Khayr Al-Din ou Kheïr-ed-Din
Nous sommes au début de l’an 1513.
Oruç, ou Arudj, s’installe à Djerba, havre des corsaires,
au début du printemps de 1513, Il est rejoint par Hizir Hayrü-d-dîn, ou Khayr al-Dîn, un peu plus tard.
Les Frères Barberousse arrivent à La Goulette dans le golfe de Tunis,
Arudj Reïs négocia avec le souverain Hafside, le sultan de Tunis l'autorisation de faire de Tunis son port d'attache.
Le sultan offre aux frères Barberousse refuge à leurs vaisseaux dans la baie de Tunis,
en échange du cinquième de toutes les prises à faire sur les chrétiens.
Nantis de cette protection, les Barberousse vont devenir prodigieusement riches, dès la première sortie,
ils s'emparent de deux galères du Pape Jules II, ce qui leurs valurent notoriétés et gloires.
Pendant 2 ans, à la tête de quatre vaisseaux, dont deux étaient sous le commandement de Khayr ad-Din et Ishak,
les Frères Barberousse parcoururent les mers d'Italie, dont ils pillent et ravagent les côtes.
Accroissant le nombre de leurs navires, leur flotte devint redoutable.
Une Galère vers 1530 en Méditerranée.
Ils dominent la Méditerranée.
A partir de ce jour.
Arudj et Khayr al-Din ne s'attaquent plus à des bâtiments isolés, mais à des convois entiers.
Aucun traité, aucune convention n'embarrassent la conscience de ces jeunes loups de mer.
Génois, Vénitiens, Napolitains, et, Espagnols sont au même titre, de bonnes prises.
Malheur à qui tombait entre leurs mains !
Rivés aux, bancs de leurs galères, les esclaves chrétiens étaient contraints de ramer douze heures et parfois
vingt-quatre heures sans répit, pour les soutenir, on leur mettait dans la bouche des morceaux de pain imbibés de vin.
S'ils s'évanouissaient d'épuisement,
ils étaient ramenés à la conscience par les lanières en nerf de bœuf des gardes-chiourme,
et s'ils étaient trop mal en point, on les jetait à la mer.
Tout nud, las ! en chemise
Me faut ramer
Nuit et jour sans feintise
Sur cette mer,
Du nerf de bœuf sans cesse
Battu, je suis
Je n'ai plus de caresses
De mes amis...
chantait un jeune captif français.
La terreur, qu'inspirent les deux Barberousse, à la chrétienté tout entière est telle, que les Maures,
en révolte contre les Espagnols, les appelleront à leur secours.
Galère barbaresque à la fin du XVI°.
Gravure de Jan Luyken, illustrant Histoire de la Barbarie du Père Dan.
Le sultan de Tunis nomma Arudj, gouverneur des Iles Galves (Djerba), la vieille île des Lotophages,
sur la côte orientale de la Tunisie, devenues bases arrières des exploits des frères corsaires.
Désormais, Arudj et Khayr ad-Din uniront leurs efforts et mettront en commun leurs ressources.
Ils ne tarderont pas à vouloir s'affranchir de toute tutelle.
Ambitieux autant qu'intrépides,
à la demande des habitants de la ville de Bougie, tombée en 1510 aux mains des espagnols,
les frères Barberousse cinglent vers cette ville à la tête de douze galiotes et mille Maures.
Ce fut un échec cuisant au cours duquel Arudj perdit son bras gauche.
Quelques temps plus tard, ils subirent une nouvelle défaite contre Andrea Doria qui détruisit
une partie de la flotte corsaire en représailles de l'attaque d'une galiote gênoise à Tabarque (Tabarka).
Vers la fin de l'automne 1515, nouvelle tentative sur la ville de Bougie.
Elle est défendue par une faible garnison espagnole, mais ils se heurtent à une rude résistance.
Ils perdent une partie de leurs vaisseaux et sont contraints d'appeler à leur secours, le sultan de Tunis,
mais celui-ci, ayant pris ombrage de la surprenante activité des deux frères, leur refuse tout secours.
Les frères barberousse s'installent alors à Djïdjelli.
Loin de se laisser décourager, Arudj et Khayr al-Din font appel au sultan Selim, dit Le Cruel, maître de Constantinople.
Ils joignent à leur appel de riches présents et de nombreux esclaves.
(- le courtisan ne perdant jamais ses droits chez ces deux écumeurs de mer -)
Le sultan Selim reçoit cet appel avec satisfaction.
Entrevoyant la possibilité d'étendre son influence sur le bassin occidental de la Méditerranée,
il songe à utiliser les deux frères contre la navigation chrétienne, et leur envoie quatorze vaisseaux.
Ile de Djerba.
le 22 Janvier, Ferdinand II d'Aragon, dit Ferdinand le Catholique, Roi d'Aragon et de Sicile meurt,
cet événement produisit en Berbérie une certaine agitation.
L'effervescence fut grande à la casbah d’Alger, car la population vouait comme une sorte de revanche
à la présence espagnole sur l'îlot du Penon, depuis 1510.
Le cheikh Salim at-Tûmi ou Salem-el-Toumi, qui commandait la casbah d'Alger,
se laissa entraîner par un mouvement populaire, il sollicita l'appui des frères Barberousse.
Une députation fut envoyée à Djidjeli.
Arudj la reçut avec autant de surprise, que de joie.
Entrevoient-ils la possibilité d'obtenir enfin un port où ils seraient les maîtres ?
L'opération fut rondement menée,
Arudj donna l'ordre à Ben-el-Kadi de regrouper les troupes, puis toutes ces forces, par la route,
prirent la direction d'Alger.
Note :
Les chroniques Algériennes précisent que Arudj est arrivé à Alger par la mer.
Mais les Frères Barberousse ne disposant que de 16 galères, il était impossible de transportait 15.000 hommes.
Les galères barbaresques ne pouvant contenir plus de 50 combattants,
les Barberousse auraient du utiliser plus de 300 galères pour arriver par la mer.
Seule l'artillerie et quelques hommes ont pris ce chemin.
Les Barbaresques dans la baie d'Alger.
Parvenu dans la Mitidja,
Arudj se porte, d'abord sur Cherchell pour se débarrasser d'un de ses anciens lieutenant du nom de Kara-Hassen.
Kara-Hassen tente d'infléchir Arujd par une humble soumission, mais ce dernier le fit mettre à mort.
Il laisse une petit garnison à Cherchell et se dirige vers Alger.
La population de la Casbah,
ayant à sa tête le cheikh Salim at-Tûmi, sortit au devant de lui et l’accueillit comme un libérateur
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Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj ou es-tu ?
Je vis sous les pierres
Une prison porte le nom
De mon frère Kheireddine
Amir el bahr de Metiline
Je suis entouré de gendarmes
De soldats, de casernes
A ma porte coulent des larmes
Dans cette prison il y a mes frères
Dans cette prison il y a mes soeurs
Djamila, Bittat et Guerroudj
Faut-il se taire, il y a mon coeur
Baba Aroudj libéra Alger de la menace espagnole en 1516. Son frère Kheireddine fonda la Régence d'Alger. Les chrétiens le surnomèrent Barberousse. Les Français donnèrent ce surnom à la prison centrale d'alger que les algèriens appelent Serkadji.
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
Chômeur nourri de cacahouètes
Ivrogne coutois
Je regarde d'Orléans
Caracoler dos au môle
Depuis des ans
Menaces au bout de l'épée
A ses pieds la nuit
Longuement je me receuille
Je préfère son socle à la pissotière
Cette statue du duc d'Orléans fut inaugurée en 1866, Place du Gouvernement (aujourd'hui Place des Martyrs) à Alger et déboulonnée après l'indépendance.
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj qui es-tu ?
Cheikh Halim sans narguillé
Savant à court de rimes
Sur ma jeune baie
Place du cheval je promène
Une prostitué de la rue des zouaves
Je m'en irai quand ce bey
Mécréant sera déboulonné
Cheik Abdelhalim, personnage algérois des années 1930, beau vieillard, révoqué de son poste d'immam par les autorités françaises. Connu pour ses désinvoltures, son esprit caustique et son comportement fantaisiste à l'égard des conventions sociales les plus solidement établis.
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj ou es-tu ?
J'erre au fond des alcôves fraîches
Derrière les chapiteaux corinthiens
Du palais vert pour l'été
Le temps n'est plus
Ou le café raillait le thé
Ca sent partout la naphtaline
Il y a des képis en vitrine
Souvenir des enfumeurs
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
De la petite mosquée je peux te voir
Le pavillon ''Coup d'éventail''
Patiente un peu, autre histoire
C'est une église sans bail
Ou venait prier Massu
Les dimanches sans éléctrodes.
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
Je mesure l'étendue de leur bêtise
Ils ont cloué Hamidou er-Rais
Haut sur un mur de La Pointe (en hommage à Ali La Poine?)
Ils ont estimé les Racim
A la hauteur du chameau
Ils méprisent Imrou el Quais.
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Hamidou er-Rais, capitaine algérien célébre par ses exploits en mer, commandant de la flotte algérienne, mort en 1815, au cours d'un combat inégal contre une flotte américaine.
Imrou el Quais, célébre poète arabe de la période ante-islamique. en hommage à Ali La Poine?
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj qu'espères-tu ?
J'ai vu novembre allumer
Les yeux de Lalla Khedidja
Au brasier de Chélia
J'ai assisté au mariage
De Mohamed et de Fatma
Qui procréent au son
Des zorna crépusculaires
J'ai vu planter un décor
Vert et blanc sans étoiles argentés
J'ai vu le croissant et l'étoile centrale
Virer au rouge au feu de la forge
La nostalgie du passé
N'est pas une marche arrière
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
J'écoute le coeur
Des condamnés à mort
Mâa toulu' alfejr
Les sanglots des prisonnières
Aux matins de guillotine
J'écoute le choeur
Des cohortes féminines
Autour de serkadji
Ou êtes-vous heures affolées
Réservées au bain au cimetière
Aux visites amicales
Baba Arroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
J'écoute le vent de la mer
Les chebecs et les polacs
Ont rejoins les amphpores
La clameur des dockers
Couvre le cri des taifa
Et c'est mieuux ainsi
taifa cri de guerre des janissaires mais, ici il a le sens de détermination.
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que vois-tu ?
Le ciel est noir de corbeaux
Les oreilles se vendent cher
Avec les penditifs de Benni-Yenni
Icherriden fut déchiré
Tagdempt est moins connu qu'Abbo
Dure est l'ouvrage qui dure
Vendengeurs videngeurs
Plus de métier sur l'ouvrage
Pleure l'oiseau dans sa cage
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
J'écoute les mitrailleuses
Et leur têtes chercheuses
Voici la meute de chiens gras
Lachée sur la ville hurlant
Ou est le refuge de l'Indépendance?
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
J'écoute le chant
''Min djibalina
-de nos montagnes
-s'élève la voix
-Des hommes libres
-Elles nous appelle
-Au combat pour l'Istiqlal!'
Baba Aroudj si tu savais
Baba Aroudj que fais-tu ?
Je suis au terme du voyage
Parle, Lis à haute voix
Au nom de ton peuple
Baba Aroudj
Dis à Kheireddine l'amiral
Notre dette envers lui
Envers Abelkader et Mokrani
Les sentiers sont fraternels
Qui les ont vu passer
Dis notre dette
Dis à Kheireddine
Nous le soulagerons
Du poids des cellules cancéreuses
Nous arracherons l'épine
Plus enfoncée dans le coeur de la ville
Que l'ancien Penon
T'en souviens-tu?
Dis à Kheireddine
Nous donnons son nom, le tien
Ceux de Lias et d'Ishaq
Fils de Lesbos l'ancienne
A des unités navales
De l'Algérie libre
Baba Aroudj, père manchot
Baba Aroudj boukefoussa
Dors en paix, ne pleure pas !
Lias et Ishaq, frères de Aroudj et Kheireddine.
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