Deux membres de la Brav-M seront jugés en correctionnelle le 7 mars 2024 pour des faits de violences et des menaces sur un étudiant en marge d’une manifestation, en mars 2023 à Paris.
Deux policiers de la Brav-M (Brigade de répression de l’action violente motorisée) ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour des violences et menaces à l’encontre d’un étudiant tchadien lors d’une manifestation en mars à Paris.
Les deux gardiens de la paix seront jugés le 7 mars 2024 pour des faits de violences par personne dépositaire de l’autorité publique et menaces de violences réitérées « à l’exclusion de toute autre infraction ou circonstance aggravante » sur l’étudiant Souleyman Adoum Souleyman, a précisé le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis), mardi 5 septembre.
Les échanges avec les policiers avaient été enregistrés
Dans la nuit du 20 au 21 mars, des membres de la Brav-M ont interpellé sept jeunes manifestants soupçonnés d’avoir pris part à des dégradations dans un cortège sauvage dans le centre de Paris. L’un des interpellés avait alors discrètement enregistré les échanges avec les policiers, où l’on entendait ces derniers proférer des menaces et des propos humiliants.
L’étudiant tchadien était particulièrement visé par les fonctionnaires dans l’enregistrement. Avec une autre manifestante, il avait alors déposé plainte le 24 mars contre les effectifs de la Brav-M. Leurs plaintes visant le préfet de police et la procureure de Paris, la procédure judiciaire avait été dépaysée en Seine-Saint-Denis. La plainte de la manifestante « a été classée sans suite, l’enquête n’ayant pas rapporté la preuve des faits allégués par la plaignante », a indiqué le parquet de Bobigny.
L’avocat des plaignants, Me Arié Alimi, a regretté que le parquet n’ait pas retenu les chefs d’agression sexuelle et injures à caractère racial envers Souleyman Adoum Souleyman. « Nous allons poursuivre tous les policiers de la Brav-M qui ont participé à l’interpellation et tous les policiers de la Brav-M qui étaient présents du chef de violences en réunion », via le mécanisme de citation directe qui permet à une victime de saisir directement le tribunal, a-t-il déclaré.
En juin, trois policiers de la Brav-M ont été renvoyés en conseil de discipline et quatre autres ont écopé d’un avertissement pour ces mêmes faits.
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