Les voiles de la nuit partout éparpillées sont tombées en silence
Du corps découvert de la Méditerranée gorgée de soleil
Telle la coupole arrondie du temple, le ciel constellé
Est descendu sur la mer dans l'horizon illimité.
Un léger zéphyr recueille les parfums de l'eau au goût de sel
Et en imprègne mes cheveux et mon visage à toute heure...
Avec ses flancs de fer échoués dans les replis des eaux tièdes,
Le bateau illuminé fend les couches d'obscurité en leur milieu.
Et comme l'élan du bateau toujours propulsé vers l'avant
Dans les profondeurs de la nuit marine, les eaux écumantes
Captives d'un mystère disséminé et qui vont de l'avant
de leur course folle
Ainsi vient mon esprit et va mon âme en un reflux enfiévré.
J'ai laissé derrière moi mon enfance au soleil nourrie de nature,
Et ma noire condition d'orphelin tissée de misère et de privation.
Je suis encore adolescent ivre d'un rêve de livre et de papier,
Je m'en vais mûrir par le labeur de la conscience et de la vie.
Le désir est infini et semblable à cette mer illimitée
Inexplicable, comme le mystère insondable des ténèbres...
Je désire jouir de la lumière de la sagesse et de l'art, et du vin
Et arracher dans le grand combat de la vie les précieux lauriers...
MISSAK MANOUCHIAN
MISSAK MANOUCHIAN ...EXTRAIT
Je suis ivre, impétueusement ivre,
Du muet langage enchanteur de la nature;
Sur mon âme orpheline de la vie
Tombe le mystère du chant de l'infini...
...
Être prophète des nuages du ciel,
Parler à la fleur la langue de la source,
Apprendre de l'oiseau le secret de l'amour
Et le chuchoter chaudement à ma bien-aimée,
De la bouche des étoiles à l'étreinte du rêve...
MISSAK MANOUKIAN
http://emmila.canalblog.com/
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