Je n’ai pas d’amis… je n’ai plus d’amis.
C’est ce que se dit tout être qui se sent incompris.
Ce n’est pas seulement réservé aux grands, c’est réservé aussi aux très petits dont je fais partie.
Ça me donne presque envie de blâmer l’esprit de finesse et de louer l’esprit de géométrie… qui ne pense pas de travers et ne prête à mes intentions aucun sens pervers.
Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même de vouloir à tout prix surprendre mon lecteur, mon auditeur, mon spectateur en me glissant toujours dans une peau qui n’est pas la mienne pour incarner un fait d’actualité ou un effet de l’actualité… en recourant toujours à l’histoire des idées et parfois même aux légendes dorées de la mythologie ou de la philosophie.
Je ne fais pas de théâtre pour le théâtre, mais seulement pour des raisons pédagogiques pour inciter les têtes vivantes à devenir pensantes et les têtes pensantes à devenir vivantes.
Mon billet d’hier qui portait sur le mythe de Prométhée a été fort mal perçu, fort mal reçu… et j’avais franchement de quoi être déçue. Je ne dirais pas comme l’un de mes plus fidèles abonnés que l’erreur est humaine… qui est l’évidence même mais je dirais surtout que l’horreur est humaine, ce qui ne tombe pas sous le sens et peut paraître même excessif ou insensé. Insensé en effet, me dis-je, de faire beaucoup de bruit pour rien… de nouer des liens qui se transforment avec le temps en nœuds gordiens.
Je rappelle à ceux qui vont répondre présents à l’appel que le nœud gordien est une métaphore pour vous signifier d’une manière éloquente que notre problème n’a pas de solution apparente et qu’on ne peut le résoudre que d’une manière radicale : en coupant les ponts par exemple… c’est tranchant, je le sais. Mais ne vaut-il pas mieux trancher plutôt que se retrancher ?
De quoi m’a-t-on soupçonnée ?
D’avoir tenu des propos odieux ou d’avoir eu un air dédaigneux en parlant de Dieu.
C’est ma désinvolture qui m’a valu cette déconfiture, mon insoutenable légèreté qui a retenu l’attention de mes plus fidèles lieutenants.
Et pourtant je n’ai fait que restituer avec violence et passion la légende de Zeus, auquel Prométhée a dérobé le feu pour le donner aux hommes, on va dire, pour les libérer de Dieu… seulement voilà Athéna, la fille de Zeus, la raison qui connaît le cœur par cœur, s’est autorisée une petite rectification en disant que c’est Zeus qui a donné la liberté à Prométhée de faire de la liberté, un présent pour tous les hommes.
Ceux qui vous disent le contraire n’y ont vu que du feu !
Voilà… voilà… comme on dira dans l’au-delà… je n’ai rien fait d’autre que de me mettre dans la peau d’Athéna… qui selon la légende n’a jamais pardonné à ceux qui ont essayé de lui faire ou refaire la peau…
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