تاري الأحبة عغفلة بيروحوا وما بيعطوا خبر »
Apparemment, nos bien-aimés partent subitement sans donner de leurs nouvelles.
Les mauvaises nouvelles arrivent vite et l’écho de ton décès est assourdissant.
Il me sera difficile de choisir les mots, exprimer mes sentiments et les coucher sur le papier. Mais m’adresser à toi me permettra, peut-être, de trouver une sorte d’apaisement. « Parler de ses peines, c’est déjà se consoler » comme le dit si bien Albert Camus.
Il nous sera aussi difficile, à nous tous, d’accepter ton départ précipité. Tu es parti trop tôt, bien trop tôt… Emporté par la Covid-19, ton absence fera un trou béant qui ne se fermera jamais entièrement.
Te perdre, ce n’est pas t’oublier mais plutôt vivre avec le souvenir de ce que nous avons partagé avec toi. Ta famille, tes ami.e.s et tous ceux qui t’ont connu et qui t’on apprécie, chacun de nous vivra sa propre émotion.
« La mort est une surprise que l’inconcevable au concevable » (Paul Valéry) ; et ta mort (et quel vilain mot) nous ramène à notre propre destinée. Ta perte nous rappelle que nous sommes bien peu de choses et qu’il faudra profiter de chaque instant de la vie. Elle nous fait prendre conscience que cette pandémie est belle et bien réelle . Elle sévit parmi nous.
Parler de toi au passé est une rude épreuve. Comment oublier l’ami apprécié ? Comment t’oublier, toi qui savais faire beaucoup avec si peu, toi qui cultivais l’amitié et la générosité dans tes actes. Ta mémoire restera gravée dans nos cœurs.
Pour mieux surmonter ce chagrin qui nous envahit, nous n’aurons qu’à nous souvenir de ton positivisme et ton optimisme. Il y a beaucoup de choses dont on se gardera de toi, mais ce que nous n’oublierons jamais c’est ton sens de l’engagement, l’homme du terrain que tu étais. Tu laisseras, derrière toi, un vide immense.
De tes photos souvenirs, j’ai choisi celle qui te définit le mieux à mes yeux : « Before I die, I want lebanon to… », « Avant de mourir, je voudrais que le Liban… »., phrase inachevée à l’image de tes actes et tes projets pour un Liban meilleur. Photo prémonitoire ou tout simplement un vœu que chacun de nous complètera selon sa façon de voir le Liban autrement. Tu as été un acteur incontournable de la société civile avec la foi et la volonté d’apporter un souffle nouveau à la société…
« Tu n’es plus là où tu étais mais toujours tu es partout où […] » nous sommes (Victor Hugo). Face à notre désarroi, je t’imagine nous dire avec tes mots d’adieu :
« Mes amis ne restez point-là à pleurer devant ma tombe, Je ne me suis pas éteint. Ne vous lamentez pas devant ma tombe, je ne suis pas mort. Mes amis, Ma famille, Mes enfants, vous ne me voyez plus et pourtant je suis partout. Notre relation, notre amitié, notre amour vivront toujours dans les beaux souvenirs.
Vivez en souvenirs de moi. Pensez à moi avec la joie au cœur, ne laissez point place à la tristesse. Parlez de moi sans aucune marque de regret. Laissez-moi partir vers un repos apaisé. La vie continue telle qu’elle l’a toujours fait. Je pars mais je serai toujours parmi vous.
Adieu ».
Cher ami, quoique le départ dans l’au-delà reste un chemin de larmes, nous ferons en sorte de garder de toi ton beau sourire et ta combativité. Et c’est avec beaucoup de tristesse et de compassion que je présente mes plus sincères condoléances à ta maman, ton épouse, tes enfants, tes frères et sœurs, à ta famille et tes proches pour leur témoigner notre soutien dans ce moment douloureux.
Repose en paix, cher Jihad. On ne t’oubliera jamais.
Jinane Chaker-Sultani Milelli
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