Federico du bout du monde,
Ta laine bleue coupe les veines,
Mon sang dessous ma voix siffle comme un oiseau.
Mais je suis d’une terre aride
où les poètes sont frappés
le rire d’une motte d’argile
qu’on nous enfonce dans les yeux
le voilà le présent des voisins
dans ce pays de pierre où l’on ferme le pain.
Car ils sont tous pareils, hommes de peu d’espace
mais toi, Federico,
tu connaissais le ciel
les élytres du feu brillant
de salive
et sur la peau la liturgie des coquillages.
Nous sommes loin maintenant
mais je te porte, je suis gros
de toi, de ta peine et de ta joie
doux visage, douce cicatrice,
sans elle par où passerait la mort ?
Tout ne serait que printemps fade,
soupir amer de chicorée
mais vient le coup, douce dorade
la cicatrice fait l’été
défait le lit, refait la laine
amenant-toi [ ?] par où fuit l’âme.
JEAN SENAC
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