Conquête et colonisation
Le 14 juin 1830, les Français débarquent en Algérie suite à un incident diplomatique avec le dey d'Alger lié à une dette française que le consul de France a refusé d'honorer. La défaite d'Abd-el-Kader, le 14 août 1843, marque la bascule en faveur de la France et l'Algérie devient constitutionnellement territoire français en 1848.
Une loi de 1873 scelle la francisation de la propriété et la spoliation des tribus. En 1870, le décret Crémieux accorde la citoyenneté française aux seuls juifs. Onze ans plus tard, un Code de l'indigénat confère aux administrateurs des pouvoirs disciplinaires sur les autochtones. Il est supprimé en 1946.
En 1944, est établie une égalité des droits entre musulmans et non-musulmans, mais la citoyenneté à double vitesse durera jusqu'en 1958. Après des manifestations nationalistes dans toute l'Algérie, des émeutes à Sétif et dans le Constantinois sont violemment réprimées par l'armée en mai 1945. Plusieurs milliers de musulmans et une centaine d'Européens sont tués.
Guerre d'indépendance
En novembre 1954, les attentats de la "Toussaint rouge" sont revendiqués par le Front de libération nationale (FLN) tout juste fondé au Caire par Ahmed Ben Bella (10 morts). Le gouvernement Mendès-France refuse de négocier. Le 20 août 1955, des massacres dans le Constantinois sont suivis d'une sévère répression. L'Etat d'urgence est étendu à toute l'Algérie.
Début 1957, des bombes posées par le FLN explosent dans des cafés et stades d'Alger, faisant 15 morts et des dizaines de blessés. La "Bataille d'Alger", menée par le général Jacques Massu, démarre le 7 janvier et sera marquée par la traque des membres du FLN et un recours massif à la torture par l'armée.
"Je vous ai compris"
Le 13 mai 1958, à la suite d'une émeute pro-Algérie française à Alger, Massu en appelle au général Charles de Gaulle, investi par les députés le 1er juin. "Je vous ai compris", assure de Gaulle aux pieds-noirs à Alger le 4 juin. Le 23 octobre, il propose "la paix des braves" au FLN, qui a formé le 19 septembre le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA).
1961 : Le putsch des généraux
Le 16 septembre 1959, de Gaulle proclame le droit des Algériens à l'autodétermination. Une "semaine des barricades", à l'initiative des ultras pro-Algérie française fin janvier 1960, fait une vingtaine de morts à Alger. Le 8 janvier 1961, le "oui" l'emporte à 75% en métropole lors d'un référendum sur l'autodétermination de l'Algérie.
L'Organisation armée secrète (OAS), bras armé clandestin des ultras de l'Algérie française, voit le jour et, dans la nuit du 21-22 avril, a lieu le putsch des généraux Salan, Challe, Zeller et Jouhaud. Challe se rend le 25, Zeller début mai. Salan et Jouhaud restent dans la clandestinité avec l'OAS. Le 17 octobre à Paris, la très violente répression policière d'une manifestation d'Algériens pro-FLN fait plusieurs dizaines de morts.
1962 : accords d'Evian
L'OAS multiplie les plasticages. Le 8 février 1962, la répression d'une manifestation anti-OAS fait 9 morts au métro Charonne à Paris. De Gaulle négocie avec le FLN et le 18 mars 1962 les accords d'Evian proclament un cessez-le-feu. Le 8 avril, les accords sont approuvés en métropole à 90%. Le 1er juillet, en Algérie, un référendum soutenu à 99,72% scelle l'indépendance.
Commence alors l'exode de près d'un million de pieds-noirs, tandis qu'au moins 55.000 harkis sont massacrés en Algérie. Le 5 juillet, l'Algérie, dont Ahmed Ben Bella (FLN) devient le premier président, proclame son indépendance. Le conflit aura fait quelque 500.000 morts civils et militaires, dont 400.000 Algériens selon les historiens français.
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