Selon toute vraisemblance, Adama n’a pas été jugé. Il a été condamné à mort et exécuté par des gendarmes qui se sont sentis les seuls maîtres à bord, détenteurs d’une légitime violence.
On feint de s’interroger sur les circonstances de cette Justice expéditive tout en sachant au fond de notre âme et conscience, qu’il s’agit d’un vice récurrent chez les gens de la police et qu’on appelle : l’injustice.
Assa, la sœur d’Adama ne cherche pas la vérité sur la mort de son frère, lors de son interrogatoire musclé il y a presque 4 ans…
Non, elle sait ce qui s’est passé, elle voudrait seulement voir la vérité éclater et mettre l’Etat de droit en face de ses responsabilités.
C’est l’Etat qui a armé le bras de celui qui n’a pas été digne de le représenter. Tout comme hier, dans les rues déconfinées de Paris, les manifestants n’ont pas exprimé autre chose que leur désir de Justice… Que la fin de cette vraie fausse enquête, que la vérité fasse place nette et que la justice soit faite !
Hier ADAMA, aujourd’hui GEORGE et demain, ce sera qui ?
Si ce n’est pas toi, ce sera ton fils, ton père ou ton frère… c’est ce qui explique et implique certains soulèvements populaires.
Quoi de plus juste que de dénoncer une justice qui fait preuve d’injustice… parce qu’elle est biaisée, instrumentalisée ou politisée ?
Qui ne souffrirait de voir un homme à terre, écrasé par tout un système qui dégénère ?
Nous redoutons tous cet abîme vécu par toutes les victimes de l’injustice… l’injustice des hommes que l’on oppose à la justice de Dieu… ou à l’idée, à l’idéal de justice.
Que nous dit Socrate en substance cinq siècles avant Jésus Christ ?
Que notre désir de vengeance n’a aucun intérêt, aucun sens… ça ne nous renvoie qu’à notre propre impuissance.
Socrate vous dirait s’il était là qu’il préfère être dans la peau de votre frère désarmé que dans celle du policier armé qui l’a achevé.
Parce que selon Socrate :
Il vaut mieux subir l’injustice que de la commettre.
Pourquoi ?
Parce que pour Socrate, la morale avant d’être un devoir vis-à-vis d’autrui, est un pouvoir sur soi. Et si je m’y réfère c’est parce que je préfère comme lui, l’estime de soi au mépris de soi. Estime de la victime, mépris du bourreau !
Lorsque je me regarde dans une glace, je ne voudrais pas rêver d’être roi mais me voir, me savoir roi c’est-à-dire maître de soi. Et cet accord avec soi-même est le plus bel accord qui soit.
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