Le tremblement de terre, de magnitude 7, au Maroc a fait au moins 2 500 morts selon le dernier bilan publié lundi 11 septembre. Le royaume chérifien et l’Algérie voisine, situés sur le point de contact entre les plaques africaine et eurasienne, ont connu d’autres catastrophes par le passé
Le bilan ne cesse de grimper. Les autorités ont annoncé lundi 11 septembre que le bilan du séisme de magnitude 7 qui a fait trembler la terre vendredi 8 septembre au Maroc a fait plus de 2 500 morts. Une catastrophe historique par son ampleur dans une région qui a connu de nombreux précédents.
Le Maghreb est situé sur des failles entre les plaques tectoniques africaine et eurasienne qui se déplacent continuellement du sud vers le nord. La plaque africaine s’enfonce sous la plaque eurasienne et rapproche ainsi l’Afrique de l’Europe de 6 millimètres par an. Cette friction continuelle entre les couches profondes de la croûte terrestre produit de l’énergie, qui est libérée de manière brutale à la surface sous la forme de tremblement de terre.
Ainsi, au Maghreb, la terre tremble quasiment tous les jours avec une fréquence moyenne de 50 séismes par mois. Ces séismes sont pour la plupart inoffensifs et même imperceptibles, tant leur magnitude, sur l’échelle de Richter, est faible. Ainsi, 90 % sont d’une magnitude inférieure à 3. Ils ne sont révélés que par les sismographes.
Pour autant, certaines secousses sont beaucoup plus dévastatrices. Le Maroc et l’Algérie ont connu des catastrophes majeures. La Tunisie, à l’écart des failles sismiques, a été plus épargnée.
Les secousses marocaines
Les témoignages historiques rapportent que la terre au Maroc a tremblé de manière plus ou moins régulière depuis 1079. À Melilla, dans le nord, à plusieurs reprises, en 1579 et plus violemment en 1660 avec d’importants dégâts, puis en 1792 et 1848. Dans la région d’Agadir et de Marrakech en 1719 et 1731.
Au vingtième siècle, les premiers sismographes sont installés (en 1910 en Algérie et 1937 au Maroc) et plusieurs séismes meurtriers sont enregistrés.
Le 27 décembre 1941, au Maroc, la ville côtière de Jadida, au sud-ouest de Casablanca, et ses 15 000 habitants sont frappés par un séisme de magnitude 6,6. C’était le plus puissant dans le pays avant le séisme de vendredi dernier. Le 29 février 1960, un séisme d’une magnitude de 5,7 a pour épicentre Agadir. La ville est détruite et un tiers de sa population périt.
Plus récemment, le 23 février 2004, un tremblement de terre d’une magnitude de 6,3 frappe Al Hoceima, une ville du nord du pays située sur la ligne de faille.
Trois séismes récents majeurs en Algérie
L’histoire sismique de la région est jalonnée d’événements semblables. En Algérie, le plus ancien séisme rapporté remonte à 1365. Ce tremblement de terre avait complètement détruit la ville d’Alger. À nouveau, en mai 1716, Alger est ravagée par un tremblement de terre qui fait 200 000 morts. Le 2 mars 1825, à Blida, 50 km au sud d’Alger, un séisme d’intensité cause la mort de 7 000 personnes.
L’histoire sismique récente a été marquée par trois principales secousses. Deux d’entre elles sont survenus à Chlef, sur la faille entre les plaques eurasienne et africaine. Le 9 septembre 1954, un séisme de magnitude 6,8 fait plus de 1 300 morts et 3 000 blessés. C’est à nouveau près de Chlef que se produit en octobre 1980 la plus violente secousse jamais enregistrée au Maghreb, avec une magnitude de 7,3. Le bilan dépasse 5 000 morts et 9 000 blessés, 80 % de la ville est détruite.
Les deux fortes secousses ressenties au même endroit à vingt-six ans d’intervalle sont perçues localement comme une malédiction. Aussi, la ville alors baptisée Al-Asnam (les idoles en arabe), un nom renvoyant à des réalités préislamiques, est renommée pour conjurer le mauvais sort. Elle est désormais connue sous le nom de Chlef, en référence au cours d’eau qui traverse la vallée.
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