Le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping lors d'une rencontre en Chine, le 4 février 2022. © Alexei Druzhinin/TASS/Getty Images
Alors qu'une vague de sanctions internationales s'intensifie contre la Russie, la Chine s'est gardé de condamner l'invasion de l'Ukraine. Le ministre chinois des Affaires étrangères a néanmoins assuré, lundi 7 mars, que son pays était "disposé" à participer "le moment venu" à une médiation internationale pour mettre fin à la guerre.
L'amitié entre les deux peuples [russe et chinois] est solide comme un roc et les perspectives de coopération future sont immenses", a assuré lundi 7 mars le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, lors de sa conférence de presse annuelle en marge de la session parlementaire. Il a par ailleurs estimé que Pékin et Moscou "contribuent" à la paix et à la stabilité dans le monde.
Attachée à son partenariat avec Moscou, la Chine s'est abstenue de condamner l'intervention russe en Ukraine, se refusant même à parler "d'invasion", alors qu'une vague de sanctions internationales s'intensifie contre la Russie après son invasion de l'Ukraine.
"La Chine et la Russie, toutes deux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, sont [...] les partenaires stratégiques les plus importants l'un pour l'autre."
Le chef de la diplomatie chinoise a par ailleurs indiqué que son pays était "disposé" à jouer un rôle dans la crise ukrainienne, notamment en participant "le moment venu" à une médiation internationale pour mettre fin à la guerre. Pékin va également envoyer de l'aide humanitaire en Ukraine, a ajouté Wang Yi.
Reçu en grande pompe à Pékin pour les Jeux olympiques d'hiver, le président russe Vladimir Poutine a assuré en février dernier que l'amitié sino-russe est un "exemple de relation digne, où chacun aide et soutient l'autre dans son développement".
La Chine est depuis 12 ans le premier partenaire commercial de Moscou, selon le ministère chinois du Commerce. La Russie fournit à la Chine 16 % de son pétrole, et le gaz naturel russe représente 5 % de la consommation chinoise, très loin des exportations de Moscou vers l'Europe.
La Chine à "l'heure du choix"
L'attitude de la Chine vis-à-vis du conflit a été critiquée dans plusieurs pays.
Le Premier ministre australien Scott Morrison a estimé lundi 7 mars que la Chine se trouvait à "l'heure du choix", exhortant Pékin à mettre fin à son soutien politique et économique tacite à la guerre : "Aucun pays n'aurait de plus grand impact en ce moment sur l'agression violente de la Russie envers l'Ukraine que la Chine". Il avait auparavant accusé Pékin de jeter "une bouée de sauvetage" au régime de Vladimir Poutine en accroissant ses achats à Moscou.
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De son côté, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a plaidé, dans le quotidien espagnol El Mundo, pour que la Chine joue un rôle de médiateur, estimant qu'il "n'y a pas d'alternative".
Parallèlement, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a entamé une médiation, rencontrant samedi 5 mars à Moscou Vladimir Poutine tout en échangeant avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Naftali Bennett a estimé que ses efforts étaient "un devoir moral" même s'il y avait peu de chances de réussite.
Selon les autorités ukrainiennes, une troisième session de négociations directes avec les Russes devait se dérouler lundi 7 mars.
Mais les chances de parvenir à des progrès paraissent infimes, Vladimir Poutine ayant prévenu que le dialogue avec Kiev ne serait possible que si "toutes les exigences russes" étaient acceptées, notamment un statut "neutre et non-nucléaire" pour l'Ukraine et sa "démilitarisation obligatoire".
GEO AVEC AFP Publié le - Mis à jour le
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