Chaque 12 novembre, les membres du Parti Communiste Réunionnais invitent les militants et la population à se rendre au cimetière paysager du Port pour un dépôt de gerbe pour "faire vivre la mémoire de Paul Vergès". Dans la nuit du 11 au 12 novembre 2016, il s’est éteint à l'âge de 91 ans.
Paul Vergès "le visionnaire"
Paul Vergès aura marqué la vie politique réunionnaise durant plus d’un demi-siècle. Il a mené de nombreux combats durant la seconde guerre mondiale, mais aussi pour défendre les planteurs et les ouvriers des usines de sucre, ainsi que l’autonomie de La Réunion et plus tard la lutte contre le réchauffement climatique.
Un sujet dont il a très tôt évoqué les problématiques. Fervent défenseur de l’identité de l’île, il était appelé "le visionnaire" et a mis en place l’Agence régionale de l’énergie de La Réunion alors qu’il était président de Région.
Acteur majeur de la vie politique réunionnaise
C’est à l’âge de 21 ans qu’il occupe son premier mandat électif en 1955, en devenant conseiller général de Saint-Paul. Déjà engagé contre le colonialisme avec son père, député, Paul Vergès n’est alors pas inconnu des Réunionnais.
En 1959, il fonde le Parti Communiste Réunionnais, et dessine ainsi la ligne de conduite qui sera la sienne jusqu’en 1981, à savoir l’autonomie de La Réunion. Une position qui marquera la bipolarisation de la vie politique réunionnaise.
Elu maire du Port en 1971, il est également élu député de La Réunion par deux fois, en 1983 et 1993. Il est ensuite sénateur en 1996, puis président de la Région Réunion en 1998 et 2004. Il sera également élu député européen en 2004 et à nouveau sénateur en 2011, après l’avoir déjà été de 1996 à 2004.
Paul Vergès et la justice
D’abord en 1946, lors de la campagne électorale pour l’élection de son père Raymond Vergès, Paul Vergès devra faire face à la justice. Alexis de Villeneuve est assassiné par balle lors d’un meeting rue de Paris, à Saint-Denis. Paul Vergès est jugé une première fois et condamné pour avoir " volontairement porté des coups et fait des blessures à Alexis de Villeneuve […] sans intention de donner la mort ". Il sera ensuite amnistié.
Fin juillet 1966, Paul Vergès se constitue prisonnier, après 28 mois de cavale. Ses articles dans "Témoignages" contre la guerre d’Algérie et sur la politique à La Réunion lui avaient valu une condamnation pour diffamation et pour " atteinte à l’intégrité du territoire ". Transféré à Paris, il bénéficiera d’une ordonnance de non-lieu de la Cour de Sureté de l’Etat.
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