Un strombe
une blanche conque
aux ailes d'ange
sont du voyage
des vents
t'en souvient-il
L'immémorial coquillage
chante
Méditerranée
et le temps du rêve
que les myriades de myriades de moutons
brillantent
Et je me retrouve
enfant de Gammarth
et des Matmata
si jeune
explorateur
à souhaits
Quel souffle
à toujours audible
en moi réveille
le parfum des éthers
les fragrances de l'Oued
bordé d'orangers en fleurs
à l'orée des flots turquins
ivres de brise
de la petite Syrthe
J'appose l'ouvert de la conque
contre mon âme
Ensemble
fermons les yeux
quand de ce champ infini et vague
sourd comme un air de liberté
Que je vous dise
la vérité de l'écho fossile
que le strombe cèle
plus loin plus haut que le silence
cet éternel inexorablement mutique
qui sait attendre
et qui lancine
A ces larmes bigarrées
translucides
que je recherchais
dans les sables de Carthage
aux pieds des Thermes d'Antonin
J'allais errant rêveur
solitaire
en quête de pâtes de verre
Mosaïques romaines
longuement dépolies
Bagues tourmaline et lapis-lazuli
serties
d'ors
de baisers et de promesses
A ces sublimes parures
caressant
le visage des déesses phéniciennes
qui eurent envoûté
Enée
et les nuits de Carthage
Je demeure de la légende
à l'écoute d'une lointaine conque
depuis les dunes de Tripolitaine
aux splendeurs de Leptis Magna
Je garde dans le coeur
tant de douces bleuités
ces vantaux de ciels
Sidi Boussaïd
les barques de pêcheurs
du vaste golfe de Gabès
dont l'ove ailée
millénaire
entonne à jamais
un plain-chant
internel
.
CRISTIAN - GEORGES CAMPAGNAC
Souvenirs d'Enfance en Poésie
.
Les commentaires récents