Les mobilisations populaires du mois de mai en Algérie ont été marquées par une intensification de la répression à l’égard du Hirak.
Près de 2000 arrestations ont eu lieu ces trois dernières semaines dans tout le pays avec des gardes à vue et des mandats de dépôts portant le nombre d’incarcérés à 175 militants. Des figures du mouvement comme Ouahid Benhalla ou Fethi Ghares du Mouvement démocratique et social (MDS) ont été arrêtés alors que le premier a écopé d’un an de prison. Le président et le chargé de communication du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas et Athmane Mazouz ont aussi été interpellés comme l’ancien responsable du Front des forces socialistes (FFS), Ali Laski.
A la veille du scrutin législatif du 12 juin, l’armée et le pouvoir du président Abdelmadjid Tebboune veulent reprendre les choses en main. Désormais, les condamnations tombent brutalement. Les pressions s’accroissent pour empêcher les cortèges, désormais soumis à autorisation préalable, ce qui revient à les interdire. Chaque vendredi, les dispositifs sécuritaires sont massivement présents générant des brutalités tandis que les réseaux sociaux sont autoritairement bloqués. Étudiants, avocats, dirigeants d’organisations partisanes, journalistes, bloggeurs sont dans le collimateur. Dans un récent documentaire produit par l’armée et diffusé largement, les manifestants du Hirak sont diabolisés accusés pêle-mêle d’être des terroristes, des indépendantistes kabyles, des islamistes ou des agents de l’étranger.
Après les échecs de la présidentielle et du référendum, largement boycottés par le peuple algérien, le pouvoir craint un nouveau désaveu. Il sait par ailleurs que le Hirak, ce mouvement radical et pacifiste, est destiné à durer et qu’il pourrait être rejoint par un mouvement social d’ampleur qui proteste face à l’effondrement du pouvoir d’achat et l’inflation.
Les dernières déclarations d’E. Macron et de J.-Y. Le Drian, qui encouragent les autorités à poursuivre des réformes honnies, n’en finissent pas de heurter les démocrates algériens. Les communistes français apportent, dans le respect d’indépendance, leur soutien total au peuple algérien.
publié le 04/06/2021
https://www.pcf.fr/algerie_l_armee_et_le_pouvoir_veulent_en_finir_avec_le_hirak
NOUS AVONS DES MOTS, VOUS AVEZ DES BOMBES
Le long de vos rampes de lancement
II fait déjà si froid
sous les saules blancs…
mais on entend toujours
au concert des mésanges
ce grand avertissement :
monté du fond des âges :
« au faîte de la démocratie
pend l’enseigne de l’armurier »
et dans le sein des dieux
pèsent les larmes sur le soleil couchant
Qui croyait en ce monde
qu’à dépeindre vos libertés ensanglantées
les mots eux-mêmes seraient rougis
Contre le jeu de vos armes
nous avons celui des mots
jusqu’à la quintessence du poème
guetté par la descente
autant que la danse du phénix
Nous avons sur la poutre l’hirondelle
et sous l’ondée de paille
les peurs de vos héros
repentis d’inculture
VOUS AVEZ LES BOMBES
NOUS AVONS LES MOTS
Vous vous épuisez d’habileté
dans vos sciences du désespoir
Nous errons à l’aventure du verbe
comme un vaisseau libéré de ses haleurs
Vous recherchez des preuves
quand il en est
où elles ne se parlent plus
ne s’entendent plus
ne s’offrent plus au verbe
qu’il est enfin purifié d’elles
En ces temps maudits de vos encombres
vous usez de noms de jouets
pour enfanter la guerre
commettre dans les cours vos crimes d’école
mais nos enfants de leurs prunelles sages
ne demandent que le vert du jardin
sans abri
NOUS AVONS DES MOTS
d’un pouvoir transcendant
QUI DE VOS BOMBES
détruisent l’argutie
A la beauté qu’exhale leur envol
sans seconde
les mots de plein ciel
s’épanouissent dans l’espace
de vos nids d’armes
détruits
sans que vous puissiez jamais suivre
leurs traces
Ils versent en secret
tout au long de vos fers
dans le mutisme de vos geôles
le souffle des mélanges
des croisées de sens
étrangers les uns les autres
Ils savent de vos terrorisantes certitudes
effacer les demeures
VOUS AVEZ DES BOMBES démocrates
NOUS AVONS DES MOTS tisserands d’herbes folles
vous avez les bombes de vos morales punitives
nous avons les mots du poème levant
vous larguez des deuils
nous lançons des respirations
vous enterrez les fleurs
nous berçons leur pistil
VOUS AVEZ LES BOMBES
NOUS AVONS LES MOTS
qui pour vous
plus rien ne signifieront
A vous plus rien
ne diront
Se pourrait-il que l’histoire
manque encore ses seuils ?
PHILIPPE TANCELIN
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http://emmila.canalblog.com/archives/2018/09/26/36737513.html
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