Au sud-est du mont Ichkeul calme frisson de menthe et calme lisière des champs de blé
Qui traversent la plaine d’Utique d’anis d’asphodèle et tantôt de narcisse
Avant que ne s’envole un oiseau difforme loin du micro climat de l’amour Ô sirène
Viens que m’inondent ton sourire et ta salive. Je parle une langue qui donne un autre nom à la salive sur la blancheur des dents
T’en souvient-il nous avons ranimé des flammes éteintes et d’anciennes lueurs
Derrière le voile des feuillages je vois les voiliers invisibles. Moi c’est près de Pompéi que mes amours ont été comme ensevelies
Je ne suis pas seul pourtant et je survis. Je sens des brises qui viennent du Cap blanc, du Cap Bon, du cap Angela et de tous les caps.
Au Bardo, j’ai vu un échanson averti qui sait choisir des grappes comme des xénias ou comme le vers de Virgile qui trône au Bardo
Viens de rue en rue je t’emmène vers celle que je préfère. Il faudra marcher jusqu’au Borgel où tout finit comme dans toutes les vies comme dans toutes les villes
Si nous prenons à gauche, à l’est du jasmin nous finirons par trouver de vieux livres aux douces carnations
Si nous continuons tout droit au sud de la mosaïque nous trouverons le meilleur Plat tunisien du pays et du monde voici la recette du bonheur
Sur une nappe de salade verte et méchouia des câpres et des olives et noires et vertes et de l’harissa et des poivrons confits et du thon et des pommes de terre cuites à l’eau en fines lamelles et l’épanchement d’un œuf mollet sur un piment de cayenne couleur cerise
Un demi-litre de rouge pour qui n’est pas désargenté contente-toi de regarder à la dérobée la passante que tu es seul à voir et pleure tout ton saoul.
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JALEL EL GHARBI
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