Voilà exactement 15 ans que le poète Palestinien Mahmoud Darwich nous a quittés, le 9 août 2008. Je vous propose ces modestes vers en guise d'hommage posthume à ce grand poète contemporain qui a révolutionné la poésie arabe moderne, qui a chanté la paix, la liberté et l'indépendance, qui était la voix de la lutte et de la résistance Palestinienne, qui a donné toute sa vie à la cause juste et légitime d'un peuple qui ne réclame que son droit à la vie!
Mahmoud Darwich
Voilà 15 ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Lui qui a sursauté
A chaque détonation
A chaque bombardement
A chaque déportation
A chaque obus
A chaque abus
A chaque tuerie
A chaque félonie
A chaque viol de la vie
Ton cœur n'a jamais cessé de battre
Tu n'as jamais cessé de te battre
Jusqu'au dernier acte
De ta tragédie
De ton épopée
Et ton peuple est toujours spolié!
Voilà 15 ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Devenu si frêle
Vulnérable et fragile
Par tout ce qu'il a enduré
Tout ce qui l'a chagriné
Tout ce qui l'a envenimé
Tout ce qui l'a contaminé
Durant toute une vie minée
Clôturée, encerclée, asphyxiée
Brûlée, exilée, déracinée
Tu n'as jamais cessé d'espérer
Et ta terre est toujours occupée!
Voilà 15 ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Toi qui as soulevé des émeutes
Allumé le flambeau de la lutte
Brandi l'oriflamme de la révolte
Serré le poing de la colère
Toi qui as fait pleurer les rivières
Qui as arraché des soupirs aux pierres
Qui as fait écumer la mer
Qui as glorifié la mère
Qui as verdi le désert
Qui as ébranlé la terre
Avec tes mots réfractaires
Avec tes vers révolutionnaires
La sédition de tes rimes
La rébellion de tes poèmes
Qui aspirent à la cime
Tu n'as jamais cessé d'aimer
Et ton peuple est toujours opprimé!
Voilà 15 ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Toi qui n'as jamais cessé de combattre
Les ogres de la nuit
Les geôliers de la liberté
Les tortionnaires de la paix
Les violeurs de la vérité
Les égorgeurs d'oliviers
Les destructeurs de la cité
Les bâtisseurs des murs
Les allumeurs de l'enfer
Les affameurs d'enfants
Les tueurs d'innocents
Les ravisseurs de l'horizon
Les ennemis de la vie
Tu as fait de ta vie
Une lutte acharnée
Pour la paix et la liberté
Pour la justice et la dignité
Tu n'as jamais cessé de militer
Et tes oliviers sont toujours mutilés!
Voilà 15 ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Mais son battement incessant
Résonnera éternellement
Dans le cœur des hommes
Chaque fois qu'un vieil homme
Arrête un tank avec une fleur
Chaque fois qu'une petite fille
Défie un soldat armé
Avec un rameau d'olivier
Chaque fois qu'un petit enfant
Brave la machine de guerre
Avec des pierres
Chaque fois qu'un combattant martyr
Se languit du pain de sa mère
Et danse, rebelle et fier
Dans cette noce stellaire
Qui jamais ne se termine
La noce de Palestine
Chaque fois qu'un ange sans ailes
Reçoit une balle en pleine poitrine
Et s'envole vers le paradis
Pour sa patrie!
Voilà 15 ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Et tu resteras éternellement
Vivant
Dans le cœur des combattants
Poète de la révolution!
Mostafa Houmir.
L’enfant de la guerre
Un monde? quel monde !
Immonde .
Où l’enfance est une terreur et une maltraitance .
La guerre est un calvaire,
La guerre me met en colère.
Dans ma tête c’est une bombe nucléaire .
La nuit c’est une autre histoire ,
j’arrive plus à dormir, j’ai peur.
Dans ma tête, il fait tout noir,
la nuit, oui,
des ennuies.
Est ce que demain serais-je encore en vie?
De toute façon, je n'ai plus envie.
J’ai perdu mes frères,
mon père et ma mère.
J’ai un goût amer.
Ma vie est un enfer
Je suis vénère,
Choquée.
Chaque jour est un drame
qui se trame,
Des maisons qui crament .
J’entends plus rien,
j’ai mes oreilles qui sifflent.
Non ce n’est pas une alarme,
c’est le bruit des armes.
Ça me manque le calme .
Quelle déception!
On est qu’une diversion.
je ne trouve plus de direction,
on n'est plus en protection.
Je suis un enfant de la guerre.
Oui chez moi, je n’ai plus d’abri
à cause des fusils,
en plein air
comme des bougies.
oui c’est la magie.
Maman! Reviens,
j’ai faim,
je veux des câlins.
Où est mon coussin?
regarde ce que je deviens.
Je deviens zinzin.
La guerre est sans FIN.
◦
Maazouzi Fatima
Un monde? quel monde !
Immonde .
Où l’enfance est une terreur et une maltraitance .
La guerre est un calvaire,
La guerre me met en colère.
Dans ma tête c’est une bombe nucléaire .
La nuit c’est une autre histoire ,
j’arrive plus à dormir, j’ai peur.
Dans ma tête, il fait tout noir,
la nuit, oui,
des ennuies.
Est ce que demain serais-je encore en vie?
De toute façon, je n'ai plus envie.
J’ai perdu mes frères,
mon père et ma mère.
J’ai un goût amer.
Ma vie est un enfer
Je suis vénère,
Choquée.
Chaque jour est un drame
qui se trame,
Des maisons qui crament .
J’entends plus rien,
j’ai mes oreilles qui sifflent.
Non ce n’est pas une alarme,
c’est le bruit des armes.
Ça me manque le calme .
Quelle déception!
On est qu’une diversion.
je ne trouve plus de direction,
on n'est plus en protection.
Je suis un enfant de la guerre.
Oui chez moi, je n’ai plus d’abri
à cause des fusils,
en plein air
comme des bougies.
oui c’est la magie.
Maman! Reviens,
j’ai faim,
je veux des câlins.
Où est mon coussin?
regarde ce que je deviens.
Je deviens zinzin.
La guerre est sans FIN.
◦
Maazouzi Fatima
Petite écolière palestinienne (à tous les martyrs palestiniens)
Je t'ai vue à la télé
Et j'ai perdu toute envie
Envie de manger, envie de boire
Envie d'espérer, envie de croire
Envie de sourire, envie de rire
Envie de respirer, envie de vivre
Tu cours comme une folle
Les yeux hagards
Tu cours au hasard
Garée, perdue dans la foule
Emportée par la fumée et la houle
Dis-moi, petite fille
Qui a allumé l'apocalypse?
Les obus, les bombardements
Les cris, les hurlements
La souffrance, le déchirement
L'errance, l'affolement
La peine, les gémissements
Le feu, le sang
La poussière, l'aveuglement
La mort!
Tu cours, petite fille
Dévorée par la ville
Ville en flammes, ville en cendres
Ville en deuil, ville en cadavres
Ville en linceul, ville en désespoir
Ville hôpital, ville cimetière
Ville ambulance, ville barrières
Ville barbelés, ville fils de fer
Ville désert, ville enfer
Ville cercueil, ville tombeau
Ville misère, ville corbeau
Ville ténèbres, ville sarcophage
Ville asphyxie, ville mirage
Ville génocide, ville macabre
Ville folie, ville peur
Ville panique, ville terreur
Dis-moi, petite écolière
Comment le jour devient-il nuit?
Non, la cloche n'a pas sonné
Le cours d'arabe n'est pas fini
Le tableau n'est pas effacé
C'est la sirène d'alarme qui a retenti
Ce sont les obus qui ont rugi
Ce sont les balles qui ont sifflé
Ce sont les bombes qui ont grondé
Ce sont les chacals qui ont hurlé
C'est la mort qui a frappé
C'est l'enfer qui est allumé
Il faut fuir, se cacher
Chercher un abri
Un espoir de survie
Dis-moi, petite fille
Pourquoi cours-tu ainsi?
Peux-tu voler
Survoler cette ville noire
Trouver refuge dans les nuages
Et ne plus avoir peur?
Dis-moi, petite fille
Peux-tu prendre un train
Un bateau, un avion
Un vélo, un camion
Et fuir cet enfer
Aller loin, aller ailleurs
Te réveiller enfin de ce cauchemar?
Dis-moi, petite fille
Peux-tu fermer les yeux
Et rêver d'une vie autre
D'un autre rêve
D'une colombe, d'une oasis
D'un jardin édénique
D'un enfant du paradis
Qui viendra déposer sur ta joue
Un baiser angélique
Qui te prendra par la main
Et te guidera vers demain?
Dis-moi, petite fille
Trouveras-tu encore ta maison à sa place
Ou le cratère d'un obus à sa place?
Trouveras-tu ta mère dans sa cuisine
Ton père rentrant de son usine
Ta grand-mère donnant une sardine
Au chat de la voisine
Ton grand-père jouant aux dames
Avec les vieux du quartier
Ton petit frère jouant à la guerre
Dans la boue et la poussière
Du bidonville?
Dis-moi, petite fille
Trouveras-tu encore ta chambre
Ta poupée
Ton oiseau
Tes jouets
Et l'olivier du verger?
Ou de la fumée noire
Le spectre de la mort
La désolation de la guerre
Et la haine des hommes?
Dis-moi, petite fille
Arriveras-tu chez toi cette fois
Ou trouveras-tu la mort
Au coin de la rue?
Dis-moi, petite fille
As-tu envie de rester en vie
Après tout ce que tu as vu
Juste le temps de devenir mère
Et offrir à ta terre
Un enfant qui la libère?
Dis-moi, petite fille
As-tu peur de mourir?
Non, tu ne mourras pas ce matin
Ni ce soir, ni cette nuit, ni demain
Tu ne mourras point!
Tu es la Palestine de demain
Donne-moi ta main
N'aie pas peur, petite écolière
N'aie pas peur, petite sœur
Tu es plus forte que la mort
Plus puissante que la guerre
Plus patiente que la terre
Plus légère que l'air
Tu es la vie!
Cours, cours
Petite fille!
Tant que battra ton cœur
Palestine vivra
Palestine sera!
Mostafa Houmir
Quand la beauté palestinienne engendre la liberté !
Enfin libérée,
Toi, la belle Ahd,
Quand la beauté palestinienne engendre la liberté !
Tu as quitté la prison de la honte,
La tête haute,
Quand l'endurance palestinienne crée la générosité !
Ton courage est engagement
Ta confiance est vie,
Quand l'espoir palestinien engendre la ténacité !
Ton visage d’enfant
Respire à nouveau l'air de la liberté,
Quand la résistance palestinienne enfante la dignité !
Tu retrouves ton village, ta famille
Et tes beaux souvenirs,
Quand la détermination palestinienne brave l'atrocité !
Tu as donné une leçon de courage,
Toi, le combat sans faille,
Quand la patience palestinienne engendre une lutte non-violente !
Tu as défié une armée entière
Et des soldats agresseurs,
Quand le combat palestinien accomplit une volonté !
Malgré leur souffrance,
Leur malheur, et leur douleur,
Les autres prisonniers attendent la délivrance,
Quand la lutte palestinienne réalise une unité !
Tu es devenue une héroïne mondiale,
Une icône de résistance,
Quand la cause palestinienne élargit la solidarité !
Tu as rassemblé derrière toi tout un peuple,
Même dispersé,
Quand la persévérance palestinienne donne une leçon à l'humanité !
Ziad Meddoukh
Ziad Meddoukh
https://poeme-palestine.blogspot.com/2018/08/quand-la-beaute-palestinienne-engendre.html
lundi 18 décembre 2023
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