture, dit-il notamment bannissons aujourd'hui toute idée de haine et de vengeance. André Krief est mort, en brave. Il a droit à tout notre respect. Son nom restera dans nos souvenirs. Le grand Rabbin fit ensuite l'éloge funèbre du regretté disparu et s'inclina devant sa famille.
M. le Capitaine Coudert, commandant la 7ème compagnie du 47ème B.T.A. prit ensuite la parole en adressant l'adieu définitif à son jeune camarade et prononça le discours suivant : Tirailleur Krief
C'est au nom de vos chefs et de vos camarades que je remplis aujourd'hui le douloureux devoir de vous apporter un dernier adieu. Il m'est difficile de contenir l'émotion qui m'étreint devant la douleur de vos parents, de tous ceux qui vous étaient chers, qui Vous pleurent aujourd'hui. Appelé au service en 1941, dans l'armée blindée, alors qu'il s'agissait de libérer la Métropole occupée. vous avez participé à la campagne de France, puis celle d'Allemagne avec le 4ème Cuirassés, puis le 9ème Régiment de Spahis Algériens. Rendu à la vie civile après les hostilités, vous avez créé à Bône une Agence d'Assurances où votre affabilité et votre serviabilité vous avaient permis de donner la mesure de vos possibilités. Rappelé à l'activité au titre du Bataillon de protection mis sur pied à Bône qui devait prendre par la suite l'appellation de 47ème B.T.A., vous avez fait preuve depuis votre arrivée à la Compagnie, jusqu'au sacrifice suprême, votre élan vers votre arme lors d'une attaque, par surprise. - Vous avez fait preuve, a-t-il dit notamment, depuis votre arrivée à la compagnie, de qualités qui sont particulièrement appréciées d'un chef. Votre conscience professionnelle appliquée à vos devoirs d'Etat du moment, faisait de vous un soldat d'élite. Depuis deux mois, vous avez assuré la protection de votre ville, de sa vie économique, vous avez lutté pour assurer la pérennité de la présence française sur cette terre d'Afrique; vous l'avez fait avec toute l'ardeur et la foi de vos trente ans. D'autres ont relevé le flambeau. Soyez sûr qu'il restera brandi. " Adieu Krief.
Puis M. le Grand Rabbin Naouri, devant la tombe ouverte, a commenté la parole des docteurs de la loi : "- Rien n'est plus beau que le sacrifice suprême; s'il laisse derrière lui traces de sang et de larmes, il prépare à un monde meilleur qui, dans l'au-delà, récompensera les martyrs. " M. le Grand Rabbin Naouri, réprouvant tous cris de haine et de vengeance, s'est penché avec pitié sur la douleur des malheureux parents et a demandé pour eux la grâce divine la consolation et la miséricorde. Devant le cercueil drapé de tricolore, une foule profondément émue a incliné une dernière fois l'hommage de sa reconnaissance. On y reconnaissait notamment MM. Dou et Dumoulin, représentant le Préfet de Bône; André Fadda et le Conseil municipal; le général Simon, - commandant la zone opérationnelle Nord le colonel Delarue, commandant le groupe de subdivision de Bône ; M. Bossuet et les membres de l'Etendard, qui, avec leur drapeau, avaient participé au cortège; M. Agelou, procureur de la République; Naouri, président de la Cultuelle Israélite; Munck et Boutaleb, délégués à l'Assemblée algérienne ; Fabet et Oberdoff, administrateurs des Services civils; Lavie, conseiller général; PelIarin, maire de Duzerville.
Les obsèques du caporal Gilbert Méloni
Très tôt la foule s'était rassemblée rue Tirman devant la maison de la famille Méloni, où le corps du réserviste avait été transporté la veille. A la levée du corps qui eut lieu, les honneurs militaires furent rendus par un détachement du 47ème B.T.A. qui encadra ensuite le fourgon sur lequel avait été placée la dépouille mortelle du Caporal Méloni.
Un peu plus tard, un autre long et triste cortège quittait, à la Colonne Randon, la rue Tirman pour l'église Sainte-Anne. On y retrouvait la même douleur, on y entendait les mêmes sanglots étouffés et d'autres fleurs, apportées par Ies même mains pieuses et reconnaissantes, remplissaient un grand camion militaire. Tous les amis que comptait Gilbert Méloni étaient là : ceux de l'A.S.B., où il avait apporté à l'équipe de football son juvénile dynamisme ceux de l'Electra-Sports, auquel il associait son entrain de basketteur ; ceux de l'E.G.A., qui entouraient M. Weckel, directeur général à Alger, et M. Breton, directeur régional â Bône ; Pierre Paul, ingénieur en chef ; les ingénieurs, les chefs de service et une très importante délégation d'EGA. Les représentants du Préfet, du Conseil municipal, le général Simon et le colonel Delarue, étaient également présents, eux aussi, émus par la même et immense douleur et compatissant à la peine d'une malheureuse famille.
On notait également une très nombreuse délégation du personnel des Associations Agricoles. Le deuil était conduit par Madame veuve Gilbert Méloni et par les membres de la famille Méloni. Le cortège gagna l'Eglise Sainte-Anne, où M. le Chanoine Martimort donna l'absoute à l'issue du service solennel qu'il célébra,
Puis l'imposant cortège funèbre se reforma pour accompagner jusqu'au cimetière catholique le corps de Gilbert Méloni. L'inhumation s'effectua au cours d'une cérémonie très sobre, après que les personnalités et toute l'assistance soient venues une dernière fois se recueillir devant cette tombe trop tôt ouverte et où, un détachement du 4ème B.T.A. rendait les honneurs au jeune soldat mort pour la France.
Qu'il nous soit permis en cette terrible épreuve d'exprimer aux familles Krief et Méloni, si cruellement éprouvées, l'expression de nos plus sincères condoléances. A M. et Mme Cyprien Krief et à M. et Mme Gavino Méloni, à Mme Vve Gilbert Méloni, à toutes les familles nous présentons l'expression de notre douloureuse peine. Puisse leur détresse trouver un apaisement dans la pitié qu'ils ont vue autour d'eux. Puissent-ils, quant à eux, trouver la force de porter leur lourde peine dans l'amitié déférente qu'ils ont sentie autour d'eux. (Extraits des journaux de Bône et de Constantine)
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On nous appelle "Pieds Noirs"
De Mme Camille Bender
Envoyé par Mme Jocelyne MAS
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On nous appelle "Pieds Noirs" et ces deux mots jetés Péjorativement, souvent comme une insulte, Sont devenus pour nous bien plus qu'un sobriquet.
On nous appelle "Pieds Noirs" avec cette nuance De dédain, de mépris attachée à ces mots Qui pour nous, ont un sens de plus grande importance
On nous appelle "Pieds Noirs", nous acceptons l'injure, Et ces mots dédaigneux sont comme un ralliement Comme un drapeau nouveau, comme un emblème pur
On nous appelle "Pieds Noirs", il y a sur nos visages Le regret nostalgique des horizons perdus, Et dans nos yeux noyés, d'éblouissants mirages.
On nous appelle "Pieds Noirs" il y a dans nos mémoires Le souvenir joyeux des belles heures d'autrefois, De la douceur de vivre, et des grands jours de gloire.
On nous appelle "Pieds Noirs", ami, te souviens-tu De nos champs d'orangers, de nos coteaux de vigne, Et de nos palmeraies, longues à perte de vue ?
On nous appelle "Pieds Noirs", mon frère, te souvient-il Du bruyant Bab-el-Oued, d'El Biar sur sa colline, Des plages d'Oranie, du glas d'Orléansville ?
On nous appelle "Pieds Noirs", là-bas dans nos villages, Qu'une croix au sommet d'un clocher dominait, lI y a un monument dédié au grand courage.
Les nommait-on "Pieds Noirs" les morts des deux carnages De 14 et 39, les martyrs, les héros Qui les honorera maintenant tous ces braves ?
On nous appelle "Pieds Noirs", mais ceux qui sont restés, Ceux de nos cimetières perdus de solitude, Qui fleurira leurs tombes, leurs tombes abandonnées ?
On nous appelle "Pieds Noirs" nous avions deux patries, Harmonieusement si mêlées dans nos coeurs, Que nous disions "ma France", en pensant "Algérie"
On nous appelle "Pieds Noirs" mais nous sommes fiers de l'être Qui donc en rougirait ? Nous ne nous renions pas Et nous le crions fort, pour bien nous reconnaître
On nous appelle "Pieds Noirs", nous nous vantons de l'être Car nous sommes héritiers d'un peuple généreux Dont l'idéal humain venait des grands ancêtres
On nous appelle "Pieds Noirs" qu'importe l'étiquette Qu'on nous a apposée sur nos fronts d' exilés, Nous n'avons pas de honte, et nous levons la tête.
Ô mes amis "Pieds Noirs" ne pleurez plus la terre Et le sol tant chéris qui vous ont rejetés, Laissez les vains regrets et les larmes amères
CE PAYS N'A PLUS D'ÂME, VOUS L'AVEZ EMPORTÉ. Décembre 1962
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PHOTO de BÔNE
Photo de M. Charles Hausser
Envoyée par M. J.L. Ventura
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Photo aérienne de Bône
Ci-jointe et ci-dessous, une photo ancienne que certains d’entre nous reconnaîtront. A droite de la cathédrale (sur la photo), il y a trois palmiers abritant la statue Ste Jeanne d’Arc et à droite de ces palmiers et cette statue, il y avait un petit immeuble où habitait Madame Lorquin.
On y voit: le palais de justice, la cathédrale, le lycée de jeunes filles, le stade de la JSH avant sa transformation et la construction du cinéma Pax, la caserne Yusuf et l'école Victor Hugo.
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De l'Algérie à la Normandie... Écrit et envoyé par M. Aletti
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2ème partie - L'AIDE SOCIALE A L'ENFANCE SESSIONS DE FORMATION
SEJOUR EN ALGERIE (Mai 2OO5)
" Les camarades, les amis, la vie parfois nous en écarte, mais si par hasard nous croisons leur chemin, ils nous secouent les épaules avec de belles flambées de joie " Antoine de Saint-Exupéry (Terres des hommes). Cette citation dont la pertinence nous saisit à chaque lecture prend ici une signification nostalgique et émotionnelle. J'étais entré dans la vie active en 1946, j'en suis sorti en 1995. Il y eut tout d'abord l'étude notariale, puis le passage à Moissons Nouvelles où je suis resté jusqu'en 1962. Les Services de l'Aide à l'Enfance m'ont permis ensuite d'exercer en France un métier que j'ai aimé et, je le pense, exercé avec compétence et générosité.
Toutes ces années passées reviennent souvent, très souvent dans ma pensée. Inexorablement, mes souvenirs me ramènent au pays de mon enfance qui certainement a été le lieu où s'est forgé mon désir d'apporter aux autres, aux enfants souffrant dans leur affectivité, cette chaleur humaine et cette stabilité familiale qui, hors un amour maternel malheureusement malmené, a pu me manquer. Ces lieux, qui, comme à tant d'autres nous ont été arrachés, j'ai eu le désir, un désir partagé par Luce, de les retrouver. Ce fut un court séjour à Oran et à Tlemcen à l'invitation de nos amis Beddek, avec qui nous avions travaillé pendant de longues années, lors de la présence française. Ainsi, le long périple que fut mon existence professionnelle s'est trouvé bouclé. 43 ans après avoir quitté la terre où nous étions nés, nous sommes retournés à Oran. Nous sommes venus en amis, nous avons trouvé une famille qui nous a accueillis chaleureusement, faisant remonter en surface des faits, des anecdotes, des moments vécus et partagés de 1956 à 1962.
A tous ceux qui nous ont reçus ou que nous avons revus : Fetha et Mohamed les parents ; Fatiha et Senoussi, Rachid et Noria, Fouzia et Abdenour, les enfants ; sans oublier les proches, notamment Mouloud, Amar ; ainsi que Monsieur Beddek père, vénérable vieillard connu et déjà apprécié il y a 50 ans, nous exprimons notre affectueuse considération ainsi que nos remerciements pour leur disponibilité à notre égard.
Au cours d'un bref séjour à Tlemcen nous avons visité l'ex-centre "Moissons Nouvelles", nationalisé à l'indépendance qui fonctionne aujourd'hui avec une autre destination en raison de l'évolution des pratiques éducatives, en s'inscrivant toutefois dans la poursuite de l'œuvre entreprise dans le sens de la promotion du plus grand nombre. Là aussi, l'accueil a été cordial et la charge émotionnelle intense. En effet, de grandes transformations ont été nécessaires pour aménager les lieux en collège d'enseignement. Seuls l'entrée, le bâtiment d'internat et un petit groupe scolaire construit par les jeunes subsistent. L'environnement autrefois champêtre ou maraîcher est actuellement occupé par des habitations enchâssées les-unes dans d'autres donnant au paysage une note discordante.
Le Directeur du Collège et le Surveillant général ont manifesté un certain intérêt pour la connaissance des origines de cet établissement qui avait subi des dégradations importantes lors de la période noire. Il nous a été possible de rencontrer un ancien, Kaladji, installé comme artisan menuisier. Cette rencontre a été bouleversante et émouvante pour chacun. Tlemcen a subi bien des transformations, la ville que nous avions connue s'étend maintenant jusqu'à Hennaya, voire au-delà. Nous n'avons identifié que quelques lieux connus ou fréquentés lors de notre séjour.
L'église Saint-Michel est devenue un supermarché ; dans la vieille ville les marchands ambulants occupent les rues ; l'itinéraire du plateau de Leïla Setti est en cours d'aménagement touristique ; les ruines de Mansourah sont intégrées dans un ensemble de constructions inachevées. Chef lieu de la Willaya, agglomération très peuplée, Tlemcen n'a plus son aspect de 1962.
Oran, point de départ de notre exil, conserve en apparence la même structure d'ensemble, seuls les accès ont été améliorés, de nouvelles voies assurent la desserte des lieux. Le boulevard du Front de mer et les rues parallèles sont inchangés, à l'exception des noms et des enseignes, cependant, bien qu'elle soit rebaptisée, la rue d'Arzew conserve toujours son ancienne appellation. Là, également la ville s'est agrandie, de nouvelles constructions offrent un spectacle hétéroclite et inachevé. Des universités et des Centres d'enseignements ont été créés pour accueillir une population juvénile très nombreuse.
Des cités ouvrières abritent des familles dans un environnement hélas insalubre, de nombreuses tranchées ouvertes en vue de l'installation d'un réseau d'assainissement s'offrent aux regards des habitants, le problème d'alimentation en eau potable est crucial.
Notre Dame de Santa-Cruz domine la ville, le port, la mer, Mers-el-Kébir, Bou-Sfer, les Andalouses également, sont visibles. De cet endroit entretenu et respecté, on voit au loin les bateaux qui sillonnent la côte ; le vieux fort espagnol dresse ses murailles témoignant de la présence ibérique au 15ème siècle. Dans le bled, les villages créés au temps de la colonisation sont surpeuplés, il semblerait que les exploitations soient délaissées, sinon détruites, au profit de lopins exploités de manière individuelle, ça et là les marchands ambulants proposent fruits et légumes ; les petits commerçants pullulent.
Béni-Saf et ses plages, notamment Rachgoun et le site côtier, commence à être implanté de constructions individuelles et collectives. Le petit port de pêche présente un aspect plus conséquent, tous les alentours qui dominent l'ancien centre sont pratiquement construits. Là, également la population est importante et l'aspect économique semble essentiellement basé sur les activités maritimes. Chalutiers ancrés, d'autres en réparation ou en construction, donnent aux abords du port une activité appréciable. Dans cette localité, un habitant de Louviers nous a accueillis d'une façon généreuse et nous a guidés dans cette région magnifique où le soleil chante la joie de vivre.
Mais, au-delà des témoignages d'amitié et de sympathie, notre rencontre avec monsieur Beddek Ramdane, père de Mohamed, a été sans conteste le moment le plus émouvant. La maison de notre hôte rappelait quelque chose attaché à notre jeunesse : une entrée avec un jet d'eau, des parterres de fleurs multicolores….
En attendant d'être reçu par le patriarche, nous avons pris place dans un petit salon, autour d'une table ronde sur laquelle étaient posées cafetière et théière fumantes, des verres, des pâtisseries orientales, signe que notre visite était la bienvenue. Peu de temps après nous avons été invités à entrer dans une salle où notre hôte se tenait assis d'une manière naturelle, tout en nous observant avec la plus grande attention. Appuyé sur des coussins et drapé dans un magnifique burnous blanc, il ouvrit la conversation par ces mots chaleureux : " Bienvenue dans cette maison mes amis, je suis heureux de vous recevoir après une si longue absence ; toute ma famille conserve un excellent souvenir de notre parcours commun. "
Seul, signe de vitalité de son corps amaigri, envahi par le poids des ans, un regard brûlant et vif jaillissait de son visage translucide. Cet homme m'invita à lui tendre une main qu'il étreignit avec émotion. Nos deux cœurs battaient à l'unisson à l'image d'une charge émotionnelle réelle, vraie, authentique et aucunement feinte. Les paroles qui sortirent de ses lèvres furent empreintes d'une note d'amitié et me sembla-t-il de lucidité: " En dépit du temps, j'ai conservé l'image d'un homme ouvert, clairvoyant, inspirant la confiance. Nous n'avons jamais été déçus par une collaboration amicale à une époque où il était difficile de concilier patriotisme et nationalisme."
Notre entretien fut écourté en raison de l'état de santé de ce vieillard respectable, plein de sagesse, animé d'un idéal de vie très élevé, comme nous l'avions connu tant d'années auparavant. Son amitié indestructible, sa fidélité sont des traits qui me reviennent à l'esprit. Quelle fut notre joie d'avoir pu partager ce moment avec ce Seigneur, un " Amazigh " symbole et fierté de l'identité berbère !
En quittant ce pays une question s'imposa à mon esprit : que peut on espérer aujourd'hui ? Probablement faut-il attendre que le facteur temps favorise une reprise de relations sur la base du respect mutuel.
Nous, les rapatriés, avons refait notre vie, absorbés par la population française, par ceux que nous nommions les métropolitains, mais nous n'avons pas oublié notre vécu façonné au cours des années dans la terre, la poussière, la chaleur, le ciel, le soleil et la lumière d'Algérie. Ces nombreuses images, parfois fragiles, sont rangées pêle-mêle au jardin des souvenirs. Elles remontent spontanément en surface à la simple évocation d'un fait, d'une rencontre ou d'un récit car elles sont nourries par la poésie des sens.
Ce séjour, empreint de tant d'émotion et de nostalgie, n'a été possible que grâce à l'amitié indestructible et à la fidélité de ceux que nous continuons à considérer, après une ineffaçable période de tourmente, comme nos Amis, sinon nos Frères.
L'évolution de l'Algérie vers une autonomie était inévitable, il aurait fallu comprendre et admettre que le peuple algérien avait le droit de faire un choix sans contrainte. Malheureusement, cette préservation identitaire s'est effectuée par une rupture entre les communautés. Comment surmonter le souvenir de cette période tragique pour revenir à la mémoire commune et aux liens d'amitié antérieure ?
Oran : Séjour en Famille
Tlemcen : Le Centre Educatif " Moissons Nouvelles " (Photo 1962) est devenu un établissement d'Enseignement Général (photo 2005)
CONCLUSIONS
" Certes, il est beau de rêver à l'éternité mais il suffit à l'honnête homme d'avoir passé en faisant son œuvre. " Emile Zola (184O-1902)
Personne, ni rien, n'a le pouvoir d'anéantir le rêve. Ce n'est qu'au bout de la route qu'on saura qu'elle est sans issue, mais la route est infinie…
Parler de soi est une épreuve qui nécessite d'avoir un regard objectif sur son parcours, chaque être humain est unique, son vécu lui appartient car il détermine son avenir et celui des siens : l'Enfance, l'environnement familial et social, les conditions de vie, la vie associative, la formation professionnelle sont des facteurs structurants qui conduisent à faire un choix.
Ce récit autobiographique se rapporte à un long itinéraire personnel et professionnel : un cheminement au cours duquel le travail était une fonction, et non une servitude, pour lutter contre l'adversité, sinon l'injustice. La vie associative, au-delà de tout clivage idéologique, m'a permis d'avoir l'ouverture d'esprit, le climat de respect et de compréhension mutuelle indispensable au développement harmonieux des services.
En Algérie, à " Moissons Nouvelles ", de 1949 à 1962, c'était l'aventure avec l'insouciance qu'il sied d'avoir pour s'y engager dans un pays où commençait à naître un mode de vie enrichi par les apports des uns et des autres. A cette époque, l'éducateur était de tous les instants et tous lieux, adultes et jeunes vivaient ensembles, en classe, aux repas, en promenades, aux veillées….c'était une communauté de grande richesse éducative où les aspects de la vie quotidienne prenaient le pas sur les connaissances psychologiques ou sociologiques.
La deuxième partie de ce récit, fil rouge de part et d'autre de la Méditerranée, ne relève pas de la même problématique. C'est un sujet qui traite de l'institutionnel : l'évolution d'un foyer de l'Enfance, établissement dans lequel j'ai décrit simplement ce que j'ai fait pour mettre en place une communauté éducative s'inscrivant dans une dynamique sans cesse renouvelée.
J'affirme qu'il n'est pas facile de rendre le goût de vivre et l'estime de soi à des jeunes qui, pour des raisons tant internes qu'externes, sont entravés dans leurs possibilités de développement et d'adaptation. Alors si pour certains, le foyer de l'Enfance aura permis cette restructuration, si pour d'autres, cela a été plus difficile, je dois avouer que pour moi, la tâche a été relativement légère malgré un long travail constellé de réussites et d'échecs.
Le bilan de cette action est l'œuvre de toute une équipe que je ne remercierai jamais assez.
Ensemble, Elus, Administrateurs, collègues des services publics ou privés, nous avons pu agir auprès de ceux qui ne doivent pas être les oubliés de demain, car si les méthodes changent, la finalité reste la même : Tout commande à un peuple honorable de ne pas laisser des malheureux à l'abandon.
D'autres viendront pour apporter autre chose ou pour d'ire qu'il fallait agir autrement car ce qui change, ce n'est pas l'EDUCATION, c'est l'idée que nous nous en faisons. C'est nous qui nous trompons, ce n'est pas ELLE.
Voilà, j'ai osé évoquer l'évolution de mon cheminement personnel sous la forme d'un témoignage, celui de la vie, celle qui m'a formé et instruit,…avec le risque encouru lorsque l'on parle de Soi, d'être taxé de " narcissisme ". De chaque coté de la Méditerranée, j'ai œuvré avec mes qualités et mes défauts, en adoptant une conduite compréhensive et participante pour l'autre, sans mépris, sans arrogance et, en respectant la personne humaine : toute mon activité professionnelle a été orientée vers un unique but : Comment faire aimer la vie à tous ces enfants.
Le bonheur, c'est de se sentir évoluer, fondé sur des sentiments, notre idéal a été de se donner les moyens de réussir notre vie.
Joseph ALETTI - Brassac 2009 -
A SUIVRE
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JOYEUX NOËL BONOIS
Envoyé par Mme Colette Lévy
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Basilique de St Augustin
Et bien longtemps après, Notre cœur est aujourd'hui prêt, Notre enfance vêtue de rose S'ouvre à nous et ose Nous offrir une hotte de souvenirs, Te souviens-tu amis de ces sourires et rires !
Un doux murmure et soudain une voix Celle de notre maman puis d'autres voix, Nous demandent d'être bien sages Et nous le promettons malgré notre jeune âge.
Soudain, le sapin vêtu d'or et d'argent s'illumine, Et nos lèvres se bordent d'un large sourire, Nos petits souliers reluisants sont là, Le Père Noël viendra-t-il ! Ne viendra-t-il pas !
Au matin, nos parents admirent le blanc manteau de Bugeaud, Sur la colline adjacente, notre éternel St Augustin veille haut et beau, Et toi mon enfant, de joie tes yeux brillent et observent lentement, Déjà, une légère odeur de dinde rôtie, flotte dans l'appartement. Près de la brune crèche rutile une grosse toupie rouge, Puis un profond berceau bleu t'attire et tu le bouges.
Et bien longtemps après un parfum de bonheur, Erre encore dans ton cœur Et tu soupires et souris de plaisir, Et repenses au Noël de là-bas dans un éternel souvenir Où les jeunes visages de tes parents et amis viennent à jamais t'envahir.
Colette LEVY Très Joyeux Noël à tous et bon bout d'an.
Basilique de St Augustin peinte par Colette LEVY. Site : http://www.amisdebone.com Forum: www.amen.forumsactifs.com
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PHOTOS de BÔNE
Envoyées par M. Roland Bussola
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L'hôpital militaire qui est devenu hôtel
L'usine de chaux Pancrazi qui va bientôt disparaitre
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LES FRANÇAIS EN ALGERIE (1845) Source Gallica : Louis Veuillot N°3
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Souvenirs d'un voyage fait en 1841, par Louis Veuillot, XI - LE CORAN ET L'EVANGILE,
Le Coran est le singe de l'Évangile, comme le diable est le singe de Dieu; il l'imite en le travestissant, il le copie en prenant le contre-pied de ses actions et de ses discours.
Au premier coup d'œil que l'on jette sur le livre sacré des musulmans, c'est un amas de folies et de turpitudes qui révolte; l'on a peine à concevoir que tant d'absurdités hideuses se soient logées dans la tête d'un homme. Lorsque ensuite on considère l'effroyable puissance de ce code, l'empire qu'il a exercé sur une si grande partie du genre humain, l'attachement que lui vouent encore ses sectateurs, on est tenté de supposer à l'homme qui le conçut et le fit adopter. Je ne sais quel génie infernal, supérieur à celui de tous les législateurs qui ont, avant ou depuis lui, paru dans le monde. Ce chamelier arabe qui, réunissant quelques tribus divisées de religion et de gouvernement, en fait le germe d'un empire dont la force accable au bout d'un siècle la Perse, la Syrie, l'Afrique, l'Espagne et commence d'envahir la France, semble doué d'une grandeur qui dépasse la mesure humaine. On se demande si les monstruosités de sa religion et de sa loi n'ont pas été calculées à dessein, et si là où l'on ne trouve que des fables ridicules et contradictoires, il ne faut pas voir une profonde connaissance de l'humanité, un art presque surnaturel de l'enchaîner et de la soumettre par tous ses instincts? L'influence de l'époque où nous sommes favorise ce penchant à s'incliner devant le crime et l'imposture couronnés. Tant de bouches glorifient de toutes parts le succès, tant d'efforts le poursuivent, tant d'intelligences l'adorent, que les esprits les plus droits et les meilleures natures, enveloppés à leur insu, ont besoin de se surveiller pour résister au torrent qui porte l'hommage public aux pieds impurs de quiconque a réussi.
Les enseignements de l'histoire, ceux de la vie, nos propres expériences savent à peine nous déshabituer de mesurer la grandeur de l'homme sur l'élévation du piédestal où il nous apparaît. Nous attribuons à son génie la création des éléments antérieurs auxquels il a dû souvent la plus grande part de ses inspirations et de sa puissance ; quand son oeuvre lui survit, c'est à son génie encore que nous faisons honneur de mille circonstances fortuites qui l'ont agrandie, consolidée et quelquefois absolument transformée. Qu'y a-t-il cependant presque toujours au fond de cette oeuvre étonnante? On hésite à le dire : quelque talent, beaucoup de ruse, beaucoup de mauvaises passions, l'audace d'un premier succès, l'impossibilité de reculer, le concours énergique et furieux de mille frénésies qu'on a déchaînées, qui veulent vaincre le ciel et la terre, et qui triomphent pour un temps, non parce que l'homme l'a voulu, mais parce que Dieu, dans un dessein qui se dévoile quelquefois et qui peut rester à jamais caché, l'a décidé ainsi.
Cette destinée de tous les hérésiarques, dont pas un ne fut homme de bien, et dont pas un, par conséquent, ne fut placé dans les conditions suprêmes de force et d'intelligence qui constituent la véritable grandeur et le véritable génie, cette destinée est celle de Mahomet.
Comme homme, il a surtout obéi à son ambition et à sa luxure; comme législateur, il a fondé sa loi sur les instincts de la nature corrompue, incessamment révoltés contre les obligations que leur impose la morale divine. Quiconque voudra ériger en dogme religieux les conseils que lui donnent l'orgueil, l'ambition et la chair, trouvera toujours des apôtres et des fidèles. Ainsi fit Mahomet, et dès lors il n'est pas surprenant que, malgré le respect avec lequel il parle de Jésus-Christ, le Coran soit devenu en quelque sorte la contre-partie de l'Évangile. Tout ce que l'Évangile condamne dans l'homme, il le permet ; tout ce que l'Évangile ordonne, il l'anéantit. Voilà la part de son génie, elle est à peine au-dessus de celle du dernier ignorant qui s'insurge brutalement, au nom de ses passions, contre le frein céleste qu'on lui propose de la part de Dieu. J'ai perdu de mon respect pour la supériorité intellectuelle des docteurs anti-chrétiens depuis qu'un jour, ayant entrepris de ramener à la vérité un pauvre homme qui savait à peine lire, je le vis m'objecter successivement tout Arius, tout Mahomet, tout Luther et beaucoup d'autres encore. Que manquait-il à ce catéchumène rebelle pour qu'il devînt un religionnaire redoutable? Un peu plus de foi, un peu plus de passion, une élocution plus facile et l'appui d'une épée : forces de hasard !
Du reste, Mahomet fut aussi habile qu'il avait besoin de l'être; en justifiant les vices de son coeur, il caressa tous les vices, tous les désirs des populations vagabondes, fières, rapaces et sensuelles qui l'entouraient. Il leur promit la conquête, le butin et l'empire, et après cette vie un paradis, séjour de délices, fait pour charmer les rêves de ces habitants du désert, pauvres, avides de plaisirs grossiers, et poursuivant avec peine quelques jouissances chétives dans la profondeur dévorante de leur aride patrie. La guerre, la domination, la rapine en ce monde; dans l'autre, des jardins toujours ombreux, des ondes toujours fraîches, des fleuves de lait, des fleuves de miel, des fleuves de vin, des fruits et des viandes délicieuses pour satisfaire un appétit toujours renaissant ; le repos sur des lits de soie brochés d'or, la société de quatre-vingt-dix compagnes aux yeux noirs, belles et soumises, qui seront leurs épouses et qui ne leur imposeront pas les devoirs de la paternité( 1 ), quelles promesses pouvaient mieux séduire les sauvages enfants de l'Yémen? (1) A ce trait, dit M. l'abbé Rorhbacher, comment ne pas reconnaître l'œuvre de ces esprits immondes qui demandaient au Christ la permission d'entrer dans des pourceaux?
On sait comment le Coran fut composé. Mahomet, encore idolâtre comme toute sa tribu, mais déjà superficiellement instruit des diverses religions qui se partageaient les Arabes, s'étant retiré dans les cavernes du mont Héra, prétendit que l'archange Gabriel lui avait fait lire le livre de la loi tout entier, et l'avait ensuite remporté au ciel, mais en lui donnant l'assurance qu'elle lui rapporterait, chapitre par chapitre, quand les circonstances l'exigeraient; précaution satanique au moyen de laquelle il sut par la suite justifier ses plus détestables actions, ses plus infâmes débauches, et faire parler Dieu suivant son besoin. Sans doute la ruse était hardie; Mais que penser du peuple dont la crédulité en fit le succès? Grâce à ce procédé, le Coran contient l'histoire politique et privée de Mahomet aussi bien que les préceptes imposés à ses sectateurs ; l'homme fait juger de la doctrine, et la doctrine à son tour peut faire apprécier le docteur. Un chapitre descendit du ciel pour justifier le prophète d'avoir épousé la femme de son fils adoptif, et pour lui donner le privilégié spécial d'épouser toute femme qui se donnerait à lui. Des assassinats, des meurtres commis par Mahomet ou par ses ordres, des atrocités exercées envers des vaincus à qui l'on avait promis la vie, furent glorifiés de la même manière. Au moyen de ces chapitres il eut réponse à toutes les objections, à tous les reproches ; il se vanta d'avoir manqué à sa parole, et autorisa ses disciples à trahir leurs serments ; il s'excusa de ne point faire de miracles en disant que Moïse et Jésus-Christ en avaient assez faits sans convertir les hommes, et que pour lui il n'était chargé que de la prédication (2) ; il se fit pardonner même sa défaite, même l'avarice qui le portait à s'adjuger plus que sa part des dépouilles de l'ennemi, même le ridicule que jeta sur lui l'infidélité de sa femme Aïcha, fille d'Aboubekre, qu'il avait épousée à l'âge de neuf ans. Certes, l'imbécillité publique lui faisait beau jeu ; mais chacun trouvait son compte à croire en lui. (2) Plus tard il donna comme preuve de sa mission le miracle de la lune fendue en deux, auquel il fait allusion dans le chapitre 54, et que les auteurs arabes racontent ainsi: " Sommé publiquement, pour prouver sa mission, de couvrir le ciel de ténèbres, de faire paraître la lune en son plein et de la forcer à descendre sur la Kaaba (temple) de la Mecque, Mahomet accepta la proposition. Le soleil était au plus haut de son cours, aucun nuage n'interceptait ses rayons. Mahomet commande aux ténèbres, qui voilent aussitôt la face des cieux. Il commande à la lune, et elle paraît au firmament. Elle quitte sa route accoutumée, et bondissant dans les airs, elle va se reposer sur le faite de la Kaaba. Elle en fait sept fois le tour et vient se placer sur la montagne d'Aba-Cobaïs, où elle prononce un discours à la louange de Mahomet. Elle entre par la manche droite de son manteau et sort par la gauche; puis, prenant son essor dans les airs, elle se partage en deux. L'une de ces moitiés vole vers l'orient et l'autre vers l'occident; elles se réunissent dans les cieux, et l'astre continue d'éclairer la terre. " Tel est le commentaire que nous font de ce chapitre de l'Alcoran les docteurs de l'islamisme. N'est-ce point ici l'accomplissement de ce que saint Paul disait : " Il y aura un temps où ils détourneront leurs oreilles de la vérité et s'appliqueront à des fables? (2 Tim. 4,4.) "
Est-il rien de plus puéril, de plus sot ? Voilà pourtant ce que les hommes qui embrassent aujourd'hui l'islamisme sont obligés de croire, pour se dispenser de croire à tous ces miracles de charité de notre Sauveur, les malades guéris, les morts ressuscités, les flots apaisés, les pains multipliés!
La réunion de ces chapitres, dictés par les circonstances, forme un pêle-mêle fatigant à lire, souvent impossible à comprendre, où se retrouvent des histoires plus ou moins altérées de l'Ancien et du Nouveau Testament, des rêveries prises aux évangiles apocryphes qui avaient cours parmi les Orientaux, des fables de l'Inde, des contes arabes et talmudiques, des moralités niaises, mais surtout des redites et des contradictions. Au milieu des doctrines d'extermination qui s'y représentent sous toutes les formes, on voit des conseils de douceur et de tolérance. C'est qu'au commencement Mahomet ne se sentait pas toujours eu force; son langage alors était pacifique, et il commandait à ses fidèles de ne disputer avec les juifs et les chrétiens qu'eu termes honnêtes et modérés. Les habitants de la Mecque se moquaient de ce fatras indigeste qui paraissait par fragments successifs, comme nos feuilletons d'aujourd'hui. A chaque chapitre nouveau c'étaient dans la ville des risées nouvelles. Mahomet, disait-on, est un imposteur et un fou, qui nous répète les fables qu'on lui raconte le matin et le soir ; on nommait les individus de toutes sectes qui lui dictaient son livre. Il répondit en auteur piqué : un chapitre descendit du ciel et défia les moqueurs de rien produire qui fût d'une telle éloquence. Les Mecquois ne relevèrent pas le défi : seul peut-être parmi eux, Mahomet savait écrire.
Plus tard, ses disciples s'étant accrus, il sut autrement répondre aux objections. " Il m'a été ordonné, dit-il, dans la Sonna, de tuer tous les hommes, jusqu'à ce qu'ils confessent qu'il n'y a de Dieu que Dieu, et que Mahomet est son prophète. " Alors on crut à la Mecque aussi bien qu'à Médine. Néanmoins le prophète comprit que l'ignorance des hommes lui était nécessaire. Il se proclama ignorant lui-même, prétendit ne point savoir écrire, et interdit à ses sectateurs l'étude des lettres et de la philosophie. Par le double secours du sabre et de l'ignorance, le Coran devint un livre sacré.
A force de commentaires, on a tiré du Coran et des paroles de Mahomet recueillies par ses compagnons, des bases de législation, une confession de foi, et un corps de morale. Les victoires des hordes arabes, rendues faciles et peut-être nécessaires par l'état de décomposition où se trouvait le monde aux septième et huitième siècles, ont fait le reste. Je n'ai point à parler de la législation des musulmans : ce qui s'y trouve de principes sages est annihilé par le despotisme du prince, par la mauvaise constitution de la famille, par la corruption des mœurs, enfin par la grossièreté ou la férocité de l'individu. On sait ce que cette législation a produit partout. La confession de foi se réduit à treize articles; savoir, l'existence d'un seul Dieu créateur, la mission de Mahomet et la divinité du Coran, la providence de Dieu et la prédestination absolue, l'interrogation du sépulcre ou le jugement particulier de l'homme après la mort, l'anéantissement de toutes choses, même des anges et des hommes, à la fin du monde ; la résurrection future des anges et des hommes, le jugement universel, l'intercession de Mahomet dans ce jugement, et le salut exclusif des seuls mahométans; la compensation des torts et des injures que les hommes se sont faits les uns aux autres ; Un purgatoire pour ceux dont les bonnes et les mauvaises actions se trouveront égales dans la balance ; le passage du pont, plus affilé qu'une épée, jeté au-dessus de l'enfer, qui conduira les bons au paradis, et laissera les méchants tomber dans les flammes éternelles (3). (3) Reland, Confession de foi des musulmans. Le pont aigu se nomme le pont Sirack. Les uns, à la suite de Mahomet, le franchiront comme l'éclair, les autres comme un cheval qui court, ceux-ci comme un cheval qui marche, ceux-là se traînant, le dos chargé de leurs péchés; d'autres enfin tomberont et seront damnés.
On voit d'un coup d'oeil d'où viennent tous ces dogmes. Mahomet n'eu a pas inventé un seul, à l'exception de ceux qui le concernent. Il entend l'unité de Dieu comme les juifs et comme les ariens qui la lui ont enseignée. Il nie que Jésus-Christ soit le Fils de Dieu. Dieu, selon lui, ne peut avoir un fils, puisqu'il n'a point d'épouse ; ce qui ne l'empêche pas plus loin de reconnaître Jésus-Christ pour le Verbe et pour l'esprit de Dieu, né de la Vierge Marie, conçue elle-même sans péché, et qui l'enfanta sans cesser d'être vierge. La théologie de Mahomet reste donc bien au-dessous de la pensée des sages païens, Socrate et Platon, qui entrevoyaient en Dieu une génération spirituelle du Logos ou du Verbe. La prédestination absolue est une erreur des Arabes idolâtres qu'il avait conservée : Ce dogme détruit la liberté de l'homme et fait Dieu auteur du péché ; bien qu'il répugne tellement aux instincts et aux besoins de la nature humaine et de la société que ceux qui l'acceptent ne le puissent mettre complètement en pratique (4); il a été pour les sociétés musulmanes une des principales causes de leur prompte décadence. (4) Les musulmans, assez fatalistes pour en devenir stupides, ne peuvent l'être assez pour cesser d'être hommes. Lorsqu'un danger les menace, ils s'efforcent de le conjurer, ils prient pour détourner la colère de Dieu, et ils ont mille pratiques superstitieuses qui protestent contre l'absolue soumission au destin.
Les idées grossières du pont aigu, de la balance des oeuvres, de la compensation des torts, des plaisirs sensuels du paradis, sont des expressions métaphoriques des anciens écrivains que Mahomet se faisait lire, et qu'il a lourdement prises à la lettre. L'anéantissement des anges et des hommes et leur résurrection, c'est le dogme de la résurrection future, mal entendu et mal rendu par un ignorant. Il est à croire que le prophète n'attachait à tous ces points de doctrine qu'une médiocre importance. Le but manifeste du Coran tout entier, dans ses moindres détails, est d'inculquer ces deux dogmes : il n'y a de Dieu que Dieu, et Mahomet est son prophète; c'est-à-dire de nier toujours, soit directement, soit indirectement, la divinité du Christ, et de renverser sa loi. Il n'est pas jusqu'à l'interdiction jetée sur l'usage du vin qui ne soit dictée par cette pensée sacrilège; en faisant dire à son Dieu que le vin est une abomination inventée par Satan, Mahomet a voulu flétrir et empêcher le sacrifice adorable des chrétiens, plus encore que prévenir les dissensions qui éclataient parmi ses sectateurs lorsqu'ils s'enivraient. La défense de boire du vin n'en est pas moins un des principes les plus admirés par tous ces philosophes qui se récrient contre les abstinences que l'Église catholique impose aux fidèles ; comme si la religion catholique permettait aux hommes de boire du vin jusqu'à s'enivrer! comme si les musulmans, parce qu'ils s'interdisent le vin, s'interdisaient toutes les débauches ! comme si, enfin, l'islamisme n'avait pas plongé des races entières dans un abrutissement pire que l'ivrognerie ! Mais quelle raison donner à des esprits qui, sur le terrain où ils se placent, ne peuvent plus être de bonne foi?
La morale de Mahomet est encore plus mauvaise que ses dogmes. Comme son paradis même n'est, au fond, qu'un lieu de débauches où toutes les passions sensuelles pourront parcourir une échelle de satisfactions immenses, on devine quelles pensées l'attente de pareils biens éveille dans le cœur, et quelles actions elle inspire. L'imposteur ne s'est pas contenté de dégrader la femme en la réduisant à l'esclavage, et de dénaturer l'institution du mariage en permettant le divorce et la polygamie : il souille encore l'union conjugale par les abjections qu'il autorise. La sainte chasteté n'a pas de plus grand ennemi. Cette vertu des vertus, que l'Evangile semble avoir révélée au monde, devait exciter la rage de l'impie : il a fait tout ce qu'il a pu pour l'anéantir. Sous ce rapport les Maures et les Arabes, comme au surplus tous les musulmans, sont, malgré leurs dehors pudiques, d'une corruption que les Européens, malgré leurs fanfaronnades effrontées, n'ont pas atteinte. La polygamie, changeant l'ordre de la nature, a livré les deux sexes au désordre le plus hideux, et les femmes, cette gloire de l'Eglise dans notre France, ne sont en Algérie qu'un troupeau de brutes, dont rien ne peut exprimer la dégradation.
Pour le reste, on sait que les pratiques extérieures, les ablutions, le pèlerinage de la Mecque, remplacent les oeuvres satisfactoires. En commandant la prière, l'aumône et le jeûne, Mahomet, les dégrade et les altère. La prière, qui est d'obligation cinq fois par jour à des heures marquées (5), est une prière d'esclave, une formule vaine, sans amour, sans vie ; nulle part on ne donne à Dieu le doux nom de père, nulle part on n'y dit qu'on l'aime et qu'il faut l'aimer. (5) Cinq fois par jour le muezzin fait entendre, du haut des minarets, l'aden ou appel à la prière :le matin, cebahh; à midi, dhor ; à trois heures et demie aceur; au coucher du soleil, maghreb; deux heures après le coucher du soleil, eucha.
L'aumône chrétienne nous oblige, en temps et lieu, de donner pour nos frères non seulement une partie de notre bien, mais même notre vie, à l'exemple de Jésus-Christ, qui s'est donné et se donne encore tous les jours pour nous, et qui regarde comme fait à lui-même ce que nous faisons au dernier de nos frères ou plutôt des siens. La pratique de cette vertu a sauvé le monde, elle a conservé la vie à des multitudes innombrables de malades et d'indigents, elle nourrit encore dans les sociétés catholiques la plus grande partie des pauvres; elle est si puissante, que là où elle ne se développe point, dans les pays protestants par exemple, aucune institution, aucun effort du gouvernement n'a pu suppléer à ses effets. Pour Mahomet l'aumône n'a été en grande partie qu'un tribut qu'il levait pour lui-même.
Quant au jeûne du mois de ramadan, nuisible au point de vue politique, il est nul comme pénitence : les riches dorment le jour et passent la nuit dans les festins; les pauvres épuisent leurs forces sans corriger leurs moeurs; ce n'est qu'une contrefaçon ou plutôt une parodie du jeûne catholique. Des vertus intérieures, de l'amour de Dieu et du prochain, de la piété, de la mortification des sens, de l'humilité, de la reconnaissance envers Dieu, de la confiance en sa bonté, il n'en est point question dans le Coran. Il permet la vengeance, la peine du talion, l'apostasie forcée, le parjure, et ne condamne que l'idolâtrie. Un musulman croit fermement que, sans l'observation scrupuleuse et minutieuse du cérémonial, le cœur le plus pur, la foi la plus sincère, la charité la plus ardente ne suffiraient pas pour le rendre agréable à Dieu, mais que le pèlerinage de la Mecque, ou l'action de boire de l'eau dans laquelle a trempé la vieille robe du prophète, effacent tous les crimes (6). (6) - Voyez Bergier, Dict. théologique, et Rorhbacher, Hist. univ. de l'Eglise. L'article de Bergier est un chef-d'œuvre d'exactitude et de précision que j'ai pu apprécier au milieu des mahométans d'Alger
Pour bien connaître la morale des musulmans, il suffit de voir quels sont leurs saints, ou marabouts. Un homme qui a quelque peu lu le Coran, et qui peut en réciter des passages de mémoire, s'il sait garder certains dehors, s'il ne boit pas de café, s'il ne fume pas et ne prend point de tabac en poudre, se fait tout de suite un renom de piété merveilleuse et devient en quelque sorte sacré. Quelques-uns de ces personnages, objet d'une miséricorde particulière, ont été vraiment hommes de bien : ils ont, durant toute leur vie, gardé la chasteté, assisté les pauvres, conseillé l'union et la paix. Leurs vertus ont paru surhumaines et leur ont attiré la vénération des peuples. On vit en eux, ce qu'ils étaient en effet, des êtres privilégiés ; la foule les honora sans les comprendre et surtout sans aspirer à les imiter.
Ils ont fondé des familles puissantes, ils ont laissé un tombeau glorifié par de nombreux pèlerinages et par de riches offrandes, ils n'ont point laissé de continuateurs de leur sainteté étrange. Un marabout de cette espèce vivait à Koléa lorsque les Français s'emparèrent d'Alger ; comme pour montrer que ses vertus avaient leur racine dans son âme et non point dans sa religion, il conseilla jusqu'aux derniers instants de sa vie la paix avec les chrétiens, qui l'avaient injustement et impolitiquement persécuté. La sainteté est du reste le partage exclusif des hommes; les femmes n'y peuvent prétendre, du moins n'ai-je jamais entendu parler des femmes marabouts.
Quand les Arabes de Constantine virent pour la première fois des religieuses, ils furent si étonnés et en même temps frappés d'une telle admiration, que ces pieuses filles auraient pu, si on l'avait permis, convertir toute la province. L'âme humaine est faite à l'image de Dieu, et c'est pourquoi rien ne peut assez la dégrader pour que ce qui est vraiment noble et grand ne lui inspire pas aussitôt un profond respect. Mahomet a pu plonger ses sectateurs dans l'ignorance la plus abrutissante et la plus féroce : il n'a pu les rendre aussi pervers qu'il le fut lui-même ; une chose est restée à ces peuples malheureux : c'est l'instinct du bon et du beau, l'instinct de la vérité, l'instinct du salut; par-là l'Europe catholique pourrait les sauver; l'Europe politique et incrédule ne le veut pas ; elle préfère les anéantir. Elle y parviendra, car Dieu les lui livre et leur heure est venue; mais elle n'accomplira qu'avec lenteur, au prix de son sang, et pour sa punition peut-être, l'oeuvre terrible de rendre à la croix, nues et dépeuplées, les terres fertiles qu'elle pouvait lui donner couvertes d'une moisson d'âmes. Il plaît à Dieu d'étendre son royaume en ce monde, il lui plaît d'ôter le sceptre aux farouches ennemis du Christ; mais il ne lui plaît pas qu'on tue les hommes avant d'avoir essayé de les convertir; ceux qui auront aimé mieux verser le sang que prêcher l'Evangile n'auront pas impunément réussi.
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C'était déjà du pipo
M. JL Ventura
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Chantiers nords-africains Trouvé à la BNF 01-1930 N°3
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Hammam à Oran Architecte : M. RENÉ TOURNIER
Le Hammam dont M. René Tournier, architecte à Oran, a conçu les plans et dirigé l'exécution, face à l'esplanade du Village arabe, est un modèle d'architecture mauresque contemporaine. La difficulté consistait à éviter autant la copie servile que la transposition fantaisiste des caractères essentiels de l'art mauresque.
On reconnaîtra que M. René Tournier l'a surmontée avec un plein succès.
Si la façade allie à des motifs purement traditionnels, des éléments nouveaux, d'une simplicité voulue, en rapport avec la destination utilitaire de la construction, en revanche l'intérieur offre la plus pure, la plus authentique et la plus parfaite composition que l'on pouvait attendre en la matière.
Félicitons vivement l'architecte de cette brillante réussite dans un style trop souvent maltraité et déformé, parce que mal compris. Là où d'autres eussent imité, il a su égaler.
A noter que les dimensions restreintes du terrain compliquaient le problème qu'il avait à résoudre et qu'il a su éluder aussi avec bonheur cette difficulté.
M. Gozalvès-Rey, entrepreneur général des travaux et MM. Georgeon et Silve, spécialement chargés des sculptures et moulages, ont apporté à l'architecte une collaboration compétente et dévouée, digne des plus vifs éloges.
Le viaduc de Perrégaux
Le viaduc dit, " de Perrégaux " traverse l'Oued-Habra au kilomètre 53 de la ligne de chemin de fer d'Oran à Kenadza.
Il a été construit sous la direction de M. Tujague, ingénieur en chef des C. F. A. E. et de MM. Quillet, chef d'arrondissement et Donnadieu, adjoint au précédent.
Ce magnifique ouvrage se compose de trois travées de 40 mètres. L'ancien pont n'en comportait qu'une, qui fut emportée par la terrible crue de novembre 1927.
La nouvelle pile et la nouvelle coulée ont été fondées sur caissons métalliques foncés à l'air comprimé et descendus à plus de 10 mètres pour atteindre le terrain solide.
La descente de chaque caisson s'est effectuée en trente jours sans le moindre incident.
C.F.A..E. Ligne d'Oran à Kenadza. Viaduc de Perrégaux. Le premier tablier arrive sous la première palée en rivière, côté rive droite
Le tablier métallique a été monté sur la berge, rive droite, pendant la construction des maçonneries en élévation. Il a été mis en place par lançage, aussitôt la culée rive droite terminée. Il a fallu trois journées pour rouler depuis la berge jusqu'à son appui respectif chaque travée de 120 mètres, pesant 270 tonnes. Le raccordement de la voie a ensuite été poussé avec la plus grande activité et la circulation rétablie sur l'ouvrage définitif, dans les délais prévus par les ingénieurs des C. F. A. E.
C.F.A. E.
Ligne d'Oran à Kenadza. Viaduc de Perrégaux. Lançage des trois tabliers de 40 mètres. Le premier tablier franchit la travée médiane de rive droite vers rive gauche (15 mai 1929).
C'est la Société des Ponts et Travaux en Fer qui a exécuté les fondations à l'air comprimé et la construction du tablier métallique. L'ingénieur chargé par cette importante entreprise de la direction des travaux, conjointement avec les techniciens des C. F. A. E., a bien voulu nous fournir quelques précisions qui complètent la brève description ci-dessus : La largeur du lit de l'Oued-Habra à l'emplacement du Pont de Perrégaux, est de 150 mètres. Les trois travées du viaduc, de 40 mètres de largeur chacune, donnent un débouché total de 120 mètres. La troisième travée est constituée par l'ancien pont, après transformation d'une culée en pile et remplacement du tablier métallique emporté.
C.F.A. E.
Ligne d'Oran à Kenadza. Viaduc de Perrégaux. Lançage des trois tabliers de 40 mètres (16 mai 1929).
Chacune des piles à 3 m. 60 de largeur sur 7 m. 20 de longueur. Les culées sont constituées de voûtes adossées, représentant une largeur totale de 13 m. 50 sur 2, soit 27 mètres. La longueur totale de l'ouvrage est de 154 m. 20.
C.F.A.E.
Ligne d'Oran à Kenadza. Viaduc en trois tracées de 40 mètres,à Perrégaux. Vue prise le 22 juin 1929, les travaux
Des murs de protection sont prévus de part et d'autre de la plate-forme pour la défendre contre les plus hautes crues qui pourraient la menacer. Il est à noter que les culées ont déjà subi trois crues importantes sans subir le moindre dommage, ce qui est une preuve décisive de la solidité de cet ouvrage dont la construction fait honneur : la Société des Travaux en Fer aussi bien qu'aux distingués ingénieurs de la Compagnie des Chemins de Fer Algériens de l'Etat.
LES RICHESSES DU SOUS-SOL ALGERIEN
Par André Doria
Les gisements miniers, actuellement connus en Algérie, permettent déjà de classer la Colonie parmi les pays richement dotés par la nature. Il semble que l'on soit à la veille de découvertes nouvelles et que l'opinion publique qui, jusqu'ici, semblait se désintéresser de la question minière, veuille renoncer à son indifférence coupable et prêter quelque attention aux efforts des chercheurs.
Le moment nous semble donc propice à faire un tour d'horizon et, sinon à dresser l'inventaire de nos exploitations, - ce qui sortirait du cadre d'un simple article de revue, - au moins à jeter un rapide coup d'œil sur les résultats obtenus jusqu'à ce jour, de manière à se rendre compte de la voie dans laquelle il convient de s'engager. Il n'est pas douteux qu'en ce qui concerne le fer et les phosphates, l'Algérie compte parmi les plus riches pays du monde. Leur extraction occupe un grand nombre de personnes et tend à prendre, de mois en mois, une extension plus considérable.
Le fer est extrêmement abondant ; on en découvre sans cesse de nouveaux amas. La région de Duperré attire actuellement l'attention des prospecteurs ; il semble que nous devions sous peu nous attendre à des découvertes remarquables dans les environs immédiats de ce centre. Dans ce cas, ils viendraient s'ajouter à ceux de Sebabna et de Beni-Saf, du groupe oranais, des Beni-Aquil, de Larrath, des Zaccars, de Rouïna et du Mouzaïa, du groupe d'Alger, de Timezrit, des Beni-Felkaï, du Filfila et de l'Ouenza, du groupe constantinois.
Les productions sont massives. L'Ouenza touche au million de tonnes ; elle attend une augmentation de la capacité d'évacuation du chemin de fer pour tirer, des aménagements imposants qu'elle a réalisés, tout le parti qu'elle espère. On compte beaucoup, d'ailleurs, sur l'électrification de la ligne Bône-Duvivier-Tébessa pour obtenir le rendement cherché. Les dernières statistiques mentionnent l'existence à l'Ouenza de trois compresseurs de 120 C.V. et de 100 marteaux à air comprimé. Ces moyens matériels ont, depuis, été renforcés, et d'autres dépendances de toute espèce sont venues s'ajouter aux cinquante bâtiments d'habitation pour le personnel de l'usine et aux installations somptueuses que nous avons visitées en 1926.
On notait, à cette époque, que l'industrie extractive du fer comprenait 25 exploitations avec un ensemble de plus de 7.000 ouvriers, qu'elle utilisait deux millions de kilowatts et que sa production approchait rapidement de deux millions de tonnes. Si ces chiffres n'ont pas suivi la progression rapide que les optimistes espéraient, il y a lieu de penser que c'est à la suite de la crise de la main-d'œuvre ; mais, de toute manière, et quoique nous n'ayons pas sous les yeux les chiffres de 1929, on ne saurait parler de régression, ni d'abandon en masse des exploitations secondaires. En général, la teneur des minerais de fer algériens oscille autour de 50 % ; à l'instar de ceux de Bilbao, ils ne contiennent presque pas de phosphore. Ce sont en général des hématites ou des magnétites, avec quelque peu de limonite dans le département de Constantine.
Les minerais algériens sont recherchés aussi bien par la métropole que par l'étranger ; nous en achètent, la France, l'Italie, l'Angleterre, les Pays-Bas, l'Espagne, l'Allemagne, la Belgique, le Luxembourg, la Suède, la Pologne, les Indes hollandaises, le Portugal et la Suisse. Comme on peut s'en rendre compte, les débouchés ne manquent pas ; parmi les acheteurs de minerais de fer, nous n'avons que l'embarras du choix. Nous devons en conclure que, même si de nouvelles mines ou minières devaient entrer en exploitation, nous n'aurons pas à redouter une crise de surproduction ou de pléthore. La seule précaution à prendre, et elle est d'importance, est un aménagement rationnel des voies ferrées en vue de leur permettre d'assurer l'évacuation des produits miniers sans arrêts, ni embouteillage. Il faut bien dire que ce n'est pas toujours le cas, quels que soient, dans ce but, les sacrifices consentis par la collectivité.
Néanmoins, les efforts des chercheurs doivent être attentivement suivis, sans cesse encouragés ; le marché n'a donné, jusqu'au moment où nous écrivons ces lignes, aucun signe de faiblesse. Il serait bien surprenant que ces heureuses dispositions ne se maintiennent pas. Si les gîtes de plomb et de zinc ne sont pas aussi importants, ils sont loin d'être sans intérêt. Le massif des Traras, les monts de Tlemcen, en Oranie, les mines de Sakamody, de 1'Ouarsenis, de Chabet-el-Kohol, du Guerrouma, dans le département d'Alger, celles de Kef-Seinmah, d'Aïn-Barbar, d'Aïn-Arko, de Hammam-N'Baïl, de Sidi-Kamber, de Mesloula en comportent de fort riches qui font l'objet d'une exploitation intense.
La raréfaction du plomb sur le marché mondial, en même temps que la multiplicité de ses applications, en a grandement augmenté la valeur et, aussi bien que le zinc d'ailleurs, avec lequel il voisine dans la plupart des cas, il constitue un minerai de grand prix. Il est à noter que les gîtes de plomb et de zinc sont plus nombreux que les amas de fer, mais ils sont bien moins riches et, à de rares exceptions près, ils se présentent sous la forme de filons qui manquent trop souvent de continuité et de régularité. Par contre on note de jolis amas de calamine dans de très nombreux points du département de Constantine et l'exploitation de la plupart d'entre eux est nettement rémunérateur.
On peut donc dire, pour les deux métaux, plomb et zinc, qu 'il ne faut pas tabler, même pour des appréciations optimistes, sur une production annuelle supérieure à 75.000 tonnes, chiffre qui pourra sans doute être exceptionnellement atteint, mais bien difficilement maintenu. Le cuivre a donné en Algérie de grandes espérances, il a causé aussi de très cruelles désillusions.
Plus que les filons de plomb, les filons de cuivre manquent en général de régularité. D'une richesse remarquable aux affleurements, ils s'appauvrissent très rapidement en profondeur et il ne reste bientôt plus, entre les salbandes qu'une gangue stérile, mouchetée de loin en loin par quelque peu de chalcopyrite ou d'azurite. Les concessions des départements d'Oran et d 'Alger ont été abandonnées les unes après les autres.
Un mystère impénétrable pèse sur les richesses que peut encore contenir la concession de Mouzaïa. Un nous a montré des échantillons splendides de minerai et il nous a été certifié qu'une exploitation rationnelle, entreprise avec des capitaux suffisants, pourrait donner des résultats remarquables. Comment le croire, alors qu'on songe maintenant à n'exploiter que le fer de cette immense concession de cinq mille hectares ? On a dit, avec juste raison, que les minerais de cuivre ne tenaient qu'une place réduite dans les exportations de la Colonie. Il est à signaler, en effet, que quelques gisements sont seuls exploités dans le département de Constantine : Boudjoudoun, Aïn-Barbar, entre autres.
Par contre, la concession d'Aïn-Barbar, qui est encore en voie d'exploration, s'affirme une affaire excellente, qui soutiendra facilement une production annuelle oscillant autour de 3.000 tonnes.
Nous pensons, avec de très bons prospecteurs, que des recherches sérieuses pourraient aboutir à des découvertes intéressantes, même en les localisant sur des points reconnus, mais négligés jusqu'à ce jour. Avant la guerre, un syndicat s'était formé pour la révision complète de tous les gîtes connus et encore libres ; il est vraiment dommage que la mobilisation, en dispersant ses membres, ait arrêté ses investigations. L'idée est à reprendre et à suivre. Les fluctuations nombreuses et parfois décevantes du prix de l'antimoine ont lassé les exploitants de nombreuses affaires, tant en France qu'en Europe. En Algérie, on a recouru, pendant la guerre, aux gisements d'Aïn-Kerma et de Hammar-N'Baïl, pour les besoins de la défense nationale.
Aïn-Kerma a seule continué son exploitation après l'Armistice. On lui assignait récemment une production annuelle de près de 2.000 tonnes ; mais ce chiffre paraît ancien et nous n'avons pu en obtenir confirmation. Nous ne le donnons que sous réserves. On n'a, jusqu'ici, trouvé de mercure, en quantité suffisante pour justifier une exploitation, que dans les mines de Ras-eI-Mà, près de Jemmapes, des Beni-Salah, aux environs de Collo, et de Taghit.
Dans cette dernière, les résultats justifièrent la construction, vers 1902, d'une usine à mercure qui produisit, en 1903, 18.335 kilos de mercure. Aux Beni-Salah, on a trouvé des passages très riches, c'est-à-dire titrant environ 13 %, mais aussi de peu d'étendue. En général le mercure se présente en Algérie à l'état de cinabre, imprégnant des filons de galène et de blende.
L'arsenic n'a guère été découvert en abondance. Il existerait, dans les environs de Bône, aux Karézas, une lentille de pyrite arsenicale au niveau de la couche de minerai de fer ; comprise dans les gneiss, elle aurait été, en 1894, l'objet de quelques recherches qui n'ont pas été poursuivies. Il semble que les investigations entreprises, sur certains points du département de Constantine, en vue de découvrir des gîtes d'arséniate de fer, ne doivent pas être couronnées de succès. Il ressort de ces données que l'arsenic, ainsi d'ailleurs que le chrome et le nickel, n'existent dans la Colonie que sous forme d'échantillons. Nous en avons fini avec les mines métalliques. Elles sont incontestablement, et demeureront longtemps encore, les plus importantes de l'Algérie.
Les géologues qui ont nié jusqu'ici, dans des écrits restés fameux, jusqu'à la possibilité de découvrir, dans le sous-sol nord-africain, des gisements de combustibles et d hydrocarbures, semblent évidemment être pris de court en présence des exploitations de Kenadza (houille) et de Messila (pétrole). Mais on ne saurait, sans s'exposer à de réelles déceptions, fonder, sur ces sortes de richesses, des espoirs trop enthousiastes.
Des traces de pétrole peuvent être citées à l'actif de presque toutes les régions de l'Algérie. Mais il semble que ce soit le département d'Oran qui ait, jusqu'ici, fourni les indices les plus accentués. Dans cette circonscription administrative, des sondages scientifiquement exécutés, ont donné naissance à des jaillissements, notamment des deux côtés de la vallée du Chélif, du Nord, dans le Dahra, aux environs de Relizane, au Sud, à Tiliouanet.
Certains forages ont été poussés jusqu'à 1.200 mètres. Notons pour être complets que des suintements de pétrole ont été signalés près de Clairfontaine, sur la ligne de Souk-Ahras à Tébessa. Diverses considérations d'ordre technique, et surtout financier, s'opposent momentanément à entreprendre, sur ce point, des travaux d'envergure suffisante pour aboutir à un résultat pratique.
Les milieux compétents, sur l'avis des spécialistes, estiment, toutefois, que l'on aurait grand tort de négliger l'Algérie au point de vue des richesses en hydrocarbures. De sérieux indices existent partout de la présence du pétrole et des recherches bien conduites pourraient être couronnées de succès. Quoi qu'il en soit, actuellement, un seul puits a été mis en exploitation régulière entraînant, à Oran, la construction et le fonctionnement d'une usine de raffinage des produits extraits ; cette usine est équipée pour livrer au commerce l'éther de pétrole, l'essence et l'huile, et fournir le mazout nécessaire à quelques établissements industriels.
Certaines légendes se sont accréditées dans le public en présence des résultats obtenus par les sondages. Il faut tenir compte, à ce sujet, de l'imagination populaire et de la tendance à l'exagération et à la déformation des faits que manifestent presque toujours les témoins indigènes. Néanmoins, il peut être dit que le Dahra n'a pas fourni sa dernière tonne de pétrole et que la question demeure entière. Souhaitons qu'une société se monte bientôt, suffisamment puissante pour la trancher, dans le sens que souhaitent unanimement les algériens.
Comme nous le disions plus haut, si l'ouverture à l'exploitation de la houillère de Kenadza a infligé un démenti cinglant aux géologues, qui niaient la possibilité de l'existence en Algérie de tout gîte de houille susceptible d'une utilisation industrielle durable, il n'en est pas moins vrai que les rechercher effectuées pour la découverte de gisements de houille, suffisants à satisfaire aux besoins de l'industrie du pays, n'ont encore abouti à aucun résultat probant. Certes, l'étage carboniférien est largement représenté, mais les pointements étudiés à cet égard sont demeurés stériles, notamment dans la région d'Oudjda, dans le Sud Oranais et à Condé-Smendou, près de Constantine.
En 1917, le capitaine Cao-Van, en découvrant à Kenadza, la première couche de charbon exploitable a de nouveau ouvert le débat qui ne semble pas près de se terminer. La houillère de Kenadza, aménagée aussitôt, a été concédée à l'administration des Chemins de Fer Algériens de l'Etat, qui assure son exploitation dans des conditions très scientifiques et très satisfaisantes.
On se trouve là en présence d'une houille maigre (5e catégorie de la classification de Grimer) donnant de bon résultats pour le chauffage des locomotives de la ligne Sud-Oranais. On estime que la houillère de Kenadza pourra fournir, une fois son équipement effectué, 30.000 tonnes de combustibles. La couche reconnue est assez faible ; toutefois des travaux de prospection effectués dans la région donneraient des résultats particulièrement encourageants. L'Algérie ne s'est pas avérée plus riche en gisements de soufre, dont il eût été désirable de découvrir de grosses quantités, tant pour le traitement des vignobles au moment critique que pour l'industrie de transformation des phosphates qui en eût absorbé de très grandes fournitures.
Or, nous ne nous trouvons qu'en présence de gîtes de pyrite, assez nombreux sur le littoral où ils sont en relation avec les terrains éruptifs, mais sans importance, et de l'amas de soufre natif d'Héliopolis, peu activement exploité. Toutefois, les concessions d'Azouar et d'Aïn-ben-Mérouane, dans le département de Constantine réalisent un chiffre d'extraction suffisamment marquant pour mériter d être citées. Il nous reste à parler des mines de sel et de sel gemme, ou plus exactement des gisements de ce minéral. Le sel est extrêmement abondant en Algérie, trop même puisque, dans le département d'Oran notamment, il imprègne d'immenses étendues de terrains où il empêche toute culture.
On trouve de très beaux gîtes de sel gemme dans le Sud où il est associé parfois intimement avec le gypse, au sein de roches éruptives. Les indigènes utilisent les salines naturelles en extrayant les dépôts que laissent, par évaporation, les eaux saturées de ce chlorure. On répugne, semble-t-il, à donner, en Algérie, des concessions de sel gemme, à cause des droits d'usage que prétendent posséder les tribus sur la plupart des gisements. On a cependant, en 1924, attribué la concession des sources salées du Djebel-Zouabi, sur le territoire de la commune mixte de Sedrata, dans le département de Constantine.
En ce qui concerne les phosphates, il convient de rappeler qu'un énorme banc en traverse la Colonie de l'Est à l'Ouest, présentant toutefois des difficultés d'extraction qui s'opposent, en certains points, à sa mise en valeur. Tel quel, il constitue cependant une source de richesses inépuisables.
Les phosphates algériens, se prêtant remarquablement à la transformation en superphosphates, donnent aisément 14 à 15 % de teneur en acide phosphorique.
Des usines se sont créées dans les trois départements pour procéder à cette transformation. Malheureusement, il faut citer des passages très pauvres ; c'est ainsi que les gisements importants découverts aux environs de Boghari ne sont, bien que traversés par la voie P.-L.-M., susceptibles d'aucune utilisation, leur teneur en P2 O5 étant trop basse pour pouvoir être utilement relevée. Nous permettra-t-on de mentionner quelques carrières dans cette étude succincte du sous-sol algérien, dont chaque partie mériterait de plus longs développements? De belles carrières de grès ouvertes sur le littoral, notamment à Herbillon, sont l'objet d'une exploitation intensive et libèrent la Colonie de toute fourniture étrangère de ce genre.
Les carrières de marbre méritent un alinéa spécial.
Le département d'Oran en possède cinq, dont deux renommées en raison de l'onyx translucide de toute beauté qu'on y recueille. Elles sont situées, l'une près du centre de Pont-de-l'Isser, à Aïn-Tek-balet, il 30 kilomètres de Tlemcen, l'autre, près du marabout de Sidi-Brahim, à 12 kilomètres de Nemours. Une carrière située à Djouanif, près de Rachgoun, donne un marbre rose veiné, tandis que l'exploitation du Djebel Orousse, dans les environs d'Arzew, fournit un marbre couleur de chair d'une très grande finesse de grain.
Dans le département d'Alger, on cite des carrières de marbre du Chélif, de Dra-el-Mizan, d'Oued-Fodda, de Teniet-el-Hâad, les porphyres d'Aumale, les carrières de marbre brèche nummulitique du Fondouk de Marengo.
Dans le département de Constantine, il convient de mentionner la carrière d'Aïn-Smara, dont les marbres sont devenus célèbres, celle de Bône, celles du Filfila et celle Bougie. Il en existe aussi à Oued-Athménia et à Guelma. Les pierres à plâtre se présentent un peu partout et sont l'objet d'une exploitation intensive qui satisfait à tous les besoins locaux. Aucune ne présente de particularités suffisantes pour être citée nommément. Mentionnons seulement un beau gisement d'albâtre aux Ouled-Djellal, à proximité de Biskra, dont le rendement oseille annuellement autour d'une centaine de tonnes.
Voici donc un rapide coup d'œil sur les richesses du sous-sol algérien. Nous n'avons pas la prétention d'avoir épuisé le sujet qui mériterait de bien plus longs développements. Il nous semble néanmoins que ce raccourci, pour incomplet qu'il soit, donne mieux que ne l'aurait fait un exposé plus substantiel de la question, un aperçu du problème minier algérien. Nous voyons nettement les possibilités d'avenir auxquelles peuvent prétendre les recherches, selon le sens dans lequel elles seront orientées et nous n'avons plus à entretenir d'illusions, au moins en ce qui concerne certains domaines.
Nous avons, dans de précédents articles, indiqué les répercussions profondes que pouvaient avoir, sur le sort des exploitations minières algériennes, les augmentations irréfléchies des tarifs ferroviaires et les dispositions légales draconiennes qu'un Parlement, ébloui par certaines richesses et plus préoccupé de démagogie et de surenchère électorale que de nécessités économiques, avait voté dans des moments de réelle aberration. Nous aurons l'occasion d'y revenir.
Notre but, absolument désintéressé, serait atteint, si des syndicats de techniciens, pourvus des moyens matériels nécessaires, se décidaient à procéder à un inventaire définitif des richesses du sous-sol algérien : nous avons la certitude que chacun y trouverait son compte : et la collectivité, et les capitalistes clairvoyants qui auraient le courage civique et le désintéressement d'y investir des fonds suffisants.
ANDRÉ DORIA.
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Célébration d'un mariage !!!!
Envoyée Par Eliane
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Samedi dernier, j'étais à la mairie pour un mariage.
Quand le maire a dit : "S'il y a une personne qui s'oppose à ce mariage qu'elle se manifeste maintenant ou se taise à jamais". Alors du fond de la salle, il y a une femme enceinte qui s'est levée et a commencé à s’avancer dans l'allée avec un enfant de 3 ans à la main. Le marié transpirait; la mariée s'est évanouie. Tous les cœurs battaient à tout rompre.La tension était maximum !!!
Arrivée devant le maire, elle dit: "Quand on est derrière, on n’entend pas bien...."
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LES CRIMES DE L’EPURATION
Par M.José CASTANO,
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« Il y a deux histoires, l’une que l’on enseigne et qui ment, l’autre que l’on tait parce qu’elle recèle l’inavouable » - (Honoré de Balzac)
Si l’on en croit l’historien Henri Amouroux, les Français étaient majoritairement pétainistes jusqu’au débarquement en Normandie le 6 juin 1944. Mais l’histoire d’après-guerre, écrite et enjolivée par les gaullistes et les communistes, a scindé le pays, de façon assez caricaturale, en deux camps : les résistants et les « collabos », ce qui permettait de minimiser les crimes commis à la libération : une période appelée « l’épuration » et qui, hélas, justifie bien son nom !
Qu’on le veuille ou non, la France de 1940 à 1944 a été pétainiste et passive à 90 ou 95%. Il y a bien eu une poignée, une faible proportion de la population, pour fournir les « résistants de la première heure ».
En novembre 1941, la rupture du pacte germano-soviétique a fait basculer des communistes dans la résistance puis, l'instauration du STO en mars 1942, a poussé plus massivement des jeunes vers les maquis. Mais la résistance restera cependant marginale jusqu'au débarquement allié du 6 juin 1944.
Dans les clichés de cette époque trouble, on a retenu des résistants -gaullistes, communistes, socialistes- et une droite « maréchaliste » voire collaborationniste, ce qui relève des « mensonges de l’Histoire ».
La droite d’avant-guerre était, dans son immense majorité fortement antiallemande. Deux partis, exclusivement, se déclaraient fascistes : le « Faisceau » de Georges Valois et le « Franscisme » de Marcel Bucard.
Seul le premier avait des accointances avec l'Italie fasciste. Le chantre de la collaboration fut Pierre Laval, ancien député socialiste. Les partis les plus collaborationnistes furent le « Parti Populaire Français » créé et dirigé par Jacques Doriot, ancien député-maire communiste de Saint-Denis qui mourra sous l'uniforme allemand et le « Rassemblement National Populaire » du député socialiste Marcel Déat, éphémère ministre de l'aviation en 1936.
La droite nationaliste, souvent favorable au maréchal Pétain, va s'impliquer massivement dans la résistance. Son premier martyr connu fut l'officier de la « Royale », Honoré d'Estienne d'Orves, fusillé au Mont-Valérien, le 29 août 1941. L'amiral Darlan était sur le point d'obtenir sa grâce quand, le 21 août, le Communiste Pierre Georges, futur « colonel Fabien » -qui ne sera qu’un pseudonyme que les communistes s’empresseront de sacraliser- tira dans le dos d'un officier allemand, l'aspirant Moser, au métro « Barbès ». L'histoire officielle n'a pas retenu ce détail, ni le fait que l'aspirant Moser attendait le métro sans arme, quand Pierre Georges lui a (héroïquement) tiré dans le dos. En représailles, cent otages sont exécutés dont Honoré d'Estienne d'Orves.
Hélas trop souvent, tels les ouvriers de la dernière heure, certains résistants tardifs se montreront les pires épurateurs (parfois pour faire oublier un passé de « collabo » ou une fortune bâtie en faisant du marché noir.)
C’est une époque où l’armée française, qui veut se persuader qu'elle a gagné la guerre, reconstitue ses effectifs en régularisant des FFI et des FTP communistes. Heureusement, avant d'en faire des militaires d'active, on envoie ces cadres au rabais tester leur niveau de connaissance à l'école des officiers de Cherchell, en Algérie. L'ancien député Marcel Bouyer, lieutenant FFI, ex-agent de liaison dans la poche de Royan, racontait en riant :
« Cherchell, c'était impayable ! Des gens y rentraient avec des galons de colonels et en ressortaient... sergents. ». Il est vrai que l'inflation aux galons était monnaie courante à l'époque : Jacques Delmas (Chaban dans la résistance), futur maire de Bordeaux, aspirant en 1939, sera... général en 1944, à 27 ans. Malgré des états de service honorables, on n'avait plus vu ça depuis Bonaparte ! Mais, en ces temps troublés, tout est permis, il suffit d'oser ! On a même vu, chez les FTP, des « colonels à 6 galons » (un colonel en porte 5) dont un qui avait échoué à son peloton de… caporal en 1939.
De Gaulle, décorant à Bordeaux une rangée d'une douzaine de « colonels » FFI ou FTP trouve, en bout de file, un simple capitaine auquel il déclare en souriant : « Vous ne savez pas coudre ? »
Tout ceci pourrait prêter à sourire, mais la France de la libération, c'est aussi celle des crimes de l'épuration qui demeureront une honte et entachera à jamais notre Histoire…
A la libération, en métropole, commencera une kyrielle de procès, plus ou moins bâclés, plus ou moins expéditifs, mais avec une apparence de légalité. Intransigeance d’une justice partisane et injuste : le 27 janvier 1945, la cour de justice de Lyon rend son verdict : Charles Maurras, 76 ans, l'un des écrivains les plus influents de son temps, est condamné à la réclusion perpétuelle et à la dégradation nationale pour « intelligence avec l'ennemi ».
Si quelqu'un n'avait jamais eu d'« intelligence » avec l'Allemagne, c'était bien Maurras. Lutter contre le germanisme avait été l'un des buts de sa vie. Mais nous étions en 1945 et le seul fait d'être proche de Pétain valait d'être taxé aussitôt du crime de collaboration… donc de traître.
Durant la même période s’ouvre le procès de Robert Brasillach, directeur du journal « Je suis partout ». Condamné à mort, il a bénéficié d'un soutien massif des intellectuels -gaullistes et communistes, entre autres- qui ont signé une pétition pour demander sa grâce à De Gaulle. Le « premier résistant de France » refusa son recours en grâce et Brasillach fut fusillé le 6 février 1945 au fort de Montrouge.
De Gaulle justifiera sa décision, plus tard, par « son indignation d'avoir vu Brasillach posant en uniforme allemand sur la couverture d'un magazine ... ». Oui mais voilà, Robert Brasillach n'a jamais porté l'uniforme allemand. De Gaulle l'a simplement confondu avec Jacques Doriot. Un « détail » peu glorieux qui entache la « belle histoire » du gaullisme…
Le 15 août 1945, en plein été, la cour rend son verdict au procès Pétain : la peine de mort. Ce vieux maréchal, qui, en juin 1940 avait « fait don de sa personne à la France pour atténuer ses malheurs » paie pour la lâcheté de tout un peuple.
En effet, arrêtons de faire croire que ce vieillard aurait fait, avec la complicité de Pierre Laval, une sorte de coup de force pour s'emparer du pouvoir. Rappelons les faits : les parlementaires français ont accordé les pleins pouvoirs à Pétain par 569 voix pour et 80 contre, soit, en gros, 85% des suffrages exprimés. Ce vote eut lieu le 10 juillet 1940. Comment ose-t-on écrire que la France et ses représentants légaux ne pardonnaient pas au maréchal d'avoir demandé les conditions d'un armistice le...18 juin ? Ils ont eu le temps de la réflexion et ont donc voté en leur âme et conscience.
Dans un entretien à Valeurs actuelles en date du 13 décembre 1993, l’historien, Henri Amouroux, déclarait : « Le gaullisme a imposé l'idée qu'il ne fallait pas signer cet armistice et que Vichy était illégitime. C'est fabuleux ! Mais, ce n'est pas sérieux ! ».
L'épuration a été sanglante dans presque toute la France. Citons, par exemple, les « purges » et règlements de compte effectués, en toute impunité, par les FTP du Limousin. Des comportements monstrueux qui finiront par irriter puis indigner Georges Guingouin, commandant le « régiment de marche du Limousin » (FTP), bien qu'il s'agisse de ses propres troupes. Guingouin, maire de Limoges à la libération, sera exclu du PCF après un long procès « stalinien » ; il avait osé écorner le mythe d'une France combattante pure, incarnée par les communistes !
L'épuration, c'est aussi cet exploitant agricole en Charente, Paul de M...., qui a vu son père et son frère fusillés sous ses yeux parce qu'ils étaient aristocrates, catholiques et châtelains. L'enquête prouvera qu'ils aidaient la résistance non-communiste.
Robert Aron, historien de la période de l’épuration, note : « C’est un véritable armorial, un annuaire des châteaux ou un bottin mondain de province que l’on pourrait constituer avec les victimes. D’autant que beaucoup d’entre elles ont eu le tort inexpiable, tout en étant antiallemandes, de faire confiance à Pétain, ou bien d’être, dans la résistance, d’un camp différent de celui de leur assassin… ».
C'est aussi, cette jeune fille, catholique et cheftaine des guides de France, qu'on viendra chercher le jour de son mariage pour la fusiller devant ses proches au motif que sa famille -mais pas elle !- aurait été « collabo... C'est cet amiral en retraite, proche du maréchal Pétain, que les épurateurs vont écarteler entre deux camions en le brûlant à la lampe à souder...
C'est le comte Christian de Lorgeril, parent de d'Estienne d'Orves, mais à qui on reproche son château et ses idées monarchistes. Il est arrêté le 22 août 1944 : « Complètement nu, le malheureux dut s'asseoir sur une baïonnette. Puis il eut les espaces métacarpiens sectionnés, les pieds et les mains broyés. Les bourreaux lui transpercèrent le thorax et le dos avec une baïonnette rougie au feu. Le martyr fut ensuite plongé dans une baignoire pleine d'essence à laquelle les sadiques mirent le feu. Leur victime s'étant évanouie, ils le ranimèrent pour répandre ensuite sur ses plaies du pétrole enflammé. Le malheureux vivait encore. Il devait mourir, 55 jours plus tard, dans les souffrances d'un damné... ». Ce récit, d’un sadisme écœurant, est paru dans le quotidien « L'Aube » en novembre 1950. Nous étions revenus aux pires heures de la Révolution de 1789 !
Parmi la faune de barbares « résistants » de l’époque, figurait un certain Henrot, responsable, entre autres, du massacre de la famille de Buffières et du pillage de leurs propriétés de Dolomieu et Milliassière, près de Grenoble. Le rapport d’enquête établit que : « Le 16 août 1944 au matin, une équipe d’une dizaine d’hommes fut désignée et placée sous la responsabilité d’Henrot, pour se rendre au château de Dolomieu afin de ramener au maquis le comte et la comtesse signalés comme collaborateurs… Lourdement armés, ils enfoncèrent la porte et abattirent philibert venu à leur rencontre les bras levés. Il fut abattu d’une rafale de mitraillette… Son épouse, qui protégeait leur petit garçon Michel, resta au premier étage… Marcelle et son fils Michel furent emmenés au camp du Châtelard… Arrivée au camp, Marcelle fut soumise aux pires tortures… une nuit d’orgies, devant son fils… Marcelle fut exécutée par ordre ainsi que son fils, sans qu’il soit question de la mise en jugement ou d’une décision de condamnation… ».
Ce rapport d’enquête stipule que l’enfant de 5 ans reçut une balle dans la tête, allongé sur le corps de sa mère.
Philibert de Buffières avait un frère en camp de concentration. Il y mourra. Son fils Bernard était sous-officier dans l’armée de Lattre.
Quelques jours plus tard, le 22 août, toujours sous les ordres du « lieutenant » Henrot, la bande investit le domaine de Milliassière : « Elisabeth de Buffières nota dans son livre de messe, une phrase prémonitoire :« Aimer c’est se donner jusqu’au sacrifice. 22/08/1944 ». Les FTP pillent et saccagent le château. Puis, vers 22h30 ils repartent vers d’autres forfaits : « Elisabeth ne réapparaissait pas… Etendue sur son lit, elle avait reçu trois balles de revolver dont une dans la tempe, après avoir été violée… »
Le « lieutenant » Henrot, lui, ne rendra jamais de compte à la justice : tué d’une balle en pleine tête (sans doute tirée par un de ses hommes), le 3 septembre, place des Terreaux, à Lyon, durant la libération de la ville. Le nom de ce « grand résistant » figure quelque part, sur un monument aux morts « pour la France ».
Il existe un autre volet de l’épuration qu’on a trop tendance à minimiser : celui des femmes tondues.
Pour les « épurateurs », le fait de coucher avec l’occupant était sanctionné, à minima, par la tonte des cheveux. Ces femmes tondues étaient accusées de « collaboration horizontale », un acte qui n'est pas incriminé dans le code pénal et qui n’a donc rien d’illégal. Certaines ont été lynchées, violées, torturées ou tuées. Le compte de ces victimes est difficile à établir. On parle de 20 ou 30 000, peut-être plus ?
Au nom de l’épuration, on a martyrisé et tondu des femmes amoureuses (celles, par exemple, qui refusèrent de quitter leur concubin ou leur mari allemand, lors des évacuations de civils des bases de sous-marins de Saint-Nazaire, Lorient et Dunkerque), puis celles qui, après tout, n’ont fait que leur métier (entraineuses, prostituées…). On se souvient de la tirade de la comédienne Arletty à qui on reprochait un amant allemand et qui répondit de sa voix gouailleuse et nasillarde : « Et alors ? Mon cœur est français mais mon cul est international ! ».
Après-guerre, des femmes tondues, battues, violées ont tenté des actions en justice contre leurs bourreaux mais leur action a été disqualifiée, elles n’étaient pas considérées comme des victimes. Le chiffre officiel de l'épuration, communiqué par Adrien Texier, alors ministre de l'intérieur, au « colonel Passy » (le capitaine Dewavrin) est de 105 000 victimes. Ce chiffre émanait des rapports des préfets. Il n'a jamais trouvé de démentis sérieusement étayés.
On a toujours tendance, pour minorer voire légitimer les crimes de l’épuration, à les mettre en parallèle avec ceux de la Milice, de sinistre mémoire. Mais les exactions barbares de la Milice, dans les derniers mois de la guerre, représentent entre 2 000 et 5 000 victimes. C’est odieux et énorme (sur une courte période et avec des effectifs armés d’environ 10 à 15 000 hommes à peine) mais cela représente de 2 à 5% maximum des crimes commis par les FTP et/ou d’autres (vrais ou faux) résistants… Durant la seconde guerre mondiale, sur le sol de France, les « purges » de la libération et les bombardements anglo-américains firent, officiellement, 3 à 4 fois plus de victimes civiles que celles attribuées aux nazis.
« C'est la mémoire qui fait toute la profondeur de l'homme » soutenait Peguy. Dans le but de promouvoir une vérité historique par trop malmenée, Eric de Verdelhan –avec la sagacité qu’on lui connaît- a réussi la prouesse de transmettre dans son livre « Les massacres oubliés », cette mémoire si maltraitée de nos jours...
Jusqu’ici, l’Histoire n’a été qu’un recueil de mensonges, d’ironies, de bouffonneries, un amoncellement de massacres et de cris de douleur. C’est ce qui est lassant chez elle : cette trame toujours semblable sous l’infini variété des motifs, cette lutte constante pour un chimérique pouvoir, ces victoires perdues, ces espoirs trahis, ces décadences, ces chutes, ces reniements, ces efforts vers un avenir qui se dérobe sans fin et qui ne relâche rien de ses exigences sanguinaires, donne une image de l’homme dont on ne saura jamais si elle exprime sa grandeur ou au contraire sa misère.
Albert Camus soutenait que « seule la vérité peut affronter l’injustice. La vérité ou bien l’amour ». Un homme qui écrit a charge d’âme, tout livre est un plaidoyer. Eric de Verdelhan, nous livre, ici, une étude réaliste à base de faits et de vérités vraies à l’histoire morale du XXème siècle.
José CASTANO e-mail : [email protected]
Dans cet ouvrage qui relate bon nombre de « massacres oubliés », tels ceux de la Vendée ou de Katyn (entre autres), un grand chapitre est consacré à la guerre d’Algérie. Le génocide des harkis est fidèlement retranscrit ainsi que les massacres perpétrés sur la communauté européenne d’Oran, le 5 juillet 1962… d’où le titre de l’ouvrage : « Oran, 5 juillet 1962 (et d’autres massacres oubliés) » Adresser commande à : Eric de Verdelhan - 132 avenue de Nivelles, 17100 Saintes. Prix : 18€ + 4 € de frais de port. (Règlement à la commande)
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« Il y a une jeune école historique qui veut mener une sorte de guerre privée et qualifiée d'héroïque contre le gouvernement de Vichy. Il me paraît absurde de renverser les choses au point de dire que non seulement le gouvernement a été complice mais qu'il a pris l'initiative d'une entreprise de répression des juifs. Je me demande parfois si, contrairement à l'idée commune, la part de sacrifice dans la politique et la conduite du maréchal Pétain n'ont pas eu des effets plus certains et positifs sur le salut des juifs que sur le destin de la France ». - " (Annie Kriegel, journaliste-historienne Juive, ex militante communiste – Entretien à Valeurs actuelles, 25 mars 1991). ")
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Le camion de la DDE
Par M. Christian
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- Une dame est à la fenêtre de sa maison et voit se garer devant chez elle un camion de la DDE. Un premier gars en descend, prend une pelle et creuse un trou, puis va 2 mètres plus loin et creuse un deuxième trou. Et ainsi de suite....
- Un deuxième gars sort alors du camion, prend une pelle et rebouche tous les trous que son collègue continue à creuser. Intriguée, la dame va les voir et les interroge sur leur travail.
Et le premier agent lui répond : - Je sais que ça peut paraître bizarre. D'habitude nous sommes trois dans l'équipe mais aujourd'hui le gars qui plante les arbres est en RTT.
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«1000 drapeaux pour 100000 morts»
DOSSIER DE PRESSE Envoyé par M. Guy d'Ennetières
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COMMUNIQUE DU CDC - AFN
Journée nationale d’hommage du 5 décembre 2016
« 1 000 drapeaux pour 100 000 morts »
En reconnaissant, le 25 septembre dernier, le massacre dont les « harkis » ont été les victimes, le président de la République a implicitement désigné la date du 19 mars 1962 comme signal du début de ce massacre, confirmant donc le rejet de cette date par tous ceux qui ont combattu aux côtés des Harkis.
C’est en hommage à ces « 75 000 Français de souche nord-africaine », auxquels s’ajoutent les 25 000 soldats français tués durant cette guerre que, le 5 décembre prochain, le Cercle de Défense des Combattants d’AFN invite toutes les associations patriotiques à se mobiliser en envoyant 1000 drapeaux s’incliner devant le Soldat Inconnu, à l’issue de la cérémonie traditionnelle du Quai Branly.
Ce rassemblement, qui prolonge les cérémonies organisées partout en France, doit être une démonstration nationale du monde combattant. Il rendra également hommage aux 8 porte-drapeaux, de souche nord-africaine, anciens combattants des campagnes d’Italie, de France, d’Allemagne et d’Indochine, qui ont été tués, les uns après les autres, de 1957 à 1961, pour avoir revendiqué en toute connaissance de cause, l’honneur de porter le drapeau de leur Amicale d’Anciens Combattants de Mostaganem (Algérie).
Le rendez-vous est fixé à 17 h 30 sur les Champs Elysées, à l’angle de la rue Balzac (métro Georges V), avant le défilé en direction de l’Arc de Triomphe.
Venez nombreux, avec vos drapeaux et vos amis, pour démontrer, aujourd’hui plus que jamais, qu’il y aura toujours des Français pour relever le drapeau.
CERCLE DE DEFENSE DES COMBATTANTS D’A.F.N. 18 rue Vézelay 75008 PARIS
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Pourquoi 1 000 drapeaux ?
Pour honorer la mémoire des « Morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie
La date du 5 décembre, date de l’inauguration, en 2002, du monument du Quai Branly, a été choisie, en 2003 comme journée nationale d’hommage aux « Morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie.
Ce choix a été effectué par une commission présidée par l’historien Jean Favier et comprenant 12 membres : • Serge Cours (Union fédérale des anciens combattants), • Hugues Dalleau (Union nationale des combattants), • Jean-Jacques de Bresson (Médaillés de la Résistance), • Georges Doussin (Association républicaine des anciens combattants), • Pierre Durr (Fédération nationale des combattants et prisonniers de guerre Algérie-Tunisie-Maroc), • Maurice Gambert (Fédération nationale André Maginot), • général Bernard Gillis (Association de soutien à l'armée française), • Jean-Claude Gouellain (Fédération nationale des plus grands invalides de guerre), • Jacques Goujat (Union française des associations de combattants et victimes de guerre), • Rabah Kheliff (Union nationale des anciens combattants français musulmans), • Wladislas Marek (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie), • général Guy Simon (Association nationale des anciens et amis de l'Indochine).
Les raisons de ce choix
Ce choix s’est appuyé sur une volonté délibérée de ne pas retenir une date qui n’aurait concerné que l’un des trois théâtres d’opérations. Il a été accepté par la quasi-totalité (10 sur 12) des associations d’anciens combattants concernées par la commémoration de la fin de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie.
Ces 10 associations totalisent également un nombre d’adhérents largement supérieur à celui des 2 associations mises en minorité.
Ce choix avait également pour objectif, indépendamment des positions prises par les uns et les autres par rapport à ces événements, de permettre aux Anciens Combattants d’AFN de se rassembler et de se retrouver côte à côte, comme ils l’étaient hier au combat, pour honorer la mémoire de leurs compagnons d’armes tombés en Afrique du Nord. Car tel est bien le seul but de cette journée d’hommage.
Cette date ne véhicule en effet aucun autre message que celui du souvenir des morts. Elle permet à chacun de s’y associer.
C’est la raison de ce rassemblement massif, le 5 décembre 2016, tous unis, autour du souvenir des morts, quels qu’aient été leurs opinions, leurs croyances, leurs engagements. Ils sont morts pour la France et ils méritent que devant leur tombeau (que les « disparus » n’ont malheureusement même pas eu), la France se recueille.
Les militaires français morts en AFN
Le monument du Quai Branly est le seul lieu de mémoire en France où l’on conserve les noms de tous les combattants morts pour la France en AFN. Il revêt donc de ce fait une dimension historique. Les chiffres exacts des pertes militaires en Algérie : (Source : La Voix du Combattant mars 2008 )
Combats de Tunisie : 665 tués (indépendance le 20 mai 1956) Combats du Maroc : 1 247 tués (indépendance le 03 mars 1956) A ces pertes s’ajoutent environ 75 000 (estimation) morts après le 19 mars 1962 parmi les supplétifs de toutes sortes (harkis, moghaznis, etc…) engagés aux côtés de l’armée française et ayant péri dans des conditions assimilables à un génocide (3) . Le total des pertes humaines militaires est donc de l’ordre de 100 000 morts, dont 75 % après le 19 mars 1962.
La fin de la guerre d’Algérie a ainsi entraîné un nombre de victimes TRIPLE de celui enregistré pendant la guerre elle-même (4).
1 - soit 1,08% des effectifs appelés engagés en Algérie (1 101 580) 2 - soit 3,55% des effectifs d’active engagés en Algérie (317 545 3 - Selon des historiens, entre 37 000 et 94 000 Harkis ont été massacrés et environ 3 000 Français de souche européenne ont été enlevés. Mais aucun de ces chiffres ne peut être confirmé. 4 - À ce chiffre des pertes militaires, il faut ajouter les pertes civiles : après le 19 mars 1962, officiellement, 3 093 Français d’Algérie de souche européenne ont été enlevés : 969 seulement ont été retrouvés vivants, 306 tués et 1 818 victimes disparues.
Pour un hommage particulier aux morts après le 19 mars 1962
En Algérie, l’armée régulière française a perdu 750 hommes après les « accords d’Evian », soit à la suite de combats sporadiques avec le FLN, soit par assassinats et enlèvements, soit encore par accidents ou maladies liés au déploiement militaire.
APRES LES ACCORDS DU 19 MARS 1962 l’armée française a perdu
En 1962 : 122 tués - 36 disparus (du 20 mars au 3 juillet 1962) 305 tués - 120 disparus (du 4 juillet au 31 décembre 1962)
En 1963 : 3 officiers – 27 sous-officiers – 18 soldats engagés et 74 appelés
En 1964 : 2 officiers – 12 sous-officiers – 17 soldats engagés et 15 appelés
TOTAL 751 (toutes causes confondues : attentats, enlèvements,
dont 693 Morts pour la France (MPLF)
soit une « moyenne » de 27 morts par mois presque 1 par jour pendant 27 mois) du 19 mars 1962 au 1er juillet 1964
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Parce que le choix du 5 décembre est celui de la grande majorité des Anciens Combattants d’A.F.N.
Le nombre total de militaires français ayant participé à la guerre d’Algérie et aux combats du Maroc et de Tunisie s’élève à 1 747 927 hommes (JO du 04.08.1986, page 2 469)
• Algérie : 1 419 125 (dont 1 101 580 appelés)
• Tunisie : 165 049 (dont 121 257 appelés)
• Maroc : 163 753 (dont 120 163 appelés)
Les deux associations opposées au 5 décembre représentent de 300 000 à 350 000 AC (soit 20% des AC)
Les 10 associations favorables au 5 décembre représentent près d’un million d’anciens combattants soit 60%.
Le reste (de l’ordre de 20%) n’est pas adhérent à une association.
Parce qu’il faut un discours cohérent
La France a reconnu implicitement que la guerre ne s’était pas achevée le 19 mars, puisqu’elle a accordé, à la demande de toutes les associations :
•La mention « Mort pour la France » à tous les militaires qui ont trouvé la mort en Algérie au-delà du 19 mars 1962, jusqu’au retrait définitif des forces françaises d’Algérie (1er juillet 1964)
•l’attribution de la médaille commémorative AFN jusqu’au 1er juillet 1964, date du retrait définitif des troupes françaises d’Algérie (sauf forces liées à la protection des installations nucléaires du Sahara et de la base navale de Mers-El-Kébir)
•l’attribution de la carte du combattant jusqu’à une date postérieure au 1er juillet 1962, pour les militaires arrivés en Algérie après le 19 mars
En outre, le 25 septembre dernier, le Président de la République a reconnu officiellement le massacre des harkis, survenu du fait du non-respect des clauses des accords de cessez-le-feu.
Pour honorer spécifiquement ceux qui sont Morts pour la France
Depuis que les noms de personnes civiles ont été inscrits sur le Mémorial du Quai Branly, la cérémonie qui y est organisée chaque année s’adresse à tous ceux qui sont morts en Algérie, qu’ils aient été civils ou militaires.
La cérémonie particulière organisée en 2016 à l’Arc de Triomphe par le Cercle de Défense des Combattants d’AFN, a pour but de rassembler, derrière leurs drapeaux, les anciens combattants pour rendre un hommage particulier à leurs compagnons d’armes qui ont trouvé la mort en AFN.
Pour saluer la mémoire des porte-drapeaux de MOSTAGANEM (voir fiche correspondante)
Ce rassemblement de « 1 000 drapeaux » est l’occasion de saluer la mémoire des porte-drapeaux de l’Amicale des Anciens Combattants de MOSTAGANEM (Algérie). Huit d’entre eux, de souche nord-africaine, tous anciens combattants des Campagnes d’Italie, de France, d’Allemagne et d’Indochine, ont librement accepté de mourir pour avoir l’honneur de porter le drapeau de leur association. (voir fiche jointe)
Comme eux, le 5 décembre 2016,les Anciens Combattants d’AFN portent leurs drapeaux en hommage à leurs morts. Insigne décerné aux membres des forces françaises d’A.F.N.
Morts au Champ d’Honneur pour un drapeau L’incroyable histoire du drapeau des Anciens Combattants de Mostaganem, anciens soldats français des campagnes d’Italie, de la Libération de la France ou d’Indochine. C’était un nommé Tcham Kouider qui, à Mostaganem (Algérie), portait le Drapeau aux cérémonies patriotiques, aux obsèques des camarades et à l’enterrement des soldats qui tombaient dans cette guerre qui n’avait ni de nom ni de loi. Tcham Kouider ressentait bien tout l’honneur qui lui en revenait et n’aurait pour rien au monde consenti à se dessaisir de sa charge glorieuse. Lorsque le FLN le menaça de mort, il en rendit compte à son président, tout simplement en bon soldat qu’il était, mais se regimba comme sous une offense lorsqu’on lui proposa de le remplacer dans son honorifique emploi. Cela se passait vers la fin de l’année 1956. Tcham Kouider fût abattu le 14 février 1957 par un terroriste fellagha. Sa dépouille fût portée par ses camarades. On fit un discours. Caîd Mechta portait le drapeau et l’inclina bien bas devant la tombe encore ouverte. Il ne se passa pas longtemps avant que Caîd Mechta ne fût à son tour, l’objet de menaces de mort. Il rendit compte à son président et, tout comme Tcham Kouider, refusa énergiquement de renoncer à ce qu’il considérait comme un honneur, si périlleux qu’il fut. Il fut abattu le 21 juin 1957. Bensekrane Yahia conduisit le cortège jusqu’au cimetière aux stèles blanchies et à son tour, il inclina le drapeau devant la tombe de son prédécesseur. Quelques jours plus tard, il fut lui-même menacé et lui aussi ne pût accepter de se renier, il porta le drapeau au cours des cérémonies du 14 juillet, il fut abattu le 8 août 1957. Hennouni Besseghit devint le 4 e porte-drapeau de cette année, il fut abattu le 5 octobre 1957. Les évènements prenaient une meilleure tournure et Hadj Gachegache, tout raide de l’honneur qui lui était fait, ne fut abattu que le 27 août 1958. C’était pourtant au temps où il semblait qu’on apercevait le sourire de la paix et où soufflait un vent vivifiant d’espérance. Bey Bagdad lui succéda …Bey Bagdad fut abattu le 14 juillet 1959. Addad Ali fit comme tous ceux qui l’avaient précédé et avec son humeur tranquille, quand il fut menacé, il refusa calmement de céder le poste dont il était investi, il fut abattu le 11 septembre 1959. Son camarade Rhamouni Lakdar releva sa charge et après tant d’autres, il fut abattu le 7 novembre 1960. Il se trouva des volontaires dans la section des combattants de Mostaganem pour briguer encore l’emploi de porte-drapeau qui revint à Berlarbi Larbi. Belarbi Larbi reçut une balle dans la tête le 16 janvier 1961. Il advint que Belarbi Larbi n’en mourut pas. Il fut, suivant le mot administratif et blasphématoire, rapatrié. Il prit le bateau pour la France, puisque la terre où il était né avait cessé d’être la France, il emporta son drapeau. Belarbi Larbi est en France, il est toujours porte-drapeau. Il n’est pas sûr de ne pas être encore menacé. Il ne se pose pas la question de savoir ce que signifie encore le drapeau de la section des anciens combattants de Mostaganem, ni ce qu’il pourra en advenir de son drapeau et de lui-même. Il est le dixième porte-drapeau de sa section à avoir risqué sa vie pour l’honneur de porter le drapeau. Je salue son drapeau, roulé aujourd’hui dans sa gaine et si lourd du poids de tant d’âmes et de tant de foi et de tant d’amour de la France.
Général Paul VANUXEM (1904 – 1979)
Belarbi Larbi est décédé en Mai 1996, à Mantes La Jolie.
Pourquoi refuser le 19 mars ?
La date du 19 mars est celle du cessez-le-feu décidé, en 1962, lors des entretiens entre le gouvernement français et des représentants du Front de Libération Nationale algérien, à Evian. Elle est la source de toute une série de malentendus…..
Le premier malentendu tient au fait qu’il n’y a jamais eu d’accords officiels signés entre la France et un quelconque organisme représentant la rébellion algérienne : 1. ce que l’on appelle « les accords » d’Evian ne porte même pas ce nom dans le document d’origine établi à Evian : les conclusions des entretiens qui se sont déroulés à Evian portent le nom de « déclarations du gouvernement» 2. cette absence de référence à tout accord de type diplomatique ne confère à ces déclarations aucune valeur juridique au plan international et laissait, d’emblée, la porte ouverte à toutes les remises en cause, puisqu’il ne s’agissait que de déclarations d’intentions. 3. ces « déclarations » ont d’ailleurs été immédiatement rejetées par les instances dirigeantes de la rébellion, qui ont désavoué les représentants qu’elles avaient elles-mêmes délégués à Evian. 4. en l’absence de toute portée juridique, les conclusions des négociations d’Evian n’ont jamais pu être utilisées par la France et ses ressortissants vis-à-vis de la juridiction internationale pour faire respecter les clauses essentielles prévues (telles que, par exemple, les droits de propriété des européens d’Algérie, la participation d’européens aux affaires publiques, la parité de la mise en valeur du sous-sol saharien, l’usage de la langue française, etc…)
La mise en œuvre des « déclarations d’Evian » a donc été effectuée de manière strictement unilatérale, par la France seule, sans partenaire.
Ce fut notamment le cas de ce que l’on a appelé le « cessez-le-feu ».
Le second malentendu est en effet la notion de « cessez-le-feu » décrété à partir du 19 mars 1962.
Dans une guerre « normale », cette décision, qui s’apparente à la notion d’armistice entre deux belligérants, est appliquée sur le champ de bataille par les troupes en présence et conduit à une interruption des combats puis à la mise en œuvre d’un certain nombre de procédures, permettant notamment de préserver les populations. Cette situation débouche ensuite soit sur la reprise des combats en cas de désaccord entre les diplomates négociant la fin du conflit, soit sur un accord de paix entre les parties.
Dans le cas de l’Algérie, la situation était fort différente de cette procédure : la guerre n’en était pas vraiment une et l’adversaire n’avait pas d’existence internationale légale. En outre, compte tenu du caractère même de la « guérilla », l’ennemi sur le terrain n’obéissait à aucun commandement capable de faire appliquer un tel cessez-le-feu, d’autant plus qu’à l’époque, les affrontements étaient devenus rares, en raison de la mise hors-de-combat, précisément, de la plupart des rebelles, sur le territoire des départements d’Algérie.
Le cessez-le-feu ne fut donc mis en œuvre que par le commandement français, qui l’imposa à ses troupes, avec toute la rigueur d’une organisation militaire conventionnelle. L’armée française reçut l’ordre de s’enfermer dans ses cantonnements et de n’intervenir qu’en cas de légitime défense d’elle-même.
Le cessez-le-feu fut donc strictement unilatéral et les combattants de « la onzième heure » du F.L.N. eurent alors les mains libres pour se livrer à une application particulière d’un cessez-le-feu, non validé par les instances dirigeantes de la rébellion, réfugiées à Tripoli.
La date du 19 mars 1962 a donc été le signal d’une période particulièrement douloureuse de la tragédie algérienne, puisqu’il y a eu, à partir de cette date et jusqu’à l’exode total des Européens d’Algérie, plus de victimes, (d’origine européenne ou nord-africaine) que durant toute la guerre. Assassinats et enlèvements, qui avaient été pratiquement éradiqués, ont connu une virulence accentuée par la sauvagerie et le caractère irrationnel des actes commis.
Aujourd’hui encore, de nombreuses familles de pieds-noirs ne savent toujours pas ce que sont devenus ceux des leurs qui ont été enlevés à ce moment-là et qui ont été estimés, pour la seule population d’origine européenne, à 1772 personnes enlevées dont 1423 encore portées disparues à ce jour (1) (contre 2788 tués et 330 disparus pour la période 1954-1962).
En ce qui concerne les harkis, qui avaient le statut légal de supplétifs de l’armée française, on évalue le nombre de leurs morts, dans des conditions particulièrement atroces (égorgements, ébouillantements, écorchages vivants, émasculations, etc….) à un chiffre (selon les historiens), compris entre 37 000 et 94 000 victimes massacrées sous les yeux de l’armée française dans les rangs de laquelle ils combattaient quelques semaines avant.
Dans ce tragique décompte, il faut aussi avoir une pensée pour les populations d’origine algérienne qui s’étaient engagées aux côtés de la France et qui ont également été impitoyablement massacrées dans leurs douars, au fond des montagnes, sans que l’on puisse avancer un chiffre qui ferait sans doute horreur.
Enfin, et ce n’est pas le moindre fait au regard de la démarche de mémoire que recherchent aujourd’hui les Anciens Combattants de cette époque, 750 militaires français ont trouvé la mort après le 19 mars 1962.
L’armée française est en effet demeurée en Algérie jusqu’au 2 juillet 1964 (2) et a continué à éprouver des pertes, par attentats ou enlèvements, jusqu’à cette date.
Le troisième malentendu est d’origine plus récente, car, dans l’imaginaire populaire français, qui ne connaît pas vraiment l’histoire de cette période, on a facilement tendance à placer la commémoration de la fin de la guerre d’Algérie au même niveau aue l’armistice du 11 novembre 1918 (qui a été demandé par l’adversaire en raison de la victoire, sur le terrain, des troupes alliées) ou que la Victoire du 8 mai 1945 (qui a été imposée par les Alliés à l’Allemagne totalement vaincue).
Il est bien compréhensible, en effet, que le million et demi de jeunes Français qui ont été envoyés défendre les couleurs de la France en Algérie veuillent aujourd’hui commémorer la fin d’un événement qui a marqué leur jeunesse.
En mémoire de leurs 100 000 compagnons d’arme (25 000 soldats et 75 000 harkis) morts après cette date, ils ne peuvent célébrer le 19 mars.
Vouloir célébrer le 19 mars est un déni d’honneur à l’égard de ceux qui sont morts avant cette date, car ils seraient alors morts pour rien et un déni de mémoire à l’égard de ceux qui sont morts après cette date, parce que la France les a abandonnés à leurs tueurs.
1 - selon les chiffres actualisés par l’étude de Jean-Jacques JORDI, dans son livre « Les disparus civils européens de la guerre d’Algérie, un silence d’Etat » publié en octobre 2011 aux Editions Soteca. 2 - le statut d’ancien combattant a d’ailleurs été accordé aux ayant-droits jusqu’au 2 juillet 1962, prouvant ainsi que la guerre n’a pas cessé le 19 mars 1962.
Les Harkis
Ceux que l’on regroupe aujourd’hui sous ce titre générique appartenaient en fait à diverses catégories de Français de souche nord-africaine, civils ou militaires, qui avaient fait le choix de servir la France.
Outre les unités de supplétifs militaires créées au début de la guerre d'Algérie, pour renforcer l'armée française et faire participer la population à l’autodéfense de leurs villages, l’appellation de harkis s’applique en effet aujourd’hui également à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sous l’uniforme ou non, ont servi la France, ainsi qu’à leurs descendants et aux militaires de l’armée régulière (tirailleurs, spahis, anciens combattants, etc…).
Lorsque sonna l’heure du cessez-le-feu, le 19 mars 1962, les dispositions des « Accords d’Evian », qui prévoyaient notamment la promesse de non-représailles, furent immédiatement appliquées par le gouvernement français. Confiant dans la parole de la France et de leurs chefs, environ 90% des supplétifs choisirent de regagner leurs villages.
Commencèrent alors les premières représailles, sous forme de règlements de compte s’appliquant aussi bien aux supplétifs eux-mêmes qu’à leurs familles (mais également aux civils européens et aux militaires réguliers nord-africains ou européens)
Très vite alertées par les unités encore présentes sur le terrain le gouvernement confirma pourtant, par une décision du Comité des Affaires Algériennes, sa position en interdisant toute initiative de secours en dehors des cas de légitime défense ou d’attaque caractérisée.
Il fallut attendre plusieurs mois (septembre 1962) et des milliers de morts pour que, devant l’ampleur et les conditions des massacres dont les nouvelles parvenaient aux autorités françaises, celles-ci se décident enfin à réagir et à adopter un véritable plan de sauvetage, qui se traduit notamment par la création, en Algérie de quelques camps, gérés par l’armée, où sont regroupés ceux qui parviennent à s’échapper et à venir chercher secours auprès de l’armée française.
De véritables convois sont organisés, dans la plus grande discrétion vis-à-vis des autorités algériennes, pour permettre l’embarquement de ces réfugiés et de leurs familles, à destination d’une terre que seuls les plus anciens connaissent, souvent pour y avoir combattu en 1944-45.
Débordé par l'exode des Français d'Algérie, le ministre des Rapatriés laisse la charge des supplétifs au ministre des Armées, qui les installe sous la tente dans des camps de transit, avant de construire des baraquements (terminés en décembre1962), d'en transférer quelques-uns dans des hameaux forestiers, puis de créer deux camps d'accueil pour ceux qui ne peuvent s’intégrer.
Restés fidèles à leur statut de « Français à part entière », les harkis et leurs familles sont alors victimes d’une forme d’ostracisme orchestré par les médias qui relayent les accusations de collaborationnisme proférées par le FLN en Algérie. Plus récemment, lors d’une visite officielle en France, le Président Bouteflika lui-même osera reprendre cette accusation lors d’un discours à l’Assemblée nationale française...
Malgré cet apparent abandon, tous les gouvernements, à partir du Président Pompidou, se sont pourtant intéressés au sort des harkis et différentes mesures ont été, peu à peu, adoptées en leur faveur, sous forme de plans d’aide, de statuts de victimes ou d’hommages par les plus hautes autorités de l’Etat.
Il n’en demeure pas moins aujourd’hui, plus de cinquante ans après ces faits qui ne font pas toujours honneur à la France, que les harkis et surtout leurs descendants sont avides d’une reconnaissance morale qu’ils n’ont pas le sentiment d’avoir obtenu à travers les différentes mesures matérielles prises en leur faveur, notamment au regard de la situation qui est faite aux algériens immigrés en France depuis la fin de la guerre et dont les parents n’ont pas toujours les états de service de ceux des harkis.
Mais, c’est grâce aux Harkis que l’on parle encore de cette guerre qui s’enfonce peu à peu dans l’oubli. Car l’arrachement à leur terre natale reste une plaie vive, aussi vive qu’elle l’est pour les Pieds-Noirs et tous ceux qui s’étaient attachés à l’Algérie.
La récente reconnaissance, par le Président de la République, le 25 septembre dernier, à l’occasion de la journée d’hommage aux Harkis, créée en 2001, des souffrances endurées par ces hommes et ces femmes du fait de l’abandon de la France, constitue toutefois un pas vers l’écriture de la vérité de ce que furent la guerre d’Algérie et les conséquences de l’accord de «cessez-le-feu » du 19 mars 1962, qui fut, notamment pour les Harkis, le début d’une période de massacres et de souffrances qui ne peuvent s’oublier.
CERCLE DE DEFENSE DES COMBATTANTS D’AFN (CDC-AFN) 18 rue Vézelay 75008 PARIS [email protected]
Origines du CDC-AFN Le Cercle pour la Défense des Combattants d’AFN est né en novembre 1997 d’une initiative de l’UNACITA (1) et de son président, le général GAYRAL. Lorsque celui-ci s’est retiré, en janvier 2000, il a souhaité que ce soit l’ASAF qui héberge le Cercle et que son président, le général GILLIS, en soit responsable, en qualité de délégué national. A l’époque, on ne savait pas trop quelle forme juridique il conviendrait de donner à ce Cercle : association, fédération d’associations… Finalement, sur une idée de M. Bernard BÔLE DE CHAUMONT, vice-président de l’ASAF, président DRAC (2) , président Victoire (3) , la solution retenue a été de réunir les associations du Cercle, de manière informelle, par un protocole d’accord, fixant le but général du CDC, qui est de lutter contre la désinformation visant le rôle des combattants en AFN.
Objectifs du CDC-AFN Dans le cadre du but retenu par le CDC, deux points particuliers figurent dans le protocole : 1°) le refus de retenir la date du 19 mars 1962 comme date de commémoration de la fin de la guerre d’Algérie, 2°) Le second objectif prévu par le protocole est de contribuer à la diffusion de la mémoire et de la vérité. Cette action a été réalisée par : - la publication d’un Livre blanc, Mémoire et Vérité des combattants d’AFN, qui a été réalisé en 2001, avec les Editions « Contretemps » - la publication d’un numéro Hors Série de l’ASAF, en 2012, consacré au rôle de l’armée en Algérie, ainsi que par les différentes publications internes réalisées par les membres du CDC dans leurs revues associatives.
Participation au Cercle Le Cercle est ouvert à toutes les Associations adhérant aux objectifs du CDC. Avant de déposer leur candidature, elles peuvent participer comme « invité » à une réunion. 1 - UNACITA : Union Nationale des Anciens Combattants d’Indochine, des TOE et d’AFN. 2 - D.R.A.C. : Droits des Religieux Anciens Combattants (devenu Défense et Renouveau de l’Action Civique) 3 - Promotion VICTOIRE : promotion de l’Ecole Spéciale Militaire Interarmes de 1945 (née de l’amalgame)
COMPOSITION DU CDC - AFN (au 01.06.2016)
l’Amicale des anciens des Services spéciaux de la Défense nationale (AASDN) l’Association des combattants de l’Union française (ACUF) l’Association Défense et Renouveau de l’Action Civique (DRAC) l’Association nationale des Anciens des forces françaises de l’ONU et du régiment de Corée (ANAAFF-ONU-RC) L’Association SECOURS DE FRANCE L’Association SOLDIS ALGERIE (militaires portés disparus en Algérie) l’Association de Soutien à l’Armée Française (ASAF) le Conseil national des Français musulmans rapatriés (CNMFR) la Fédération nationale des anciens combattants résidant hors de France (FACS) la Fédération nationale des anciens d’Outre-mer et anciens combattants des Troupes de marine (FNAOM-ACTDM) la Fédération nationale André Maginot (FNAM) la Fédération nationale de l’Artillerie la Fédération nationale des associations parachutistes (FNAP) la Fédération des Sociétés des anciens de la Légion étrangère (FSALE) la Koumia, association des anciens des goums marocains et des Affaires Indigènes du Maroc la Promotion Victoire 1945 l’Union des blessés de la face et de la tête (UBFT) Fondation des « gueules cassées » l’Union nationale des anciens combattants d’Indochine, des TOE et d’AFN (UNACITA) l’Union nationale de l’Arme blindée cavalerie chars l’Union nationale des combattants (UNC) l’Union nationale des parachutistes (UNP) Délégué national du CDC : général Henri PINARD LEGRY, président de l’ASAF Coordonnateur national du CDC : général Henry-Jean FOURNIER, président de SOLDIS
HOMMAGE AUX HUIT PORTE-DRAPEAUX DE MOSTAGANEM ASSASSINÉS ENTRE 1957 et 1961 POUR L’HONNEUR DE PORTER LE DRAPEAU DE LEUR AMICALE
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Recette Provençale....
Par M. Rémy
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Une recette coquine et amusante de Jean-Pierre COFFE Un régal pour les gourmets amoureux de la langue française... On en a l'eau à la bouche! Prenez quelques belles aubergines, brillantes, bien en chair, la peau tendue, couchées dans le lit d'une cocotte (en fonte). Dès qu’une douce chaleur les envahit, elles s’alanguissent, s’offrent.
Le poivron, aux aguets, approche, constate leur disponibilité, et sans même demander leur approbation, se glisse sur elles.
L’aubergine n’est pas raciste, rouges, verts ou jaunes, elle les accepte tous, dès l’instant où ils sont déshabillés, épépinés. Séduit, le poivron fond.
La courgette, pudique mais excitée, se tripote le pédoncule depuis un moment, attend les premiers signes de fatigue pour s’introduire auprès d’eux et ranimer les ardeurs.
Impatiente, elle n’a pas l’air comme ça la courgette, elle enjambe la cocotte et très vite se mélange, une main sur l’aubergine, la bouche sur le poivron. Elle est disponible, elle en veut, elle en a partout et sauvagement.
La tomate, grande prêtresse des mélanges, attend le moment propice.
Les soupirs de l’aubergine, les gémissements de la courgette, la fougue du poivron la mettent au comble de l’excitation.
Elle veut du plaisir. Sans tarder, elle pénètre dans la débauche des parfums déjà mêlés, embrasse, étreint, ranime et se laisse enfin prendre par toutes les turgescences.
Les odeurs s’unissent, les jus se mélangent. L’orgie est à son comble.
L’ail a peur de ne pas en être, il se déshabille rapidement, enlève sa pelure et la gousse gonflée se précipite dans la bacchanale et apporte sa note d’originalité.
Le laurier qui aime tout le monde et que tout le monde aime, sait se montrer indispensable, posant sa feuille de l’un à l'autre. Il se fait léger, superficiel, volatile, attentif à ne pas gâcher, par son amertume, la suavité de ces ébats incestueux.
Le thym, fébrile, ne veut pas être en reste, il se précipite, impatient de se répandre au milieu de toutes ces fragrances.
Quand tous les participants commencent à se fatiguer, certains même à s’effondrer, le piment fait son apparition, triomphant, volant comme un oiseau au secours des défaillances des uns et des autres, exaltant par son énergie les plus indolents.
En langage légume, cela s’appelle faire une ratatouille !
- Jean Pierre Coffe
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Répondez, Monsieur DUPONT !
Envoyé Par M.José CASTANO,
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« La tolérance est la vertu du faible » - (Marquis de Sade).
Lors de la commémoration nationale qui eut lieu le 13 novembre 2016 devant les divers sites où les barbares islamistes ont frappé, la bêtise humaine s’est exprimée ce jour là en la personne de Michael Dias, fils du Portugais Manuel Dias, tué devant le Stade de France un an auparavant.
Dans le seul discours prononcé durant tout l’hommage –ce qui laisse supposer qu’il avait soigneusement été sélectionné- ce « fils humaniste » choisit de faire l’apologie de la tolérance et de l’intégration en déclarant : « Nous devons nous efforcer de combattre la stigmatisation et la division ; l’intégration est la solution » avant de conclure par un vibrant : « Vive la tolérance ! »… négligeant ainsi cette suprême mise en garde d’Aristote « Tolérance et apathie sont les dernières vertus d'une société mourante ».
Au moment où sur tout le territoire national les cœurs battaient à l’unisson en mémoire des 130 morts et des 400 blessés de cette tragédie, cet hymne à la tolérance est apparu quelque peu déplacé… voire, outrancier.
Jean Rostand disait « qu’il est dans la tolérance un degré qui confine à l’injure ». Ce 13 novembre 2016, Michael Dias, par excès de zèle ou par souci de s’attirer les bonnes grâces du « politiquement correct », a injurié sans le moindre état d’âme des centaines de familles recluses dans leur douleur et leur souvenir.
…Depuis la guerre d’Indochine, les drapeaux français n’ont eu de cesse de s’incliner devant ceux de l’ennemi. D’abandon en abandon, de largesse en munificence, de discours en référendums, la France est arrivée, aujourd’hui, aux concessions suprêmes : à l’abdication de sa volonté, de son prestige, de sa force, de sa dignité… à la fin !
Voir une police qui se fait régulièrement « karchériser » par une racaille plutôt sympathique dès lors que le Ministre de l’Intérieur la qualifie de « sauvageonne »… Voir une unité prestigieuse de Légion étrangère privée de défiler un 11 Novembre sous la menace de… 13 activistes gauchistes et rebrousser chemin sur ordre de chefs indignes et de pleutres représentants de l’Etat (http://www.opex360.com/2016/11/14/11-novembre-la-13e-demi-brigade-de-legion-etrangere-privee-de-defile-cause-de-13-activistes/), un constat, dès lors, s’impose : la France a perdu la notion même de l’honneur !
Revivre les instants tragiques du 13 novembre 2015 et du 14 juillet 2016, cela est bouleversant, cela est atroce… Faire en de pareilles circonstances l’apologie de la tolérance et du vivre ensemble, cela est scandaleux, cela est insupportable… Voir des policiers s’enflammer dans leur véhicule, cela est ignoble, cela est révoltant… Assister au spectacle d’une armée en déroute face à une bande de malfrats, cela est humiliant, cela est désespérant. Et pourtant, cela n’est peut-être pas le pire. Il y a l’âme française qui « en a pris un coup »… Il y a la conscience française qui gémit et se révolte… Car tout cela, depuis un demi-siècle, nous l’avons voulu, nous l’avons accepté ou nous l’avons toléré.
Par infantilisme politique, par perversion de l’esprit, par démission du cœur, par indifférence ou par égoïsme, par aveuglément ou par lâcheté, par esprit grégaire ou par goût du confort, nous sommes tous, Français, peu ou prou, responsables de ces crimes, de ces méfaits, de cette situation : la mise à mort de la France. On a livré à la racaille et aux hordes barbares ce territoire, et nous n’avons rien dit. On a assassiné ces pauvres gens, et nous n’avons rien fait. On assiste à la destruction de nos forces armées et de police, et nous observons, impassibles. Et notre âme en est déchirée. Toute la France est-elle en état de haute trahison ? Toute la France est-elle coupable de non assistance à ses concitoyens en danger de mort ? A vous de répondre, Monsieur Dupont !
José CASTANO e-mail : [email protected]
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Lettre ouverte aux représentants de la Nation Texte du Général Antoine Martinez Envoyé par Mme Leonelli
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Communiqué du 02/11/2016
Mesdames, Messieurs les Députés, Mesdames, Messieurs les Sénateurs,
La campagne électorale pour l'élection présidentielle est engagée à droite et à gauche depuis déjà plusieurs mois alors que la France est confrontée à d'énormes problèmes non seulement loin d'être résolus mais qui s'aggravent car totalement niés par la classe politique.
Mais cette classe politique, et en particulier celle qui nous gouverne aujourd'hui, d'une part reste sourde à la souffrance éprouvée par le peuple et d'autre part semble inconsciente du danger qui menace la France et qu'elle accroît elle-même en ne respectant ni la Constitution ni les lois de la République dont elle se réclame en permanence.
Pourtant gouverner c'est prévoir, mais l'avenir de la France et de son peuple s'assombrit sérieusement avec cette guerre civile ethnique qui s'annonce en raison de l'aveuglement du pouvoir et de son déni de la réalité. Jamais sous la Vème République, un président n'avait fait à ce point l'unanimité contre lui, y compris parmi ceux qui l'ont amené au pouvoir ou l'ont soutenu, que ce soit les électeurs ou que ce soit les parlementaires qui représentent la Nation, voire les ministres qu'il a lui-même nommés.
Comment comprendre qu'à six mois de la prochaine élection présidentielle seuls 4 % des Français soient satisfaits ou très satisfaits de l'action du président de la République ? Cette perte définitive de légitimité est telle qu'il n'est plus audible ni écouté et qu'il est très probable que les primaires de la droite et du centre désigneront, dès la fin du mois de novembre, le prochain président de la République. Car à ce stade de la décomposition programmée du pays où le mène un président manifestement pas à sa place, on ne voit pas comment il pourrait en être autrement.
Ce « quinquennat pour rien », appréciation plutôt bienveillante, confirme d'ailleurs le caractère nocif des primaires organisées pour l'élection présidentielle. En effet, hormis le fait qu'elles ne correspondent pas à l'esprit de la V ème République – en cela elles traduisent l'absence, que ce soit à droite ou à gauche, de véritables chefs – elles renforcent le déclin des partis politiques qui sont ainsi non seulement rejetés aujourd'hui par les citoyens mais également dépossédés d'une de leurs prérogatives, essentielle, qui consistait jusque là à présenter à la magistrature suprême le chef légitime du parti. On peut donc s'étonner qu'à gauche comme à droite on persiste dans l'erreur malgré l'expérience malheureuse de la primaire de la gauche de 2011 avec la sélection d'un candidat qui n'est pas à la hauteur de la fonction – il faut bien l'admettre a posteriori – avec ses conséquences funestes pour la France.
La fonction de président de la République a, en effet, été discréditée, abaissée et finalement ce sont les institutions qui ont été affaiblies précisément à un moment où le pays a besoin du rétablissement de l'autorité de l’État. Il y a, reconnaissons-le, un vrai problème d'incarnation de ces institutions aujourd'hui malmenées.
Alors, on ne peut pas, vous ne pouvez pas échapper à ce débat capital qui porte sur l'exercice du pouvoir et donc sur les exigences qu'il requiert. A un soldat, à un officier habitué à commander et à obéir on peut tout demander, y compris de donner sa vie pour son pays, pour la nation au service de laquelle il exerce un sacerdoce, pour les intérêts de la France. Et s'il manque à son honneur et à ses devoirs, s'il trahit, il est sanctionné.
A un président de la République on ne demande pas de donner sa vie. En revanche, le peuple lui ayant confié la destinée du pays est en mesure d'exiger de lui, notamment à un moment difficile marqué par une guerre à l'extérieur mais également et surtout à l'intérieur, d'exercer sa fonction de façon responsable, avec fermeté, rigueur et dignité, en ayant une vision à long terme, en sachant anticiper les menaces qui guettent la collectivité dont il doit assurer la protection. Et s'il manque à ses devoirs, s'il se dérobe aux exigences du pouvoir qui lui a été confié par la nation dont il n'est finalement que le fondé de pouvoir (rappelons que la souveraineté nationale appartient au peuple – art.3 de la Constitution), le peuple doit, par l'intermédiaire de ses représentants, lui demander de rendre des comptes.
Et le fait que le pays soit à 6 mois de l'élection présidentielle, et que certains considèrent peut-être que le président n'est plus en capacité de se représenter, ne doit pas empêcher d'évoquer l'éventualité de la mise en œuvre de l'article 68 de la Constitution.
Le sujet mérite d'être posé compte tenu de circonstances accablantes.
En effet, le quinquennat a été marqué, en particulier au cours des deux dernières années, par des événements dramatiques, des dysfonctionnements majeurs dans l'application de l'état de droit, des décisions inadaptées et contraires aux intérêts de la France et de la nation dont la responsabilité incombe bien au Chef de l’État et qui justifie un débat sur cette procédure de destitution énoncée par l'article 68 de la Constitution.
Des centaines de morts ont, en effet, été causés par un ennemi intérieur qui n'est toujours pas nommé et qui se réclame pourtant de l'islam. Il a fallu attendre les attentats du 13 novembre dernier pour décréter l'état d'urgence alors que ceux du mois de janvier précédent le commandaient. En outre, cet état d'urgence, toujours en vigueur, n'en est pas véritablement un dans la mesure où le président a refusé d'adapter l'état de droit aux exigences d'un état de guerre qu'il a cependant reconnu, mettant ainsi en danger la vie des citoyens français. Le carnage du 14 juillet à Nice et l'assassinat barbare d'un prêtre dans son église en sont la conséquence.
Par ailleurs, face à l'invasion migratoire que subit l'Europe la seule réaction a été de suivre aveuglément la chancelière allemande dans sa folle politique d'accueil n'ayant pas réalisé qu'il s'agissait d'une attaque sans précédent des nations européennes orchestrée et provoquée par l’État islamique qui l'avait promis en fin d'année 2014 et réalisée par la Turquie et la Libye.
D'autre part, dans cette période de crise délicate et alors que l'article V de la Constitution prescrit que le président de la République est le garant de l'intégrité territoriale, les habitants de Calais et du Calaisis ont vécu jusqu'à aujourd'hui un véritable enfer en raison d'un refus manifeste d'appliquer la loi à l'égard de milliers de clandestins entrés illégalement dans notre pays. Au lieu d'expulser ces clandestins, très peu pouvant réellement prétendre au statut de réfugiés, la décision a été prise de les répartir dans le pays hors de toute justification légale et contre la volonté du peuple.
Et Paris, capitale défigurée, est en train de devenir le nouveau Calais. C'est insupportable.
Enfin, après les révélations sidérantes fournies par le dernier livre de confidences – qui relève d'une attitude égocentrique et narcissique pathologique qui nécessiterait un examen approfondi – et dont la plus grave lorsqu'on dirige le pays et sa destinée est représentée par cet aveu ahurissant :«Comment peut-on éviter la partition? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire: la partition », on est conduit à douter sérieusement de l'aptitude du président à tenir sa fonction.
Le constat est cruel mais implacable : comment le Chef de l’État peut-il reconnaître explicitement le péril que représente l'islam, puisque dans son esprit il en est à l'évocation d'une partition, et être resté et continuer à rester à ce point inactif, voire favoriser cette dérive qui met en danger son peuple et l'avenir de la France ? La Nation se sent trahie. Comment peut-il se résigner à accepter l'inacceptable ? Car c'est bien cela que le général Christian Piquemal a voulu dénoncer à Calais, le 6 février dernier. Il n'a pas supporté que ce dernier dénonce, finalement par anticipation, cet aveu sidérant que rapportent les journalistes dans leur livre et l'a radié des cadres de façon cynique par le simple fait du bon vouloir du prince.
Une question se pose alors : un responsable politique à ce niveau de l’État peut-il impunément, non seulement refuser de voir le danger, mais en être conscient et ne pas agir en conséquence ? Il s'agit de démission coupable, en langage militaire de trahison. Il s'agit donc réellement d'un manquement grave à ses devoirs incompatible avec l'exercice de son mandat qui devrait tomber sous le coup de l'article 68 de la Constitution.
Si la situation n'était pas si sérieuse, on pourrait la rapprocher, tant la similitude nous y invite, du conte pour enfants de Hans-Christian Andersen intitulé « Le nouveau costume de l'empereur » (dans la traduction française « Les habits neufs du grand duc ») dans lequel chacun (président, ministres, conseillers, élus, médias, journalistes, citoyens...) pourra se reconnaître et dans lequel cet « empereur » (ou ce « grand duc ») ne se préoccupe que d'une seule chose : être admiré et s'exhiber avec ses beaux habits. Le conte montre les effets pervers de la tromperie, de la manipulation, de l'encensement mutuel qui consolide le groupe autour de ce « grand duc » et qui les conduit à ne pas reconnaître les faits. Il se termine par une procession au cours de laquelle le grand duc veut paraître et être admiré avec son nouveau costume qui n'existe en fait pas, ses ministres et sa cour n'ayant pas, comme lui, voulu se rendre à l'évidence. Même le peuple est conforté dans son déni et « personne ne voulait avouer ne rien voir ». Jusqu'au moment où un enfant s'écrie « mais le grand duc est tout nu ! ». « Mais il est tout nu ! finit par crier tout le peuple ».
Alors, vous permettrez à un petit général qui a mal à sa France de s'identifier à cet enfant et de s'écrier : « Mais le président est tout nu ! »
Le 2 novembre 2016 Général (2s) Antoine MARTINEZ Coprésident des Volontaires Pour la France Président du comité de soutien
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De la colère vers la rupture et le sursaut ? Texte du Général Antoine Martinez Envoyé par Mme Leonelli
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Communiqué du 09/11/2016
La large victoire de Donald TRUMP, contre tous les pronostics des médias et des instituts de sondage, constitue un événement politique majeur et permet d'envisager des perspectives nouvelles dans l'ouverture d'un nouveau chapitre de l'histoire du monde occidental.
Ce 9 novembre 2016 – comme déjà le 9 novembre 1989 qui consacrait l'effondrement du Mur de Berlin entraînant la fin de l'oppression totalitaire communiste – marque la victoire du peuple en colère face à l'establishment, aux élites mondialistes, aux médias serviles et à cet univers donneur de leçons qui se réveillent aujourd'hui sonnés du fait de leur aveuglement et de leur refus de l'évidence.
Cette victoire est celle de la démocratie qui s'exprime. C'est le peuple souverain qui s'exprime et qui rappelle qu'un président est élu par le peuple et non pas choisi par les médias et les sondeurs. Et le message du peuple américain s'est traduit par le refus de la pensée unique qui étouffe les citoyens et interdit tout débat sur les périls qui menacent nos nations. Ce message symbolise finalement l'étendard de la révolte identitaire.
Cette victoire incontestable de Donald TRUMP a le mérite de réveiller les consciences, révoltées mais restées silencieuses jusqu'ici, pour réclamer le retour aux frontières, la fin de l'immigration massive, la riposte aux projets de l'islam conquérant et de ses entreprises terroristes, la renaissance du sentiment et de la fierté patriotiques. Et cette révolte est commune au peuple américain et aux peuples européens qui n'en peuvent plus d'étouffer sous la pression du politiquement correct et des nouveaux droits de l'homme qui martyrisent aujourd'hui les citoyens dans leur vie quotidienne. Ces derniers ne supportent plus cette nouvelle pensée totalitaire, ce terrorisme intellectuel qui les oppressent et qui pourraient finalement conduire à une insurrection des peuples.
Cette victoire que certains qualifient de « populisme » est en réalité celle du peuple oublié et elle est pour nous Européens, et spécialement pour nous Français qui aurons à élire bientôt à notre tour notre président, un exemple et un signe d'espoir pour nos démocraties. Elle est un exemple donné à la France et à l'Europe tout entière face à cette volonté criminelle – qui ne doit plus pouvoir être exercée impunément – de nos dirigeants qui favorisent le multiculturalisme qui n'est en réalité qu'un biculturalisme mortel avec le danger que représente l'islam.
Il va falloir pour nous Français et Européens engager ce combat noble et légitime qui vise à redonner à notre pays sa grandeur en réaffirmant les valeurs qui ont fondé l'Europe avec ses racines gréco-latine et chrétienne.
L'histoire est en marche et il nous revient de participer avec détermination et conviction à l'écriture de ce nouveau chapitre. Le temps de la rupture et du sursaut est donc venu.
Le 9 novembre 2016 Général (2s) Antoine MARTINEZ Coprésident des Volontaires Pour la France Président du comité de soutien
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Notre ARMEE se prépare au pire..............
Envoyé Par Mme B. Léonelli
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L'armée française se préparerait-elle au pire scénario ? Depuis un an, des signes apparaissent qui montrent que l’armée — notamment l’armée de terre — pourrait avoir entamé une réflexion approfondie et discrète, pour ne pas dire secrète, sur une possible intervention face à des explosions qui éclateraient dans certaines zones du pays. Soyons clair : l’armée se poserait principalement la question d’une intervention programmée avec, comme objectif, des opérations contre des banlieues de plus en plus islamisées et criminalisées. Les signes avant-coureurs de telles initiatives existent et sont à prendre au sérieux.
Premièrement : il y eut, suite à l’action du général Piquemal à Calais, la lettre ouverte de trois généraux français 2éme section. La conclusion de ce courrier correspondait à celle de nombreux militaires : « Vous devez, Monsieur le Président, prendre la mesure de l’indignation que ce paradoxe provoque dans le cœur de beaucoup de Français… Il convient, au lieu de s’acharner sur un soldat, fût-il général et patriote, de rétablir l’ordre public à Calais, ce qui suppose l’éradication de la “jungle” et le renvoi de tous les clandestins dans leurs pays d’origine. » Quand on connaît le milieu militaire, on devine que cette lettre n’était pas le simple ressenti de trois ex-patrons de l’armée. La camaraderie, la fraternité même qui existent entre officiers attestent que cette lettre reflète probablement le sentiment de nombreux chefs militaires d’active obligés de rester dans l’ombre.
Deuxièmement : les mots forts du général de gendarmerie Soubelet qui, négligeant son devoir de réserve, déclare dans son livre Tout ce qu’il ne faut pas dire : « Si les délinquants condamnés ne peuvent pas être incarcérés, ils continuent leurs activités avec, en outre, cette sensation de défier le système et de pouvoir échapper à la sanction. Il est temps d’arrêter l’hypocrisie et d’affronter les difficultés telles qu’elles se présentent et où elles se trouvent. »
Troisièmement : un communiqué de l’armée de terre du 1er juin 2016 : « Placé sous l’autorité directe du chef d’état-major de l’armée de terre, le commandement terre pour le territoire national est appelé à devenir un véritable “pôle d’excellence” dédié à l’anticipation, à la préparation et à l’engagement opérationnel sur le territoire national. »
Quatrièmement : la création d’une Garde nationale de près de 200.000 hommes, divisée en plusieurs réserves opérationnelles, militarisée et territorialisée, avec pour but de répondre efficacement aux menaces de tous ordres susceptibles de frapper sur notre sol, notamment le terrorisme et les catastrophes naturelles, mais aussi des troubles graves plus probables aujourd’hui. On voit bien l’intérêt d’une telle force pour l’armée si la situation basculait, surtout que les capacités de l’active sont insuffisantes pour intervenir au même moment sur plusieurs foyers de subversion.
Cinquièmement : dans son dernier livre, Un quinquennat pour rien, Éric Zemmour nous renseigne sur les plans de l’état-major : « L’état-major de l’armée sait qu’un jour viendra où il devra reconquérir ces terres devenues étrangères sur notre propre sol. Le plan est déjà dans les cartons, il a pour nom Opération Ronces. Il a été mis au point avec l’aide des spécialistes de l’armée israélienne qui ont transmis à leurs collègues français leur expérience de Gaza. La comparaison vaut tous les discours. » On le voit, les pièces du puzzle sont en train de s’imbriquer…
J.-P. Fabre Bernadac Ancien officier de Gendarmerie Diplômé de criminologie et de criminalistique
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L’invasion n’avance pas au hasard. Envoyée Par M. Rémi Sanchez
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Le général Gomart patron du renseignement militaire, l’explique.
Général Gomart Rien du trafic migratoire en Méditerranée n’est ignoré des autorités françaises, militaires et civiles. Le général de corps d’armée (quatre étoiles) Christophe Gomart, patron de la DRM (Direction du renseignement militaire) est chargé de recueillir toutes les informations susceptibles d’aider la France à prendre ses décisions d’ordre militaire. Le général 4 étoiles a expliqué, en ouverture du colloque Geoint, qui s’est tenu à la Société de géographie, à Paris, les 11 et 12 septembre derniers, comment rien du trafic migratoire au Moyen-Orient et en Méditerranée n’échappe au Renseignement français.
“ La DRM, qui est leader en France sur le renseignement d’origine imagerie (ROIM) fourni par les satellites-espions militaires, a inauguré le 19 janvier dernier un très discret centre d’expertise, le CRGI (Centre de renseignement géospatial interarmées). Pluridisciplinaire, il intègre une trentaine de spécialistes civils, militaires et réservistes de haut niveau dont la principale fonction consiste à fusionner le renseignement recueilli par la DRM à partir d’une multitude de capteurs (interceptions, satellites, sources ouvertes, cybersurveillance, etc.). C’est ainsi que la DRM peut aujourd’hui présenter aux dirigeants français une situation précise de la présence des migrants subsahariens en Libye, ainsi que les identités exactes, les modes opératoires et les stratégies des passeurs de migrants. Ces informations sont transmises par la France à l’état-major de la mission européenne en Méditerranée Eunavfor Med, lancée en mai dernier.
Le général Gomart a ainsi pu confier lors du colloque que les militaires français ont repéré les principaux points d’entrée des filières de trafic humain sur le territoire libyen, notamment à partir de la zone des trois frontières (Libye, Soudan, Égypte). Le renseignement français sait où les passeurs échangent leurs cargaisons humaines, où ils les hébergent. Il les voit également préparer les départs vers l’Europe depuis les plages de Tripolitaine et de Cyrénaïque, imposant aux migrants un processus immuable. (Source) Avant tout départ en mer les passeurs appellent le Centre de Coordination Italien des Secours Maritimes, explique-t-il, et c’est ainsi que les bateaux européens vont recueillir directement en mer les masses immigratoires, pour les transporter à bon port, de crainte qu’ils ne s’égarent sur les côtes africaines… “
Le Geoint est devenu « l’outil idéal pour valoriser des données massives géolocalisées. Il joue le rôle d’un accélérateur de prises de décisions en donnant une vision claire et complète aux chefs militaires et aux décideurs politiques », précise le général.
L’invasion est donc une affaire qui n’avance pas au hasard.
Voilà, il n’y a aucun mystère. Lorsque les passeurs vont acheter un zodiac au siège du Consulat honoraire de Bodrum, chez Madame le consul Françoise Olcay, les renseignements français le savent… Sans le reportage de France 2, le consul serait toujours en poste. Il est à noter que Madame Olcay a perdu son poste de consul, mais qu’elle continue d’alimenter le trafic vers la France en poursuivant son commerce illégale et que les autorités françaises le savent, de même qu’elles savent que la Turquie délivre de faux passeports, que les capitaineries ferment les yeux etc. etc. Et si le Renseignement français est capable de voir le trafic migratoire en Afrique jusque dans ses détails, comment ne pourrait-il pas le voir en Europe et plus encore en France ? Mais qui sait sur qui la surveillance s’exerce en France ? Sur les opposants à l’immigration ? Cette invasion est voulue.
Article par Emilie Defresne
Source : http://www.medias-presse.info/linvasion-navance-pas-au-hasard-le-general-gomart-patron-du-renseignement-militaire-lexplique/38823
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Le jeune, le Directeur et le balai
Par Mme Annie
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Pendant l'été, un jeune homme s'est fait embaucher à Intermarché à Tallard (ville banlieue de Gap) pour se faire de l'argent de poche. Début de sa première journée : le directeur du magasin l'accueille avec une franche poignée de main et un sourire, puis lui donne un balai et dit : - Tu vas commencer par balayer toute l'entrée. - Mais... Monsieur ! J'ai une licence universitaire et je suis en classe préparatoire pour l’ENA ! répond le gars indigné... - Oh, pardon, je n'étais pas au courant, répond le directeur. Dans ce cas, donne-moi le balai, je vais te montrer comment on fait. |
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Ceux de Bougie Envoyé par M. Louis Aymes
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Le 54ème rassemblement de " Ceux de Bougie et sa région " a eu lieu les 11, 12, 13 novembre 2016 au Lazaret à Sète.
Vendredi : 17 h Accueil - 21 h Soirée d'information : Cimetières de Bougie - Bilan financier - Seule la générosité des adhérents permet à notre Association d'exister, pensez à adresser votre DON -
Samedi : Accueil - Exposition proposée par Yves Bodeur : cartes et articles de journaux - 21 h Bal animé par BEN.
Dimanche 13 novembre : le son des cloches de Bougie appelaient les fidèles à la messe dite par le Chanoine Christian Caruana qui a fêté le 19 décembre 2015 en la chapelle du Séminaire de Nice, le jubilé de son ordination Sacerdotale.
Ave Maria chanté par Ben.
A 11 heures, Le Président Yves Dubar entouré de son Comité accueillait les participants. Bonjour et Bienvenue à toutes et à tous dans cette belle et grande région appelée tout récemment Occitanie. Une appellation pour une terre chargée d'histoire certes, mais de laquelle nous retiendrons particulièrement le sous-titre " Pyrénées-Méditerranée " Cette mer Méditerranée qui nous sépare de quelques 600 kms d'une autre terre berceau d'une autre histoire…. Notre histoire à nous. C'est notre 49ème rassemblement, ici au Lazaret. Au bord de cette Méditerranée face à Bougie. Depuis le 50ème anniversaire de notre exode nous nous retrouvons devant notre Olivier. Nous l'avons voulu vivant ce monument, symbole de longévité, d'espérance, de réconciliation, de victoire, de force. Il nous invite à nous recueillir et à évoquer dans l'émotion, la fidélité, et l'intensité de nos souvenirs de là-bas.
Cette cérémonie est devenue un rituel qui nous permet aussi et surtout d'avoir une pensée particulière - Vers ceux que nous avons laissés là-bas… en face ... à Bougie. - Vers ceux qui n'ont pu se déplacer pour nous rejoindre et ils sont nombreux. - Vers ceux qui nous ont quittés plus récemment et dont les noms ont été rappelés tout à l'heure dans le courant de la messe. Que toutes les familles si cruellement touchées par le deuil soient assurées, ici, de notre soutien.
Pour tous je vous demande d'observer une minute de silence. Sonnerie aux Morts
A l'occasion de cette courte cérémonie et avant d'entamer notre hymne préféré, je me dois comme chaque année de remercier pour leur dévouement et leur inlassable appui " Ceux du Lazaret " grâce à qui nos rencontres sont toujours une grande réussite. Ils sont tous là : le directeur M. Souvignet, Sylvie, tout le personnel sans exception. Je leur dis en votre nom : à l'an prochain pour le 50ème rassemblement de notre Association au Lazaret, un lieu pour nous devenu mythique. Un petit clin d'œil à notre chef d'orchestre Henri Ben pour le remercier de ses animations et lui rappeler, à lui aussi, que dans deux ans nous fêterons le 10ème anniversaire de notre collaboration. Merci également aux membres actifs de notre Comité. Un vibrant Chant des Africains était repris par les nombreux présents.
11 h 30 : Apéro - Merguez-partie - moment de convivialité, de retrouvaille, et de discussions animées.
Nous étions 228 à partager le repas officiel et le volumineux gâteau préparé par le personnel de la cuisine du Lazaret.
Dimanche après-midi peu à peu les participants prenaient le chemin du retour en pensant déjà au 50ème Rassemblement en 2017.
Louis Aymes
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Le 1er Novembre 2016 De Monsieur Alain ALGUDO
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Bien chers compatriotes et amis,
Le groupe de bénévoles de La Stèle Tient à vous dire un grand merci pour le fleurissement de notre Stèle à Béziers. A tous ceux qui nous ont rejoints dans cette noble cause et comme nous vous l'avions promis, voici quelques images de ce 1er Novembre à Béziers...
A. ALGUDO Collectif des associations du Biterrois. Président du C.D.F.A. Vice-Président de VERITAS Pour me contacter : [email protected]
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11 NOVEMBRE : ARMISTICE
Par M. Hugues Jolivet
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Quatre années et trois mois d'une guerre meurtrière, Ont éprouvé la France, l'Europe toute entière, Vingt millions d'invalides, les bras en bandoulière, Et Dix millions de corps, inhumés au cimetière.
C'est le triste bilan de la folie des hommes. Qui, s'ils ont le pouvoir, en monstres se transforment, Leur ego envahit leur tête et leurs neurones, Se croient maîtres du monde et ne craignent personne !
"L'armistice est signé", dit la Presse unanime, Et "C'est la Der des Ders", quand le Poilu s'exprime. Ce n'est rien qu'un vœu pieux, avant que se ranime Un esprit de revanche, auteur d'autres victimes.
Mais goûtons, un instant, la douceur que la paix Apportait au "poilu" qui a participé Aux assauts meurtriers dont il a réchappé, Où des amis sont morts, d'autres handicapés.
Dans les familles Françaises et celles de nos Alliés, Ce jour est l'occasion de ne pas oublier Que la menace gronde, les risques multipliés, Qu'il faut unir nos forces pour ne pas être spoliés.
- Hugues JOLIVET 3 novembre 2016
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LIVRE D'OR de 1914-1918 des BÔNOIS et ALENTOURS Par J.C. Stella et J.P. Bartolini
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Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre. Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous et je viens d'ajouter Petit, Clauzel, Guelât Bou Sba, Héliopolis, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.
Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer. De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, Kellermann et Millesimo, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône. POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :
CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône: http://www.livredor-bonois.net
Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr J.C. Stella et J.P.Bartolini.
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Pour nos chers Amis Disparus Nos Sincères condoléances à leur Familles et Amis
Envoyé par M. Bernard Palomba
Décès de M. Jean Jannuzzi
CHERS AMIS, Nous avons la tristesse de vous faire-part du décès de Jean Jannuzzi qui s'est éteint à Castres à l'issue d'une longue maladie
Né à Bône, rue de Savoie en 1932, il avait commencé sa carrière professionnelle à la mairie et en particulier aux abattoirs de Joannonville. Plus tard à Castres où il s'était installé avec sa famille en 1962, il occupera, toujours pour la mairie, les fonctions de Receveur Principal des foires et marchés.
Mais c'est certainement sur le plan sportif qu'il fût le plus connu : Il avait en effet la passion du football, et après avoir fait les beaux jours de l'ASB dans les années 50 et jusque 1962 aux côtés de ses Amis entre autres : (debout) : Maadi, Truglio X, Truglio A. Menella, Guenon, Menella A.
1er rang : Petavin (entr.) Migliaccio, Mutel, Ripoll, Jannuzzi, Mifsud. (photo AS Bône 1953-1954).
Il a continué à Castres en tant que joueur, puis plus tard en tant qu'entraîneur et formateur des jeunes, et ce jusqu'à l'âge de 75 ans. Sa grande fierté est d'avoir vu certains de ses élèves devenir des joueurs de renom. Aussi, les fans de foot étaient-ils nombreux à ses obsèques à lui faire une haie d'honneur au sortir de l'église Saint Benoît.
Nous adressons à son épouse Gaby née Bugeïa, à leurs filles Dominique et Marie Claude, ainsi qu'à toute la famille Jannuzzi, nos très sincères condoléances et les assurons de notre affection. Charlette et Bernard Palomba cousins de Gaby
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NOUVELLES de LÁ-BAS Envoyées d'Algérie
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Trafic de logements à Annaba
Envoyé par Gilbert http://www.elwatan.com/regions/est/annaba/l-ex-directeur-d-unite-de-l-opgi-de-berrahal-ecroue-23-11-2016-333439_133.php Par Jeune Indépendant, 23 novembre 2016 l Par Gaidi Mohamed Faouzi
L’ex-directeur d’unité de l’OPGI de Berrahal écroué
Sur instruction du procureur de la République, le juge d’instruction près le tribunal correctionnel de Berrahal a ordonné, avant-hier, tard dans la soirée, la mise sous mandat de dépôt de l’ex-directeur de l’OPGI de Berrahal.
Quatre autres personnes, dont l’ex-directeur de l’unité OPGI d’El Bouni, ont été placées sous contrôle judiciaire, a-t-on appris de sources proches de la direction de l’OPGI de Annaba. Au total, 22 personnes, entre accusés et témoins à charge et à décharge, ont été auditionnées par le magistrat instructeur durant cette soirée. Cette affaire remonte à l’été dernier, lorsque le wali de Annaba, en compagnie de l’actuel directeur de l’OPGI, était en visite de travail et d’inspection des programmes de logements à la commune de Chétaïbi. Bien qu’ils soient non attribués encore, des logements neufs étaient occupés, a constaté avec étonnement le wali de Annaba. Interpellé, l’un des bénéficiaires a même exhibé une facture d’électricité en son nom. Médusé, le chef de l’exécutif a ordonné au directeur de l’OPGI d’enquêter immédiatement sur cette douteuse affaire.
Ce qui a été fait. Après enquête, il s’est avéré que les maisons concernées figurent vides sur le fichier des programmes de logements de la direction. Auditionnés, les indus bénéficiaires ont avoué avoir payé de grandes sommes en contrepartie d’une attribution «fictive» de logements, qui, sur la base des promesses de certains cadres de l’OPGI, seront régularisées au fur et à mesure. Ainsi, le trafic de logements est sans appel. Ce qui a poussé le directeur de l’OPGI à déposer plainte contre les mis en cause, dont plusieurs de ses cadres qui auraient participé à ce trafic. Rappelons que pr atiquement tous les programmes de logements, érigés sur le territoire de la wilaya de Annaba, attribués ou non, sont concernés par ce phénomène de squat. Une enquête élargie pourra débusquer d’autres cadres impliqués dans ce trafic de logements.
Gaidi Mohamed Faouzi
Ça n’arrive qu’aux autres ?
Envoyé par Pierre http://www.liberte-algerie.com/contrechamp/ca-narrive-quaux-autres-4428
Par Liberté Algérie : 30.10.2016 l Par Mustapha Hammouche
Le gouvernement s’est résolu à emprunter. La somme de neuf cents millions de dollars à la Banque africaine de développement pour débuter. En attendant d’autres emprunts que les quatre banques désignées par Sellal se chargeront de mettre en œuvre. On le sait, et c’est le style de la maison, le pouvoir ne fait les choses que contraint et forcé. Et longtemps avant de les faire, il commence d’abord par démentir leur virtualité même. Cela vaut pour l’endettement extérieur ; cela a valu pour la privatisation des entreprises publiques ; cela vaudra pour la règle des 51/49, pour les subventions des produits alimentaires de base… Il pourra même alors aller plus loin que de raison, une fois que le tabou qu’il s’est lui-même infligé est levé, comme on peut le constater dans les prévisions d’augmentation des taxes (TVA, taxes sur les transactions immobilières…) inscrites dans la loi de finances pour 2017. Et même lorsque le prix du baril de pétrole a décroché pour entamer sa rapide chute en 2014, les dirigeants nationaux se sont figés dans une étrange posture d’imperturbabilité, entre assurance et sidération. L’insouciance, réelle ou… empruntée, de nos dirigeants économiques était aussi frappante que celle qu’ils affichaient depuis le début des années 2000 et de la longue embellie qui vient de prendre fin. “J’espère que les Algériens comprendront que cette crise ne touchera pas le développement du pays”, déclarait le Premier ministre, en décembre 2014, alors même que la décision de geler certains projets d’équipement était déjà prise. Il est certain que notre gouvernement se croyait à l’abri des difficultés budgétaires du fait de ses deux cents milliards de dollars de réserves de change et des quelques dizaines de milliards du Fonds de péréquation. Des difficultés que certains pays exportateurs d’hydrocarbures commençaient pourtant à éprouver. Le Venezuela, en particulier. Et même si la structure des revenus de cet État subitement tombé en faillite ressemblait à celle du nôtre, nos gouvernants semblaient penser que “ça n’arrive qu’aux autres”. Pourtant, ce ne sont pas les alertes, justement basées sur le cas vénézuélien, qui ont manqué. “Ça n’arrive qu’aux autres”, c’est le parfait faux principe qui sous-tend la stratégie de la fuite en avant. Même l’Arabie saoudite, une puissance pétrolière, capable d’influer sur le marché des hydrocarbures, aux réserves bien supérieures aux nôtres, s’empressa de se donner un plan de conversion économique, un vrai plan, pas une énigmatique “nouvelle politique” aux contours aussi flous que secrets. Dans sa fuite en avant continue, et tout en menant un processus budgétaire tâtonnant, notre pouvoir mise encore sur un hypothétique redressement du prix du baril obtenu par un plafonnement “diplomatique” de quotas de production nationaux ! D’où cette hésitation à entamer une franche rupture avec le modèle rentier. Et quand, dans quelques mois, il passera à la phase planche à billets, il en sera encore à croire que “ça n’arrive qu’aux autres”.
M.H.
NDLR: les faits sont têtus, les hydrocarbures sahariens ne suffisent à nourrir la démographie algérienne ( et maghrébine) et l'Algérie sombre dans la spirale vénezuélienne. De Gaulle et ses successeurs impliqués dans le largage honteux d'Evian, ne sont plus là pour renflouer, sans conditions, les appels au secours de l'Etat algérien livré à lui-même, comme acheter en cachette le vin destiné à l'Armée française et acheminé par Brest, quand nos vignerons se révoltaient dans le sud ouest et que les disparus de l'Algérie française se mouraient dans les geôles du FLN, abandonnés par un Pouvoir indigne, ou en payant le gaz X fois le prix du cours international. Les visas à sens unique vont continuer à proliférer et nos "fréres" musulmans d'importer, "paradoxalement" en métropole, les moeurs islamiques à l'origine de leur faillite et de leur fuite.
LES PRIX DU PÉTROLE PRÊTS À BRISER LA BARRE DES 50 DOLLARS
Envoyé par Marcel http://www.lexpressiondz.com/actualite/254700-l-opep-dope-le-baril.html
Par Le Matin d'Algérie : 23 Novembre 2016 par Mohamed TOUATI
L'Opep dope le baril
Le marché croule toujours sous une offre abondante.
Le comité d'experts de l'Organisation présidé par l'Algérie étant entré en conclave depuis lundi à Vienne pour définir les modalités de la réduction de sa production, les cours de l'or noir se sentent pousser des ailes. Est-ce la fin du cauchemar ? Cela pourrait être le cas. Et ce ne sera que justice que de reconnaître tous les efforts déployés par l'Algérie pour sortir du bout du tunnel. Il faut cependant faire preuve de prudence et attendre que la situation se consolide. Ce n'est en effet pas la première fois que le baril a fait preuve de fulgurance avant de baisser pavillon. Le marché croule toujours sous une offre abondante. Cause essentielle du reflux des cours de l'or noir. Il n'y a pas donc d'autre alternative que de serrer les vannes. Ce à quoi s'attelle l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Deux tentatives se sont révélées infructueuses. Une première fois le 16 février. L'Arabie saoudite et la Russie, les deux premiers producteurs de brut, au terme d'une réunion à Doha avec le Qatar et le Venezuela, avaient convenu de geler leur production. Une seconde fois le 17 avril, soit un mois après, à l'occasion du sommet de l'Opep qui s'est tenu au Qatar pour sceller cette annonce. La réunion a tourné court. Les dissensions, trop fortes, entre Riyadh et Téhéran l'ont sabordée. Il aura fallu attendre le sommet informel d'Alger qui s'est tenu le 28 septembre en marge du 15ème Forum international de l'énergie pour que renaisse l'espoir d'inverser la vapeur. C'était sans compter sur une diplomatie algérienne tout feu tout flamme et des talents cachés de négociateur de son nouveau ministre de l'Energie qui a sillonné les capitales des principaux pays producteurs de pétrole pour les inciter à agir tout en parvenant à aplanir le différend irano-saoudien. Au grand dam des experts et des observateurs internationaux qui ne donnaient pas cher de cette offensive diplomatique. Le sommet informel de l'Opep fut un succès retentissant. L'accord d'Alger qualifié d'historique a été unanimement salué. Le baril fut propulsé au-dessus des 50 dollars. Avant de retomber dans ses travers. Les rumeurs et les doutes entretenus, par les analystes, autour de la mise en oeuvre de la décision de réduction de la production des pays de l'Opep et non-Opep (la Russie notamment) ont fait leur effet. Les 14 ont fini par réagir. Le comité d'experts de l'organisation présidé par l'Algérie étant entré en conclave depuis lundi à Vienne pour définir les modalités de la réduction de sa production, les cours de l'or noir se sont senti pousser des ailes. Après une poussée notoire lundi hier vers 12h00 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier affichait 49,62 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, enregistrant un gain de 72 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de janvier, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, se négociait à 48, 81 dollars après avoir grappillé 57 cents. «La hausse entamée la semaine dernière s'explique par les attentes grandissantes que l'Opep trouvera un accord pour limiter sa production lors de sa prochaine réunion officielle qui se tiendra à Vienne le 30 novembre», soulignaient les analystes du second groupe bancaire allemand, Commerzbank. Alors que la Russie est décidée à appuyer cette démarche. «Geler notre production ne sera pas un problème», a affirmé le président russe Vladimir Poutine. «De nombreux opérateurs croient que l'Opep est proche d'un accord et cela arrive au moment où la demande de pétrole augmente aux Etats-Unis», a expliqué Phil Flynn de Price Futures. «Les principaux acteurs comme la Russie, l'Iran et l'Irak ont tous dit qu'ils avaient un intérêt à une réduction et cela a aidé le marché à reprendre confiance», a-t-il précisé. «Nous sommes convaincus que l'Opep arrivera à trouver un accord et notre optimisme est ancré par l'idée que l'Arabie saoudite, qui est le pays le plus important du cartel, a les moyens de faire rentrer les autres pays dans le rang», ajoutait Helima Croft, analyste de RBC Capital Markets. Il reste à l'Opep de transformer l'essai le 30 novembre.
Mohamed TOUATI
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