Après un premier épisode paru dimanche 24 juillet dans nos colonnes, suite du journal de bord de Bernard Hureau, président de la Fnaca Vineuil-Mont-Bracieux, et appelé durant la guerre d’Algérie.
Arrivé à Mostaganem le 16 janvier 1960, il est affecté dans la région, dans une grosse ferme isolée. Il effectue sa première sortie le 19 janvier : bouclage d’un marché avec dix soldats. Tous les hommes sont contrôlés et fouillés. Ceux qui ne paraissent pas en règle sont embarqués sans ménagement dans les camions vers la ferme où ils seront questionnés. La plupart sont relâchés le soir même. Plusieurs seront « interrogés » dans la nuit. L’unité chargée de ce « travail » ne fait pas partie du régiment. Les interrogatoires se passent dans une pièce au bout de la cour. Un soir, un gars du groupe propose à Bernard Hureau d’assister à une séance. « J’ai refusé, dit-il. Mais je sais qu’il y avait des spectateurs. Quelques jours après, j’ai pu voir le résultat. “ Les suspects ” se traînaient près des lavabos installés entre deux bâtiments. Ils n’étaient pas tous beaux à voir, mais ils étaient vivants, ceux-là. Leur avenir n’était pas assuré pour autant. Ils pouvaient rentrer chez eux. Mais ayant passé un certain temps chez les militaires, le FLN s’en méfiait car sous la torture, ils avaient pu parler. »
Arrivé à Mostaganem le 16 janvier 1960, il est affecté dans la région, dans une grosse ferme isolée. Il effectue sa première sortie le 19 janvier : bouclage d’un marché avec dix soldats. Tous les hommes sont contrôlés et fouillés. Ceux qui ne paraissent pas en règle sont embarqués sans ménagement dans les camions vers la ferme où ils seront questionnés. La plupart sont relâchés le soir même. Plusieurs seront « interrogés » dans la nuit. L’unité chargée de ce « travail » ne fait pas partie du régiment. Les interrogatoires se passent dans une pièce au bout de la cour. Un soir, un gars du groupe propose à Bernard Hureau d’assister à une séance. « J’ai refusé, dit-il. Mais je sais qu’il y avait des spectateurs. Quelques jours après, j’ai pu voir le résultat. “ Les suspects ” se traînaient près des lavabos installés entre deux bâtiments. Ils n’étaient pas tous beaux à voir, mais ils étaient vivants, ceux-là. Leur avenir n’était pas assuré pour autant. Ils pouvaient rentrer chez eux. Mais ayant passé un certain temps chez les militaires, le FLN s’en méfiait car sous la torture, ils avaient pu parler. »
Des opérations comme celle-là, Bernard Hureau en vivra plusieurs. Il y aura le bouclage du douar de Benizenera au cours duquel un jeune Algérien sera blessé par une rafale de pistolet-mitrailleur, les levers à 5 heures du matin pour aller « crapahuter » toute la journée à la recherche d’ennemis insaisissables.
Quelquefois, il se fera de belles frayeurs. Un matin, au lever du jour, sa jeep roule vite. Tout à coup, elle arrive sur un barrage de branches et d’arbres. Pas le temps de freiner, et hors de question de s’arrêter. La jeep escalade l’obstacle, va faire demi-tour un peu plus loin et revient. Toutes les armes sont braquées vers le barrage. Une embuscade avait bien été préparée mais les « fells » étaient partis.
Bernard Hureau n’a pas été en contact direct avec les combattants du FLN. Il est revenu d’Algérie entier mais tous ses amis n’ont pas eu cette chance. L’un d’eux a perdu ses deux jambes dans l’explosion de son camion sur une mine.
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