Une vie au service de la littérature Assia Djebar, de son vrai nom Fatima Zohra Imalayène, est née à Cherchell le 30 juin 1936. Son père Tahar, natif de Gouraya, avait fréquenté l’Ecole normale d’instituteurs de Bouzaréah, alors que sa mère Bahia Sahraoui avait un aïeul qui était dans les troupes de l’Emir Abd El-Kader.
Enfant, elle étudie le Coran à la medersa, puis rejoint l’école française. Elle s’inscrit au lycée Bugeaud d’Alger (actuel lycée Emir Abd El-Kader)..
Elle est la première femme musulmane à intégrer l’Ecole Normale Supérieure de jeunes filles de Sèvres, section Histoire. Mais elle est exclue de cette institution scolaire pour avoir participé à la grève lancée en 1956 par l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA)..
Assia Djebar a étudié l’Histoire sous la direction de Louis Massignon et Jacques Berque, respectivement spécialiste du Maghreb médiéval et islamologue..
Son premier roman La Soif sortira en 1957, signé du nom d’emprunt Assia Djebar ; puis le deuxième, une année après, Les Impatients. De 1959 à 1962, elle est à la faculté des lettres de Rabat pour enseigner l’histoire moderne et contemporaine du Maghreb ; au printemps de 1962, elle sort à Paris son troisième roman Les Enfants du nouveau monde..
Elle regagne l’Algérie pour enseigner l’Histoire, sa matière favorite, comme professeur d’université à la faculté d’Alger, de 1962 à 1965 ; puis la littérature française et le cinéma de 1974 à 1980. En 1978, la télévision algérienne lui donne l’opportunité de réaliser le documentaire La Nouba des Femmes du Mont Chenoua, long-métrage de deux heures, produit en arabe et en français, qui interroge la mémoire des paysannes sur la guerre, et qui obtient le Prix de Critique internationale, à la Biennale de Venise, en 1979..
En 1980, elle repart en France pour s’y installer. Elle poursuit son œuvre littéraire en publiant essais et romans. Elle réalise, en 1982, La Zerda ou les Chants de l’oubli, primé en 1983 au Festival de Berlin..
En 1995, elle est en Louisiane, comme professeur titulaire à Louisiana state University, chargée également du Centre d’études françaises et francophones. En 2001, elle quitte la Louisiane pour devenir professeure titulaire à New York University. En 2002, elle y est nommée Silver Chair Professor..
En 2000, à Rome, pour des besoins du théâtre, elle écrit et met en scène un drame musical en cinq actes : Filles d’Ismaël dans le vent et la tempête. A la même année, pour un théâtre de Rotterdam, elle écrit Aicha et femmes de Médine, drame musical en trois actes..
Elle commence, cependant à avoir une audience internationale avec le Prix Liberatur de Francfort, pour Ombre sultane, qui lui est attribué en 1989. D’autres prestigieuses distinctions vont couronner sa carrière d’écrivaine. En 1999, elle est élue membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Puis élue, le 16 juin 2005, à l’Académie française. Elle est la première écrivaine Nord-africaine à y être élue. Décédée le 6 février 2015 à Paris, elle est enterrée à Cherchell, Algérie, son pays natal. Comme elle l’avait souhaité..
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