... garde toujours ses mystères
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Le mausolée se compose d’un tambour
en forme cylindrique qui repose sur une assise carrée. Il est vrai qu’à
notre arrivée sur les lieux, l’entrée du monument, qui se situe dans un
soubassement du côté de l’est, est condamnée. Nous ne pouvons y accéder
pour confirmer ce qu’il y a à l’intérieur, mais nous pouvons observer
des colonnes (une soixantaine environ) ornant les parois de cet édifice
d’une architecture extraordinaire.
Rien n’indique la date de construction de ce monument.
Il aurait été édifié en hommage à une impératrice d’origine romaine qui
a su se faire vénérer par son peuple. Cette reine avait pour nom
Cléopâtre Séléné, fille de la reine égyptienne Cléopâtre et épouse de
Juba II, empereur de la Maurétanie césaréenne, dont la capitale n’est
autre que Césarée (aujourd’hui Cherchell).
Certains historiens pensent qu’il s’agit d’un mausolée
royal construit par Juba II et son épouse, la reine Cléopâtre Séléné,
mais nul ne saurait dire qui y est enterré ; c’est là un véritable
mystère. Sur les lieux, pas de guide pour nous donner de plus amples
informations. Seuls des gardes communaux et des gendarmes assurent la
sécurité du lieu et épient les quelques couples qui viennent se
faufiler à travers les buissons. L’entrée est fixée à 20 DA par
personne et c’est auprès du guichetier que nous avons essayé d’avoir
quelques précisions.
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Qui
est enterré dans ce tombeau ? – Franchement, je ne peux rien vous dire
avec exactitude. Certains prétendent que c’est Cléopâtre Séléné,
d’autres pensent que c’est Juba II. Tout le mystère est là. – Y a-t-il
des ouvrages concernant ce monument en vente ? – Ici, non. Mais vous
pouvez vous les procurer à Tipasa, juste après le port. Je pense que ce
sont des opuscules qui sont cédés à 40 dinars l’un. – Vous ne pensez
pas que ce monument mérite au moins un égard particulier en raison de
son histoire ? – C’est-à-dire ? – Qu’on remette à chaque visiteur un
petit livre qui puisse l’orienter et lui faire découvrir l’histoire de
ce mausolée.
– Ecoutez, moi je ne suis que guichetier. Le vendeur de
billets d’entrée ne nous a donc rien appris, ni même d’ailleurs au
niveau du musée de la ville où il nous a été signifié que le stock des
opuscules que nous recherchions est épuisé.
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Une architecture extraordinaire et des légendes
fascinantes Dressé devant nous, le mausolée coiffé d’un cône à gradins
est posé sur un socle carré, supporté par un béton formé de petites
pierres concassées, mais aussi de la terre rouge.
Le cylindre de base est constitué de quatre portes en
forme de croix. Des portes qui indiquent aussi les quatre points
cardinaux. Selon Berbrugger, une dalle à glissière qui servait d’entrée
est trouvée brisée. On raconte aussi qu’au fond du couloir sont
sculptés un lion et une lionne : les symboles de Juba II et de son
épouse Cléopâtre Séléné. De l’extérieur, nous avons pu remarquer la
symétrie extraordinaire de toutes les pierres ayant édifié le monument.
Cela nous rappelle la construction des pyramides de Gizeh mais en
miniature. Le plan des ouvertures donnant accès au monument est en
forme de croix. Il s’agit d’une croix berbère qui est semblable à
toutes les croix naturelles des anciennes tribus. Néanmoins, la
particularité de ces quatre croix résident dans le fait qu’elles
indiquent chacune un des quatre points cardinaux. Les légendes
relatives au Tombeau de la Chrétienne ou au Mausolée de Maurétanie sont
aussi abondantes que différentes.
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Il y a d’abord celles du trésor, lesquelles remontent
donc très loin dans le temps. Selon des habitants de l’Algérois, le
mausolée contenait un trésor gardé strictement surveillé par la fée
Halloula. La légende raconte qu’un berger avait remarqué qu’une de ses
vaches disparaissait à la tombée de la nuit mais réapparaissait le
lendemain matin au milieu du troupeau.
Un soir, il décida de la surveiller ; il la suivit et
la vit pénétrer dans le monument par une ouverture qui se refermait sur
elle. Le surlendemain, s’accrochant à la queue de sa bête il put donc
accéder au tombeau. Il quitta les lieux au lever du jour, toujours
accroché à sa génisse, avec des lingots d’or, si bien qu’il devint
l’homme le plus riche de la région. Adrien Berbrugger rapporte une
recette magique pour dénicher le trésor du mausolée. Il est dit que si
l’on s’y rendait, il fallait se tenir debout face au sud et jeter un
coup d’œil vers l’est. On verrait alors deux blocs de pierres se
dresser comme un homme debout et s’ouvrir sur un vestibule.
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Il était recommandé de passer au milieu de ces pierres
pour contempler le trésor. Cette recette avait alléché nombre
d’Algérois prêts à tout pour accaparer le trésor. Ainsi, au XVIe
siècle, le pacha Reïs a tenté de détruire le Tombeau dans l’espoir de
dénicher le butin mais ses bombardements n’ont réussi qu’à faire une
brèche au-dessus de la fausse porte de l’est.
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Autre légende : Belkacem, un habitant de la Mitidja,
fut emmené en Espagne pour être vendu comme esclave à un vieux érudit.
Belkacem ne cessait de pleurer la séparation de sa famille qu’il
craignait de ne plus revoir. « Ecoutes, lui dit son maître, je peux te
rendre à ta famille et à ton pays si tu jures de faire tout ce que je
vais te demander.
Tout à l’heure, tu vas embarquer sur un bateau en
partance pour ton pays. Tu vas voir ta famille et passer trois jours
avec elle. Tu te rendras ensuite au Tombeau de la Chrétienne, et là, tu
brûleras le papier que voici, sur le feu d’un brasier tourné vers l’est.
Quoi qu’il arrive, ne t’étonne de rien et rentre sous
ta tente. C’est tout ce que je te demande. En échange, je te rends la
liberté. » Belkacem fit ce qui lui avait été recommandé, mais à peine
le papier consumé, il vit le Tombeau de la Chrétienne s’entrouvrir et
laisser le passage à un nuage de pièces d’or et d’argent qui
s’élevaient et filaient du côté de la mer, vers le pays des chrétiens.
Belkacem resta d’abord d’abord immobile à la vue de
tant de trésors. Il jeta par la suite son manteau sur les dernières
pièces. Le tombeau s’était refermé de lui-même.
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Qui y est enterré ?
Puisque aucun ouvrage ne précise sciemment qui repose au sein du
Tombeau de la Chrétienne, nous sommes allés tant bien que mal en quête
de la vérité à travers des écrits laissés par les historiens, ceux-là
mêmes qui avaient fait les fouilles du côté de l’antique Césarée.
On raconte que Cléopâtre Séléné mourut vers 6 ou 5
avant J.-C., et, selon la tradition, c’est Juba II qui aurait élevé ce
fameux mausolée donnant matière à de nombreuses interprétations
historiques et à d’autres interprétations de peu de valeur.
Il faut avouer qu’à ce jour, près d’un siècle et demi
après les fouilles de Berbrugger, personne ne détient la vérité sur le
mystère qui entoure ce monument historique. On a même avancé que les
Maures prétendaient que la fille du comte Julien y était enterrée.
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C’est dire que les versions divergent mais la plus
plausible reste celle qui prétend que c’est Cléopâtre Séléné qui y est
enterrée pour la simple raison que c’est son mari, Juba II, qui est à
l’origine de l’édification de ce monument.
On retiendra seulement que le nom de Séléné veut dire
lune, d’où la présence du croissant. Néanmoins, il faut noter qu’il n’y
a là aucun lien avec le croissant de la religion musulmane puisque
l’islam ne fit son apparition que 600 ans plus tard.
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Un bien de l’Unesco mal entretenu Inscrit en 1982 comme
bien sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, le Tombeau de la
Chrétienne n’est plus ce qu’il était dans les années 1970. Aujourd’hui,
même si ce monument historique continue à attirer des curieux, il n’en
demeure pas moins qu’il est délaissé par les responsables devant
l’entretenir.
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En faisant le tour de cet édifice, nous avons constaté
qu’entre les blocs de pierres ont poussé des buissons et des
arbrisseaux. Ce décor désolant a fait dire à un visiteur : « Au train
où vont les choses, ce n’est plus le Tombeau de la Chrétienne mais la
Forêt de la Chrétienne. » Sans commentaire !
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S. L.
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.Tombeau de la Chrétienne
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
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Le Tombeau de la Chrétienne, en arabe Kbour-er-Roumia, est un monument de l'époque numide, datant probablement du début de l'ère chrétienne, situé en Algérie à une soixantaine de kilomètres à l'ouest d'Alger.
L'édifice, un tumulus
de pierre d'environ 80 000 m³, ressemble de loin à une énorme meule de
foin. Il mesure 60,9 m de diamètre et 32,4 m de hauteur. Érigé non loin
de Tipaza, sur une crête des collines du Sahel, il domine la plaine de la Mitidja à 261 m d'altitude.
Il comporte une partie cylindrique ornée sur son périmètre, dont le
développement est de 185,5 m, de 60 colonnes engagées surmontées de
chapiteaux ioniques et supportant une corniche. Cette partie présente
quatre fausses portes situées aux points cardinaux. Ce sont des
panneaux de pierre de 6,9 m de haut, encadrés dans un chambranle et
partagés au centre par des moulures disposées en croix. C'est cet
ornement qui a justifié le nom traditionnel de Tombeau de la Chrétienne.
Au-dessus, la partie conique est constituée de 33 assises de
pierres, hautes de 58 cm, et se termine par une plate-forme. Elle est
largement échancrée au-dessus de la porte Est, résultat des canonnades
effectuées à la fin du XVIIIe siècle par Baba Mohammed Ben Othmane, pacha d'Alger.
L'entrée véritable du monument, longtemps ignorée, se situe dans le
soubassement, sous la fausse porte de l'Est. Elle a été découverte lors
de la campagne de fouilles menée en 1865 par Adrien Berbrügger, inspecteur des Monuments historiques, à la demande de Napoléon III.
C'est une porte basse, 1,1 m de haut, et étroite, qui donnait sur une
dalle coulissante en grès, trouvée brisée. Ensuite un couloir d'accès
très bas conduit au vestibule des lions. Il est ainsi appelé parce
qu'on y voit un lion et une lionne sculptés en relief au-dessus de
l'accès au couloir intérieur. Ce vestibule voûté mesure 5,33 m de long,
2,52 m de large et 3,20 m de haut.
De ce vestibule on accède en gravissant 7 marches à la galerie
circulaire. Celle-ci suit un tracé circulaire horizontal formant un
cercle presque complet, qui partant de la fausse porte Est passe
successivement derrière les fausses portes du Nord, de l'ouest et du
Sud, avant de tourner vers le centre du monument.
Au bout de la galerie, une porte munie d'une herse, brisée
elle-aussi, ouvre sur un vestibule de 4,04 m de long, 1,58 m de large
et 2,73 de haut. De ce vestibule, un couloir surbaissé mène à la
chambre centrale située au cur du monument. Fermée par une porte à
herse coulissante, trouvée aussi brisée, ce caveau voûté mesure 4,04 de
long, 3,06 de large et 3,43 de haut. Orienté nord-sud, avec l'entrée à
l'est, il comporte 3 niches sur chacune des parois nord, sud et ouest.
Le monument est entièrement vide de tout mobilier. Aucune chambre secrète n'a été trouvée, malgré de nombreuses recherches.
La date de construction et la fonction réelle de ce monument ne sont
pas connues avec certitude. Sur la date, on sait qu'il est mentionné
dans un texte d'un auteur romain, Pomponius Méla, daté des années 40
après Jésus-Christ, époque où le royaume de Maurétanie fut annexé par Rome. Certains historiens pensent qu'il s'agit d'un mausolée royal construit par le roi Juba II qui régna de 25 av. J.-C. à 23 ap. J.-C. et son épouse, la reine Cléopâtre Séléné.
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. Historique du nom donné à ce tombeau
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Juba fut un des hommes les plus savants de son temps: Pline et
Plutarque le citent souvent dans leurs ouvrages à titre de référence
incontestable, notamment dans les domaines de l'histoire, de la
géographie, de la grammaire, de 1' éducation, de la philosophie, de
l'archéologie, de l'histoire naturelle, de la botanique, de l'art
lyrique, de la peinture, etc...
Quant à son impériale épouse, si ses actes n'ont pas pris place dans
les bibliothèques sous forme de livres, c'est qu'elle se dévouait sans
compter pour le bien-être de son peuple dont elle était aimée, voire
vénérée. C'est cette vénération qui s'est traduite, après la mort de
Séléné, par un mausolée dénommé par les populations locales : Tombeau
de la Romaine.
Malheureusement, le colonisation française a confondu en une seule
et même signification Roumi qui veut dire Romain, ou Roumia, qui veut
dire Romaine, avec Chrétien ou Chrétienne.
Une telle assimilation et un tel amalgame ne peuvent être que faux
puisque, à cette époque, c'est-à-dire au début du Ier siècle de l'ère
chrétienne, le christianisme n' avait pas encore dépassé les limites de
la Palestine. Il n'atteindra ce pays berbère que plus tard... pour y
être adopté et même pratiqué par ses indigènes.
Un monument analogue se trouve dans l'Est algérien, c'est le Médracen situé près de Batna. Il en diffère cependant par la taille, seulement 18,5 m de haut, la structure interne, et est certainement plus ancien.
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