Il ne faut pas rêver, il n’y a rien à faire, les jeux sont faits.
On le sait mais on fait mine de ne pas le savoir : pour tout être embarqué à bord, la fortune a réservé un sort, personnel ou exceptionnel, heureux ou malheureux, fabuleux ou nébuleux, mais un sort qui retient prisonnier une âme dans un corps, du premier souffle de vie jusqu’à la mort.
C’est prédéterminé ou prédestiné, ou comme on dit sur-mesure pour chaque créature, tout est normé et orthonormé dans le grand livre de la création. C’est tout un programme.
Je laisse en suspens la question de savoir qui l’a écrit pour me préoccuper juste de ce qui est écrit et que les orientaux appellent littéralement : le Mektoub…
Je préfère pour être plus claire utiliser un autre vocable pour rendre mon propos un peu plus palpable : celui d’Algorithme. Ce mot date du 9ème siècle, on le doit à un mathématicien perse : Al Khwârizmi et qui désigne une suite finie d’instructions pour trouver à chaque problème, une solution. Comme si derrière toute traversée du désir, il y avait une application pour venir à bout de toute complication.
Algorithme : retenons le mot, parce que c’est la clé de voûte qui met sur la route ou permet d’éviter la déroute.
Oui derrière tout ce qui vous arrive, il y a un algorithme, une procédure pour garder le rythme. Car dans tout ce qui arrive, n’arrive pas n’importe quoi n’importe où, n’importe comment car personne n’est n’importe qui, mais quelqu’un qui a un destin… rythmé, algorithmé comme une montre suisse qui fait tic avant de faire tac… pour indiquer à chaque sac de peau qu’il est avant tout un sac de temps.
A- Pour le plus grand nombre, l’algorithme est fondamentalement aléatoire : c’est la tuile qui tombe sur ma tête et non sur la tienne… sur la tienne et non sur la sienne… chienne de vie.
C’est un peu bête mais c’est comme ça… les aléas de la vie… mais il n’y a pas que ça dans ce qui nous arrive, le hasard n’est pas toujours roi…
B- Il y a un algorithme ostentatoire : par exemple quand on dit de quelqu’un qu’il a la baraka, qu’il a de la chance, parce qu’il gagne coup sur coup, parce que tout lui sourit, il a partout des portes qui s’ouvrent devant lui, les issues lui sont presque toutes favorables… il est comme on dit béni de Dieu, fortuné… bien luné.
Dans son cas, on va dire que le hasard l’a mis à l’abri du hasard. Belle et sublime arrogance d’un bonheur ostentatoire. Il est où le bonheur ? Il est là, chez celui qui l’a… dans son paquet… Et il n’y a là ni insolence, ni indécence… mais juste de la chance.
C- Mais il n’y a pas qu’un algorithme aléatoire ni qu’un algorithme ostentatoire, il y a aussi un algorithme compensatoire : à chaque coup de dés, en effet, le destin nous rappelle qu’il y a un haut pour celui qui est en bas, et un bas pour celui qui est en haut… mais seulement pour celui qui y croit… pour celui qui a la Foi… Ou pour celui qui l’entr’aperçoit… et lorsque c’est le cas, on dit que c’est la Grâce.
Comme si l’algorithme était conçu pour rétablir la Justice ou plus exactement pour te donner l’opportunité de la rétablir.
La médaille est pour celui qui essuie ses revers !
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