La guerre que se livrent les anglophones et les francophones depuis des décennies au Québec se répercute sur les ressortissants algériens, particulièrement les étudiants qui ambitionnent de poursuivre leurs études au pays de l'érable. C'est ce qui explique que les autorités canadiennes refusent des visas aux étudiants francophones acceptés par les universités québécoises.
Selon une étude effectuée par l'Institut du Québec, reprise par RFI, environ 50 % des étudiants francophones qui ont été acceptés par des universités québécoises se voient refuser le visa de séjour à l'entrée du territoire par le Canada. « Une proportion qui grimpe à 72 % pour les étudiants africains qui ne peuvent accéder à leur établissement d'enseignement », ajoute-t-on de même source.
Étudiants algériens indésirables au Canada : L'indépendance du Québec en toile de fond
La ministre québécoise de l'Immigration Christine Fréchette et de nombreux élus de la province dénoncent ce qu'ils qualifient de « situation absurde » qui touche des étudiants originaires d'Algérie, mais aussi du Sénégal, de la Guinée et du Congo-Brazzaville. Une situation réellement absurde, puisque ces étudiants étrangers se retrouvent victimes d'une « guerre » qui n'est pas la leur. Une guerre entre le Québec qui veut « franciser » la province avec en toile de fond une future indépendance et le Canada qui rejette les visas aux francophones en guise de lutte contre une future indépendance du Québec.
Il faut dire cependant que dans ce cas de figure, c'est le Canada qui décide qui entre sur son territoire et fait donc en sorte que les francophones soient de moins en moins nombreux à venir. Et bien sûr, les Africains sont plus faciles à rejeter avec ce sempiternel argument de la peur que les étudiants du continent africain ne rentrent pas dans leurs pays respectifs après leurs études. Drôle d'argument pour un pays qui encourage l'immigration et qui dit avoir besoin de 460'000 nouveaux arrivants, rien que pour cette année1.
Les indépendantistes québécois encouragent la venue des Algériens
L'Institut du Québec estime que seulement 1 étudiant africain sur 4 obtient le droit de s'établir au Québec, en raison justement de la politique canadienne dans cette province, qui encourage la venue des anglophones au détriment des francophones. Et cette question de visas est utilisée par les autorités canadiennes comme une arme contre la francisation galopante du Québec qui risque de mener cette province vers l'indépendance.
Et c'est tout naturellement que les partisans de l'indépendance du Québec ne soient pas contents face à cette situation, à l'image du député Alexis Brunelle-Duceppe, conscient de l'importance des étudiants africains francophones. « L’avenir de la francophonie, il est en Afrique. Et l’avenir du Québec est en français. Donc, on a besoin de ces gens-là pour qu’on devienne une communauté francophone solidaire, puis on a besoin de ces étudiants-là pour qu’ils viennent ici au Québec, soit faire leur vie, soit par la suite devenir des ambassadeurs du Québec dans leur pays respectif », a-t-il affirmé, non sans exprimer l'espoir qu'Ottawa change sa politique à l'égard des étudiants africains, notamment les Algériens.
https://observalgerie.com/2023/05/21/voyage/etudiants-algeriens-guerre-canada-quebec/
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