Dans le contexte du rapport de Benjamin Stora sur les relations entre la France et son ancienne colonie, et la levée du secret sur certains dossiers, l'affaire Ben Barka ne bénéficie pas de la levée du secret défense. Son fils, Bachir Ben Barka le déplore.
La France célèbre ce 19 mars le souvenir et le recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.
En 1962, prenait fin la guerre d'Algérie. Presque 60 ans plus tard Emmanuel Macron à confié à l'historien Benjamin Stora un rapport sur les relations entre la France et son ancienne colonie.
Parmi les préconisations de ce rapport (rendu en ce début d'année) il y a notamment la déclassification des archives classées "secret défense".
Une des affaires qui n'a jamais été expliquée, c'est en 1965 la disparition de Mehdi Ben Barka. Son fils, ancien maitre de conférence à l'université de Belfort-Montbéliard se bat depuis des années pour obtenir la vérité sur la disparition de son père.
1965, disparition de Mehdi Ben Barka
Le 29 octobre 1965 à Paris, Mehdi Ben Barka se rend à la Brasserie Lipp pour un rendez-vous, il est enlevé, à ce jour son corps n'a toujours pas été retrouvé.
Homme politique Marocain exilé en France, Mehdi Ben Barka est alors l'un des principaux opposants Socialistes au roi Hassan II.
Depuis toutes ces années, son fils Bachir Ben Barka se bat pour obtenir la vérité et connaitre l'endroit où se trouve le corps de son père.
Lorsqu'il a entendu les conclusions du rapport Stora, Bachir Ben Barka a tout de suite pensé au dossier de son père, mais malheureusement ce dossier ne semble pas concerné.
Bachir Ben Barka le fils, qui habite Belfort, a écrit au président Macron pour obtenir la levée du secret-défense sur les dossiers détenus par la DGSE. A son plus grand regret le rapport Stora ne devrait pas changer grand chose.
"Les dernières mesures annoncées par l'Elisée concernent de manière assez précise des archives liées à la guerre d'Algérie. Mais si cette volonté est vraiment réelle, on s'interroge pourquoi elle ne pourrait pas s'appliquer à l'affaire Ben Barka? Donc, la disparition de mon père date de 1965, on est sur la même période historique que les faits concernés par la guerre d'Algérie, même si mon père est marocain. Mais c'est un crime d'État. C'est une disparition encore non élucidée. Et si cette volonté est vraiment réelle, nous, on souhaite qu'elle s'applique aussi au cas de mon père.
Bachir Ben Barka
Bachir Ben Barka explique que le président Macron "a fait des démarches très symboliques et très importantes, en ce qui concerne l'assassinat de Maurice Audin. En ce qui concerne l'assassinat de Houari Boumediene, pourquoi pas Mehdi Ben Barka? Posons la question, nous souhaitons qu'elle soit soulevée par le président et qu'elle retiennent l'attention".
Cinquante six ans après la disparition de son père, Bachir Ben Barka attend toujours la vérité sur la disparition de son père pour pouvoir enfin faire son deuil.
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Par Jean-François Fernandez,https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/rapport-stora-sur-la-memoire-de-la-guerre-d-algerie-l-affaire-ben-barka-n-est-pas-concernee-1616085143
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