Tout commence par la poésie, la poésie des commencements et tout finit par la prose, par la remise de tout parcours, de tout discours en cause. C’est la vie, sans eau de rose… entre névrose et psychose.
Qu’avons-nous d’autre à faire pour nous satisfaire, pour être complètement satisfaits sinon le lit de la folie ? Par défaut ou par excès, rien ne nous répond, ni ne nous correspond tout à fait…
C’est toujours plus ou moins à côté… cible ratée pour tout pêcheur qui ne peut s’empêcher de pêcher.
À cause de quoi, y a-t-il et y aura-t-il toujours un écart ?
L’impossibilité pour chacun de superposer le voyage et l’image, même s’il dispose de tous les éléments de langage, il sait qu’il ne peut éviter le décalage.
Pourquoi ? Comment justifier cet horrible remue-ménage ?
Pourquoi ça ne coïncide pas entre la réalité et le rêve, entre Adam et Eve ?
En poésie, Majnoun et Leila furent les premiers à faire le lit de tout conflit.
Pourquoi ça ne colle pas entre nous, demanda Adam à Eve ?
Parce que la colle made in china ne colle pas aurait pu répondre Eve, mais elle ne répondit pas, parce qu’elle ne fut pas là, elle n’est plus là, elle décolla en pleine nuit sans prévenir personne, peut-être parce qu’elle ne peut être ailleurs que là-bas… dans l’au-delà, se regardant dans un miroir en se disant : je t’aime, Eternité.
Adam est hors de lui, il la saisit par le bras et lui dit : arrête avec ton bla-bla et remettons les choses à plat :
Dis-moi pourquoi, il n’y a pas d’accord parfait entre toi et moi ?
Eve est déconcertée par sa déconcertante naïveté, lui demande d’ouvrir son esprit plutôt que ses yeux pour concevoir leur incompatibilité… l’écart qu’il a du mal à entrevoir. Pour qu’il comprenne leur histoire, elle lui recommande la lecture de l’allemand Schopenhauer… qui a compris ce que le monde a d’incompréhensible…
Adam c’est la volonté qui ne se taira que satisfaite mais qui ne sera jamais satisfaite sous peine de reconnaître ou d’accepter sa défaite.
Eve, on ne le dit jamais assez, c’est la pensée, le plus court chemin entre le passé et l’a-venir… entre le fini et l’infini.
Schopenhauer la nomme : représentation…
C’est la représentation qui rend présent ce qui est absent, en accordant l’image et le son… l’être et le néant.
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