Parution de l'ouvrage de Mostéfa Khiati
Dans son dernier ouvrage historique intitulé «Femmes ayant marqué l'histoire de l'Algérie», le professeur Mostéfa Khiati met au jour des parcours de femmes algériennes à différentes périodes de l'histoire, de l'Antiquité à la période contemporaine, dans une sorte d'almanach regroupant de grandes figures de résistantes, politiques, religieuses, intellectuelles ou encore artistiques. Paru récemment aux éditions Anep, ce livre de 350 pages fournit des aperçus sur des figures allant de Sophonisbe (235 -203 av.J.-C.), princesse carthaginoise d'abord promise à Massinissa et qui a épousé Syphax lors de la Deuxième Guerre punique jusqu'aux icônes sportives que sont les judokates Salima Souakri et Soraya Haddad et la Championne olympique du 1500m Nouria Benida-Mérah. Dans la période antique, l'auteur a choisi d'évoquer des divinités et des prêtresses ainsi que des femmes comme Cléopâtre Séléné II (40 av.J.-C- 6 apr. J.-C.) épouse de Juba II, la prêtresse donatiste et guerrière Robba (384-434), Tin Hinan et les différentes légendes qui entourent ce personnage central de la culture targuie ou encore Dihya ou la Kahena sous ses facettes de reine berbère, de guerrière et de prêtresse. Mostéfa Khiati s'intéresse à la «période médiévale», début du VIIIe siècle, durant laquelle le Maghreb était devenu une terre musulmane, et met en avant la place de la femme ibadite dans sa société et son influence à différente sphères du pouvoir de l'Etat rustumide. Il évoque également la mise en place dans la vallée du M'zab d'un conseil religieux féminin composé de grandes savantes qui ont souvent dirigé des écoles pour filles. De nombreuses figures religieuses sont également citées dans cet ouvrage comme Lalla Sfiya dans le sud du pays ou Lalla Setti, Dawiya Bent Sidi Abdelkader El Djilani de son vrai nom, à Tlemcen ou encore les princesses Oum El Ouloû et Ballara de Béjaïa. À la période ottomane l'auteur cite, entre autres personnages, Fatma Tazoughert (1544-1641), la première femme à régner sur les Aurès depuis la Kahina. Entre 1830 et 1954 cet almanach cite d'abord l'entourage familial de l'Emir Abdelkader et celui de ses khalifas puis Lalla Fatma N'soumer (1830-1863), figure de la résistance en Kabylie, et Rokya Bent El Horma qui a «entraîné le déclenchement de l'insurrection des Ouled Sidi Cheikh» avant d'évoquer les femmes déportées dont le nombre reste inconnu. L'auteur s'intéresse également à l'enseignement libre du Mouvement national initié par Abdelhamid Ben Badis en citant quelques anciennes élèves des écoles des ouléma dont Zoulikha Gaouar, devenue enseignante dans une école pour non-voyants dans les années 1970, Cha'mma Boufeji qui a ouvert sept écoles de filles à Alger pendant l'occupation, Aldjia Noureddine, première fille musulmane à entamer des études de médecine, ou encore Zhor Ounissi, enseignante des écoles libres devenue universitaire puis députée et auteure de nombreux ouvrages. L'ouvrage s'intéresse également aux femmes du Mouvement national comme Emilie Busquant, épouse de Messali Hadj, et Kheïra Belgaïd et aux premières actions féminines dans le cadre du Parti communiste algérien et du PPA- MTLD (Parti du peuple algérien devenu Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) qui a donné naissance à l'Association des femmes musulmanes algériennes fondée par Mamia Abdellali et Nefissa Hamoud.
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