Après avoir exposé en 2019 à Alger, l’artiste peintre et plasticienne, Houria Menna, dévoile au public sa dernière collection de peinture au public jusqu’au 20 décembre à la galerie Mohamed Racim, à Alger.
Comme l’indique son titre «Emotions plurielles», cette récente collection personnelle de Houria Menaa reflète des émotions à travers le temps et à travers les couleurs. Les esthètes et les profanes l’auront compris : l’exposition en question présente l’évolution des productions de cet artiste peintre au talent incontesté.
Autodidacte par excellence, la plasticienne Houria Menaa dévoile 54 toiles aux techniques et aux formats différents.
Dès le seuil, le visiteur est ébloui par cette redondance de couleurs et de lumière. La collection oscille entre des tableaux récents et anciens, réalisés pendant la pandémie Covid-19. Houria Menaa est née en 1943 à Guelma. Elle est pneumo-phtisiologue de formation, mais à la retraite depuis peu.
Elle avoue qu’elle a découvert la peinture à l’école primaire. Elle a toujours porté en elle le désir de s’exprimer à travers des œuvres, mais ses études longues et prenantes, son métier et sa vie familiale l’ont quelque peu absorbée. Il aura fallu attendre les années 90 pour que le déclic se fasse. Ainsi, elle commence par le figuratif, mais se libère progressivement vers le moderne et le contemporain. «Je refuse de m’enfermer dans un cadre particulier. Je suis passée d’un style à un autre et d’une technique à l’autre, selon l’inspiration du moment.»
Univers serein
A travers sa collection, Houria Menna nous plonge dans un univers serein avec une pluralité de thèmes. Les couleurs vives et les doux coups de pinceaux et de couteaux traduisent l’appréciation de l’artiste, centrée entre autres sur la femme, la nature morte, La Casbah d’Alger, le désert algérien, la fantasia, les cuivres anciens et l’exode de Ghaza. A chacune de ses expositions de peinture, l’artiste offre des fleurs à volonté. On y retrouve des mimosas, des fleurs et des marguerites aux pétales rouges, blanches, jaunes et oranges.
La femme occupe également une place de choix. Elle est représentée à travers toutes les régions de l’Algérie et dans toutes les situations données. Dans les tableaux intitulés Les citadines, Femme à la fenêtre, Danseuses chaoui Femmes voilées à La Casbah, Femme au chentouf, Femme pluriel et Hammam, le regard est ébloui par la beauté ineffable et la grâce féminine. Le moindre détail est traité avec précision et avec, le plus souvent, une intense charge émotionnelle et nostalgique à la fois. Houria Menna voue également un amour incommensurable pour le désert avec les Touareg.
Ces derniers sont toujours représentés par leurs tenues traditionnelles faites de couleur blanche et bleu.
Si certains d’entre eux sont adossés en train de siroter un bon thé au coin d’un feu de braise, d’autres se lancent dans une soirée festive où le tambour à percussion le «bendir» donne toute sa pleine mesure. Ouled el houma est une œuvre brossant un quartier populaire donné. Etant sensible à la guerre la plus meurtrière qui se déroule à Ghaza depuis le 7 octobre dernier, l’artiste a voulu rendre hommage à ce peuple endeuillé en présentant un tableau poignant et parlant intitulé Ghaza sous les bombes. L’artiste peintre confie qu’avant de commencer toute œuvre, elle s’inspire de quelque chose et après le processus de l’imagination fait le reste. «L’œuvre ne vient pas d’un seul coup.
Au début, vous vous inspirez de n’importe quoi. Par exemple, de ce que vous voyez dans la vie courante, dans la rue ou de n’importe quoi. J’utilise que rarement la photo. Celle-ci me donne parfois un thème, le reste, je le remplis et j’imagine». Concernant sa palette, elle est très large et joyeuses à la fois, car de nature notre artiste est optimiste.
Explosion de couleurs
Elle se plaît à associer les couleurs selon son inspiration du moment. «Les couleurs ne viennent pas du premier coup.
Parfois quand cela ne me plaît, je change de couleur jusqu’à ce que je trouve l’équilibre des tons», précise-t-elle. Houria Menna n’aime pas ce cantonné à une seule technique.
Le pinceau, le couteau et l’éponge marine sont ses instruments de prédilection. Elle a une préférence pour l’acrylique mais très rarement pour l’aquarelle.
A la question de savoir quels sont les artistes peintres qu’elle admire, elle avoue qu’elle a toujours eu une préférence pour entre autres pour Moussa Bourdine, Fatma-Zhora Sellal, M’hamed Issiakhem, en passant par Auguste Renoir ou encore Vincent Van Gogh.
Elle admire également les impressionnismes et les orientalistes. En somme, Houria Menaa dépose sur ses œuvres ce qu’elle ressent avec fidélité. Teintées de joie, de nostalgie, de tristesse ou encore d’optimiste, elles offrent à tout visiteur la lecture de son existence.
https://elwatan-dz.com/houria-menna-expose-a-la-galerie-mohamed-racim-a-alger-une-peinture-damour-et-de-lumiere
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