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Désespérance

par Abdou BENABBOU


Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se réveille en qualifiant d'abjecte l'attaque par un jeune Palestinien qui a fait sept morts parmi les colons israéliens. Il ne s'est pas offusqué outre mesure des bombardements répétés de l'armée israélienne dont est victime régulièrement la population palestinienne parquée à Ghaza.

Pour rester dans la même longueur d'onde, les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, la Turquie, les Emirats Arabes Unis et d'autres se sont manifestés avec les qualificatifs coutumiers pour s'offusquer en affirmant que l'acte contrarie la paix. Dans la même lignée, les responsables israéliens parlent «de la pire attaque ces dernières années» casant dans l'oubli les massacres renouvelés de centaines de femmes et d'enfants ghazaouis. Tous font abstraction du véritable volcan créé par Israël et qui est au centre de l'embrasement que connaît l'ensemble de la région.

On sait d'où émane la coulée des grands drames vécus par le monde, et les grandes puissances ferment les yeux sur les vraies sources du mal pour garantir et sauvegarder leurs intérêts particuliers quitte à ce que la terre s'embrase. Les exemples enseignés par l'histoire ne manquent pas. Ce qui se déroule en Palestine depuis plus d'un demi-siècle en est un. Dès lors on fait fi des retours des boomerangs et ce sont éternellement les innocents qui en paient le prix lourd.

L'ONU par sa tiédeur manifeste participe à l'encouragement de la justice du deux poids deux mesures et il est constaté par ce fait que ses recommandations et ses résolutions en matière de conflits s'avèrent souvent caduques. Malheureusement, elles n'ont de suivi et de concrétisation que lorsqu'elles servent des intérêts précis.

Le summum du non-sens est sorti de la bouche de Joe Biden en déclarant que l'attaque de vendredi était «un acte barbare contre le monde civilisé». Sa vision étriquée du monde et de la civilisation ne tient pas compte de la situation d'un réel apartheid que vit le peuple palestinien.

On feint d'ignorer que la désespérance est mère de tous les extrêmes.


www.lequotidien-oran.com/?news=5318446


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