Devant le monument aux Morts pour la commémoration de la Guerre d’Algérie, les porte-drapeaux, les officiels, élus, les anciens combattants et quelques habitants de la commune étaient réunis, mais il y avait aussi, et peut-être surtout, des jeunes. C’est une nouveauté pour la commune que cette présence des élèves de classes de 3e du Collège Jeanne-d’Arc de Montmirail.
Quelle belle image que celle de ces jeunes gens portant un drapeau tricolore comme leurs aînés er se tenant là devant le monument cantonal. Ils contemplent les lettres dorées sur les drapeaux des anciens. C’est également un jeune homme du même collège qui a lu le message des anciens combattants rappelant là les mots qui chacun aura reçu dans le cœur permettant une fois encore de se souvenir des copains tombés en Algérie.
Pour eux, la Guerre d’Algérie est bien loin et leur regard se pose sur les tablettes ou téléphones portables quand tombent les images de la guerre en Ukraine. Cette guerre-ci, ils la connaissent. Celle d’Algérie, beaucoup moins et pour cause, les témoins disparaissent en laissant un vide.
Conscients d’être les passeurs de mémoire
Ces jeunes sont cependant conscients d’être les passeurs de la mémoire, car cette tâche leur reviendra quand les anciens ne seront plus là. Alors, ils auront peut-être le souvenir de Bernard, de Maurice ou de Michel, ces « papis médaillés » aux côtés desquels ils se sont tenus silencieux quand a retenti la sonnerie aux Morts puis la Marseillaise.
Comprendre la guerre d’Algérie, c’est bien compliqué pour les anciens combattants déjà alors qui plus est pour les collégiens, mais les premiers attachent un grand prix à la présence de ces cadets qui pourraient tous être leurs petits-enfants comme en témoigne Bernard : « Même s’ils ne connaissent pas tout des guerres, il est important qu’ils apprennent comment les éviter et comment éviter que la liste des morts se rallonge encore. » Michel explique, lui, ses regrets que l’histoire n’ait pas une plus grande place dans l’enseignement : « Pour comprendre le futur, il faut apprendre le passé. C’est dans le passé que l’on retrouve ça. »
« J’étais à l’enterrement de plusieurs de ceux qui sont sur le monument »
Autre moment marquant de cette rencontre intergénérationnelle a été celui de Bernard Lelongt expliquant aux jeunes que les noms qui sont gravés dans le granit et le marbre ne sont pas que des noms, mais aussi des visages. : « C’étaient mes amis, je les vois encore dans ma tête. J’étais à leurs enterrements dans ces années-là. Ce ne sont pas que des noms, non ! C’étaient mes amis. »
Par Rédaction CoulommiersPublié le
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