Des Algériens défilent près d’un grand magasin sur les grands boulevards parisiens lors de la manifestation pacifique, organisée à Paris le 17 octobre 1961 pendant la guerre d’Algérie par la Fédération de France du FLN (Front de Libération nationale) pour protester contre le couvre-feu imposé aux Français musulmans par le préfet de police Maurice Papon. Les quelque vingt mille manifestants – hommes, femmes et enfants – qui demandaient également la fin des hostilités et l’indépendance, furent victimes d’une répression sanglante qui fit de nombreux morts. (Photo by AFP)
Alors qu’une forte délégation ministérielle conduite par la Première ministre française, est à Alger dans le cadre d’une visite de deux jours et que les 16 ministres ont réitéré la volonté de l’exécutif français de s’attaquer au volet « histoire et mémoire », et au moment où les relations entre Alger et Paris peinent à sortir d’une zone de forte turbulence, nous avons reçu de Mehdy Belabbas et Halima Menhoudj une lettre ouverte adressée au Président de la République Emmanuel Macron que nous publions et qui est déjà signée par de nombreuses personnalités issues du monde associatif et politique.
Lettre ouverte à M. Emmanuel Macron
Président de la République française
Monsieur le Président de la République,
Les 26 et 27 août dernier, vous vous êtes rendu en Algérie dans le cadre d’une visite officielle.
Lors d’un discours prononcé à Alger, à propos des questions mémorielles, vous avez ainsi évoqué notre « passé commun », « complexe, douloureux ». Vous avez également évoqué votre volonté « de regarder en face ce passé avec beaucoup d’humilité, de volonté de vérité, de mémoire et d’histoire ».
L’an dernier, le 17 octobre 2021, à l’occasion des 60 ans du massacre de centaines d’Algériens à Paris par les forces de l’ordre de la République sous les ordres du préfet Maurice Papon, vous vous êtes rendu au pont de Bezons, près de Nanterre, lieu symbolique de cette tragédie. Au nom de le République, vous y avez observé une minute de silence et vous y avez déposé une gerbe de fleurs en mémoire des milliers de victimes de cette violente et sanglante répression du 17 octobre 1961.
Si nous ne pouvons que saluer cette initiative, nous constatons qu’il reste encore beaucoup à faire pour que la vérité historique des massacres du 17 octobre 1961 soit reconnue et acceptée par toutes et tous.
C’est pour que cette reconnaissance soit pleine et entière, que nous vous demandons aujourd’hui solennellement d’inscrire le 17 octobre au calendrier officiel des journées nationales et des cérémonies officielles.
Premiers signataires :
- Mme MENHOUDJ Halima, co-présidente de l’association « Pour la Mémoire, Contre l’Oubli »
- M. BELABBAS Mehdy, co-président de l’association « Pour le Mémoire, contre l’Oubli »
- M. STORA Benjamin Historien
- M. AUDIN Pierre, Mathématicien
- M. MANCERON Gilles, Historien
- Mme DELLI Karima, Députée Eurodéputée
- M. MELLOULI Akli, Président de l’Espace Franco-Algérien
- M. YAKER Farid, Président du Forum France-Algérie
- Mme REGOL Sandra, Députée du Bas-Rhin
- M. SOPO Dominique, Président de SOS Racisme
- Mme BENBASSA Esther, Sénatrice de Paris
https://www.lecourrierdelatlas.com/massacres-du-17-octobre-1961-lettre-ouverte-a-emmanuel-macron/
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Des Algériens arrêtés lors de la manifestation pacifique, organisée à Paris le 17 octobre 1961 pendant la guerre d’Algérie par la Fédération de France du FLN pour protester contre le couvre-feu imposé aux Français musulmans par le préfet de police Maurice Papon, sont emmenés par la police à bord de cars et d’autobus en direction des centres de tri, à Vincennes, au Palais des Sports ou au stade de Coubertin. Photo : UPI / AFP
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