BD. Une machine infernale
1955.
Revenu à Paris pour ses études, André fréquente les milieux intellectuels et découvre comment le conflit algérien est perçu en métropole.
Loulou, militaire, combat les maquisards du FLN dans le massif des Aurès.
C’est dans ce cadre qu’il est recruté par un officier des services secrets français et pratique, pour la première fois, la torture.
De l’autre côté, Mo, devenu agent dormant du FLN, commence à intervenir indirectement pour des opérations d’attentat…
Passant de la métropole à l’Algérie, le récit montre l’emballement d’une machine infernale qui va faire des milliers de morts.
L’on sent au travers des dialogues qu’une grosse part des responsabilités émane de quelques riches colons qui, jouant sur les faiblesses de la IVe République, refusent toutes réformes en Algérie et font tomber les gouvernements successifs.
Mais le FNL n’est pas innocent non plus en cherchant à impliquer la population arabe en utilisant la terreur contre elle aussi afin de la mobiliser de gré ou de force.
Nul n’est prophète en son pays.
Sujet ultra sensible et douloureux des deux côtés de la Méditerranée, la guerre d’Algérie est –ici– mise en scène de façon intelligente par un scénariste belge et un dessinateur italien.
N’étant pas « historiquement » concerné par les événements, l’auteur expose le point de vue de toutes les parties et respecte une véritable neutralité dans la narration.
« J’essaie de montrer de la compréhension pour tous les personnages que je mets en scène. […] Je pense qu’une bonne histoire passe par ça. J’évite à tout prix le manichéisme facile », explique Philippe Richelle.
François Membre
https://actu.fr/normandie/alencon_61001/bd-une-machine-infernale_31981503.html
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