26 mars 2022 à 13h48 par Fodil
Sept jours après la signature des accords d’Evian qui ont conduit à l’indépendance de l’Algérie. L’armée française a ouvert le feu sur des partisans de l’Algérie française lors d’une manifestation qui s’est déroulée à la rue d’Isly à Alger, faisant des centaines de morts et blessés.
Le 26 mars 1962 représente une date douloureuse pour beaucoup de pieds-noirs d’Algérie. Des milliers de partisans de l’Algérie française, comprenant des femmes et des enfants sont invités par l’OAS (l’Organisation armée secrète) à manifester dans les rue d’Alger « sans armes » et « drapeau en tête » alors que la manifestation a été interdite par le préfet.
Les manifestants ont tenté de forcer le passage vers le quartier de Bab el Oued, refuge des membres de l’OAS et barricadé par l’armée française après plusieurs meurtres de jeunes et de grandes personnalités à l’image de Mouloud Feraoun (assassiné le 15 mars 1962) par cette organisation.
La tension était à son comble, l’armée française mitraille les manifestants pendant environ dix minutes faisant un carnage. Les cris de détresse des manifestants « Cessez le feu ! » ont été ignorés par les soldats français qui se sont déchaînés sur la foule pacifique.
Le bilan est lourd !
Les chiffres officiels font état d'environ 50 morts dont deux fillettes de 10 ans et plus de 150 blessés. Selon les historiens et les médecins, entre 60 à 80 manifestants ont péri ce jour-là mais le bilan est, à ce jour, encore méconnu avec précision.
Près de deux mille douilles ont été ramassées après le massacre. Le soir même, le général Charles de Gaulle ne dit pas un seul mot aux victimes du massacre dans son discours télévisé. Face à cette insécurité, de nombreux pieds noirs ont décidé de fuir l’Algérie.
Les actes mémoriels
Les autorités françaises ont décidé d’inscrire les noms des victimes du massacre de la rue d’Isly sur le Mémorial de la guerre d'Algérie à Paris.
Emmanuel Macron a reconnu officiellement dans son discours du 26 janvier dernier deux « massacres » dont celui de la rue d'Isly. « Ce jour-là, les soldats français déployés à contre-emploi, mal commandés, ont tiré sur des Français (...). Ce jour-là, ce fut un massacre », a-t-il déclaré, affirmant que « 60 ans après ce drame passé sous silence, la France reconnaît cette tragédie » et précisant que « toutes les archives françaises sur cette tragédie pourront être consultées et étudiées librement ».
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