Des intellectuels algériens et marocains ont lancé une pétition, plaidant pour la résolution des différends entre les pays du Maghreb par le dialogue et la raison. Diffusé publiquement ce vendredi, cet appel adressé au Maroc et à l'Algérie réitère «la profondeur des relations entre les deux peuples», dans un contexte marqué par un «retour des tensions» autour de la question du Sahara.
Les signataires ont ainsi déploré les campagnes communicationnelles, médiatiques et les démonstrations de force, dans la multiplication «de situations de crise, de tensions armées dans le monde et de chocs civilisationnels, avec les prémices d’une guerre froide». Ils ont également exprimé leurs regrets de voir le monde arabe «divisé, avec des visions dissonantes qui creusent le fossé de conséquences négatives» sur la résolution des problèmes majeurs.
«Depuis près de cinquante ans, la région est affectée par le conflit du Sahara et ses répercussions, qui ont perturbé le projet de son unité et alimenté les différents entre ses deux pôles, l’Algérie et le Maroc», lit-on dans cette pétition. Dans ces circonstances, les signataires ont noté que «la sagesse a toujours prévalu afin de maintenir les liens profonds entre les deux peuples, même au plus fort des tensions».
La pétition a également rappelé que l’histoire et la libération de la colonisation du Maghreb montraient que le sort et l’avenir des deux peuples était lié, évoquant «les frères d’armes, soldats marocains et algériens», qui ont mené la guerre de libération en Algérie, en novembre 1954, avec des effets déterminants sur la région.
Cet appel note que «les mains du colonialisme ont su séparer l’unité de destin entre les trois peuples, la Tunisie, le Maroc et l’Algérie, au milieu des batailles de libération pour obtenir l’indépendance, et ont cherché à soulever des problèmes frontaliers qui étaient des bombes à retardement». «Mais les dirigeants maghrébins ont mis en échec des perturbations, lors de la conférence de Tanger en 1958 en rejetant toute relation avec la rive nord, sans l’indépendance de l’Algérie, tel que défendu par Mehdi Ben Barka» au colloque méditerranéen de Florence, en octobre 1958.
«Ces bombes à retardement ont rapidement éclaté après l’indépendance de l’Algérie autour des frontières, qui ne devaient pas être un obstacle à l’unité des peuples et à la similitude des destins», ont rappelé les signataires, ajoutant qu’à rebours des conflits idéologiques, «la flamme de la sagesse n’a pas été éteinte», ce qui est «un atout non négligeable».
«Le rôle de l’intellectuel est de rappeler ce qui est commun, lorsqu’un désaccord survient», a ajouté encore le texte, défendant ainsi la résolution des différends actuels par le dialogue et le sens de l’intérêt commun.
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