Dans l'Entretien de France 24, l’historien Benjamin Stora est revenu sur le rapport qu'il a remis au président Macron sur "les mémoires de la colonisation et de la guerre d'Algérie. Il répond aux voix qui, en Algérie notamment, déplorent que le principe d'''excuses" ait été écarté de son travail. Pour le spécialiste de l'histoire algérienne, la "repentance" ou son refus enferment Paris et Alger dans une "polémique politique", qui les empêchent d'"affronter" pleinement leur douloureux passé mémoriel.
Benjamin Stora, qui a remis son rapport sur "les mémoires de la colonisation et de la guerre d'Algérie" le 20 janvier au président Emmanuel Macron, affirme que la décision de présenter des excuses formelles de la France à l'Algérie est du domaine du "politique". Il appelle à plutôt se concentrer sur des "travaux pratiques" qui permettent de réconcilier les mémoires dans les deux pays. L'historien regrette les critiques émises à l'encontre de son rapport en Algérie et l'absence de réaction officielle d'Alger. Il appelle d'ailleurs le président algérien Abdelmadjdid Tebboune à s'exprimer afin d'enclencher une dynamique qui permette des avancées concrètes sur des sujets comme l'ouverture des archives, les disparus et l'éducation.
Selon lui, la reconnaissance par la France de l'assassinat de l'avocat nationaliste algérien Ali Boumendjel serait un geste fort, qui permettrait d'incarner les évéènements, comme lorsque Emmanuel Macron a admis la responsabilité de la France dans la mort du militant pro-FLN Maurice Audin. Benjamin Stora appelle également à plus d'efforts de la part des autorités françaises et algériennes pour identifier les victimes des essais nucléaires français dans le Sahara et éventuellement les indemniser, ajoutant que le même effort devrait être fait à propos de l'utilisation du napalm par l'armée française.
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