Le monde brûle…
Mon père, à ma nuque, comme une peau de mouton… me laboure les flancs et ma mère dans ma chair qui tremble encore son dernier souffle…
Dors, père…
Les femmes ont cessé de pleurer leurs enfants… ou leurs corps et la terre sous nos pieds vaste… charnier… de couleuvres, et de cendres…
Asphyxie…
Les flammes montent vers le ciel, expirent dans les nues un dernier souffle blanc… Je sais que ma mère est l’une de ces flammes qui montent vers le Bon Dieu…
Le Paradis…
Asphyxie…
Le Paradis et ses fleuves de miel et ses vierges…
Nausée…
Mère,
Le monde est un enfer et nous sommes ses damnés va je sais va et…
Ne te retourne pas
Les femmes ont cessé de hurler leurs ventres ou leurs…
Sexes et le monde n’est plus qu’un abîme… de silences… dans la terre… brisée vive où se sont é
crasés nos derniers cris nos
derniers râles
Où se sont ébroués les derniers spasmes de notre sang Va et
Ne te retourne pas
Des soldats nous escortent vers une dernière violence.
Combien sommes-nous à marcher ainsi et… pourquoi marchons-nous ?
Les flammes ont brûlé noires nos dernières mémoires et le Simoun charrie des effluves de soufre et de
chairs
avariées
accrochées à la pierre oriflammes de peaux qui ne savent plus leurs corps
Etendards
cloutés sang dans les sables cordés ridés transis dentés dressés cristaux de lave
épineux
.
BOUTHAINA AZAMI
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