Le médecin et chercheur algérien, Elias Zerhouni, a violemment critiqué le président américain Donald Trump au sujet de sa gestion de la crise sanitaire liée au Coronavirus aux Etats Unis. Dans une déclaration accordée vendredi 10 avril au journal américain The CSM, l’actuel président de la Recherche et Développement à Sanofi, estime que le discours populiste et les tergiversations du président américain ont aggravé la crise sanitaire dans le pays.
Le professeur Elias Zerhouni a indiqué que « les retards accusés dans la distribution des kits de tests ont retardé la réponse des États-Unis de quelques semaines. Et à mesure que l’épidémie du Coronavirus augmentait, les systèmes de commandement et de contrôle du pays n’étaient tout simplement pas à la hauteur », explique l’ancien directeur de l’institut National de la santé sous le président George W. Bush.
«Vous ne gagnez pas la guerre par l’héroïsme. Vous gagnez la guerre grâce à une bonne logistique » s’est-il écrié. Elias Zerhouni a souligné que c’est la logistique qui a fait défaut dans la lutte contre le Covid-19 aux Etats-Unis. Il indique que « face aux catastrophes, les États sont censés prendre les devants et le gouvernement fédéral est censé servir de secours » mais ce n’était pas le cas face à la propagation du coronavirus, selon ce natif de Nedroma (Tlemcen) en Algérie.
Trump pensait que le coronavirus était une simple grippe
Il faut dire que, depuis plusieurs semaines, Donald Trump ne fait que susciter la controverse autour de lui dans sa gestion de la crise sanitaire qui frappe de plein fouet les Etats Unis d’Amérique. Au début, il avait émis le doute sur la dangerosité du virus qui ne serait selon lui, qu’une simple grippe saisonnière avant de rejeter la faute sur la Chine. Mais au-delà de ses discours populistes, ce sont les ratés dans la mise au point et la distribution des kits de dépistage qui ont fait remonter ses opposants et les experts contre lui.
Natif de Nedroma, à Tlemcen en 1951, Elias Zerhouni a émigré aux Etats-Unis à 24 ans, après avoir obtenu son doctorat en médecine à l’université d’Alger en 1975. Elias Zerhouni est l’auteur de plus de 200 publications scientifiques. Il a fondé ou cofondé cinq entreprises innovantes dans l’industrie pharmaceutique. Il avait été propulsé à la tête du prestigieux Institut américain de la santé, par l’ancien président américain, George W. Bush.
Quand l’Algérie refusait les services d’Elias Zerhouni
Membre de l’Institut de médecine de l’Académie des sciences des États-Unis (US National Academy of Sciences), il a reçu la Légion d’honneur en 2008, a été élu membre de l’Académie française de médecine en 2010 et nommé à la Chaire Innovation technologique du Collège de France en 2011.
Dans un long portrait que lui a consacré cette semaine l’hebdomadaire français Le Point, l’actuel président de la Recherche et Développement à Sanofi a en fait révélé que son pays, l’Algérie, ne lui avait pas ouvert les portes en 1984. “En France, en Allemagne ou ailleurs, je n’aurais pas pu faire un parcours pareil. Même quand j’ai voulu rentrer en Algérie, en 1984, j’ai senti que je n’étais pas le bienvenu”, regrette-t-il.
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